Test Metroid Dread : pas de surprises, mais une formule qui reste aussi efficace qu'intemporelle

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Test Metroid Dread : pas de surprises, mais une formule qui reste aussi efficace qu'intemporelle

Thibaut Popelier

06 octobre 2021 à 13h01

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Le cinquième opus de la série 2D des Metroid aura mis pratiquement deux décennies à nous parvenir. En effet, depuis Fusion sorti sur Game Boy Advance en 2002, Samus Aran s'était contentée de remakes et autres épisodes en vue FPS via la saga des Prime. Metroid Dread vient donc mettre fin à cette longue période d'inactivité. Mais l'aventurière en armure a-t-elle pris des rides après ces longues années passées à attendre les joueurs à bord de son vaisseau ? Nous allons répondre à cette épineuse question dans notre test.

8

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Metroid Dread
  • Esthétiquement superbe (surtout sur Switch OLED)
  • Une ambiance travaillée et stressante face aux E.M.M.I.
  • Des boss coriaces qui font grimper la difficulté
  • Quelques bonnes idées de mise en scène
  • ... mais sans nouveautés majeures
  • La narration assez simpliste
  • Rencontres avec les E.M.M.I. un peu répétitives à la longue
  • Une map pas toujours très lisible

Il faut le savoir, Metroid Dread est un projet qui a débuté dès 2005. Hélas, les limitations imposées par la technologie de l'époque avaient poussé Nintendo à mettre le projet sur la touche avant son grand retour en juin dernier, lors de l'E3 2021. À présent développé pour la Switch, le titre prend chronologiquement place 20 ans après les événements de Metroid Fusion. Dernier point important avant d'entrer dans le vif du sujet, ce test a été effectué sur une Nintendo Switch OLED. Donc, la qualité visuelle que nous évoquerons plus tard pourrait être légèrement différente sur un autre modèle.

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La croisière Samus pas beaucoup

Une fois encore, le joueur retrouve la pauvre Samus Aran en fâcheuse posture. En effet, cette dernière est dépêchée en catastrophe sur la planète ZDR où un parasite X a été aperçu. La Fédération Galactique s'est empressée d'envoyer ses robots de combat E.M.M.I. sur place, mais ces armes intelligentes se sont évaporées dans la nature. La jeune femme va devoir faire toute la lumière sur cette histoire. À peine arrivée à bon port, notre héroïne est prise à parti par un être étrange et se réveille dans les profondeurs de ce monde pour le moins inhospitalier. Et pour ne rien arranger, Samus est victime d'une sorte d'amnésie physique qui la prive de la plupart de ses compétences.

Un réveil digne d'un lundi matin pour Samus
Un réveil digne d'un lundi matin pour Samus

Nous avons donc pour objectif de fuir la planète tout en reforgeant l'arsenal de notre chasseuse de prime préférée. Très clairement, la structure scénaristique est extrêmement proche de celle d'un Metroid Fusion et les premières minutes demeurent plutôt classiques en termes de gameplay comme de progression. Ainsi, nous évoluons à travers des tableaux connectés entre eux par des portes et autres passages parfois verrouillés en début de partie. Car Metroidvania oblige, le joueur doit obligatoirement effectuer de nombreux allers-retours une fois l'équipement requis obtenu pour libérer le chemin. Faisons simple, ce Metroid Dread n'invente rien alors que nous aurions pu espérer entrevoir quelques innovations. Nintendo et MercurySteam n'ont pas pris de risques.

Monter, descendre, s'accrocher aux corniches, escalader des murs... Le grand classique de tout bon Metroid
Monter, descendre, s'accrocher aux corniches, escalader des murs... Le grand classique de tout bon Metroid

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Attention, robots méchants !

S'il y a bien une nouveauté à pointer du doigt dans cet opus, c'est assez logiquement les E.M.M.I. Ces robots font office de Nemesis qui pourchasseront Samus à travers des zones précisément délimitées. Face à cette menace, l'ex-soldat doit fuir sous peine d'y laisser sa peau. En effet, ces machines ne craignent pas les armes conventionnelles et le joueur doit étudier le terrain puis se déplacer discrètement pour esquiver ces véritables tueurs en puissance. S'ils parviennent à poser leurs pattes métalliques sur Samus, c'est le game over assuré ! Enfin presque... Car lors de la petite cinématique de capture, le joueur a l'opportunité d'effectuer un contre pour s'échapper. Mais le jeu prévient tout de suite, notre héroïne à 99% de chance de mourir tant la fenêtre de tir est réduite.

Cet écran indique une mort imminente et douloureuse
Cet écran indique une mort imminente et douloureuse

Bien entendu, les compétences de Samus doivent être mises à profit afin de contrecarrer le destin funeste qui lui tend les bras. Elle peut par exemple se rendre momentanément invisible pour tromper la vigilance des machines robotiques. Ce pouvoir nécessite un temps de recharge et il est donc primordial de l'utiliser à bon escient. Chaque E.M.M.I. peut à un moment bien précis être détruit à l'aide d'une arme surpuissante qui n'est rendue opérationnelle qu'après avoir défait un mini-boss. La pression est maximale tant les zones occupées par ces monstres de métal sont souvent étriquées. L'ambiance sonore change aussi et un petit bruit très caractéristique prévient de l'approche de cette menace redoutable. Il est important de faire preuve de sang-froid.

JVFR
Une Samus est bien cachée dans cette scène

Si nous consacrons un long paragraphe aux E.M.M.I. c'est parce qu'ils sont au premier rang des antagonistes de ce Metroid Dread. Qu'on se le dise sans détour, vous allez sans doute mourir à de multiples reprises face à eux. Il faut parfois du temps pour appréhender le secteur, utiliser l'environnement à son avantage et surtout mettre au point une stratégie dans le but de rejoindre la sortie la plus proche en toute sécurité. La frustration n'est hélas jamais bien loin et une certaine redondance peut même s'installer au bout de plusieurs rencontres. Chaque entité possède son propre pouvoir, mais la technique pour s'en débarrasser reste elle inchangée jusqu'à la fin du jeu. Dommage pour la variété...

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Un Metroid pur et bien dur

Oui, Metroid Dread ne sera fatalement pas à la portée de tout le monde. Cette exclusivité Nintendo Switch réserve une bonne dose de challenge notamment face aux boss parfois très intimidants. Il est essentiel d'accepter de mourir afin d'anticiper plus efficacement les attaques. Pour éviter de pénaliser trop brutalement le joueur, les développeurs ont intelligemment placé de multiples checkpoints qui permettent de reprendre la partie directement à l'entrée de la salle du boss par exemple. Dans l'ensemble, on ressent toute la fragilité de Samus qui se trouve rarement en position de force. Certains boss seront sans pitié et tueront la chasseuse de prime en un ou deux coups. Et ces remarques sont valables même en dehors du mode difficile qui se débloquera après avoir terminé le jeu une première fois.

JVFR
Un combat tendu s'annonce

Mais au-delà de cette difficulté et comme nous l'avions mentionné précédemment, Metroid Dread ne réinvente pas la licence des opus 2D. Samus saute en pressant le bouton B, lance des salves d'énergie via son canon avec Y, peut propulser des missiles sur ses ennemis ou encore utiliser sa boule morphing pour se faufiler dans les passages les plus étriqués. De leur côté, les compétences comme le rayon grappin, qui s'agrippera à des points d'attache, le camouflage spectral ou le radar à impulsion offrent des possibilités supplémentaires à notre héroïne dans sa quête pour la survie. Aussi, chaque attaque est en capacité de détruire un type de bloc bien précis. Cela oblige le joueur à revisiter une zone une fois la bonne capacité en sa possession. Les zones cachées renferment quasiment à chaque fois un bonus qui augmentera la santé de Samus ou sa réserve de missiles. Dans l'ensemble, cela demeure classique...

Si nous pouvons donc pester face à cette forme de redite, force est de constater que la recette Metroid fait toujours des miracles en 2021. L'aventure est maîtrisée de bout en bout avec un rythme très soutenu. Les amoureux de la franchise seront en terrain conquis et retrouveront vite leurs marques. Samus répond à nos sollicitations sans opposer de résistance et les dix bonnes heures (voire un peu plus si vous mourrez souvent) passées en sa compagnie sont un vrai bonheur.

JVFR
Après un contre parfait, la chasseuse de prime peut effectuer une attaque dévastatrice

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La vitrine parfaite pour la Nintendo Switch OLED

Pour ce qui est de sa partie visuelle, Metroid Dread s'en sort tout aussi bien. La patte artistique du titre est superbe et les décors traversés ne perdent jamais en variété. Le design des ennemis est relativement inspiré (avec une mention spéciale pour les boss) et les effets lumineux sont bien travaillés. Le constat est d'autant plus marquant sur l'écran flamboyant de la Nintendo Switch OLED. Les contrastes et les couleurs y sont idéalement mis en valeur. Si ce n'est sur la map un poil archaïque dans les menus, la lisibilité de l'action n'est jamais mise à mal que ce soit sur une TV ou en mode portable. Nous pouvons aussi noter des fulgurances dans la mise en scène avec une caméra qui change d'angle (pour une côté plus « TPS ») sur les séquences cruciales.

JVFR
Certains décors sont absolument magnifiques

Enfin, Metroid Dread tire également son épingle du jeu grâce à sa bande-son réussie. Les thèmes musicaux collent à l'ambiance et se permettent même de raviver la flamme nostalgique qui sommeille en chacun de nous. Les bruitages sont eux aussi à l'honneur et ceux utilisés dans les zones E.M.M.I. font bien monter la pression. Vous l'aurez compris, c'est une copie technique, visuelle et sonore à la limite de la perfection que nous livre Nintendo sur ce coup !

JVFR
On est pas là pour plaisanter !

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Metroid Dread, l'avis de JVFR

Inutile de tourner autour du pot, Metroid Dread est une franche réussite. S'il ne réinvente pas la roue d'une formule qui aurait pu (dû ?) être pleinement dépoussiérée, ce nouvel opus fait honneur à ses prédécesseurs en peaufinant une recette très appréciée. Si on peut se perdre de temps en temps, la progression demeure fluide et l'action rondement menée. Les boss sont remarquables et la partie audio vraiment immersive.

Nous pourrions brièvement pester sur les rencontres avec les E.M.M.I. peut-être sensiblement trop nombreuses et répétitives ou encore sur un scénario assez convenu au cours des premières minutes, mais l'expérience globale ne déçoit pas. Metroid Dread n'est guère surprenant mais il délivre une épopée aboutie et plaisante jusqu'au générique de fin. C'est l'un des meilleurs jeux de la Nintendo Switch en 2021. Tout simplement !

Metroid Dread

8

Metroid Dread est tout ce que nous pouvions attendre d'un Metroid en 2D. Si la révolution du genre n'est clairement pas au rendez-vous, nous sommes en présence d'une production Nintendo des plus divertissantes. C'est le jeu parfait pour accompagner le lancement de la Switch OLED.

Les plus

  • Esthétiquement superbe (surtout sur Switch OLED)
  • Une ambiance travaillée et stressante face aux E.M.M.I.
  • Des boss coriaces qui font grimper la difficulté
  • Quelques bonnes idées de mise en scène
  • La formule des Metroid 2D toujours aussi efficace...

Les moins

  • ... mais sans nouveautés majeures
  • La narration assez simpliste
  • Rencontres avec les E.M.M.I. un peu répétitives à la longue
  • Une map pas toujours très lisible
JVFR

Metroid Dread

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