C’était une évidence : des têtes devaient tomber chez Blizzard Entertainment. Éclaboussée depuis plus d’une semaine par la plainte de l’État de Californie pour des faits de harcèlement et de discrimination, l’entreprise annonce un renouvellement de son leadership pour espérer calmer les esprits (et rassurer ses actionnaires).
Employé de Blizzard depuis bientôt 16 ans, et à sa tête depuis octobre 2018, J. Allen Brack cède dès aujourd’hui sa place à un duo qui coprésidera l’entreprise.
Publicité
Publicité
Réformer Blizzard en partant du haut
C’est donc à Jen Oneal et Mike Ybarra qu’incombera la tâche de penser et diriger le Blizzard de demain. Une entreprise à refonder sur des bases d’égalité, et surtout de sécurité pour les femmes ou les personnes issues de minorités.
Précédemment présidente de Vicarious Visions (qui a été intégrée à Blizzard en début d’année après avoir été rachetée par Activision en 2005), Jen Oneal a officiellement rejoint l’organigramme de l’entreprise en janvier 2021 en qualité de responsable du développement senior, notamment sur Overwatch et la franchise Diablo.
Transfuge de Xbox, son binôme Mike Ybarra est quant à lui arrivé chez Blizzard en 2019 en tant que vice-président exécutif et manageur général des plateformes et des technologies. Il a notamment supervisé l’évolution de Battle.net, évoque le communiqué de l’entreprise.
« Grâce à leurs nombreuses années d’expérience au sein de l’industrie, et à leur engagement profond pour l’intégrité et l’inclusivité, Jen et Mike présideront Blizzard avec attention, compassion et dévouement à l’excellence » résume Blizzard sur son blog, promettant que le duo prendra prochainement la parole de façon plus directe.
De son côté, J. Allen Brack déclare tout le bien qu’il pense de ses remplaçants qui, d’après lui, sauront aider Blizzard à se réformer dans les grandes largeurs. « Je prévois qu’ils exerceront leurs fonctions avec passion et enthousiasme, et qu’on peut leur faire confiance pour diriger avec le plus haut niveau d’intégrité et d’engagement envers notre culture qui rend Blizzard si spécial » a-t-il déclaré.
Publicité
Publicité
Recoller les morceaux
Une culture peut-être spéciale, mais surtout vertement critiquée ces derniers jours, après que le Department of Fair Employment and Housing de Californie a déposé une plainte contre Activision Blizzard pour son incapacité à combattre le harcèlement systémique et les disparités de rémunération. Une véritable boîte de Pandore, de laquelle sont ressorties de nombreuses affaires qui éclaboussent le management de l’entreprise, et notamment certains de ses plus hauts dirigeants.
Après Alex Afrasiabi, qui a déjà quitté ses fonctions chez Blizzard l’été dernier, J. Allen Brack était l’une des quelques personnes nommément inscrites dans la plainte déposée par la DFEH. Lui est notamment reprochée une attitude détachée lorsque des accusations de harcèlement et de discrimination lui sont venues aux oreilles, et plus globalement une incapacité à instaurer une ambiance de travail où chacun et chacune se sente en sécurité.
D’après un communiqué de presse distinct, publié par le COO d’Activision Blizzard Daniel Alegre, J. Allen Brack quitte l’entreprise « afin de poursuivre de nouvelles opportunités ».
Source : Blizzard