Test The Gunk : une petite parenthèse de bienveillance appréciée

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Test The Gunk : une petite parenthèse de bienveillance appréciée

Benjamin Logerot

17 décembre 2021 à 15h46

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The Gunk, c'est ce genre de jeu qu'on pourrait croire destiné au Xbox Live Arcade lors des grands jours du programme de Xbox. Une aventure courte, à la réalisation aux moyens limités, mais qui pourrait tirer son épingle du jeu grâce à des idées sympathiques bien amenées. Mais The Gunk c'est surtout le nouveau jeu des créateurs de la franchise SteamWorld, donc loin d'être des amateurs ayant besoin d'un petit coup de visibilité de la part de l'entreprise américaine. Pour son passage à la 3D, l'équipe de Thunderful Games (anciens Image & Form) se débrouille pas trop mal et nous propose un titre bienveillant, mais qui ne réinvente pas la roue.

Annoncé au beau milieu de l'été 2020, The Gunk a tout de même su se faire une place dans le calendrier des attentes des fans. L'exclusivité Xbox (et PC via le Game Pass) nous promettait une petite aventure humaine faite d'exploration, de nature et de séquences de plates-formes. Un contrat somme toute rempli par les développeurs qui nous proposent un jeu solide qui ne brille cependant pas par son originalité.

7

The Gunk
  • La direction artistique
  • Une histoire intime bien racontée
  • Un titre bienveillant qui fait du bien
  • Le gameplay qui n'en fait pas des caisses
  • Graphiquement pas très joli
  • Gros manque de challenge
  • Se contente de réciter son game design
  • Un peu court pour son prix

The Gunk a été testé sur le Game Pass PC. Il est également disponible sur Xbox Series X|S et Xbox One à 29,99€ depuis le 16 décembre.

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Lutte anti-corruption

Dans The Gunk, nous suivons les aventures de Rani et Becks (campées par de très convaincantes doubleuses), deux convoyeuses de l'espace surendettées qui parcourent la galaxie à bord de leur petit vaisseau tombant en ruine. Les deux acolytes captent un jour un signal mystérieux sur une planète inconnue et décident de s'y poser, dans l'espoir de trouver des ressources rares à revendre afin d'effacer leurs trop nombreuses ardoises. Elles découvrent très vite que cette planète n'est pas comme les autres et que sa jungle luxuriante est menacée par un parasite qui dévore tout sur son passage : le Gunk. Aux commandes de Rani, nous devons nettoyer la planète de cette substance toxique et découvrir les mystères qui entourent sa présence.

Le Gunk ce sont ces nuages visqueux qu'il faudra aspirer dans son gant pour libérer la flore de la planète
Le Gunk ce sont ces nuages visqueux qu'il faudra aspirer dans son gant pour libérer la flore de la planète

Si l'histoire de The Gunk ne remportera pas le Game Award du meilleur scénario, celle-ci a cependant pour elle d'être traitée avec finesse et justesse. Quelques twists intéressants viennent parsemer l'aventure, mais c'est surtout dans le traitement des deux protagonistes et des thèmes abordés que The Gunk arrive à se démarquer. Rani et Becks sont deux collègues qui parcourent l'espace ensemble depuis 5 ans. Chacune d'elle a son caractère propre et, si les expériences vécues les ont rapprochées, elles n'en restent pas moins au stade de la relation professionnelle avant tout. Mais leurs pérégrinations sur cette planète étrange va mettre à l'épreuve leur entente et les rapprocher plus que jamais.

Dans The Gunk, il s'agira principalement, au gré des niveaux, de nettoyer des zones entières de la présence du Gunk grâce au gant multifonction de Rani, aussi appelé Power Glove (aucun lien) ou encore Poupette. Une fois une zone débarrassée de la matière dégoûtante, la végétation y reprend ses droits, offrant alors de nouveaux moyens d'avancer dans les niveaux. On peut aisément considérer le jeu de Thunderful Games comme une fable écologique et une ode à la beauté.

Avant
Avant
Après. Quelle satisfaction
Après. Quelle satisfaction

Les commentaires des personnages et le design global nous présentent constamment cet endroit comme étant beau, un paradis dont il faut absolument préserver l'intégrité face aux ravages de la substance polluante. Ce discours écologique nous est conté très simplement, sans jamais nous prendre de haut ou en nous faisant la morale : « Voici de belles choses, profitez-en en espérant que vous preniez conscience de leur importance. » Un bon point à relever pour l'équipe de développement.

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Sauter, aspirer, recommencer

The Gunk est un puzzle platformer narratif qui nous propose dans ses différents niveaux de nombreuses énigmes basées sur le level design et l'utilisation des capacités du Power Glove pour les surmonter. Mais ici, rien de bien compliqué. Tout est construit naturellement pour prioriser la découverte des décors et l'immersion des joueurs et joueuses. En général, les énigmes consistent simplement à deviner quel chemin emprunter dans quel ordre pour nettoyer le Gunk avec son gant aspirant et observer les nouvelles plates-formes qui s'ouvrent avec l'apparition de la végétation. C'est simple, mais ça fonctionne.

Le côté plate-forme est simple, mais fonctionne bien
Le côté plate-forme est simple, mais fonctionne bien

Ce gant d'ailleurs est tout à fait central dans l'histoire puisque non content de faire partie du caractère de Rani (elle a perdu son bras dans en travaillant dans une mine et le gant remplace donc son membre disparu), il nous permet d'affronter tous les challenges du jeu et d'en savoir plus sur la planète en scannant diverses plantes et objets. Il peut même être amélioré avec de nouveaux équipements - qui se débloquent grâce aux scans - et constructibles dans notre vaisseau qui sert de base centrale, moyennant un nombre de ressources donné.

Aspirer plus vite, sur une plus large zone, tirer des boules de plasma pour déverrouiller des mécanismes, déployer un leurre qui attire ailleurs les ennemis... Les améliorations n'auront de cesse de nous faciliter l'aventure et ainsi la rendre plus fluide. Pour cela, il faudra bien explorer de fond en comble les niveaux à la recherche des précieuses ressources divisées en quatre catégories. Celles-ci sont tout de même présentes en assez larges quantités pour vous permettre rapidement d'avancer dans les améliorations.

JVFR
Les améliorations se débloquent très vite

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Du retard pour une première

Thunderful Games abandonne cette fois-ci la 2D utilisée dans tous les épisodes de la série SteamWorld au profit d'une 3D sous Unreal Engine 4. On peut considérer cela comme un parti pris, mais force est de constater que The Gunk accuse un certain retard graphique. Les personnages surtout nous donnent cette curieuse impression d'être en plastique mal peint venant d'une obscure entreprise de fabrication de statuettes « collectors » low cost de jeux. Les jeux de lumière sont cependant assez maîtrisés pour nous faire dire que, oui, nous sommes tout de même bien sur un jeu des années 2020.

Heureusement, The Gunk n'est pas moche à pleurer et sa direction artistique réussie nous offre quelques moments vraiment très jolis à regarder (le travail apporté sur la diversité de cette flore dense et éclatante y est pour beaucoup). Pour un jeu qui mise plus sur la découverte et l'émerveillement que sur une volonté d'impressionner en visant trop haut, on peut dire que le contrat est rempli, d'autant que l'aventure est accompagnée des compositions au violon très jolies de Ratvader qui ajoutent encore un peu à cette atmosphère paradisiaque.

JVFR
Ce n'est pas moche, mais ce n'est pas somptueux non plus

Mais voilà, les cinq heures de l'aventure ne laisseront pas de marque durable dans le cœur des joueurs et joueuses qui parcourront sans difficulté les niveaux de The Gunk. Même les combats, qui sont plus nombreux pendant la deuxième moitié du jeu, ne sont ni palpitants ni bien difficiles. D'aucuns diront qu'ils sont un poil trop faciles. Un véritable problème ? Pour certain, oui. Pour d'autres, quelle importance puisque la ligne du jeu est clairement de nous proposer un joli petit voyage bienveillant.

JVFR
Quelques panoramas valent vraiment le coup d'œil

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The Gunk : l'avis de JVFR

Simple dans son exécution, précis sur sa réalisation, The Gunk ne nous propose pas de révolutionner le genre du jeu de plate-forme en 3D, mais ce qu'il entreprend de faire, il le fait bien, sans jamais vouloir trop en rajouter. Les phases de plate-forme sont basiques, mais fonctionnent, les énigmes sont facilement lisibles mais sont servies par un level design recherché, l'utilisation du gant est réduite à son stricte nécessaire et les améliorations sont en nombre suffisamment limité pour ne pas nous décourager d'avance sur la quantité de ressources à amasser pour les construire.

Vous l'avez sûrement compris, The Gunk c'est avant tout un voyage et un message sur la beauté du monde et des choses qui nous entourent. Pas de discours lourd, pas de morale à deux balles imposée par le studio ; simplement une invitation à s'émerveiller et basta. The Gunk n'est pas ce diamant brut indépendant tant recherché, mais c'est un titre qui tient ses promesses et assume sa proposition un peu faiblarde sur d'autres points.

The Gunk

7

Si vous recherchez une œuvre originale qui tape la rétine, passez votre chemin. The Gunk propose avant tout un voyage dans un monde paradisiaque que l'on prendra plaisir à libérer de la corruption qui la consume. Une parenthèse douce et jolie plus que bienvenue.

Les plus

  • La direction artistique
  • Une histoire intime bien racontée
  • Un titre bienveillant qui fait du bien
  • Le gameplay qui n'en fait pas des caisses

Les moins

  • Graphiquement pas très joli
  • Gros manque de challenge
  • Se contente de réciter son game design
  • Un peu court pour son prix
JVFR

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