Accusée de manipulation, la présidente de l'Association Internationale des Développeurs de Jeux démissionne

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Accusée de manipulation, la présidente de l'Association Internationale des Développeurs de Jeux démissionne

Pierre Crochart

12 octobre 2021 à 14h09

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© JVFR
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Jennifer Scheurle, Présidente de la division « Women In Games » de l’association internationale des développeurs de jeux (IGDA), est pointée du doigt par d’anciennes collaboratrices qui l’accusent de mauvais traitements.

Ne rejetant pas les accusations qui lui sont faites, celle qui est également lead developer au sein du studio Blackbird Interactive (Hardspace: Shipbreaker) a annoncé qu’elle quittait l’association qu’elle préside, et renonçait à des nominations qui auraient pu lui valoir des prix lors de futurs événements professionnels.

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Les langues se délient

En juin 2020, une internaute partageait sur Twitter avoir été manipulée et harcelée par « une femme respectée dans le monde du développement de jeux vidéo ». Et il y a deux jours, celle qui se fait appeler Noni Och a finalement lâché un nom : il s’agit de Jennifer Scheurle, la présidente de l’IGDA WIG SIG, l’association internationale des développeurs et développeuses de jeux vidéo, qui vise à promouvoir la diversité et l’inclusion dans les studios.

« Publiquement, elle dit toutes les choses “woke” qui vont bien, et semble être une alliée, reprend Noni Och sur Twitter, mais en réalité elle use des mêmes techniques d’abus qu’elle dénonce ».

Un témoignage qui a fait l’effet d’une boule de neige : depuis deux jours les langues se délient en ce sens sur Twitter. Jennifer Scheurle aurait abusé de sa position pour s’en prendre à des jeunes de l’industrie et les tirer vers le bas, se faisant passer pour une victime lorsque ses prétendues proies lui tournaient le dos en usant de diverses formes d’abus psychologique (gaslighting).

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L’IGDA a fait la sourde oreille

L’IGDA n’a pas tardé à se saisir du sujet et a invité Noni Och à partager son histoire dans un mail afin qu’une enquête soit lancée en interne. Un beau raté de la part de l’association, car comme le fait remarquer Anna Brandberg, membre éminente de l’IGDA, plusieurs plaintes ont en effet déjà été déposées en interne contre Jennifer Scheurle, preuves à l’appui. Certains mails datent même de 2018, et incluent plus de 120 pages de preuves, corrige-t-elle sur Twitter.

Contactée par Tech Raptor, l’IGDA a partagé un communiqué indiquant qu’une enquête avait bien été ouverte concernant Jennifer Scheurle, mais que les plaignants avaient été informés « qu’il n’y avait pas de preuve convaincante d’acte répréhensible ». L’association ajoute toutefois qu’en cas de réception de nouvelles plaintes et de nouvelles preuves, une nouvelle enquête pourra être menée.

Le communiqué de l'IGDA © Teh Raptor
Le communiqué de l'IGDA © Teh Raptor

Chose qui pourrait ne pas être nécessaire car, dans la nuit, Jennifer Scheurle a partagé sur Twitter un message annonçant sa démission du poste de présidente de l’IGDA WIG SIG. La développeuse ne nie pas les accusations de ses pairs, et s’excuse du mal qu’elle a pu causer. « En tant que professeure, je l’ai laissée tomber et en tant que militante, j’ai laissé tomber une industrie que j’aime profondément », écrit-elle.

Par le passé, la Canadienne s’était notamment fait connaître en faisant campagne contre l’attribution d’un titre honorifique à Nolan Bushnell, co-fondateur d’Atari, après que de nombreuses femmes ont décrit leurs conditions de travail dans l’environnement sexiste et misogyne qui régnait dans l’entreprise dans les années 70.

Source : Tech Raptor

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