Square Enix : on décrypte le rachat des studios occidentaux par Embracer

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Square Enix : on décrypte le rachat des studios occidentaux par Embracer

Thibaut Popelier

02 mai 2022 à 16h15

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© Square Enix / Embracer Group / JVFR
© Square Enix / Embracer Group / JVFR

Ce lundi 2 mai 2022 restera dans les annales puisque Square Enix a choisi de se séparer définitivement de ses studios occidentaux. Une décision surprenante mais pourtant logique lorsqu'on prend un peu de recul.

Quant à l'avenir de l'éditeur japonais, il nous réservera sans doute quelques bonnes surprises… mais également des mauvaises.

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Un résumé de la situation

Pour la modique somme de 300 millions de dollars, la firme suédoise Embracer Group a racheté plusieurs studios et une poignée de licences qui appartenaient à Square Enix. Crystal Dynamics, Eidos Montréal ou encore Square Enix Montréal passent désormais sous le giron de la société européenne. De plus, des sagas iconiques comme Tomb Raider, Deus Ex, Legacy of Kain, Thief et plus de 50 autres changent aussi de propriétaire. Cependant, l'éditeur japonais a étonnement choisi de conserver les droits de distribution pour Life is Strange, Outriders ou encore Just Cause.

© Square Enix
© Square Enix

Voilà pour les principaux faits à retenir suite à l'annonce de cette séparation. Plusieurs studios concernés par l'accord se sont assez logiquement prononcés. C'est par exemple le cas de Crystal Dynamics qui poursuivra ses chantiers actuels sur le prochain Tomb Raider et sur Perfect Dark en partenariat avec The Initiative. Cependant, nous ne savons pas encore ce qu'il adviendra de Marvel's Avengers.

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Square Enix et les jeux occidentaux : un désamour profond

Vers la fin des années 2000, les productions japonaises perdaient des parts de marché conséquentes face aux titres conçus pour les joueurs occidentaux. Face à ce véritable tournant, Square Enix a réalisé divers investissements majeurs comme le rachat de Crystal Dynamics en 2009. Hélas, malgré la conception de jeux relativement aboutis comme Tomb Raider (2013), Deus Ex Mankind Divided ou même Hitman, Square n'a jamais manqué de souligner publiquement sa déception face aux ventes engrangées par ces licences pourtant très populaires.

© Square Enix / Embracer Group
© Square Enix / Embracer Group

Par exemple, à peine quelques semaines après le lancement de Shadow of the Tomb Raider et malgré des ventes correctes qui atteignaient à cette époque 4,12 millions d'unités, le PDG de Square Enix qualifiait ces résultats de "décevants". Allant même jusqu'à fustiger la qualité du titre suite à son accueil mitigé par la presse. Difficile de mettre les équipes d'Eidos Montréal en confiance après de telles déclarations. Et n'oublions pas le divorce brutal avec IO Interactive, le studio danois dont Square Enix s'est séparé en cédant au passage les droits d'une saga Hitman qui s'était totalement relancée avec le reboot de 2016.

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Le Japon avant tout !

Suite à ces déboires, l'éditeur nippon aurait vraisemblablement cherché à se séparer de tous ses studios occidentaux pour recentrer sa stratégie sur le Japon. En effet, les derniers gros cartons de Square Enix proviennent pour la plupart des équipes japonaises. Que ce soit avec l'indéboulonnable Final Fantasy XIV, Dragon Quest XI, Kingdom Hearts III ou bien évidemment Final Fantasy VII Remake, l'éditeur a parfaitement su renouer avec ses licences fétiches qui avaient pourtant connu une vraie perte de vitesse dans les années 2000. Nous pouvons donc en partie comprendre la volonté de Square Enix qui consiste à privilégier ses productions maison.

© Square Enix
© Square Enix

Et le futur plus ou moins lointain de la firme semble aller dans ce sens puisque Final Fantasy XVI, Kingdom Hearts IV, Forspoken ou encore la seconde partie de Final Fantasy VII Remake retiennent l'attention de plusieurs millions de joueurs à l'heure actuelle. Il faut le reconnaitre, les jeux purement occidentaux de Square Enix n'ont jamais suscité autant de ferveur qui les titres que nous venons de citer.

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Quel avenir pour Square Enix ?

Terminons par une partie un peu moins réjouissante. Suite à l'annonce du rachat de sa "filiale occidentale" par Embracer Group, Square Enix ne pouvait rester silencieux. Dans un communiqué, l'entreprise a expliqué les raisons de cette acquisition en précisant vouloir réaliser des investissements majeurs grâce au fruit de cette vente. Les domaines visés sont ceux de l'IA, du cloud et de la blockchain. En effet, le patron de l'éditeur nippon n'a jamais caché son envie d'investir massivement du côté des NFT avec lesquels il espère augmenter la vente de biens numériques. Voilà qui risque de ne pas plaire aux joueurs tant ces derniers sont montés au créneau au sujet de la politique liée aux NFT chez Ubisoft.

Si aucun élément vraiment concret ne vient étayer cette hypothèse pour l'instant, beaucoup d'internautes s'attendent à un rachat de Square Enix par PlayStation dans les mois à venir. Les deux sociétés ont toujours été extrêmement proches et des rumeurs évoquant un possible mariage se baladent régulièrement sur internet. Aujourd'hui, puisque Square s'est séparé d'une partie non négligeable de son business, la marche serait moins haute pour un acteur tel que Sony dans l'optique d'un potentiel rachat puisque le constructeur n'achèterait "que" les équipes et licences japonaises.

© Square Enix
© Square Enix

Dernière hypothèse (sans doute la plus probable), Square Enix pourrait également rester indépendant en possédant désormais une latitude plus large pour investir massivement dans ses licences légendaires (Final Fantasy, Dragon Quest…) qui étaient au départ son unique source de revenus. En omettant les investissements qui seront faits au niveau des nouvelles technologies, on peut dire que Square Enix retrouve presque sa forme originelle. Pour le meilleur ou pour le pire ? Seul l'avenir nous le dira.

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