Test Solar Ash : un deuxième jeu tout en maîtrise pour Heart Machine

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Test Solar Ash : un deuxième jeu tout en maîtrise pour Heart Machine

Benjamin Logerot

07 décembre 2021 à 14h24

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En 2016, le tout nouveau studio américain Heart Machine nous émerveillait avec Hyper Light Drifter. Un titre superbe, au challenge relevé et à la bande-son extraordinaire signée Disasterpeace. Cinq ans plus tard, Alx Preston et ses équipes nous surprennent une nouvelle fois avec Solar Ash, un action platformer en 3D qui détonne avec leur précédente production, sans toutefois l'oublier.

On aurait pu craindre, au vu de la direction visuelle et du gameplay radicalement différente de Hyper Light Drifter et les trailers pas si engageants que ça, que Solar Ash soit un changement trop important pour Heart Machine, tant et si bien que les joueurs et joueuses seraient laissés de côté. On ne pouvait pas plus se tromper et nous allons vous expliquer pourquoi Solar Ash peut aisément entrer dans votre liste des GOTY 2021.

8

Solar Ash
  • Une direction artistique de qualité
  • Le gameplay ultra fluide
  • Un level design qui frise la perfection
  • Les compositions de Disasterpeace
  • Les missions secondaires pas si utiles
  • Les audio logs sont parfois trop bien cachés
  • Une traduction française bancale par moments

Test réalisé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Solar Ash est disponible sur l'Epic Games Store, PlayStation 5 et PlayStation 4.

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Trou noir et poésie

Dans Solar Ash, nous incarnons Rei, une coureuse du vide qui parcourt des mondes morcelés pour combattre l'Ultravide et sauver sa planète du funeste destin qu'ont pu déjà vivre d'innombrables autres mondes de la galaxie, en activant la super arme appelée Graine d'étoile. Pendant les 8h que dure l'aventure (comptez en 2 ou 3 de plus si vous voulez compléter le jeu à 100%), nous voyageons à travers différentes zones ouvertes, chacune reliée entre elles. Le schéma est le même à chaque fois : explorer, trouver les anomalies sous forme de Liquide noir à supprimer en respectant un timing serré, détruire leurs yeux afin de réveiller le boss gigantesque de la zone et le défaire.

L'IA Cyd nous accompagne tout au long de l'aventure, c'est auprès d'elle qu'on peut acheter des points de vie ou changer de costume
L'IA Cyd nous accompagne tout au long de l'aventure, c'est auprès d'elle qu'on peut acheter des points de vie ou changer de costume

Répétitif ? Absolument pas. Car Solar Ash, bien que ne nous proposant qu'une poignée de zones à explorer, parvient aisément à renouveler l'expérience et le gameplay à travers chacune d'elle. D'abord, visuellement, chaque monde est superbe. Le travail apporté sur la direction artistique mérite les plus grands hommages tant Heart Machine a su développer des identités propres et originales à ces mondes détruits. On ressent le chaos qui y a régné lors de leur destruction et les indices visuels qui les remplissent nous font comprendre à quoi pouvait ressembler la vie avant. À la manière de Hyper Light Drifter, mais cette fois-ci avec des dialogues parlés en plus, Solar Ash possède une narration environnementale extrêmement soignée empreinte de poésie (non vraiment, il y a même des poèmes écrits dans le jeu à trouver).

Côté gameplay ensuite. Si Rei possède les mêmes habilités durant toute l'aventure (courir et surtout glisser, s'accrocher à l'aide d'un grappin), les mondes proposent chacun des manières différentes de les utiliser, mais toujours avec une idée principale : privilégier les déplacements les plus fluides possibles. Solar Ash, grâce à ce gameplay aux petits oignons, se rapproche alors d'un titre taillé pour le speedrun mais accessible à tous et c'est extrêmement satisfaisant.

Le level design est extrêmement bien pensé...
Le level design est extrêmement bien pensé...
...et construit sous forme d'énigmes : vous voyez où vous devez aller, à vous de trouver la bonne voie
...et construit sous forme d'énigmes : vous voyez où vous devez aller, à vous de trouver la bonne voie

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Shadow of the Evangelion

Mais là où le gameplay, le level design ultra ingénieux par sa simplicité (sérieusement, apprenez le travail fait dessus dans les écoles de jeu vidéo, il est rare d'avoir des master class comme ça) et la satisfaction sont à leur summum, c'est pendant les « combats » de boss. Eh oui des guillemets à combats, car on n'affronte pas au sens où on l'entend les gigantesques créatures énigmatiques appelées les Vestiges. Très inspirés dans leur approche par Shadow of the Colossus (et par Evangelion dans leur design), ces boss représentent en fait un genre de circuit de plates-formes à parcourir le plus vite possible.

Chaque phase du boss nous demande de monter sur son immense corps et de le parcourir en tapant des endroits précis avant la fin du timer (qui se remet à zéro à chaque élément frappé) jusqu'à arriver à son point faible qui, une fois détruit, entraînera une nouvelle phase. Quelle satisfaction immense d'enchaîner sans faire d'erreur tout le parcours menant au point faible ! De plus, nous sommes aidés par une caméra réglée parfaitement qui se mettra toujours en direction du prochain coup à asséner sans pour autant nous faire perdre le sens de l'orientation.

Les boss sont de gigantesques circuits de plates-formes qu'il faut parcourir pour arriver à leur point faible
Les boss sont de gigantesques circuits de plates-formes qu'il faut parcourir pour arriver à leur point faible

Vous en voulez encore ? Ajoutez donc dans ce déjà très cool packaging des compositions électro orchestrales de Disasterpeace qui vous transporteront dans l'intensité du moment. Le travail du compositeur des jeux Fez, Hyper Light Drifter et des films It Follows et Under the Silver Lake sont une nouvelle fois incroyablement abouties, abandonnant cette fois-ci le style chiptune pour des mélodies électro plus éthérées pour les zones ouvertes à explorer et épiques pour les boss.

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Un peu de remplissage

Dans Solar Ash, notre personnage, Rei, peut profiter de ses pérégrinations pour rencontrer des PNJ perdus dans les ruines de leur monde. Chacun possède sa propre histoire liée à son monde, qu'on peut choisir de suivre si on le souhaite. Si cela n'apporte pas grand-chose et ne nous aide pas à finir plus vite le jeu, il est toujours intéressant pour celles et ceux qui le désirent, d'explorer plus en profondeur ces histoires d'Ultravide, de grands Anciens et des cataclysmes qu'ils ont vécus.

JVFR
Ok les PNJ font un peu remplissage, mais l'écriture des dialogues est souvent jolie malgré une traduction pas toujours au top

Il est aussi possible de partir à la recherche de ses collègues coureurs du vide qui ont tenté avant Rei d'activer la Graine d'étoile, mais dont notre héroïne n'a plus de nouvelles. Mais pour trouver leurs émetteurs, il faut passer au crible chaque mètre carré des zones à la recherche de la moindre ouverture dissimulée. Et cela peut prendre beaucoup de temps, tant ces émetteurs qui nous délivrent des audio logs de nos confrères et consœurs peuvent être bien cachés.

Si vous trouvez les 5 ou 6 journaux de bord par zone, alors vous déverrouillez à chaque fois une nouvelle combinaison qui pourra vous aider, grâce à ses propriétés uniques, à parcourir les différents mondes. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Pas vraiment, dans le sens où chaque monde se parcourt assez aisément simplement avec la tenue de base de Rei. Mais c'est toujours un bon challenge pour les complétionnistes et cela permet d'explorer à fond les superbes niveaux du jeu.

JVFR
La construction de ces mondes morcelés a un côté renversant et vertigineux

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Solar Ash : l'avis de JVFR

Nous avons ici affaire au deuxième titre seulement du studio Heart Machine et déjà ses équipes font preuve d'une grande maîtrise dans la fabrication d'un jeu vidéo. Cinq ans de développement auront été nécessaires pour mener à bien ce projet, avec l'aide d'Annapurna Interactive, et le résultat final est au-delà de nos attentes.

Solar Ash nous plonge dans un univers aussi mystérieux que prenant, rempli de mystères et de règles que l'on prend un plaisir constant à découvrir. La boucle de gameplay proposée est la même à chaque fois, mais nous n'avons jamais eu de sensation de déjà-vu tant le jeu arrive à se diversifier dans ses approches. Beau, rythmé, fluide à jouer et à la bande son de grande qualité, Solar Ash mérite sa place dans votre ludothèque et nous fait déjà trépigner d'impatience pour le nouveau projet de Heart Machine. Rendez-vous dans cinq ans ?

Solar Ash

8

Solar Ash saura parfaitement émerveiller les amateurs et amatrices de niveaux bien construits, de mondes mystérieux et de gameplay fluide. Beau, intelligent et à la bande-son réussie, l'univers du jeu de Heart Machine mérite qu'on le découvre.

Les plus

  • Une direction artistique de qualité
  • Le gameplay ultra fluide
  • Un level design qui frise la perfection
  • Les compositions de Disasterpeace

Les moins

  • Les missions secondaires pas si utiles
  • Les audio logs sont parfois trop bien cachés
  • Une traduction française bancale par moments
JVFR

Solar Ash

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