Test Horizon Forbidden West : Aloy entre dans la légende

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Test Horizon Forbidden West : Aloy entre dans la légende

Thibaut Popelier

14 février 2022 à 08h01

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En 2017, Guerrilla Games s'éloignait de la saga Killzone pour lancer une toute nouvelle licence. Avec Horizon Zero Dawn, le studio néerlandais nous plongeait dans un action-RPG doté d'un univers fascinant avec ses étendues sauvages et ses étranges machines. Cinq ans plus tard, Aloy est de retour dans Horizon Forbidden West. PlayStation nous promettait une épopée toujours plus épique et surtout taillée presque sur mesure pour la PS5. La promesse a-t-elle été tenue ?

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Horizon Forbidden West
  • Un univers vraiment somptueux
  • Scénario et personnages intéressants
  • Des quêtes secondaires bien ficelées
  • Les combats face aux machines toujours aussi grisants
  • Phases d'escalade parfois confuses
  • Sélection des armes peu instinctive
  • Quelques bugs de collision

Ainsi, après un premier opus couronné de succès, mais pas exempt de défauts, la saga naissante de Guerrilla devait déjà atteindre une certaine maturité par l'intermédiaire de sa suite. Uncharted 2, Assassin's Creed 2, Far Cry 2 ou encore Mass Effect 2 ont tous réalisé cet exploit et les joueurs n'en attendent sans doute pas moins de la part d'Horizon Forbidden West, titre présenté par Sony comme le fer de lance du catalogue PlayStation en 2022. Les machines n'attendent plus que vous !

Test effectué sur PS5 via un code fourni par l'éditeur (mais pas de TV 4K hélas…). Nous avons également testé les versions PS4 et PS4 Pro pendant quelques heures. Horizon Forbidden West sortira le 18 février 2022.

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Aloy fait sa loi !

L'histoire d'Horizon Forbidden West prend place six mois après celle du premier jeu. Notre Terre est ravagée par des cataclysmes sans précédent qui menacent tout simplement la survie des êtres vivants à sa surface. Tempêtes, fléaux qui ravagent les récoltes sans oublier les machines qui deviennent de plus en plus incontrôlables. Une extinction de masse se profile à l'horizon (vous l'avez ?) et seule Aloy semble être en mesure de sauver l'humanité. Pour mener sa quête à bien, notre héroïne sera épaulée par des personnages aperçus dans Zero Dawn mais aussi par de nombreuses nouvelles têtes. Nous n'en dirons pas plus tant l'intrigue réserve de belles surprises et moult instants épiques.

Difficile de ne pas s'attacher à Aloy
Difficile de ne pas s'attacher à Aloy

Car le premier apport d'Horizon Forbidden West comparé à son prédécesseur se trouve du côté de sa galerie de personnages. Aloy a gagné en charisme et subit moins les événements qui s'abattent sur elle. La jeune femme prend ici les choses en main sans cacher de temps à autre les doutes qui la hantent. Cela en fait un protagoniste complexe et doté de sentiments nuancés. On s'attache rapidement à la sauveuse de Meridian ! Le constat est similaire avec les rôles secondaires qui prennent du galon en occupant une place relativement importante dans l'intrigue. Ces personnages qui gravitent tous autour d'Aloy, profitent de personnalités bien écrites, sans jamais tomber dans le cliché.

Chaque personnage a ses propres motivations, croyances et affinités
Chaque personnage a ses propres motivations, croyances et affinités

Tout cela profite à la narration comme à la mise en scène. Les quêtes, principales comme secondaires, n'en sont que plus passionnantes à suivre. Les dialogues ont également gagné en dynamisme comme en profondeur. Adieu les échanges figés de Zero Dawn qui ne véhiculaient que peu d'émotions. La caméra retrouve une forme de liberté lors des discussions en n'hésitant pas à varier les angles de vue. Sur bien des aspects, la façon de raconter l'histoire d'Horizon Forbidden West rappelle celle de The Witcher 3. Le lore est continuellement mis en valeur par des dialogues optionnels et des documents dispersés aux quatre coins de la carte. Le gain en matière d'immersion est clairement palpable et on ne peut que s'en réjouir.

Les conversations optionnelles sont nombreuses. Et si des choix moraux sont parfois disponibles, il n'influencent pas le déroulé de l'histoire
Les conversations optionnelles sont nombreuses. Et si des choix moraux sont parfois disponibles, il n'influencent pas le déroulé de l'histoire

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L'exploration n'attend pas

Comme tout open world qui se respecte, l'exclusivité PlayStation dispose d'un terrain de jeu immense à parcourir à pied comme à dos de monture. Il y a presque de quoi paniquer lorsque la map se révèle sous nos yeux. Heureusement, Horizon Forbidden West nous prend par la main au cours des premières heures puisque nos actions sont cantonnées dans une zone délimitée. Une configuration idéale pour (re)trouver ses marques. Dans l'ensemble, le gameplay n'a pas énormément évolué dans cette suite. Guerrilla a plutôt cherché à peaufiner sa formule au lieu de la revoir complètement… Et c'est loin d'être un mal puisque les nombreux ajouts apportent une réelle plus-value à l'expérience.

L'ailegide s'obtient rapidement et ouvre de nouvelles perspectives
L'ailegide s'obtient rapidement et ouvre de nouvelles perspectives

Nous le savons depuis l'annonce du jeu en 2020, Aloy a désormais la possibilité d'explorer les fonds marins à l'aide d'un masque de plongée. S'il permet de rester sous l'eau indéfiniment, ce gadget n'est en réalité pas disponible tout de suite. Les phases de plongée sont par ailleurs étonnement peu nombreuses en dehors de l'aventure principale et de grottes à vider de leurs richesses. Toujours au rayon des nouveautés, notre héroïne dispose d'un attracteur. Ce dernier sert à détruire des murs ou à abattre des poutres disposant d'une accroche métallique bleue. Il fait aussi office de grappin, mais uniquement sur des points précis. Mais l'arrivant le plus significatif est l'Ailegide, cette paravoile à la Breath of the Wild pratique pour descendre des hauteurs en toute sécurité. Ces équipements apportent une verticalité salvatrice au gameplay.

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Sous l'eau, le danger n'est jamais bien loin

Si ces outils débouchent sur de nouvelles perspectives, Guerrilla n'en a pas oublié les fondamentaux pour autant. Nous parlons bien entendu des phases d'escalade qui reviennent en force dans cet épisode. On doit sans cesse grimper ou descendre pour atteindre notre objectif. Et l'un des rares défauts du jeu est ici. Ces phases d'escalade se révèlent assez confuses, car Aloy peine à s'accrocher aux prises disponibles. Si elles peuvent désormais être mises en surbrillance en pressant R3, les surfaces pouvant être grimpées ne sont hélas pas aisément identifiables. Des sentiers allant même jusqu'à mener à des culs-de-sac aussi incompréhensibles que frustrants. Ces passages manquent de fluidité et de clarté (sans que ce soit injouable non plus bien sûr).

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Certaines phases d'escalade sont très longues... Mais le paysage récompense le joueur

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La chasse c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas

En dehors de ce léger accroc, le monde d'Horizon Forbidden West est un bonheur à arpenter. Ce plaisir de jeu est d'autant plus palpable face aux redoutables machines. Là encore, rien de radicalement nouveau sous le soleil si ce n'est des petites retouches çà et là. Aloy doit privilégier les attaques sur les points faibles des robots qui apparaissent distinctement en jaune une fois l'ennemi scanné. Les machines sont généralement vulnérables à un ou plusieurs éléments comme le poison, le feu, la foudre, le plasma ou bien la glace. Le pendant stratégique est au cœur du gameplay et quelques machines gigantesques donnent lieu à des batailles d'une rare nervosité.

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Aloy contre Goliath

Le corps-à-corps a également subi un beau ravalement de façade. Si les attaques discrètes sont de la partie, Aloy a désormais accès à différents combos pour enchaîner ses ennemis avec sa lance. Coups rapides, puissants, lourds et autres critiques figurent au programme. Les combats face aux humains sont ainsi plus variés et intéressants grâce à ces enchaînements. L'intelligence artificielle ne suit pas systématiquement la cadence, mais cette bévue est généralement compensée par l'agressivité des antagonistes.

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Les combats rapprochés sont très intenses !

Dans l'ensemble, le feeling manette en main est extrêmement convaincant. Il faut utiliser les classes d'armes (arcs, frondes, lance-câbles...) à bon escient en se créant un arsenal polyvalent et rapidement accessible via un menu circulaire. Issue d'Horizon Zero Dawn, cette interface n'est pas très bien optimisée et, dans le feu de l'action, on a vite fait de sélectionner la mauvaise arme. Les pièges sont de retour pour favoriser une approche en douceur. Quoi qu'il en soit, le joueur jouit d'une certaine liberté dans la façon d'appréhender le combat. Il y a rarement une seule manière de faire puisque cet Horizon Forbidden West laisse d'innombrables alternatives à notre chasseuse. C'était déjà une force du premier épisode et ce sentiment d'accomplissement au moment d'abattre une machine demeure intact.

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Aloy peut dorénavant marquer une pièce spécifique sur un ennemi

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Un RPG qui fait preuve de maturité

Si la partie « action » est prédominante, Horizon Forbidden West a également gagné en densité sur sa composante RPG. Les ressources à récolter permettent de crafter munitions, potions ou même des pièges en passant par un menu rapide qui s'ouvre en maintenant la touche bas de la croix directionnelle. Les établis servent quant à eux à améliorer l'équipement d'Aloy grâce à des pièces de machines ou à la peau d'animaux tristement massacrés au fil de nos pérégrinations. L'arrivée d'une réserve simplifie grandement les choses car une fois notre inventaire plein, le surplus est envoyé dans ce contenant accessible en ville comme au sein des abris. On ne manque presque jamais de matériaux. Un confort qui ne vient en aucun cas altérer le niveau de difficulté parfois assez relevé. De plus, six arbres de compétence (guerrier, trappeur, chasseur, survivant, infiltré et chef des machines) nous invitent à dépenser nos points d'expérience dans le but d'améliorer les capacités d'Aloy.

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Les abris servent de points de sauvegarde, de craft et permettent de passer le temps rapidement

Comme dans tout jeu de rôle, les activités secondaires évoquées brièvement au début de ce test sont légion. Avant-postes à nettoyer, creusets à visiter (pour pirater de nouvelles machines), objets à collectionner, services personnels à rendre, zones de chasse à terminer ou encore fosses de combats à achever vous occuperont des heures durant. Arriver au bout de la quête principale nous a pris environ une cinquantaine d'heures. Tout cela en terminant des à-côtés mais sans avoir dévoilé la carte dans son entièreté. Le durée de vie est vraiment colossale mais une fois encore, Guerrilla Games laisse le choix. Il est parfaitement envisageable de se focaliser exclusivement sur le scénario sans être bloqué... A contrario, d'autres pourront passer leur temps à se promener dans le but de découvrir tous les secrets de l'ouest prohibé interdit. Guerrilla a aussi ajouté l'Attakth, un jeu de plateau qui, à l'instar du Gwynt dans The Witcher 3, possède des règles complexes donnant lieu à des parties prenantes face aux PNJ.

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L'Attakth offre une distraction appréciable et n'empiète pas sur le reste du jeu

Ainsi, comme de nombreux titres du même genre avant lui, Horizon Forbidden West use (et abuse ?) des points d'interrogation éparpillés sur la map. La bonne nouvelle, c'est que les récompenses obtenues une fois une tâche complétée sont très satisfaisantes. De quoi motiver une exploration minutieuse des environs. Bien sûr, toutes ces activités sont, comme leur nom l'indique, annexes. Il faut aussi applaudir la volonté des développeurs de varier les plaisirs grâce à des puzzles environnementaux parfois exigeants. La personnalisation est aussi de la partie sur les tenues d'Aloy dont il est possible de modifier la teinture. Des peintures de visage sont même disponibles chez des vendeurs.

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Les creusets reviennent en force et gagne en variété pour se transformer en véritables donjons. Énigmes et combats sont au programme

Quid des versions PS4 et PS4 Pro ?

Si Horizon Forbidden West est une franche réussite visuelle sur PS5, nombreux sont celles et ceux qui y joueront sur une console de la génération précédente. Cela tombe plutôt bien puisque nous avons pu lancer le jeu sur PS4 et PS4 Pro. Sur cette dernière, Aloy s'en tire avec les honneurs. Les textures sont forcément moins travaillées mais rien de bien choquant. Le framerate est verrouillé à 30 FPS sans avoir la possibilité d'opter pour un mode performance (ce qui est regrettable). Mais rassurez-vous, le tout est jouable sans aucun problème. Nous n'avons pas été confrontés à des pertes de fluidité trop conséquentes. Par contre, un léger effet de scintillement sur la végétation est à souligner et les éclairages paraissent moins naturels.

Quant à la PS4 de base, elle est victime de concessions supplémentaires. Ici, ce sont surtout les décors en arrière-plan qui paraissent moins détaillés. Par exemple, des arbres visibles dans le fond de l'image sur la version PS5 peuvent parfois être totalement retirés. À l'instar de la version PS4 Pro, de petits éléments apparaissent également au dernier moment (comme des cailloux sur le sol, du feuillage...). Les temps de chargement sont aussi plus nombreux et logiquement plus longs. Enfin, les menus liés au craft depuis un établi ou même la map ont un peu de mal à s'afficher tout de suite. Mais nous le répétons, il n'y a rien de catastrophique. La PlayStation 4 profite d'une version plus que descente.

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Sur PS4 Pro, le jeu reste magnifique

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L'ouest interdit pour tous !

Ce que beaucoup attendaient au tournant avec Horizon Forbidden West, c'est la claque graphique que l'exclusivité de Sony était censée nous asséner. Le jeu offre des panoramas à couper le souffle avec un cycle jour/nuit et une météo dynamique bien gérés. Les paysages sont aussi très variés avec plages, forêts denses, étendues désertiques et autres montagnes enneigées à découvrir. Le dépaysement est constant et nous avons pris un malin plaisir à activer régulièrement le mode photo pour immortaliser des instants de toute beauté comme un coucher de soleil avec des machines qui s'écharpent au loin. Sur PS5, le mode résolution (4K à 30 FPS) en met plein la vue !

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Le mode photo est là et permet de capturer de superbes clichés

Pour ce qui est du mode favorisant les performances, les 60 FPS sont au rendez-vous dans la plupart des situations. Si la résolution s'en trouve inévitablement diminuée, le jeu demeure plaisant à admirer. La végétation scintille légèrement par endroit mais cela n’atténue pas le sentiment d'émerveillement. Notons juste des micro temps de chargement qui peuvent (rarement) troubler l'exploration. En dehors de ce problème qui pourrait vite être corrigé par un patch, tous les voyants sont au vert. Les animations faciales peuvent sembler inégales d'un personnage à un autre, elles n'en sont pas moins d'excellente facture dans leur globalité. Mention spéciale à Aloy qui a bien évidemment profité d'un travail plus approfondi. Son visage est criant de réalisme.

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Un décor bel et bien in-game sans aucune retouche. Bluffant !

Si le fossé graphique n'est pas non plus abyssal comparé à Zero Dawn, le jeu, malgré son positionnement cross-gen, fait honneur aux capacités de la PS5. Enfin, Horizon Forbidden West se paye le luxe d'être un vrai délice pour nos oreilles. Les doublages français imposent le respect en dehors de petits soucis sur la synchronisation labiale. La bande originale va quant à elle jusqu'à tutoyer les plus belles mélodies entendues dans tout le domaine du divertissement. Les musiques sont superbes et nous transportent dans l'univers sauvage d'Horizon.

JVFR
La patte artistique est également à saluer

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Horizon Forbidden West, l'avis de JVFR

L'heure du verdict a sonné. Oui, Horizon Forbidden West a l'étoffe des grands jeux. Il se plie en quatre dans presque tous les domaines pour nous offrir une aventure idéalement rythmée et dotée d'un contenu des plus riches. Il est impensable de s'ennuyer un seul instant dans l'ouest interdit. L'histoire est passionnante, les combats face aux machines toujours plus grisants et l'atmosphère générale est portée par des bruitages ainsi que des musiques incroyables. Sans parler des environnements magnifiques qu'on se délecte d'admirer en cours de route.

Horizon Forbidden West est généreux, grandiose et émouvant. Comme tout jeu, il n'est pas parfait. On peut par exemple se plaindre des phases d'escalade perfectibles ou du menu de sélection des armes imprécis… Mais cela ne pèse pas bien lourd dans la balance. On replonge avec un bonheur sincère dans l'univers captivant de cette saga qui atteint déjà une maturité extraordinaire. Horizon Forbidden West est un incontournable.

Horizon Forbidden West

10

Horizon Forbidden West est porté par une histoire haletante et un monde absolument magnifique. Ajoutez à cela un contenu monstrueux, des combats dantesques et des activités secondaires intéressantes pour obtenir une des meilleures exclusivités PlayStation de ces dernières années

Les plus

  • Un univers vraiment somptueux
  • Scénario et personnages intéressants
  • Des quêtes secondaires bien ficelées
  • Les combats face aux machines toujours aussi grisants
  • Une bande originale magistrale
  • Versions PS4 à la hauteur

Les moins

  • Phases d'escalade parfois confuses
  • Sélection des armes peu instinctive
  • Quelques bugs de collision
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Horizon Forbidden West

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