Si le multijoueur est une partie intégrante de l'expérience Halo, celui free-to-play d'Infinite est une entité distincte qui a de plus fait l'objet d'une sortie en bêta le 15 novembre. Nous allons donc dans ce test nous concentrer sur la campagne solo, également très attendue par les fans. Notre premier contact de quelques heures avec cette dernière nous avait captivés, et nous allons voir dans les lignes qui suivent si la magie opère toujours sur la durée. Bienvenue sur Halo Zeta !
- L'un des meilleurs gameplay de la franchise
- Monde ouvert classique mais efficace
- Scénario recentré sur Master Chief
- DA et bande-son majestueuses
- Technique en dents-de-scie
- Des objectifs secondaires peu originaux
- Un scénario qui laisse sur sa faim
- L'absence de coop au lancement
Test réalisé principalement sur PC grâce à une Review Build fournie par 343 Industries et Microsoft. La campagne solo d'Halo Infinite sortira le 8 décembre sur PC, Xbox One, Xbox Series X|S et Game Pass.
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« Il me faut une Arme »
Avant de poser nos pieds sur une nouvelle installation Halo (ce n'était plus arrivé depuis Halo 3 en 2007 !), un petit rappel de l'histoire globale est de rigueur pour les vétérans comme les néophytes. Cortana, la pétulante IA et meilleure amie de Master Chief, a trouvé à l'issue de Halo 5 un remède contre la folie rampante qui la rongeait dans Halo 4 après avoir dépassé son espérance de vie.
Forte de ce regain de vigueur et en partie corrompue par les Parasites dans Halo 2 et 3, elle s'est mise en tête que les Créations étaient les seules dignes de porter le Manteau de Responsabilité. Un concept inventé par les Forerunners et attribué à l'espèce la plus à même de sauvegarder la galaxie. Pour ce faire, elle s'est alliée aux puissants et mystérieux Gardiens afin d'assoir un ordre somme toute tyrannique sur l'ensemble des espèces.
Quelques mois plus tard, ce qu'il reste de l'Humanité a échafaudé un plan afin d'arrêter Cortana. Master Chief et le vaisseau CSNU Infinity furent envoyés sur Halo Zeta pour concevoir une Arme capable de contenir notre meilleure amie d'antan. Mais cette installation était également convoitée par une autre faction : les Parias. Groupe rebelle des Covenants, celui-ci avait d'autres plans concernant cette installation Forerunner pas comme les autres. S'en est suivi un conflit d'envergure duquel l'équipage du CSNU Infinity et Master Chief en sont ressortis battus à plates coutures.
Après un sommeil dans le vide sidéral long de plusieurs mois, Master Chief est finalement retrouvé par Echo 216, un des rares survivants du massacre. Suite à une discussion houleuse, Spartan-117 parvient à convaincre son sauveur que la mission pour retrouver l'Arme, une nouvelle IA, est la seule manière d'assurer à l'Humanité un retour en sécurité au foyer. Master Chief, accompagné de ses deux nouveaux amis, aura donc pour tâche de bouter les forces Parias hors de Halo Zeta, en découvrir les mystères, sauver l'Humanité… et quelque part retrouver la sienne.
Avec l'histoire d'Halo Infinite, 343 Industries recentre le récit autour d'un Master Chief usé par l'âge, les épreuves et la perte d'amis chers, et sa nouvelle relation avec l'Arme et Echo 216. Un joli clin d'œil à Combat Evolved, l'épisode qui a propulsé la franchise Halo dans les étoiles, et aux magistrales suites de Bungie. De nombreux passages nous ont ainsi profondément touchés dans notre cœur de fans. Nous vous laisserons le plaisir de découvrir tout cela de votre côté !
Sachez toutefois que, si ce nouvel opus est une bonne porte d'entrée dans l'univers Halo, de nombreuses références, parfois cryptiques, sont faites aux anciens opus. À tel point que les nouveaux venus pourraient être largués, et les vétérans laissés avec plus de questions que de réponses. On pourra également déplorer l'absence remarquée de personnages présentés dans Halo 4 et 5, dont le sort reste un mystère.
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Une balle ne suffira pas
Après ce rappel historique, il est temps de s'intéresser au second pan majeur de tout jeu Halo qui se respecte : le gameplay. Si Master Chief se montre fatigué dans les cinématiques, l'inverse est loin d'être vrai clavier/souris ou manette en mains ! Empruntant autant au flow des opus de Bungie que de ses propres créations, 343 Industries nous propose une belle alchimie des deux.
Master Chief se montre ainsi plus leste que jamais et louvoie sur le champ de bataille avec agilité à base de sprints, glissades et autres prouesses athlétiques. Une mobilité d'autant plus transcendée par des gadgets venant améliorer sa puissante armure Mjolnir. En tête de liste, nous avons le grappin, une merveille de polyvalence qui à lui seul révolutionne complètement les combats dans la franchise. Un véritable couteau suisse dont on ne peut plus se passer et qui sera regretté lorsque l'on replongera par nostalgie dans les anciens opus.
Outre le grappin, Master Chief pourra ajouter à son armure, en les récupérant sur des camarades Spartans tombés au combat, un bouclier amélioré, un sonar, un mur portatif et le fameux propulseur introduit dans Halo 5. Chaque gadget pourra être amélioré via des modules Spartans dont l'obtention fera l'objet d'une explication un peu plus loin. Toujours est-il que la bonne utilisation de chaque gadget sera indispensable afin de triompher des forces Parias et s'imbrique admirablement bien dans le gameplay bac à sable si propre à la franchise.
Bien sûr, comme dirait Master Chief lui-même, il nous faut aussi des armes. Et sur ce point, 343 Industries n'a pas déçu non plus. L'arsenal d'armes, de grenades et de véhicules se montre particulièrement fourni, et chacun apporte sa petite touche personnelle afin que rien ne soit redondant. Grâce à un sound-design délicieux et d'excellentes sensations, se battre dans Halo Infinite n'a jamais été aussi satisfaisant. Le monde d'Halo Infinite fait également la part belle aux bobines explosives, objets du décor à balancer sans vergogne au visage de nos adversaires. Un petit détail qui illustre très bien l'idée que Master Chief doit souvent improviser avec ce qui lui tombe sous la main pour s'en sortir. Et la formule d'ensemble s'avère diablement efficace !
Côté adversaires, à l'instar encore une fois de Combat Evolved, nous serons majoritairement confrontés aux Parias et aux protecteurs de l'installation Halo Zeta. Comme dans les anciens opus, chaque type d'ennemi et espèce extraterrestre dispose d'un comportement unique qui vient encore renforcer l'immersion dans le feu de l'action. L'intelligence artificielle a même réussi à nous surprendre en nous contournant ou en cherchant des couverts contre nos tirs et grenades. Il arrive malgré tout que celle-ci ait quelques ratés, mais on peut globalement saluer le travail de 343 Industries sur ce point, là où d'autres titres comme Deathloop ont bien moins convaincu.
En ayant parcouru l'ensemble de l'aventure en difficulté Héroïque, l'expérience s'est montrée pour nous particulièrement équilibrée entre fun et moments de tension. Dommage cependant que la coopération soit absente au lancement pour en profiter avec des amis. Un sacrifice sans doute nécessaire afin que le jeu puisse arriver à temps pour célébrer les 20 ans de la franchise. Pas attendue avant plusieurs mois, il se pourrait que la coopération arrive trop tard pour que l'exploration d'Halo Zeta entre amis ait un quelconque attrait.
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Une cure d'Halo et verra
Pour son troisième opus et les 20 ans de la franchise, 343 Industries a voulu voir les choses en grand. Si Halo est connu pour ses niveaux semi-ouverts faisant la part belle à la liberté, le nouveau terrain de jeu qu'est Halo Zeta sonne le glas de la linéarité. On sent encore ici que le studio a voulu faire revivre la magie de Combat Evolved en 2001, mais avec modernité.
Après un prologue qui mettra les vétérans en terrain connu, nous sommes brutalement confrontés avec un premier panorama plutôt impressionnant à tout ce qu'Halo Zeta peut nous offrir. Nous voici lâchés sur cette installation nimbée de mystères, et il nous appartient de l'explorer en toute liberté. Dommage cependant que sa surface soit seulement composée de terrains boisés saupoudrés d'infrastructures Parias. Nous avons ainsi l'impression constante de parcourir le même environnement, là où les anciens opus nous proposaient des voyages bien plus variés.
Toujours est-il que ce monde ouvert relativement vaste ne manquera pas d'éléments pour nous occuper. Outre la progression dans l'histoire principale, il appartiendra en effet à Master Chief de reprendre Halo Zeta des mains des Parias. Pour ce faire, différents points d'intérêts sont disséminés sur la carte : bases à reprendre pour notre compte, forteresses Parias à démanteler, cibles prioritaires à abattre faisant office de mini-boss, Marines à sauver, modules Spartans à récupérer pour améliorer nos gadgets, éléments cosmétiques pour le multijoueur… la libération d'Halo Zeta ne sera pas de tout repos ! On pourra toutefois reprocher des objectifs secondaires peu originaux, qui heureusement ne sont pas assez nombreux pour qu'on s'en lasse.
L'exploration pure et simple nous récompensera également, entre autres patrouilles et embuscades de Parias, de logs audio et artefacts Forerunners venant densifier le lore du jeu et de Halo Zeta. En cherchant bien, nous pourrons également tomber sur les fameux crânes, très bien cachés, qui viendront modifier notre expérience de jeu une fois activés.
S'il est possible d'ignorer complètement l'exploration pour se concentrer sur l'histoire, il est toutefois important de ne pas négliger ces objectifs secondaires. Ceux-ci nous octroient en effet de puissantes armes, ainsi que des points de bravoure débloquant à chaque palier armes, véhicules et Marines pour nous aider dans le combat contre les Parias.
Pour récupérer tout cela, chaque base libérée fera office de point de voyage rapide, sur laquelle nous pourrons commander un véhicule et changer notre arsenal avant de repartir à la reconquête de Halo Zeta.
L'ensemble de l'aventure, avec tous les objectifs secondaires complétés, nous a pris une vingtaine d'heures en difficulté Héroïque. Une durée de vie somme toute très honorable pour un FPS solo, mais qui nous a paru un brin trop courte. Globalement, le rythme du jeu se montre aussi méthodique que Master Chief lui-même. Après une mission scénarisée dans un environnement plus cloisonné, nous découvrirons un nouveau pan du monde ouvert qui nous mènera à la prochaine mission. Celles-ci intéresseront donc davantage les férus de l'histoire fascinante à laquelle la franchise nous a habitués, et se payent le luxe de diversifier de fort belle manière le level-design plus pauvre en surface d'Halo Zeta.
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C'est beau Halo, mais pas de loin
Transition idéale pour évoquer la partie graphique d'Halo Infinite, vertement décriée lors d'une première présentation en été 2020. Si le délai supplémentaire d'un an a fait grand bien au jeu, force est de constater que l'aspect visuel du titre reste malgré tout en dents-de-scie. On pourra notamment encore déplorer des décors naturels d'Halo Zeta pas très agréables à regarder, ou des panoramas gâchés par une profondeur de champ affublée d'un important clipping.
Heureusement, cela est largement rattrapé par des effets visuels particulièrement aguicheurs à certains moments du cycle jour/nuit en surface, ainsi qu'un travail sur les autres textures qui force le respect. L'armure usée par les batailles de Master Chief et les armes qu'il brandit sont criantes de classe et de réalisme, contrairement à l'aspect trop « propre » que nous avions vu il y a un an. Mention spéciale également aux missions dans les différents complexes qu'abrite Halo Zeta, globalement superbes visuellement.
On peut également saluer le travail de 343 Industries sur la direction artistique proprement majestueuse d'Halo Infinite, qui rend un bel hommage au gigantisme et au halo (jeu de mot assumé) de mystère propres à ce fascinant univers. Et ne parlons même pas de la bande-son, aussi discrète que sublime lorsqu'elle se laisse entendre. Certains risquent de rester de longues minutes sur le menu de lancement, rien que pour en écouter le somptueux thème. Et il n'y a que Halo pour nous faire cet effet-là.
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Rapport de situation technique
Outre l'aspect visuel, quid de la technique sur Halo Infinite ? Nous avons eu l'opportunité de tester minutieusement une version PC spécialement développée dans les forges de 343 Industries, ainsi que les versions Xbox Series X|S, afin de dresser un rapide comparatif.
Une version PC spécialement dédiée qui tient ses promesses
Notre configuration de test sur PC était équipée d'une RTX 3070 Ti, d'un Ryzen 5 5600X, de 32 Go de RAM et d'un SSD M.2 NVMe. Nous avons ainsi constaté sur notre machine musclée une optimisation plutôt propre, malgré quelques ratés. En Ultra/1 440p, nous avons en effet rencontré dans le feu de l'action des oscillations du framerate entre 144 et 60 ips, avec quelques rares chutes en dessous de ce seuil crucial pour une bonne fluidité d'ensemble. Nous avons également été confrontés à quelques rares bugs aussi gênants qu'hilarants, et trois crashs sur notre vingtaine d'heures de jeu. On peut également reprocher l'absence d'un mode plein écran exclusif.
Des versions Xbox Series X|S irréprochables
Si Halo Infinite devait être le fer-de-lance du lancement de la nouvelle génération de consoles Xbox, c'est finalement un an plus tard que nous avons pu tester le titre sur Series X et S. Pour les heureux propriétaires de TV compatibles Dolby Vision et dont les dalles peuvent afficher 120 images/sec, Halo Infinite ne vous décevra pas.
En effet, sur la Series X, le jeu propose deux modes d'affichage : un mode qualité (par défaut) visant une résolution dynamique 4K à 60 images/sec, très stable malgré la débauche d'explosions et d'ennemis à l'écran ; et un mode performance qui vise une résolution dynamique 1440p (mais qui dépasse en réalité rarement le 1080p) avec un framerate débloqué qui peut monter jusqu'à 120 images/sec sur les TV compatibles. Dans les faits, les fluctuations du framerate sont désagréables, et nous vous conseillons clairement le mode qualité, plus fin et plus stable.
Sur Series S, le mode qualité vise le 1080p à 30 images/sec, tandis que le mode performance sacrifie la résolution pour atteindre les 60 images sec. Dans tous les cas, les différences entres les versions Series X et S et leurs deux modes, n'auront d'impact que sur la résolution et le framerate. Le niveau de détails, les ombres, les éclairages et la distance d'affichage semblent équivalents. Pour couronner le tout, Halo Infinite profite d'une solution de mise à l'échelle et d'anti-aliasing très performante, offrant un résultant très propre pour les premiers pas de Master Chief sur consoles next-gen.
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Halo Infinite : l'avis de JVFR
Nous attendions Halo Infinite avec une impatience prudente, et nous sommes globalement ravis du voyage ! 343 Industries offre ici une synthèse brillante entre l'héritage légué par Bungie et la touche personnelle que le studio a apporté à ce vaste édifice.
En recentrant l'histoire sur Master Chief et sa relation avec ses deux nouveaux compagnons, le jeu renoue avec les fans et dynamise le tableau avec l'un des meilleurs gameplays de la franchise. Il s'agira également d'une excellente porte d'entrée pour les néophytes, quoique l'histoire risque de les perdre en chemin. Dommage que l'ensemble laisse un léger goût d'inachevé, la faute à l'absence d'un mode coop au lancement, un monde ouvert et un aspect visuel en dents-de-scie, ainsi qu'un scénario qui nous laisse sur notre faim.
Quoi qu'il en soit, 343 Industries repart ici sur de nouvelles fondations solides et saines qui constituent un superbe cadeau à Master Chief et aux fans pour les 20 ans de la franchise. Reste à savoir comment le studio californien va nous narrer la suite : via des extensions à la campagne d'Halo Infinite, ou via un nouvel opus.
Espérons qu'il ne faudra pas attendre six ans supplémentaires pour le découvrir, car nous avons déjà hâte de retrouver Master Chief, une arme à la main ! Repos et joyeux anniversaire, Spartan-117. Nous ne manquerons pas de te réveiller quand nous aurons besoin de toi !
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Les plus
- L'un des meilleurs gameplay de la franchise
- Monde ouvert classique mais efficace
- Scénario recentré sur Master Chief
- DA et bande-son majestueuses
Les moins
- Technique en dents-de-scie
- Des objectifs secondaires peu originaux
- Un scénario qui laisse sur sa faim
- L'absence de coop au lancement