Test Marvel Les Gardiens de la Galaxie : ça va le faire... enfin presque !

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Test Marvel Les Gardiens de la Galaxie : ça va le faire... enfin presque !

Thibaut Popelier

02 novembre 2021 à 13h23

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Si leur création remonte à 1969, Les Gardiens de la Galaxie ont surtout explosé aux yeux du grand public grâce au long-métrage sorti en 2014. Mais jusqu'à présent, l'industrie du gaming s'était abstenue d'adapter ce véritable phénomène sur consoles et PC. En partenariat avec Disney, Square Enix et Eidos Montréal s'attaquent enfin à cette escouade si charismatique. Comme au cinéma, le charme a-t-il opéré via ce jeu vidéo relativement ambitieux ? Voici notre réponse.

7

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Marvel Les Gardiens de la Galaxie
  • L'humour des Gardiens de la Galaxie (avec une bonne VF)
  • Un univers coloré et des décors réussis
  • La bande originale aux petits oignons
  • De nombreux choix à faire au fil de l'aventure
  • Progression ultra dirigiste
  • Les combats manquent de clarté et de difficulté
  • Un final convenu et qui tarde à se mettre en place
  • Manque de finition (bugs)

Test réalisé à partir de la version Xbox Series X du jeu, à l'aide d'un code fourni par l'éditeur. Marvel's Guardians of the Galaxy sortira le 26 octobre 2021 sur PS5, PS4, Xbox Series X|S, Xbox One, PC et Nintendo Switch (via le Cloud).

Gardé secret jusqu'à la dernière minute, le jeu estampillé Les Gardiens de la Galaxie avait surpris les joueuses et les joueurs lors de son annonce à l'E3 2021. Hélas, après la débâcle totale de Marvel's Avengers (développé par Crystal Dynamics), la méfiance pouvait être de mise... Insomniac Games étant le seul studio à pleinement convaincre au rayon des adaptations Marvel ces dernières années. Dans le but de rassurer son audience et d'éviter les erreurs de communication qui ont fait si mal aux Avengers en 2020, Eidos Montréal a rapidement fait toute la lumière sur la nature de son jeu. Uniquement jouable en solo, dépourvu de microtransactions et doté d'une histoire inédite, cet opus part avec d'excellentes intentions... Encore faut-il transformer l'essai sur le terrain.

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En route mauvaise troupe

Au cours de cette aventure, nous incarnons exclusivement Peter Quill alias Star-Lord, le leader des Gardiens de la Galaxie. Il est assez logiquement accompagné par Gamora, Drax le Destructeur, Rocket et Groot. Les connaisseurs de l'univers Marvel ne seront donc pas dépaysés. Sans trop entrer dans les détails pour éviter de gâcher les quelques surprises du scénario, mentionnons le fait que notre fine équipe se retrouve au cœur d'une série d'événements capable d'entraîner la destruction de la galaxie toute entière (rien que ça). Cette épopée est aussi l'occasion de croiser d'autres personnages familiers pour celles et ceux qui connaissent les films et/ou les comics.

Toujours dans de beaux draps ces gardiens de la galaxie !
Toujours dans de beaux draps ces gardiens de la galaxie !

Puisque nous nous abstenons de révéler ne serait-ce que des bribes d'informations sur le contenu scénaristique du soft d'Eidos Montréal, précisons que dans l'ensemble, cette aventure tient la route. Elle est portée à bout de bras par un casting flamboyant sur une bonne quinzaine de chapitres. Les dialogues réservent des moments de franche rigolade qui restent dans l'esprit de ce qui fait le charme des longs-métrages. Et s'il y a parfois des longueurs au cours des discussions, les doublages français extrêmement convaincants rattrapent largement cette légère bévue. Il est clair que différents échanges demeurent dispensables mais on prend un malin plaisir à voir les relations entre les gardiens évoluer au fil du temps. En cela, c'est une franche réussite !

De plus, à l'instar d'un Mass Effect qui a popularisé une telle pratique, l'épopée galactique de nos super-héros est ponctuée par des conversations à choix multiples. Selon la phrase sélectionnée ou bien la solution choisie pour résoudre une situation bien précise, le cours des événements en sera plus ou moins altéré. À la manière des productions Telltale Games, les conséquences de l'option retenue par le joueur s'affichent clairement à l'écran. L'écho de nos choix ne se révélant parfois qu'en fin de partie... Quoi qu'il en soit, l'impression d'être réellement actif dans le déroulé de l'histoire est palpable.

Les choix sont chronométrés... Alors choisissez bien et vite !
Les choix sont chronométrés... Alors choisissez bien et vite !

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Un joyeux boxon

Aussi étonnant que cela puisse paraître pour un jeu solo, Les Gardiens de la Galaxie repose strictement sur la coopération entre chaque membre de l'équipe. En effet, Star-Lord (le joueur donc) a la possibilité de donner des ordres à ses coéquipiers que ce soit durant les combats ou bien lors des phases d'exploration. Après avoir utilisé sa visière qui sert principalement à analyser des éléments du décor, Peter peut demander aux autres gardiens d'effectuer telle ou telle action. Drax est capable de défoncer des murs, Gamora peut s'agripper à une surface pour propulser Quill, Groot génère des ponts et Rocket se faufile dans les passages exigus. Toutes ces opérations s'effectuent via un menu circulaire qui s'ouvre en maintenant LB sur Xbox (ou L1 sur PlayStation).

Ici, la zone de combat est plutôt vaste mais ce n'est hélas pas toujours le cas
Ici, la zone de combat est plutôt vaste mais ce n'est hélas pas toujours le cas

Et c'est exactement la même chose en combat. Chaque protagoniste dispose de quatre compétences uniques (dont un pouvoir ultime) que le joueur utilise à n'importe quel instant. Combiner les capacités est un élément essentiel pour remporter la victoire. Ajoutons à cela le fait que Star-Lord est pourvu de ses blasters élémentaires dont les performances évolueront au fil des chapitres. Un temps d'adaptation est quasiment obligatoire pour appréhender au mieux cette jouabilité... Mais une fois la maîtrise acquise, le jeu ne vous résistera pas.

JVFR
En activant le rassemblement en combat, les alliés KO reprennent leurs esprits et peuvent obtenir un boost sur leurs compétences

Malheureusement, si les intentions sont louables sur le papier, le système de combat est trop perfectible. Le premier souci saute rapidement aux yeux tant les batailles relèvent plus du foutoir qu'autre chose. On perd vite le fil face aux nombreux ennemis qui nous agressent et lancer un simple action contextuelle (comme dire à Drax de balancer un rocher négligemment posé à proximité en pressant Y) est parfois une réelle épreuve. Ces aléas ne sont cependant pas trop handicapants puisque la difficulté (en mode normal du moins) n'est pas franchement relevée. Les boss se permettent même d'opposer une bien faible résistance face à notre escouade. Le sentiment de puissance est de la partie et ne nous quitte qu'en de rares occasions.

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Le bestiaire est assez oubliable et trop rarement dangereux

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En ligne droite chers gardiens !

Si Eidos Montréal laisse quelques libertés au joueur concernant les dialogues, le constat est radicalement différent sur la progression en général. En effet, le jeu se veut très linéaire avec ses niveaux qu'on traverse de part en part sans jamais se retourner. Des chemins alternatifs sont de la partie mais ils ne mènent qu'à des bonus comme des ressources pour améliorer les pistolets de Peter (depuis un établi) ou des caches débloquant des tenues pour nos gardiens. Mais au-delà de ces digressions, on avance sans trop réfléchir. Une fois un ou plusieurs chapitres achevés, notre fine équipe retourne dans son vaisseau, le Milano. Cette sorte de hub permet de discuter avec l'équipage. Des conversations optionnelles se déverrouillent en récupérant des objets uniques au cours de nos pérégrinations. Ces passages nous renseignent sur le lore du jeu et sur le passé des gardiens.

JVFR
Home Sweet Home dans le Milano

Vous l'avez compris, l'exploration pourtant vantée par Square Enix est anecdotique et une sorte de routine finit par s'installer. Voilà qui est dommage car c'est à Eidos Montréal que nous devons Shadow of the Tomb Raider, un épisode qui mettait justement en avant des niveaux plutôt vastes. Le jeu essaie de temps en temps de varier les plaisirs avec par exemple des passages de combats aériens durant lesquels il nous est demandé d'abattre des vaisseaux ou de piloter le Milano pour échapper à une situation périlleuse. Dommage ne pas avoir inclus des petites énigmes pour casser le rythme d'une aventure un poil prévisible.

JVFR
À fond la caisse !

On sent aussi que le jeu tente d'échapper à sa propre linéarité en utilisant des mécaniques empruntées au genre RPG. En plus de la collecte d'éléments servant à acheter des améliorations pour les équipements de Quill, une jauge d'XP se remplit à la conclusion d'un affrontement. Une fois pleine, le joueur décroche un point de compétence qui doit être attribué à l'un des cinq héros pour obtenir des pouvoirs supplémentaires. Ainsi, il faut se bastonner avec style un peu comme dans un Devil May Cry dans le but d'engranger un maximum d'expérience. Une « trouvaille » sympathique mais qui n'apporte pas grand chose puisque l'XP coule à flot tout au long du jeu.

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Quand la musique est bonne !

Repartons sur du positif car cette adaptation des Gardiens de la Galaxie se montre assez concluante sur le plan visuel. Si tous les environnements ne se valent pas, la patte artistique et ses couleurs saturées apporte un vrai cachet à l'ensemble. Oui, les animations (et particulièrement celles des visages) restent rudimentaires mais la copie rendue est satisfaisante. Que ce soit en mode qualité ou performance, le jeu est techniquement abouti et ne souffre d'aucun ralentissement majeur. La seule ombre au tableau dans ce domaine vient du manque criant de finition qui débouche sur des bugs agaçants... Et c'est à cet instant qu'un disclaimer sauvage fait son apparition.

JVFR
Un bien chouette décor !

Nous avons terminé le jeu sur Xbox Series X sans le patch day one qui n'a été appliqué qu'une poignée de jours avant le lancement officiel. Du haut de ses 19,5 Go, la mise à jour en question est censée apporter de multiples améliorations et autres optimisations. Et croyez-nous, le jeu en avait besoin car d'énormes bugs ont émaillé notre review. Que ce soit des accessoires qui étaient placés au mauvais endroit, des textures entières qui fichaient le camp (sur l'eau notamment), des décors qui peinaient à apparaître ou encore des actions contextuelles qui ne fonctionnaient pas, il y en avait pour tous les goûts. Notez bien que le patch a justement été déployé dans le but de corriger ces imperfections mais toutes n'ont pas été effacées d'un coup de baguette magique. Ainsi, attendez-vous à des bugs plus ou moins pénibles.

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Certaines planètes valent vraiment le coup d'oeil !

Là où ce jeu Les Gardiens de la Galaxie fait un sans faute, c'est avec sa bande originale très « années 80 ». KISS, Blondie, Frankie Goes to Hollywood, Europe ou encore ce fameux Rick Astley sont de la partie. Les morceaux se laissent écouter sans limites depuis le vaisseau des gardiens et viennent ponctuer les passages les plus épiques. Un vrai délice pour les oreilles. Quant aux voix, difficile de passer outre la désynchronisation labiale prononcée en VF ou encore les défauts de mixage sonore faisant que les dialogues peuvent être beaucoup trop bas par rapport à la musique. Il n'est pas non plus rare qu'un personnage stoppe brutalement sa tirade ou bien répète en boucle de courtes phrases pendant un combat. Une fois encore, le manque de finition est à pointer du doigt. Heureusement, l'humour et la personnalité des héros gomment facilement ces insuffisances. Et que dire de cette incroyable surprise qui vous attend !

JVFR
Le mode photo est bien de la partie avec de nombreux filtres poses et autres expressions faciales

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Marvel Les Gardiens de la Galaxie : l'avis de JVFR

Nous sommes donc confrontés à un jeu à la structure ultra classique et linéaire mais qui possède une vraie identité. L'humour omniprésent fait instantanément mouche et assister à l'évolution des relations entre les gardiens est relativement plaisant. Mention toute particulière à la bande originale délicieuse, aux dialogues travaillés et aux nombreux clins d’œil faits à l'univers Marvel (et au-delà). La mise en scène montre aussi des fulgurances appréciables.

Mais nous ne pouvons esquiver les carences qui se matérialisent par des bugs et des situations somme toute convenues. Quelques échanges entre nos héros se révèlent inutilement longs et le scénario traîne en longueur dans les ultimes chapitres. Au final, ce titre mettant à l'honneur Les Gardiens de la Galaxie n'invente rien et qui se contente de réutiliser les codes des « jeux couloir » sortis ces dernières années. Il n'en reste pas moins un divertissement de bonne facture qui plaira à coup sûr aux inconditionnels des films comme des comics.

Marvel Les Gardiens de la Galaxie

7

Eidos Montréal fait généralement bien les choses avec Les Gardiens de la Galaxie. Mais le titre demeure beaucoup trop classique pour se démarquer de la concurrence. L'humour est agréable mais le jeu pèche par un manque de finition évident. Bref, c'est une production sans grosses surprises qui parvient quand même à se montrer divertissant.

Les plus

  • L'humour des Gardiens de la Galaxie (avec une bonne VF)
  • Un univers coloré et des décors réussis
  • La bande originale aux petits oignons
  • De nombreux choix à faire au fil de l'aventure
  • Le côté coopératif bien rendu pour un jeu solo

Les moins

  • Progression ultra dirigiste
  • Les combats manquent de clarté et de difficulté
  • Un final convenu et qui tarde à se mettre en place
  • Manque de finition (bugs)
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Marvel Les Gardiens de la Galaxie

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