Vous aimez votre jeu vidéo labyrinthique. Vous perdre pendant des heures à la recherche de passages dérobés ; retourner sur vos pas pour débloquer de nouveaux passages grâce à un pouvoir fraîchement débloqué, tout en affrontant sur la route des adversaires retors et impitoyables. Bref : votre truc, ce sont les metroidvania. Et cette nouvelle sélection s'affairera à en lister les meilleures références.
Mot-valise, le metroidvania comme on le connaît aujourd'hui est né à la fin des années 90. Super Metroid et Castlevania : Symphony of the Night déferlent sur le monde et bouleversent l'industrie avec leur formule novatrice, qui pose et impose les fondations de ce qui est encore aujourd'hui l'un des genres les plus populaires de notre médium.
Particulièrement prisé des studios indépendants, le genre connaît un important regain de popularité ces dernières années. Notamment grâce à l'apport du premier jeu de notre sélection du jour.
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Hollow Knight : le renouveau du genre
9
- Une synthèse parfaite du genre
- Artistiquement inoubliable
- Durée de vie très généreuse
Ne nous mentons pas : si vous lisez ces lignes aujourd'hui, il y a de fortes chances que ce soit parce que vous venez de terminer Hollow Knight et que vous avez urgemment besoin d'un nouvel os à mâchouiller. Comme on vous comprend.
Sorti en 2017 au terme d'un long développement et d'une campagne Kickstarter particulièrement réussie, le jeu de la Team Cherry (qui compte trois personnes) a revitalisé le genre du metroidvania. Que ce soit grâce à son gameplay nerveux et impardonnable, sa direction artistique mémorable ou encore à sa durée de vie gargantuesque, Hollow Knight est déjà un jeu culte.
Sa suite, baptisée Hollow Knight Silksong et originalement pensée comme un simple DLC, est attendue fébrilement par les fans depuis son annonce en 2019. Elle n'a pas encore de date de sortie.
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Metroid Dread : le retour du roi
- Esthétiquement superbe (surtout sur Switch OLED)
- Une ambiance travaillée et stressante face aux E.M.M.I.
- Des boss coriaces qui font grimper la difficulté
- Quelques bonnes idées de mise en scène
- La formule des Metroid 2D toujours aussi efficace...
Celui qu'on peut également appeler Metroid 5 a été attendu très, très longtemps par les fans. Suite directe du Metroid Fusion sorti sur GBA en 2001, le jeu de MercurySteam n'a eu aucun mal à reprendre son trône lors de son arrivée en octobre 2021.
Le jeu reprend la formule classique du metroidvania tout en y incorporant des éléments d'infiltration ou, du moins, de discrétion. Régulièrement prise en chasse par les E.M.M.I, des robots-tueurs pugnaces, Samus devra jouer de son environnement pour sortir en vie de la traque.
Ce nouvel opus n'est toutefois pas dénué de défauts, et on lui reprochera notamment des environnement qui manquent un peu de folie et de variété. Aussi les joueurs et joueuses ayant accumulé plus de 100h sur Hollow Knight pourront se sentir un peu à l'étroit dans cette aventure finalement vite bouclée.
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Guacamelee! : le metroidvania loufoque
Guacamelee!
Guacamelee!
- Fun et coloré
- Des mécaniques de gameplay originales
- Challenge relevé
Sans doute le titre le plus coloré et loufoque de cette sélection, Guacamelee! et sa suite sont surtout d'excellents représentants du genre.
En ajoutant à la recette traditionnelle des éléments empruntés au beat them all, justifiés par l'ambiance « catch » de l'ensemble, et sans oublier une écriture particulièrement savoureuse, les titres de Drinkbox font mouche auprès des amateurs de metroidvania.
Assez court dans sa version initiale, le jeu a depuis reçu une édition « Super Turbo Championship » ajoutant de nouveaux niveaux, pouvoirs et adversaires à affronter. Guacamelee 2, s'il ne réinvente pas la poudre, agrémente la recette avec un mode coopération à 4 joueurs qui vaut le détour.
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Blasphemous : la claque artistique qui fait froid dans le dos
- Un bon élève du metroidvania
- Le DLC gratuit Stir of Dawn qui apporte beaucoup de nouveautés
- L'ambiance gothique espagnole marquante
Avec Hollow Knight, le jeu des Espagnols de The Game Kitchen est régulièrement cité parmi les immanquables du genre. Et il suffit de regarder quelques images de Blasphemous pour comprendre immédiatement pourquoi il fait office de référence.
Avec sa direction artistique léchée, quoi qu'assez dérangeante en cela qu'elle reprend et tord à l'extrême l'esthétique religieuse chrétienne, Blasphemous fait aussi le bonheur des joueurs et joueuses à la recherche d'un challenge relevé.
Descendant impie d'un Castlevania plus que d'un Metroid, Blasphemous n'a pas toutes les cartes en main pour proposer des phases de plateformes très agréables. Heureusement peu nombreuses, ces passages auront de quoi vous agacer. Mais le jeu fait partie de ceux auxquels on pardonne tout sur l'autel de leur beauté.
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Axiom Verge & Axiom Verge 2 : un vibrant hommage
Axiom Verge
Axiom Verge
- Un univers intrigant
- Gameplay nerveux
- Un arsenal colossal et inventif
Si vous êtes plutôt branchés armes à feu que combat au corps à corps, ne cherchez pas plus loin. Axiom Verge et, plus récemment Axiom Verge 2 s'imposent comme des incontournables des metroidvania.
Pensés comme de vibrants hommages à la saga Metroid et à Contra, les jeux de Thomas Happ développent une univers fascinant dans lequel on se perd facilement. Poussé par la soif d'en apprendre plus, le joueur ou la joueuses accumule les heures de jeu sans même s'en rendre compte.
Plus riche et abouti, Axiom Verge 2 a également tout pour plaire aux joueurs et joueuses en manque d'un metroidvania de qualité. Il saura par ailleurs se montrer particulièrement accueillant auprès de celles et ceux qui aiment le genre moins pour sa difficulté que pour la richesse du level design.
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Ori and the Blind Forest & Ori and the Will of the Wisps : le régal pour les yeux
- Univers d'une beauté presque irréelle
- Gameplay varié qui se renouvelle régulièrement
- Bande-son exceptionnelle, magique et subtile
Le diptyque Ori and the Blind Forest et Ori and the Will of the Wisps restera sans doute dans l'histoire comme étant les metroidvania les plus clinquants de ces dernières années.
Développés en Autriche par Moon Studios, ils conjuguent à merveille l'exigence propre au genre à une direction artistique enchanteresse qui rappellera aux amateurs et amatrices ce qui se fait de mieux en termes de films d'animation. Avec son propos touchant et son gameplay résolution aérien, les deux Ori se savourent d'une traite — ce qui est d'ailleurs leur principal défaut : ils sont assez courts.
Plus accessible, le second volet Ori and the Will of the Wisps doit aussi essuyer les plâtres d'une sortie dans un monde où Hollow Knight existe déjà. Aussi certains « emprunts » pourraient paraître éhontés aux observateurs attentifs. Du reste, les jeux de Moon Studios n'en sont pas moins de solides représentants du genre.
Dandara : une formule repensée
7
- Un gameplay original
- Une identité visuelle rafraîchissante
- Une exploration surprenante du folklore brésilien
Plus niche que les autres jeux proposés dans cette sélection, Dandara a néanmoins fait sensation dans les cercles intéressés.
La raison est simple : le jeu de Long Hat House offre un gameplay assez inédit dans le genre. Le joueur ou la joueuse n'est pas libre de ses mouvements ; l'héroïne Dandara n'est autorisée à se déplacer qu'en se téléportant sur les surfaces. Très axé plateformes, ce titre développé au Brésil incorpore de nombreux éléments du folklore du pays, ce qui en fait une proposition dépaysante à plus d'un titre.
Grisant, quoiqu'à la limite de l'épileptique, Dandara est toutefois un jeu plutôt court, qui a la bonne idée d'être sorti également sur mobiles Android et iOS. Ses contrôles sont d'ailleurs parfaitement adaptés aux contraintes de ces supports.
Bloodstained : Ritual of the Night, l'étoffe des légendes
- La vrai-fausse suite de Symphony of the Night
- Un gameplay nerveux et varié
- Une bande-son splendide
Attendu de longues années par ses backers sur Kickstarter, Bloodstained a certainement marqué l'année 2019 pour les fans de metroidvania. Et pour cause : il s'agit du nouveau jeu du producteur de Castlevania : Symphony of the Night, le patient zéro du genre sorti en 97.
Assez bugué à sa sortie, Bloodstained s'est malgré tout illustré comme un descendant presque naturel de son illustre modèle — le charme en moins. Eh oui c'est un fait : le nouveau jeu de Koji Igarashi n'est pas bien beau. N'en déplaise, il remplit parfaitement son office en tant que metroidvania.
Loué pour la richesse de son gameplay et sa maniabilité impeccable, Bloodstained n'est ni plus ni moins qu'un Symphony of the Night 2 qui ne dit pas son nom. Et cette dernière phrase à elle seule devrait vous convaincre de vous y intéresser.
Sundered : le metroidvania procédural
8
- Une direction artistique mémorable
- Des combats grisants
- Des éléments de rogue-like dans mon metroidvania
Avant de prendre le large avec l'envoûtant Spiritfarer, Thunder Lotus nous offrait Sundered : un metroidvania guerrier qui tire son originalité de ses niveaux partiellement générés procéduralement.
Quiconque a déjà joué à un jeu proposant ce type de level design sait qu'il y a parfois quelques pommes pourries qui tombent de l'arbre. Mais rien qui devrait vous éloigner d'un jeu aussi magnifique. Entièrement dessiné à la main, et dont la direction artistique pourrait plaire aux fans de Lovecraft, Sundered est aussi notable pour ses combats grisants et son game design qui peut aussi le faire entrer dans la case des rogue-likes.
Récemment augmenté d'une fonctionnalité de jeu en coopération à 4, Sundered est l'un des metroidvania les plus recommandables du moment.
Steamworld Dig & Steamworld Dig 2 : pour explorer les profondeurs du monde
8
- Un mélange des genres qui fonctionne bien
- Level design ingénieux
- Des tonnes d'améliorations à débloquer
Les développeurs du tout récent The Gunk se sont d'abord illustrés sur la série des Steamworld Dig.
Sortis respectivement en 2013 et 2017, les Steamworld Dig hybrident eux aussi les genres, et nous proposent un metroidvania largement tourné vers l'exploration.
On y incarne un robot-mineur dans un monde steampunk qui, pour des raisons qu'on vous laissera découvrir, va creuser des galeries et découvrir les mystères qui se cachent sous la croûte terrestre. En lieu et place des traditionnelles armes, Image & Form parie davantage sur d'innombrables améliorations et compétences à débloquer pour se frayer un chemin à travers les ennemis qui nous barrent la route. L'originalité du jeu tient à son rythme assez binaire : on descend dans les cavernes pour acquérir des objets, et l'on remonte à la ville pour les revendre et ainsi s'offrir lesdites améliorations indispensables pour accéder à certaines zones.
C'est un comble : on pourra toutefois reprocher aux jeux leur manque de profondeur. Mais le joueur qui n'a pas beaucoup de temps devant lui appréciera leur durée de vie plutôt courte et leur difficulté des plus accessibles.
Owlboy : pour s'envoyer en l'air
9
- Une direction artistique magistrale
- Ni trop court, ni trop long
- Narration maîtrisée
Neuf ans. Il aura fallu aux artisans de D-Pad Studio neuf ans pour mettre le point final à Owlboy. Mais c'est peu dire que l'attente aura valu le coup.
Gratifié d'un pixel art d'une beauté étourdissante, Owlboy nous reste en tête pour son scénario touchant et ses mécaniques de jeux toutes simples, mais exécutées avec maîtrise.
On y incarne Otus, un hibou muet, dans son voyage initiatique pour se montrer digne de son rang auprès de ses pairs. Dans cette optique, on parcourra à ses côtés une grande variété d'environnements aériens très inspirés, et affrontera des adversaires retors à l'aide de compagnons faisant office d'armes et de compétences nécessaires à la progression.