Test Inscryption : le jeu de cartes qui met un coup deck derrière la nuque

Publicité

Test Inscryption : le jeu de cartes qui met un coup deck derrière la nuque

Antoine Roche

07 novembre 2021 à 09h23

0

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve qu'il est extrêmement satisfaisant de lancer une œuvre sans presque rien en savoir en amont et de se laisser surprendre. C'est ce qui m'est arrivé avec Inscryption, que j'ai volontairement maintenu au maximum dans le noir avant de m'y lancer (pas de trailer, pas de démo… juste quelques captures d'écran). Je vous inviterais bien à en faire de même, mais du coup vous risquez de ne pas lire ce test… ce qui me vexerait un peu (ainsi que mes employeurs, accessoirement). Pas de panique, les quelques lignes qui suivent devraient seulement vous donner envie de vous lancer, sans rien dévoiler de capital.

8

Inscryption
  • Une ambiance plus que solide
  • Des surprises et bonnes idées à la pelle
  • Une invitation permanente à la curiosité
  • Contenu généreux côté cartes...
  • Un peu répétitif sur la fin
  • Rejouabilité faible pour du jeu de cartes
  • Commandes uniquement en QWERTY
  • ... pas évident à gérer au bout d'un moment

Test réalisé à partir de la version PC du jeu (Steam), à l'aide d'un code fourni par l'éditeur. Inscryption est disponible sur PC (Steam, GOG, Humble) depuis le 19 octobre.

Publicité

Publicité

Jouer Descartes sur table

Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant peiné à écrire un test de jeu vidéo. Non pas que je manque de choses à vous dire à son sujet, bien au contraire. Le véritable problème, c'est que je ne peux décemment pas vous en dévoiler trop tant Inscryption cache bien son jeu (de cartes, ohoh).

Derrière ce titre « d'horreur psychologique » on retrouve Daniel Mullins, à qui l'on doit The Hex et Pony Island, mais aussi le jeu de Ludum Dare Sacrifices Must Be Made, dont Inscryption est en fait la version plus complète. L'homme et Devolver, à l'édition, ont été très malins autour de la communication du jeu, qui montre juste ce qu'il faut. Mais, à l'instar d'autres titres qui cachent bien des secrets (et dont je ne peux pas dire le nom non plus sous peine de tout gâcher), ce jeu de cartes avec quelques éléments de rogue like a beaucoup plus que cela à offrir. Il m'aura en tout cas fait pousser de nombreux « Mais qu'est-ce que ?! » devant mon PC.

Vous pouvez voir les cartes que votre adversaire jouera à son tour.
Vous pouvez voir les cartes que votre adversaire jouera à son tour.

Parlons donc de ce qui est dévoilé. Assis à la table d'un mystérieux adversaire dans une cabane angoissante, le joueur va jouer sa vie aux cartes. Le cœur du jeu propose d'enrichir et de personnaliser son deck composé d'animaux, et de battre le narrateur qui rappelle forcément un peu celui des excellents Hand of Fate. Pour cela, il faudra poser ses cartes sur un plateau composé de 4 colonnes face aux créatures de l'autre joueur et tenter de les passer (en les tuant ou en passant par-dessus avec des créatures volantes) pour l'attaquer lui directement. Les dégâts aux joueurs vont alors faire pencher une balance d'un côté ou de l'autre.

Publicité

Publicité

Des dents pour le Dieu du sang

Cette mécanique est l'une des premières bonnes idées d'Inscryption, puisqu'un joueur en retard peut tout à fait revenir dans la partie, quand cela est souvent plus compliqué avec un système de points de vie fixes. Pour invoquer ses créatures, il faudra utiliser à bon escient deux ressources : le sang et les os. Une créature coûtant 2 gouttes de sang demandera de sacrifier 2 créatures déjà posées sur le plateau (merci les écureuils qui ne coûtent rien à poser), quand une créature coûtant 3 os réclamera qu'au moins 3 de vos créatures aient été tuées durant la partie. Il faut donc trouver un bon équilibre entre invocation de créatures fortes et protection de ses propres colonnes avec des cartes qui feront tampons entre votre vie et les cartes adverses. Un système simple, mais diablement efficace et qui demande une bonne anticipation.

Le Mordor, c'est à gauche ou à droite ?
Le Mordor, c'est à gauche ou à droite ?

À cela viennent s'ajouter de légères variations sur le plateau ou encore des objets à utilisation unique, et vous avez les bases des affrontements et de (l'un des) gameplay(s) d'Inscryption. Mais comme bien des jeux de deck building/rogue like avant lui, comme Slay the Spire ou Monster Train, le joueur progresse sur un chemin à plusieurs branches entre chaque combat. Là, il pourra trouver de nouvelles cartes, les modifier ou participer à des événements. Sans surprise, des boss sont également de la partie avant d'affronter le dealer lui-même.

La page Steam mentionnant des énigmes façon escape-room, je me sens autorisé à vous parler de l'une des surprises d'Inscryption (pas de panique, il y a plein d'autres twists et autres éléments métas). À presque tout moment, il est possible de se lever de la table de jeu et de fouiller la pièce où vous vous trouvez. Notons en passant que seul le qwerty est supporté pour le déplacement au clavier, et espérons donc que l'azerty sera bientôt pris en charge pour un meilleur confort. Des objets/puzzles avec lesquels il est possible (ou non) d'interagir permettent alors d'alimenter la partie jeu de cartes, qui elle aussi peut débloquer des choses dans la partie escape-room. Ce mélange des genres et cette double mécanique incitent à la curiosité et poussent en permanence à avancer dans le jeu pour découvrir le prochain élément débloqué.

Well hello there.
Well hello there.

Publicité

Publicité

Illusions à 3 inconnues

Impossible également de ne pas saluer l'ambiance incroyable d'Inscryption. Glauque et angoissant à souhait, mais sans jamais trop verser dans l'horreur (c'est un allergique absolu à l'horreur et aux jump scares qui vous le dit, tout s'est bien déroulé pour moi), le titre brille par sa direction artistique. La musique et le moindre bruitage sont également exemplaires, tandis que l'écriture et la traduction sont irréprochables. Un dernier point spécialement appréciable dans ce titre où la narration a tendance à prendre de plus en plus le pas sur le gameplay, presque secondaire. On appréciera aussi l'important nombre de cartes proposé à certaines étapes du jeu, même si du coup le menu de deck building, sommaire, se retrouve rapidement débordé et peu pratique à utiliser.

JVFR

En revanche, avec les surprises qui se déclenchent après une poignée d'heures de jeu (il m'aura fallu 10h pour voir le générique final, mais ajoutez une ou deux heures si certains combats vous donnent du fil à retordre), n'espérez pas une rejouabilité comme les jeux cités plus haut. S'il est possible dans une certaine mesure de continuer à jouer aux cartes une fois la fin atteinte, il s'agit davantage d'une aventure narrative à tiroirs qu'un pur jeu de deck building. Vous êtes prévenus, et cela est un peu dommage, surtout avec le nombre de cartes et de synergies possibles proposées.

D'ailleurs, on notera que les combats ont tendance à devenir un peu trop simples à mesure que le jeu avance (j'ai gagné de nombreux combats avec des decks complètement aléatoires), mais qu'à l'inverse les énigmes, initialement simples, peuvent finir par donner mal à la tête. Heureusement la courbe de progression est maîtrisée et l'ajout régulier de nouveaux éléments permet de varier les plaisirs et d'alimenter l'envie de continuer à jouer.

JVFR
Un codex bienvenu

Publicité

Publicité

Inscryption, l'avis de JVFR

Inscryption m'a eu là où je ne l'attendais pas forcément. Même si sa partie jeu de cartes est efficace et que son ambiance est aussi marquante qu'espérée, c'est par toutes ses bonnes idées et surprises dans sa manche qu'il m'a finalement le plus épaté. Si on pourra regretter de très légers passages à vide et une rejouabilité quasi inexistante « à cause » de ses nombreuses spécificités, le titre de Daniel Mullins vient tranquillement s'ajouter à la liste des jeux qu'il faut avoir fait pour comprendre la hype méritée qui l'entoure.

Inscryption

8

Avec Inscryption, j'espérais un successeur aux regrettés jeux Hand of Fate. Faute d'une véritable rejouabilité, il n'en sera rien. Mais grâce à son ambiance tout aussi réussie, son gameplay central addictif et satisfaisant, et surtout sa myriade de twists qui surprennent et invitent à participer activement à cette aventure angoissante, le dernier Devolver est assurément… une bonne pioche.

Les plus

  • Une ambiance plus que solide
  • Des surprises et bonnes idées à la pelle
  • Une invitation permanente à la curiosité
  • Contenu généreux côté cartes...

Les moins

  • Un peu répétitif sur la fin
  • Rejouabilité faible pour du jeu de cartes
  • Commandes uniquement en QWERTY
  • ... pas évident à gérer au bout d'un moment
JVFR

Inscryption

Commentaires via Clubic

Dernières actualités