Test Elden Ring : FromSoftware signe un chef d'œuvre

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Test Elden Ring : FromSoftware signe un chef d'œuvre

Pierre Crochart

23 février 2022 à 15h00

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L'attente arrive enfin à son terme. Esseulés depuis maintenant 6 ans, les fans de Dark Souls attendent tels des Morteflammes que FromSoftware ravive leurs braises. Mais Elden Ring est-il l'élu ? Après deux previews enthousiasmantes, et à en juger par les récentes interviews de Hidetaka Miyazaki, réalisateur du jeu, il en a tout l'air. Ce qu'on n'avait pas vu venir en revanche, c'est à quel degré de maîtrise le studio tokyoïte s'est hissé en si peu de temps.

C'est stressant, la hype. Pendant des mois on décortique, on s'imagine des choses parfois farfelues, voire surréalistes à propos d'un jeu. Et, le plus souvent, la réalité nous rattrape. Elle nous déçoit ou nous satisfait, c'est selon.

C'est stressant, mais aussi infiniment moins déconcertant que de se rendre compte qu'on était loin du compte. Que même les choses les plus folles qu'on s'était imaginées n'étaient que la partie émergée de l'iceberg.

Alors oui, j'avais une idée assez précise d'Elden Ring, surtout après y avoir joué près de 20 heures lors de la bêta. Pourtant, je n'avais encore rien, mais alors rien vu de ce que préparait FromSoftware en coulisses.

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Elden Ring
  • Un univers fascinant et cohérent
  • Direction artistique inoubliable
  • Un gameplay plus profond que jamais
  • Le monde ouvert, une respiration bienvenue
  • Une interface d'un autre âge
  • Multijoueur toujours très confus
  • Un pic de difficulté très important en fin de jeu
  • Aucune option d'accessibilité

Test réalisé sur PC grâce à un code fourni par l'éditeur, et après 60h de jeu.

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FromSoftware : le jeu

Dans son interview au magazine Edge en décembre dernier, Hidetaka Miyazaki a eu ces mots qui, je pense, permettent de déjà cerner ce que représente Elden Ring pour son studio. « Elden Ring est le point culminant de tout ce que nous avons fait avec la série Dark Souls […] C'est l'aboutissement de toutes ces connaissances et de toute cette expérience. »

Désormais dans la confidence, je ne peux que confirmer qu'Elden Ring n'est rien de moins que le pinacle de la carrière du studio japonais. Et cela tient en un équilibre absolument parfait entre… roulements de tambours… tradition et modernité.

Notre première arrivée dans les Necrolimbes donne le ton.
Notre première arrivée dans les Necrolimbes donne le ton.

Tradition parce que, oui, Elden Ring est toujours ce jeu « difficile » (les puristes-relous disent « exigeant »), au scénario assez cryptique et au game design on ne peut plus éloigné de ce qui se fait habituellement dans le grand fourre-tout qu'est le genre « action-RPG ».

Modernité parce que FromSoftware a pris conscience que certaines frictions, certaines barrières n'avaient plus lieu d'être et ne faisaient que tirer vers le bas le plaisir de jeu. Une volonté d'ouverture donc, qui se matérialise notamment par un monde ouvert absolument fascinant.

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Dans l'ombre de l'Arbre-Monde

Rendez-vous compte : Elden Ring n'est pas linéaire. On peut sauter ! Se promener à dos de monture ! S'accroupir pour avancer discrètement derrière les lignes ennemies. Rien qui fasse rêver quiconque a touché à un jeu vidéo d'action ces 10 dernières années, mais qui, dans le contexte d'un jeu FromSoftware, tient de la révolution.

C'est autant d'archaïsmes que lève le studio nippon, qui nous invite à essayer ces nouvelles saveurs dans le monde résolument fantasy de l'Entre-Terre.

Nimbée de la lumière de l'Arbre-Monde, l'Entre-Terre est régit par un ordre sacré représenté par le Cercle d'Elden, dont la Reine Marika est la dépositaire. Mais tout n'est pas rose au royaume des Dieux, et les guerres intestines font rage pour s'approprier le pouvoir. En conséquence brisé, le Cercle d'Elden laisse place au chaos le plus total.

Vos adversaires ? Des demi-dieux, tout simplement.
Vos adversaires ? Des demi-dieux, tout simplement.

Dans un monde en déliquescence, sur les cendres encore fumantes des guerres qui n'ont servi à rien, vous incarnez un Sans-éclat. Un simple humain guidé par la Grâce qui, lui aussi, veut assouvir sa soif de pouvoir et devenir Seigneur d'Elden.

Un scénario assez classique dans le répertoire de FromSoftware, mais qui s'adosse cette fois à un lore fabriqué par sieur George R.R. Martin, l'auteur de la saga du Trône de Fer (Game of Thrones). Ce dernier apporte ainsi une profondeur, et un historique qui étaient absents des précédents jeux du studio. On arrive moins comme un cheveu dans la soupe, et nous sommes constamment rappelés à l'humilité en arpentant ces terres où d'innombrables choses se sont déjà passées. Et sur lesquelles d'innombrables autres Sans-éclat ont péri avant nous.

Les traces du passé sont visibles partout en Entre-Terre.
Les traces du passé sont visibles partout en Entre-Terre.
JVFR
Le cycle jour/nuit et météorologique offre une grande variété aux environnements.

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Chacun sa route, chacun son chemin

L'ouverture de ce monde implique une liberté encore jamais vue dans un Souls. Elden Ring ne propose aucun « journal de quêtes » et se contente de vous suggérer la direction à prendre grâce à un rai lumineux s'échappant des sites de grâce − les nouveaux feux de camp, qui font office de checkpoint, de point de voyage rapide et d'interface pour grimper en niveau.

Pas envie de la suivre ? Fort bien. Partez à l'aventure ! Arpentez les plaines verdoyantes et néanmoins mélancoliques des Necrolimbes, et laissez-vous guider par votre instinct.

JVFR
Elden Ring invite constamment à l'aventure.

Hmmm, plutôt étrange ce bosquet là-bas. Allons voir. Mais… il y a une porte à même la falaise ici ?! Une crypte cachée ! Je m'y enfonce, déjoue quelques pièges et défais quelques ennemis avant de tomber nez à nez avec un boss. Après quelques essais, je ressors victorieux, les bras chargés de trésors, et avec suffisamment de runes (les points d'XP, servant également de monnaie) pour monter de quelques niveaux et m'offrir un manuel d'artisanat chez le marchand.

Ce genre de scénario, vous allez le vivre des dizaines de fois dans Elden Ring. Et dans des proportions très variées. Des cryptes, des mines, des cimetières gardés par un nocher vengeur, et même des endroits cachés à flanc de falaise qui mettront à rude épreuve votre agilité pour éviter une mauvaise chute.

Une carte est à votre disposition, mais ce sera à vous de placer des points et des marqueurs pour vous y retrouver. FromSoftware décline l'invitation de l'industrie, qui veut nous inonder de contenus annexes, et consteller nos jeux de quêtes secondaires copiées-collées et insipides. Son approche évoque évidemment The Legend of Zelda : Breath of The Wild, et récompense notre curiosité − en plus de nous régaler de panoramas à se damner.

JVFR
Des statuettes étranges peuvent vous guider vers une zone cachée si besoin.

Certes, Elden Ring n'a certainement pas les mêmes raffinements graphiques que le remake de Demon's Souls sorti fin 2020 sur PS5. Mais les équipes artistiques de FromSoftware ont poussé leur créativité à son paroxysme pour nous offrir certains des environnements les plus majestueux jamais aperçus dans un jeu vidéo.

C'est simple : je ne me suis jamais senti aussi petit dans un jeu. L'échelle des environnements est vertigineuse, et la topographie de certaines zones invite simplement à la contemplation. Bien entendu, et dans la grande tradition des jeux du studio, tout ce qui peut se voir est accessible. Peut-être pas aussi simplement qu'un Link, expert de la varappe de son état, mais en cherchant des passages dérobés ou simplement en progressant dans le scénario.

JVFR
Tout ce que vous voyez à l'horizon est accessible… d'une façon ou d'une autre.

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Le Dark Souls des Dark Souls

J'écrivais plus haut qu'Elden Ring faisait tomber certaines barrières. Et d'après moi, ce sont exactement les bonnes pour œuvrer à rendre le jeu plus accueillant pour les nouveaux venus.

D'abord, et c'est une évidence, le monde ouvert permet à toutes et tous de monter en niveau et s'équiper sans trop de stress, à son rythme. Bien sûr, on risque toujours de perdre toutes ses runes si l'on meurt deux fois consécutives, mais c'est beaucoup moins fréquent que dans les précédents jeux du studio.

Mais les choses se gâtent quand on pénètre dans ce que FromSoftware appelle un « donjon héritage ». Il s'agit des instances de fin de zone, gardée par un boss particulièrement costaud (des demi-dieux, rien que ça), qui tranchent radicalement avec la « bienveillance » (on exagère) du monde ouvert.

JVFR
Les choses sérieuses commencent !

Ici, on est à 200% dans un Dark Souls. La monture n'est pas autorisée, et on avance à pas feutrés, bouclier brandi, en faisant attention au moindre détail de son environnement pour ne pas tomber dans un piège ou une embuscade.

Aussi les morts se comptent en dizaines lorsque l'on s'aventure pour la première fois dans l'un de ces donjons. Mais la magnanimité de FromSoftware les a poussés à multiplier le nombre de sites de grâces, et donc de points de réapparition potentiels en cas de mort. Autrement dit, on randonne beaucoup moins entre deux essais sur un boss que par le passé − et c'est tant mieux.

D'ailleurs, en plus de ces sites de grâce à profusion, le jeu inaugure les « effigies de Marika », qui servent également de point de respawn mais ne permettent pas de monter en niveau ou d'accéder à son coffre. Parfois, elles sont placées juste devant l'arène d'un boss, et nous permettent donc d'enchaîner les essais sans trop de frustration. Mais que les puristes se rassurent, leur présence n'est pas systématique.

JVFR
En plus des sites de grâce, des statuettes peuvent servir de point de réapparition plus proche d'une arène de boss.

Non, ce qui peut radicalement changer la donne lors des affrontements, c'est la possibilité d'invoquer des « esprits ». Contre un boss par exemple, on pourra faire intervenir une meute de loups, un sorcier ou un mercenaire très costaud pour nous épauler en combat. Une nouveauté bienvenue, qui permet de se sentir un peu plus en confiance contre un boss difficile. Mais c'est bien tout ce que vous aurez à votre disposition pour vous rapprocher d'un semblant de « mode facile », ce qui n'existe et n'existera jamais dans le vocabulaire de FromSoftware.

Même accompagné, les duels sont ardus et mettront parfois vos nerfs à rude épreuve. À ce titre, la fin du jeu est tout bonnement diabolique, et vous fera affronter des boss plus coriaces qu'aucun autre dans le bestiaire du studio.

On touche d'ailleurs à une corde assez sensible. Car si les deux premières zones offrent une montée en puissance très progressive, la fin de jeu montre les crocs de façon très abrupte. On se heurte à de nombreux murs, même si l'on est bien équipé et de haut niveau.

Ça peut se comprendre d'un point de vue game design : on cherche à devenir Seigneur d'Elden, à surpasser toute forme de vie et devons donc nous confronter à des défis en conséquence. Mais je reste persuadé que quelques microajustements sont faisables sur certains boss pour que la courbe de difficulté ressemble moins à celle d'une vague de contaminations au Covid.

JVFR
Même en se faisant aider d'esprits, certains combats de fin de jeu sont vraiment très corsés.

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À l'aise braise

Heureusement, Elden Ring est un jeu extrêmement malléable. Quiconque a déjà joué à un Souls le sait bien : la « classe » que l'on sélectionne au démarrage a au final assez peu d'importance. Libre à nous de la façonner à l'envi.

Et autant dire qu'on est servis. On retrouve facilement nos fondamentaux, et ce malgré une interface toujours aussi peu claire (et pratiquement inchangée depuis 10 ans !). Aux traditionnels points de vigueur (santé) esprit (mana) et endurance (points d'action et limite de charge) s'ajoutent notamment une vieille connaissance. L'ésotérisme fait des infidélités à Bloodborne et nous offre ici de quoi étancher notre soif de sang, et accorde l'accès à de puissantes magies occultes. Les capacités draconiques sont également toujours de la partie et approfondissent un gameplay déjà très velu.

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Mêlée, distance, magie… à vous de panacher vos compétences pour être prêts à toutes les éventualités.

Barrières levées toujours : les emplacements de sorts se débloquent maintenant grâce à des objets cachés un peu partout dans l'univers. De même que les fioles de soin et de mana peuvent être améliorées grâce à des objets rares présents dans le monde ouvert. Raison de plus pour prendre le temps de l'explorer !

Ce faisant, vous tomberez aussi régulièrement sur de nouvelles invocations à ajouter à votre arsenal, sur des talismans (le nouveau nom des bagues) ou alors sur des cendres de guerre : l'une des grandes nouveautés d'Elden Ring.

Pour schématiser : prenez les weapon arts de Dark Souls 3, et croisez-les avec les prothèses de Sekiro. En clair, vos armes peuvent être enduites de ces cendres, ce qui modifie radicalement leur comportement et leurs statistiques. Par exemple, mon katana dispose par défaut d'une attaque d'estoc lorsque j'utilise la touche L2. Mais je peux, si je dispose de la cendre adéquate, plutôt lui faire lancer des disques de flamme, ou alors m'entailler le bras pour augmenter ma puissance d'attaque au détriment de quelques PV.

JVFR
Les cendres de guerre apportent une variété de gameplay encore jamais vue dans un Souls.

Tout ça est faisable à l'envi, depuis n'importe quel site de grâce, et sans contrepartie. L'occasion de tester différentes combinaisons et de trouver le build qui nous correspond le mieux !

Pour illustrer la profondeur du gameplay, voici un exemple. Un boss me donnait particulièrement du mal. Le combat s'éternisait, et je finissais à court de potions pour me soigner. En arpentant des cavernes secrètes, j'ai trouvé une invocation permettant de créer une copie quasi parfaite de mon personnage sur le champ de bataille. En appliquant des cendres de guerre destinées au saignement, et en attaquant le boss à deux, sa jauge de saignement montait ainsi à une vitesse record et m'a permis de mettre un terme au combat en un rien de temps.

Il faut aussi dire que si les animations et movesets des armes sont en grande partie directement issus des précédents jeux du studio, on dispose ici d'une palette de coups bien plus variée. Déjà, la touche de saut permet d'effectuer des attaques sautées très facilement. Une mécanique de contre-attaque permet aussi de répliquer instantanément après avoir bloqué une attaque ennemie, ce qui aura souvent pour effet de l'étourdir et d'autoriser un coup critique par la suite. Honnêtement : ça va être très difficile de retourner à la rigidité d'un Dark Souls après ça !

JVFR
Abusez de l'infiltration pour multiplier les coups critiques !

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Délit d'initiés

Maintenant, je reste conscient d'être en mesure d'apprécier tout cela grâce à la connaissance accumulée sur les précédents jeux du studio. Quelqu'un qui débarque totalement dans Elden Ring ne manquera pas d'être rebuté par l'austérité de son interface et le côté assez archaïque de certains contrôles.

Outre le fait que le bouton destiné à ouvrir la carte ne soit pas le même que celui qui la ferme (sérieusement, je vous maudis FromSoftware), il faut parfois naviguer à l'aveugle dans une interface d'un autre âge pour trouver des infos concrètes. Comprendre ce qu'influence la statistique d'immunité vous demandera par exemple d'accéder à 4 ou 5 sous-menus différents.

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Les menus sont toujours d'un archaïsme confondant.

Bien sûr, des tutoriels vous sont présentés la toute première fois que vous utilisez telle ou telle mécanique. Mais un petit ravalement de façade ne serait pas de trop. La palme revenant bien sûr aux fonctionnalités multijoueurs du titre, plus confuses que jamais. On compte pas moins de 10 objets différents permettant soit de demander à être invoqué dans la partie d'un joueur en tant qu'allié, un autre en tant qu'ennemi, un autre pour consigner sa marque d'invocation dans un registre (qui sert à quoi ? comment ? pourquoi ? personne ne sait), encore un autre pour inviter un joueur dans sa partie… c'est le bordel. Si bien qu'on se contente la plupart du temps de laisser des messages énigmatiques à ses contemporains sur le sol pour, au choix, les prévenir d'une embuscade, ou les encourager à sauter dans le vide en agitant la promesse d'un trésor factice (c'est vilain).

Oui, c'est vrai, Elden Ring a un petit quelque chose d'inaccessible malgré tout. Aussi il parlera surtout aux initiés, ou aux personnes qui ont envie de prendre le temps de se renseigner sur cette grammaire très particulière. Il faut aimer, aussi, être un véritable acteur de la compréhension du scénario. Comme d'habitude chez FromSoft, les cinématiques ne vous apprendront pas grand-chose, et il vous faudra aller inspecter chaque objet pour tenter de raccrocher les wagons. Personnellement j'adore. Ça attise ma curiosité plus que n'importe quelle cinématique de 10 minutes ne le fera jamais. Mais je comprends totalement que ça puisse rebuter.

JVFR
L'éditeur de personnages est de loin le plus complet jamais conçu par FromSoftware.

Difficilement pardonnable, également, qu'un jeu sortant en 2022 ait aussi peu de considérations pour les options d'accessibilité. C'est simple : Elden Ring n'en possède aucune. Pas même un curseur pour augmenter la taille des sous-titres. Définitivement pas un jeu pour tout le monde.

Une aventure comme aucune autre

Mais j'ai choisi de ne pas sanctionner Elden Ring pour ces raisons. Oui ça aurait pu être amélioré. Oui, ça aurait dû être amélioré. Mais impossible de ne pas passer outre quand, chaque fois que je ferme les yeux, je revois le moment où sortant triomphant du combat contre le premier boss majeur, j'ai découvert le lac de Liurnia. Impossible de me sortir de la tête ma bouche bée quand j'ai compris que, sous mes pieds, se cachait une zone optionnelle merveilleuse dont je ne soupçonnais même pas l'existence.

Ça fait formule choc, présenté comme ça, mais Elden Ring arrive avec plus de contenu dans sa besace que la trilogie Dark Souls et ses DLC réunis. C'est un jeu-monde hallucinant de profondeur, qui ne cesse de donner et d'éblouir celles et ceux qui auront la pugnacité de progresser jusqu'à un dénouement en apothéose.

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Elden Ring, et surtout sa fin, sont des choses qui se méritent.

Parfois, Elden Ring en fait trop. Je lui en veux presque d'avoir répondu à mes suppliques : comme un amoureux transi, je n'ai cessé de me répéter pendant toute ma semaine de test « j'aimerais que ça ne se termine jamais ». Je ne savais pas encore qu'il accepterait la requête, et qu'il me proposerait encore et encore des choses à voir et à découvrir alors que je pensais toucher du doigt le dénouement de mon aventure.

On parle d'un jeu qui a tellement confiance en lui qu'il cache à la toute fin certains des environnements les plus travaillés jamais aperçus dans le médium, alors même qu'un possible faible pourcentage de joueurs aura la détermination d'aller jusque-là.

Elden Ring : l'avis de JVFR

Elden Ring est sans conteste la meilleure porte d'entrée pour découvrir les jeux de FromSoftware. Mieux : il est tout simplement le meilleur jeu du studio japonais.

Tout ce qu'on demandait, c'était un Dark Souls 4. Mais c'était sans doute trop évident pour les équipes de Miyazaki, qui dépassent ici la moindre de nos attentes avec un jeu à la fois surprenant, captivant, profond, et à la durée de vie presque insondable.

C'est vrai, Elden Ring est un jeu plus accessible que Dark Souls. Il y a moins de barrières, moins de frustrations, et globalement plus d'opportunités de s'amuser sans avoir à se casser les dents en boucle contre le même boss pendant des heures.

Mais il ne faut pas se bercer d'illusions. FromSoftware reste fidèle à son ADN, et propose avec Elden Ring certains des challenges les plus relevés de sa carrière. Au point que les nouveaux venus justement séduits par la promesse d'accessibilité se retrouvent finalement sur le carreau ? Peut-être. Mais pour celles et ceux qui tiennent déjà les jeux du studio en haute estime, Elden Ring est un festival d'une générosité rare.

Elden Ring

10

Tout ce qu'on demandait à FromSoftware, c'était un Dark Souls 4. Or le studio dépasse absolument toutes nos attentes avec son meilleur jeu à ce jour, qui explore de nouvelles pistes excitantes tout en restant fidèle à son ADN. Plus accessible, Elden Ring n'en est pas moins difficile. Pas un jeu pour tout le monde donc, mais un jeu que personne n'oubliera.

Les plus

  • Un univers fascinant et cohérent
  • Direction artistique inoubliable
  • Un gameplay plus profond que jamais
  • Le monde ouvert, une respiration bienvenue
  • La meilleure porte d'entrée dans les jeux FromSoftware
  • Moins frustrant qu'un Dark Souls
  • Contenu colossal et non artificiel

Les moins

  • Une interface d'un autre âge
  • Multijoueur toujours très confus
  • Un pic de difficulté très important en fin de jeu
  • Aucune option d'accessibilité
  • (Pas de mode photo)
JVFR

Elden Ring

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