Console next-gen ou PC gamer, doit-on vraiment choisir ?

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Console next-gen ou PC gamer, doit-on vraiment choisir ?

Pierre Crochart

01 novembre 2021 à 18h05

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© Shutterstock
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Longtemps, la guéguerre entre « pécéistes » et « consoleux » a saturé les espaces de discussion dédiés au jeu vidéo. Chacun prêchant pour sa paroisse ; mobilisant des arguments aussi imparables que « j’ai raison », « PC master race » ou « ma console a 12,5 téraflops alors hein, nananère ». Mais ces vaines querelles nous font passer à côté de l’essentiel : choisir, c’est renoncer.

J’ai arrêté de choisir. Mais j’ai une excuse : c’est pour le boulot. Enfin, c’est ce que j’aime me raconter pour justifier mes dépenses compulsives. Toujours est-il que, contrairement à mes plus jeunes années, j’ai aujourd’hui les moyens (le privilège, en réalité) d’être très, très bien équipé. Pour jouer ! Je n’essaie pas de compenser quoi que ce soit voyons.

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Querelles de clocher

J’ai commencé à jouer dans les années 90, sur l’ordinateur familial. J’ai fait mes armes sur Diablo, Thief , Midtown Madness et Half-Life avant de délaisser, des années plus tard, ce bon vieux combo clavier-souris pour une manette de Gamecube puis de Xbox 360.

Le PC est toujours resté dans mon cœur (et dans ma chambre − la chance), mais je voyais déjà ce que « l’instantanéité » du jeu sur console avait de séduisant. Une instantanéité qui n’est devenue que plus indiscutable au fil des générations. Au point de culminer depuis la sortie des PlayStation 5 et Xbox Series X|S, en novembre dernier.

La PS5, je me la suis offerte dès sa sortie. Pour moi qui compte parmi mes jeux favoris un bon nombre d’exclusivités Sony, c’était une évidence. Mais la Xbox Series X ? Je n’y voyais tout simplement pas l’intérêt. Déjà équipé d’un PC de jeu puissant, et constatant que les frontières entre ordinateur et console Microsoft devenaient toujours plus poreuses, je décidai de passer mon tour.

Ce n’est qu’en suivant l’E3 dernier qu’une petite flamme s’est rallumée en moi. Impressionné par l’offre Xbox Game Pass, j’en suis venu à me convaincre qu’une Xbox Series X pourrait finalement trouver sa place dans ma routine de jeu.

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Le confort des consoles de salon

Alors j’ai sauté le pas. Pour la science. Et le fait est que, depuis mon passage à la caisse, j’accumule un nombre d’heures assez hallucinant sur la Xbox Series X. Et le pire, c’est que je ne joue qu’à des jeux dont je pourrais profiter dans « de meilleures conditions » sur mon ordinateur. Mais c’est quoi, les « meilleures conditions » ?

Il y a quelques années, l’argument pouvait s’entendre. Les versions consoles des jeux plafonnées à 30 images par seconde, la sacro-sainte fluidité des 60 fps n’était réservée qu’aux joueurs PC − la fameuse « superior version ». Ce n’est plus le cas avec la next-gen. Même sur des titres relativement anciens grâce à la fameuse fonctionnalité du FPS Boost, dont davantage de jeux profitent chaque mois.

On pourra peut-être me répondre que la qualité des graphismes sur une console n’égale pas encore celle d’un ordinateur haut de gamme. Mais, en ce qui me concerne, je préfère encore troquer quelques effets visuels contre le confort de mon téléviseur OLED et l’assise de mon canapé.

Accompagnée du Game Pass, la Xbox Series X|S est l'équivalent vidéoludique d'un buffet à volonté. © Shutterstock
Accompagnée du Game Pass, la Xbox Series X|S est l'équivalent vidéoludique d'un buffet à volonté. © Shutterstock

En réalité, il y a juste certains jeux dont je préfère profiter depuis mon salon qu’assis à mon bureau. Tout comme il y en a d’autres auquel je ne m’imagine pas jouer ailleurs que sur Switch.

Bien sûr, le PC reste ma machine de prédilection pour enchaîner les parties sur un FPS compétitif ou pour jouer aux Sims. Mais pour Forza Horizon ? Découvrir les intrigues de Yakuza ? Me perdre dans l’immensité dévastée de Death Stranding ? J’opte sans hésiter pour les versions console.

Il faut aussi rappeler que je fais un métier qui nécessite que je passe mes journées entières devant l’ordinateur. Et que, quand je ne joue pas pour le boulot, j’aime changer d’environnement. Ne serait-ce que pour faire une dizaine de pas en direction du salon.

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Venez comme vous êtes

Je n’y croyais pas vraiment il y a encore quelques mois, mais la nouvelle génération de consoles de salon a profondément bousculé mes habitudes de joueur.

Impatient maladif, il m’est souvent arrivé d’avoir la flemme d’allumer ma console, de glisser un disque dans le lecteur et d’attendre que ma partie se charge. On ne parle, certes, que de cinq petites minutes (enfin, si l’on n’a pas de mises à jour à télécharger), mais c’était suffisant pour me couper dans mon élan.

Aujourd’hui, et que ce soit sur la PS5 ou la Series X, il me faut moins d’une minute chrono pour reprendre ma partie là où je l’avais laissée. La dernière Xbox est sur ce point encore plus impressionnante que sa concurrente grâce au Quick Resume, qui permet de mettre jusqu’à 6 jeux en « pause » plutôt que de les quitter. Même si l’on éteint la console.

Les consoles de nouvelle génération changent la donne en termes de temps de chargement. © Shutterstock
Les consoles de nouvelle génération changent la donne en termes de temps de chargement. © Shutterstock

Les PC ont beau profiter de l’apport des SSD depuis des années, ils n’arrivent pas encore à proposer une expérience aussi fluide et instantanée que les consoles de nouvelle génération. Cela changera peut-être avec Windows 11 et son API DirectStorage. Mais les ordinateurs sont par essence des machines qui ont autre chose à faire que de se préoccuper uniquement des jeux vidéo.

Tout ça pour dire quoi, au final ? Simplement que le vieux mythe du PC gaming comme pinacle de l’expérience vidéoludique doit être repensé, et questionné à l’aune des consoles de nouvelle génération.

Évidemment, ce billet d’humeur ne parle pas d’argent. À budget serré, il est sûrement plus astucieux d’opter d’emblée pour un ordinateur puissant pour la polyvalence que cela apporte. Ou de se contenter, comme la plupart d’entre nous, d’une unique console de jeu.

Eh oui. C’est un problème de riche.

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