Test GRID Legends : cinquante nuances de GRID... plus sombres ?

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Test GRID Legends : cinquante nuances de GRID... plus sombres ?

Nerces

25 février 2022 à 00h01

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Réglé comme un coucou suisse, le studio britannique fait revivre, à intervalles réguliers, la franchise GRID. Le dernier opus en date – sobrement intitulé GRID était sorti en 2019 – et nous voilà, trois ans plus tard prêts à en célébrer le retour. Enfin de célébration il n’y aura que si le jeu en vaut la chandelle bien sûr.

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GRID Legends
  • De nombreux modes / disciplines
  • Vaste liste de bolides à débloquer
  • Nervosité des courses
  • Cross-platform fort bien vu
  • Pas de mode écran partagé
  • Comportement de l'I.A. à revoir
  • Scénarisation peu inspirée
  • Rubber banding omniprésent

Premier changement notable, ce GRID Legends est le premier opus de la franchise à être édité par Electronic Arts. L’an dernier, pour la coquette somme de 1,2 milliard de dollars, l’Américain s’est offert le studio spécialisé dans les jeux de courses. Un rachat qui n’a sans doute pas eu beaucoup d’incidence sur le projet GRID Legends, celui-ci étant bien avancé au moment du rachat. Une chose tout de même, il nous a été demandé d’associer nos comptes Origin et Steam pour jouer en multi depuis la plateforme de Valve. À voir si cela reste indispensable.

Test effectué sur Steam grâce à un code fourni par l’éditeur et de nombreuses courses en solitaire ou en multijoueur, mais avant le lancement officiel. GRID Legends sortira le 25 février 2022 sur PC Steam, PlayStation 4 et 5, Xbox One et Xbox Series X|S.

Le mode histoire est émaillé de multiples séquences vidéos, pas toujours très inspirées © Nerces
Le mode histoire est émaillé de multiples séquences vidéos, pas toujours très inspirées © Nerces

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L’essieu pour pleurer…

Série dérivée de la franchise TOCA, GRID signe aujourd’hui son cinquième opus, mais il faut bien reconnaître que la recette ne bouge pas beaucoup. Forcément, qui dit jeu de courses automobiles, dit des parcours traversés à fond les ballons au volant de bolides plus vrombissants les uns que les autres… encore que, GRID Legends fait un passage obligé vers les motorisations électriques, mais nous y reviendrons. Au premier lancement du jeu, aux côtés des options traditionnelles, impossible de ne pas remarquer le mode histoire qui tente, une fois encore, d’enchaîner les courses en scénarisant un peu les choses.

La variété des disciplines du mode histoire est en revanche particulièrement bien vue © Nerces
La variété des disciplines du mode histoire est en revanche particulièrement bien vue © Nerces

Inutile de tourner autour du pot, l’aspect scénarisé ne convainc pas. Le jeu des acteurs n’est pas (trop) en cause, quoique le doublage français est à revoir, et l’écriture aurait pu être bien pire. Le problème se situe dans l’absence de conséquences à nos exploits sur la route, de cohérence dans la progression. Le scénario est découpé en 36 épisodes avec une mise en scène avant des courses aux conditions de départ et aux objectifs qui changent à chaque fois. Problème, l’histoire ne varie pas d’un iota, peu importe ce que l’on fait sur la piste. Ainsi, le champion que l’on vient d’humilier continue de nous prendre de haut… parce que c’est écrit.

Les dégâts peuvent être activés et si le résultat est correct, il n'y a pas non plus de quoi s'extasier © Nerces
Les dégâts peuvent être activés et si le résultat est correct, il n'y a pas non plus de quoi s'extasier © Nerces

Forcément, difficile de se prendre au jeu quand les vidéos sont à ce point déconnectées de la réalité de la piste. Pour ne rien arranger, il faut aussi reconnaître que les scénaristes n’ont pas versé dans l’originalité débridée et nous avons droit à tous les poncifs du genre. Ce mode histoire a toutefois l’avantage de nous permettre de goûter à pratiquement toutes les épreuves, toutes les catégories de véhicules sur des courses très courtes. Le débutant se fait ainsi rapidement une bonne idée des styles qu’il préfère ce qui permettra, ensuite, de foncer plus directement sur les options les plus intéressantes du mode carrière.

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Rampes et zones de boost peuvent être ajoutées aux tracés pour pimenter les courses © Codemasters / Nerces

En effet, à côté de cette histoire qui occupera une grosse poignée d’heures, Codemasters propose ce qu’il nomme une carrière. L’appellation est étrange dans la mesure où il s’agit d’empiler les épreuves et les catégories sans réel liant. Ici, le principal avantage est, comme sur n’importe quel GRID, la très grande richesse des options. Il est ainsi possible de choisir parmi 8 disciplines (course, drift, électrique, élimination, face-à-face, multi-classe, contre la montre ou chrono) qui ouvrent la voie à un total de 57 classes au sein desquelles sont réparties plus d’une centaine de voitures et mettant en scène 10 environnements pour 130 tracés différents. Ouf !

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Apollo GRID : ne nous envoie pas sur la Lune

Nous n’allons pas ici détailler toutes les combinaisons possibles, mais la variété est clairement de mise avec le retour sur GRID des épreuves de drift et d’élimination. Cette dernière fait partie de nos préférées : il s’agit simplement d’éliminer, petit à petit, les derniers de la course, seconde après seconde. Pression garantie. On regrette en revanche que le fameux mode multi-classe qui vient mélanger des catégories de véhicules très différentes les unes des autres avec un départ décalé pour créer un handicap ne permettent pas toutes les fantaisies : bizarrement les voitures électriques en sont exclues alors que ces dernières constituent une nouveauté intéressante du fait de leur démarrage assez particulier.

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Les courses de camions sont amusantes en multi-classe avec un ami... mais pas du tout en course simple © Nerces

Toutes ces épreuves, toutes ces catégories, toutes ces disciplines sont réparties de manière imposée sur le mode carrière, mais sont aussi accessibles depuis le créateur de course. Il s’agit du centre névralgique du jeu, de l’endroit à partir duquel on va préparer ses défis pour jouer avec des amis ou des inconnus en ligne. Il est ainsi possible de gérer ses propres sessions ou de se reposer sur l’outil de Codemasters pour créer des « parties rapides ». Les communautés PC, PlayStation et Xbox sont complètement mêlées, même si une petite icône est mise en face des joueurs pour signifier console ou PC.

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Rejoindre la course ou la carrière d'un ami se fait le plus simplement du monde © Nerces

Toutefois l’atout majeur de ce GRID Legends réside dans le seamless multiplayer action comme l’a baptisée Codemasters. Il s’agit d’une option permettant de rejoindre un ami en pleine partie, voire un inconnu en pleine carrière. Lorsqu’il se lance, chaque usager peut choisir entre hors-ligne pour jouer seul, privé pour ne croiser que ses amis ou public afin d’autoriser n’importe qui. La chose fonctionne bien et nous avons rejoint les carrières d’autres testeurs. Deux bémols : le jeu semble remplacer arbitrairement une IA, on peut donc se retrouver 4e aussi bien que 12e en rejoignant et l’hôte de la partie doit avoir un PC puissant pour tenir la charge.

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De nombreuses vues sont évidemment disponibles : les internes sont particulièrement réussies, surtout par temps de pluie © Nerces

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Codemasters is a bit greedy

Ce dernier point est d’autant plus regrettable que, par ailleurs, GRID Legends est bien optimisé. Il tourne plutôt bien et la configuration recommandée par Codemasters (i5 8600K / GTX 1080) permet d’en profiter dans de bonnes conditions… en solo. Sans qu’il soit question d’une claque visuelle, on peut dire que les développeurs ont fait le job : les environnements sont jolis et variés tandis que les effets graphiques apportent un petit quelque chose de bien appréciable, surtout en vue interne bien sûr, même si de nombreux assets semblent revenir de GRID 2019. Côté son, ce n’est pas mal sans qu’il soit possible de crier au génie. Propre, mais sans éclat.

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Sur la piste détrempée d'Indianapolis, ma Renault a quand même fière allure ! © Nerces

Enfin, si nous avons pris un plaisir indiscutable sur nos nombreuses heures de jeu, il nous faut souligner de gros écueils sur ce GRID Legends. En premier lieu et alors que les affrontements à plusieurs sont au cœur du jeu, il est rageant que le multijoueurs en local ne soit pas au menu. Codemasters s’était fait le spécialiste de l’écran partagé en quatre, mais c’est du passé tout ça. Autre reproche, l’intelligence artificielle est aux fraises, et ce, alors que le studio met toujours autant en avant son système de rivaux lequel part du principe que d’autres pilotes peuvent nous prendre en grippe pour un contact un peu violent.

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En toute logique, un très vaste système de progression permet de débloquer de nouveaux contenus et des améliorations © Nerces

Dans les faits, ce système n’est guère probant avec des rivalités qui se déclenchent même en passant très loin du coureur alors que d’autres acceptent de bons gros tampons sans broncher. De plus, l’I.A. a un comportement surprenant et peut partir dans le décor sans raison apparente ou réussir d’incroyables enchaînements dans la même course. Cela nous amène à parler du rubber banding bien trop marqué. En gros, l’I.A. accélère si on est bon et ralenti quand on est mauvais pour garder de la consistance au défi. Hélas, dans le cas présent, la chose manque cruellement de finesse et cela saute de plus en plus aux yeux à mesure que l’on s’améliore.

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Réaliser des « actions d'éclat » en course permet d'accumuler la monnaie autorisant l'achat de véhicules / améliorations © Nerces

En même temps, il faut garder à l’esprit que GRID Legends n’est pas une simulation méchamment précise destinée aux adorateurs de sports mécaniques. Même si quelques réglages, quelques assistances sont activables / désactivables, La conduite est typée franchement arcade avec une exagération de tout ce qui peut favoriser le spectacle. Les différences entre véhicules sont largement accentuées, les dégâts sont très visuels – mais peuvent être supprimés – et les crashs bien mis en scène. À contrario, il ne faut pas être regardant sur la subtilité des comportements donc, mais aussi sur le mode histoire. De fait, cela rend la chose moins valorisante. Dommage.

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Codemasters signe un jeu bien sympathique, mais qui n'apporte pas grand-chose à la franchise © Nerces

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GRID Legends, l’avis de JVFR

Autant être clair, Codemasters ne va pas révolutionner le monde du jeu de courses avec ce GRID Legends. Il ne va d’ailleurs même pas révolutionner sa propre franchise qui, pour reprendre le titre d’un célèbre film de Chatilliez, n’est qu’un long fleuve tranquille. C’est d’ailleurs le principal reproche que l’on peut lui faire, car il faut reconnaître que la prise de risque est proche de zéro.

Bien sûr, Codemasters aura beau jeu de nous présenter son nouveau mode histoire ou la possibilité d’intégrer « à la volée » une partie multijoueur, ce n’est pas vraiment de nature à nous faire sauter au plafond. On apprécie davantage le véritable cross-platform qui permet de jouer le plus simplement du monde entre PC, PlayStation et Xbox ou la richesse du créateur de courses.

Grâce aux innombrables véhicules, épreuves, environnements et circuits, on a de quoi faire et même si le pilotage ne ravira pas les amateurs de simulations pures et dures, c’est assurément sur sa rejouabilité que GRID Legends veut se faire un nom. Pourvu que le style arcade bien nerveux soit votre tasse de thé et que vous ne soyez pas trop regardant sur le réalisme des situations, vous aurez des dizaines d’heures pour vous tirer la bourre.

GRID Legends

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Très honnête divertissement, GRID Legends se montre hélas bien paresseux par rapport à son prédécesseur. Les nouveautés ne sont ni nombreuses ni vraiment convaincantes alors que l'I.A. reste largement perfectible et l'effet de rubber banding toujours omniprésent. Pour les fans de courses typées arcade en manque.

Les plus

  • De nombreux modes / disciplines
  • Vaste liste de bolides à débloquer
  • Nervosité des courses
  • Cross-platform fort bien vu
  • Seamless multiplayer action

Les moins

  • Pas de mode écran partagé
  • Comportement de l'I.A. à revoir
  • Scénarisation peu inspirée
  • Rubber banding omniprésent
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GRID Legends

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