Riot Games va payer 100 millions de dollars pour régler ses affaires de discrimination sexuelle

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Riot Games va payer 100 millions de dollars pour régler ses affaires de discrimination sexuelle

Pierre Crochart

30 décembre 2021 à 08h45

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© Wikipedia
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Alors que les employé(e)s d'Activision-Blizzard-King poursuivent leur combat pour un environnement de travail plus inclusif, voici une nouvelle qui devrait leur mettre du baume au cœur. Au centre d'un scandale de discrimination et de harcèlement sexuel envers ses employées depuis 2018, Riot Games a finalement concédé à clore l'affaire en versant 100 millions de dollars aux victimes.

Initialement, ce dédommagement ne devait pas excéder les 10 millions de dollars. Mais la pression conjointe exercée par deux agences gouvernementales californiennes (la DFEH et la DLSE) aura fait plier l'éditeur, notamment connu pour League of Legends ou Valorant.

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Toutes les femmes ayant travaillé pour Riot seront dédommagées

On reproche à Riot un processus de recrutement discriminant les personnes s'identifiant comme femme, ainsi que de grandes disparités salariales entre un homme et une femme exerçant le même emploi. Un sexisme aux racines profondes, systémique dans l'industrie du jeu vidéo, dont Riot Games prend la responsabilité dans un communiqué officiel accompagnant la nouvelle.

« Si nous sommes fiers des progrès effectués depuis 2018, nous devons également nous sentir responsables du passé », peut-on y lire. « Nous espérons que cet accord considère les personnes qui ont eu une expérience négative chez Riot, et démontre de notre désir de montrer l'exemple en apportant plus de responsabilité et d'égalité à l'industrie des jeux vidéo ».

Selon un article du Washington Post, 2 365 employées et ex-employées (dont 1 300 contractuelles) seraient éligibles à recevoir une partie des 80 millions de dollars d'indemnités, qui seront attribuées en fonction du temps passé dans l'entreprise. Les 20 millions de dollars restant dans l'enveloppe seront consacrés à couvrir les frais juridiques des plaignantes, qui sont nombreuses à avoir rejoint le recours collectif déposé en novembre 2018 par Melanie McCracken et Jess Negrón.

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La culture d'entreprise de Riot sera scrutée de près

En sus de cet accord d'ordre financier, le studio californien accepte également d'être surveillé par des organismes tiers pour une durée de trois ans. Ceux-ci auront à charge de contrôler ses rapports internes et de s'assurer que l'égalité salariale est respectée.

Depuis maintenant trois ans, Riot Games a entrepris un certain nombre de mesures visant à améliorer le bien-être de ses salariées. Un département consacré à la diversité et l'inclusion a été ouvert, et s'est formellement engagé à améliorer la diversité de ses équipes. Des efforts, et un dénouement salués par Genie Harrison, l'avocate des plaignantes qui, au Washington Post, a déclaré : « C'est un grand jour pour les femmes de Riot Games − et pour toutes les femmes des studios de jeux vidéo et de l'industrie de la tech − qui méritent un environnement de travail exempt de harcèlement et de discrimination. Nous apprécions l'introspection de Riot, et le travail qui a été effectué depuis 2018 pour devenir une entreprise plus diverse et inclusive ».

À noter que cette affaire ne concerne en rien la plainte qui avait été déposée plus tôt cette année à l'encontre du P.-D.G. de l'entreprise, Nicolas Laurent. Ce dernier a été accusé par une ancienne employée, Sharon O'Donnell, de lui avoir fait des avances très appuyées au cours d'un voyage d'affaires, et alors même qu'il était marié. Le chef d'entreprise a nié formellement les faits, et une enquête interne a confirmé sa version. Tout en déterrant le passé trouble de la plaignante, visiblement connue pour des faits de chantage et de plaintes infondées. L'affaire doit encore être réglée devant un juge à une date ultérieure.

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