Test The Forgotten City : le jour de la Marotte est arrivé

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Test The Forgotten City : le jour de la Marotte est arrivé

Antoine Roche

03 août 2021 à 09h20

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© Dear Villagers
© Dear Villagers

Si vous êtes un joueur de The Elder Scrolls V: Skyrim, le nom The Forgotten City vous dit probablement quelque chose. Si non, et pour les autres, en cette fin juillet 2021 est sorti une version standalone de ce fameux mod proposé en 2015 et téléchargé plus de 3 millions de fois. Et quelle version standalone !

Pour les joueurs qui ne jurent que par la Nintendo Switch, notez que The Forgotten City sera disponible sur ce support au troisième trimestre 2021, mais qu'il est déjà proposé sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series X|S.

8

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The Forgotten City
  • Une écriture et une fin solides
  • Un univers bien pensé et à bonne taille
  • Une enquête et des personnages qui fonctionnent
  • Techniquement un peu daté, notamment sur l'action
  • On n'aurait pas craché sur quelques heures de plus
  • Quelques résolutions de quêtes un peu complexes à déterrer

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Un jour en vin

Les mods de jeux transformés par la suite en véritables jeux indépendants à succès peuvent à ce jour se compter sur les doigts de quelques mains. Chivalry: Medieval Warfare, Dota 2, Counter Strike ou encore The Stanley Parable en sont quelques exemples. Aujourd'hui, un nom vient s'ajouter à cette liste : The Forgotten City. A l'instar de son inspiration, le jeu de Modern Storyteller (tout petit studio australien de quelques personnes, dont c'est le premier véritable jeu) mélange enquête et exploration.

Si votre personnage (dont vous pouvez choisir le sexe et l'une des quatre « carrières ») démarre à notre époque, il va vite se retrouver propulsé au cœur d'une toute petite cité romaine secrète dont il est visiblement impossible de s'échapper. Accueilli par les locaux, le joueur va alors vite comprendre qu'un énorme poids repose sur ses épaules, puisqu'il il va devoir enquêter et découvrir qui, parmi la vingtaine d'habitants de cet étrange lieu, est sur le point de commettre un crime.

Le choix de carrière au début de l'aventure n'influence pas trop le jeu.
Le choix de carrière au début de l'aventure n'influence pas trop le jeu.

S'il échoue dans sa tâche, il verra appliquée la mystérieuse Règle d'Or imposée par un non moins mystérieux dieu : quiconque commet un crime (assassinat, vol…) condamne l'intégralité de la population à être transformée en statues d'or. Pour l'aider dans sa mission, le jeu propose une mécanique de voyage dans le temps très pratique. A chaque fois que la Règle d'Or est brisée (par le joueur ou un PNJ), il est possible de passer à travers un portail temporel qui renvoie le joueur au tout début de son enquête, mais en conservant objets et informations récupérés jusqu'ici.

Certains dialogues sont assez délicieux.
Certains dialogues sont assez délicieux.
Enfin, "délicieux".
Enfin, "délicieux".

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Bill Muré

Il faudra donc exploiter intelligemment cette boucle pour progresser dans l'intrigue et éviter certains drames. A l'instar des récents Outer Wilds et Paradise Killer, le joueur est libre d'opérer comme il le souhaite : presque toute la carte lui est accessible dès le début, les PNJ peuvent être interrogés et leurs quelques biens fouillés, et la plupart des quêtes peuvent être résolues dans l'ordre de son choix. Mais malgré la possibilité de résoudre certaines quêtes de différentes manières, The Forgotten City propose une échelle un peu plus modeste, ce qui permet de ne pas se sentir noyé dans les quêtes, lieux, personnages et possibilités.

JVFR
Les quelques rares phases de combat ne sont heureusement pas trop longues ou difficiles.

De même, et c'est un joueur avec un sens de l'orientation déplorable qui vous le dit, grâce à ce monde compact et à un bon level design, on se perd assez peu malgré l'absence de carte. Même chose du côté des quêtes, même s'il peut arriver de faire quelques allers-retours futiles ou de tourner en rond quelques dizaines de minutes avant de se rendre compte que le dialogue nécessaire pour progresser était caché derrière d'autres dialogues déjà utilisés. On apprécie d'ailleurs le système d'indices assez léger et peu intrusif, et même facultatif depuis la version 1.1. C'est tant mieux, car hors de quelques passages un peu alambiqués, le jeu se montre (trop ?) simple.

JVFR
Votre terrain d'enquête.
JVFR
Les statues en or qui vous regardent, brrrr.

Mais ces défauts ne sont qu'une petite anicroche dans un ouvrage autrement proche de la perfection côté écriture et déroulé. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le mod d'origine a été récompensé d'un Writers Guild Award : les dialogues et personnages sont très bien écrits et doublés (et traduits) et le tout s'enchaine avec brio, malgré les multiples embranchements possibles et le bazar potentiel que fait encourir cette histoire de boucle temporelle. Cerise sur le gâteau, en plus de quelques questions de fond intelligement posées, la fin est l'une des meilleures et plus surprenantes qu'on ait eu l'occasion de voir depuis un moment dans un jeu vidéo.

JVFR
Pas de téléportation ou de carte, mais un système de tyrolienne permet de se déplacer un peu plus vite en ville.

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Tempora mori, tempora mundis recorda

Il nous aura fallu environ 8 heures pour aller chercher la fin canon (il y en a quatre au total). On vous invite à en faire de même et ne pas vous arrêter aux fins 1 à 3, tant les meilleurs passages et révélations se trouvent vers la dernière. L'ambiance et le concept de The Forgotten City fonctionnent si bien qu'on serait volontiers resté quelques heures de plus dans l'aventure, mais c'est le petit prix à payer pour profiter d'une aventure maitrisée d'un bout à l'autre.

JVFR
The Forgotten City version mod de Skyrim...
JVFR
... forcément, ça pique un peu.

Techniquement, le jeu est un peu daté, notamment du côté des animations et des combats à l'arc très basiques. Mais ces phases d'action sont peu nombreuses et ne viennent pas gâcher l'expérience, avant tout basée sur la discussion et l'enquête. Qu'il s'agisse de l'intrigue centrale ou des soucis plus personnels des PNJ, le joueur est impliqué en permanence sans baisse d'intérêt - et ce même si les options de dialogues ne sont pas très nombreuses et que la plupart des choix à opérer n'ont finalement que peu d'influence sur le scénario. Par exemple, le fait d'avoir bloqué un PNJ en se le mettant à dos peut facilement être réinitialisé en effectuant une boucle temporelle.

JVFR
JVFR

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The Forgotten City : l'avis de JVFR

The Forgotten City est un exemple de ce que devrait être une histoire d'enquête avec un twist de boucle temporelle. La version jeu complet de ce mod de Skyrim proposée par Modern Storyteller pèche peut-être un peu du côté de la technique et possède quelques menus défauts et limitations, mais presque tout est balayé par l'excellence de son écriture, de son design narratif et de son concept, épaulé par une excellente ambiance.

The Forgotten City

8

The Forgotten City était un solide mod. Aujourd'hui, il s'agit également d'un très solide jeu à part entière. Le long travail (4 ans) de sa poignée de créateurs (3 personnes principales) a payé et débouche sur un fort sympathique jeu d'enquête et d'exploration. Son écriture mémorable, son concept maitrisé à base de boucle temporelle et son atmosphère réussie compensent tranquillement quelques limites techniques et de contenu imposées par une ambition bridée par des moyens que l'on imagine modestes.

Les plus

  • Une écriture et une fin solides
  • Un univers bien pensé et à bonne taille
  • Une enquête et des personnages qui fonctionnent

Les moins

  • Techniquement un peu daté, notamment sur l'action
  • On n'aurait pas craché sur quelques heures de plus
  • Quelques résolutions de quêtes un peu complexes à déterrer

Test réalisé sur PC à l'aide d'une clé achetée par nos soins.

JVFR

The Forgotten City

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