Test The Legend of Zelda Skyward Sword HD : plus belle la Wii sur Nintendo Switch ?

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Test The Legend of Zelda Skyward Sword HD : plus belle la Wii sur Nintendo Switch ?

Stéphane Ficca

14 juillet 2021 à 13h00

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Dix ans après sa sortie sur Wii, Nintendo relance The Legend of Zelda: Skyward Sword, en version HD, sur Nintendo Switch. Une bonne idée oui, mais….

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The Legend of Zelda: Skyward Sword HD
  • La direction artistique
  • Bourré de bonnes idées
  • La bande-son
  • Les prémices de Breath of the Wild
  • La jouabilité « classique », imprécise et complexe…
  • Quelques textures et modèles 3D qui piquent vraiment les yeux…
  • Les premières heures de jeu, assez lourdingues…
  • Quelques passages peu, voire pas, inspirés

Il y a presque dix ans maintenant, Nintendo lançait sur Wii un certain Skyward Sword, nouvel épisode de la saga The Legend of Zelda. Si Twilight Princess avait accompagné le lancement de la console en 2006, Skyward Sword se voulait le cadeau d’adieu de celle qui allait être remplacée quelques mois plus tard par la Wii U (mais si, la Wii U, rappelez-vous…). Un opus au design assez singulier, mais qui imposait aussi (et surtout !) le fameux « motion gaming » de Nintendo, avec la Wiimote Plus (ou le petit Wii Motion Plus) pour diriger avec une précision aussi diabolique que théorique l’épée de Link. Un épisode qui a divisé de nombreux fans, et qui fait clairement office de « mal aimé », avec Zelda II : The Adventure of Link sur NES.

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Je suis le mal aimé….

En effet, contrairement à tous les autres opus avant lui, Skyward Sword fut le premier jeu de la licence à faire appel exclusivement au motion gaming. Contrairement à un Ocarina of Time, un Wind Waker ou un Twilight Princess, Skyward Sword imposait de jouer à la Wiimote (Plus) et au Nunchuk, et à gesticuler devant son écran pour donner des coups d’épée, pour se protéger avec le bouclier, et pour réaliser de nombreuses actions. Une hérésie pour bon nombre de joueurs, qui avaient alors aussitôt décidé de bouder cet opus.

À cela s’ajoutait une réalisation somme toute très faible techniquement parlant… En effet, nous sommes alors en fin d’année 2011, la PS3 fête son cinquième anniversaire, la Xbox 360 son sixième, et Nintendo nous propose un jeu certes très abouti artistiquement parlant, mais également bourré d’aliasing, de textures d’une autre époque et d’une cruelle absence de détails… Des éléments qui là encore, ont convaincu bon nombre de joueurs, y compris des fans de la saga, à faire l’impasse sur cet opus.

Et c’est dommage dans un sens, puisque Skyward Sword est un épisode très réussi en ce qui concerne la direction artistique on l’a dit, mais il brille aussi par sa narration. C’est cet épisode qui permet de comprendre notamment l’origine de la Triforce, mais aussi de la célèbre épée de légende. Une « genèse Zeldaïque » en quelque sorte, que Nintendo a souhaité relancer sur Nintendo Switch, avec l’espoir de toucher cette fois un plus grand nombre de joueurs. En effet, pour la première fois, Skyward Sword propose un gameplay « classique », sans passer par la case motion gaming. Toutefois, transposer un gameplay 100% gesticulatoire en un gameplay traditionnel ne s’est pas fait sans heurt, et vous risquez de pester assez souvent face à la jouabilité de ce Skyward Sword « mais sur Switch ».

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T'as voulu voir Célesbourg et on a vu Célesbourg

Pour la petite histoire, Skyward Sword permet aux joueurs de savoir « comment tout a commencé », puisqu’il s’agit de l’histoire la plus ancienne dans la chronologie de la série The Legend of Zelda. Un titre qui permet de retrouver un jeune chevalier (Link par défaut, mais que vous pouvez renommer), qui vit paisiblement dans le domaine des cieux, à Célesbourg, avec son amie d’enfance, Zelda. Rapidement, ce même chevalier va devoir enfourcher son célestrier (un oiseau géant) et s’armer de courage, d’une épée et d’un bouclier, pour aller explorer le continent « sous les nuages » et tenter de sauver son amie.

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Comme toujours, les premiers pas dans l’aventure sont très (très) guidés, et la première heure de jeu n’est pas forcément palpitante. Elle permet néanmoins de visualiser d’emblée la « remise au goût du jour » vantée par Nintendo, à commencer par un nouvel affichage HD évidemment. A ce niveau, n’attendez pas de miracle de ce Skyward Sword, le jeu reste très agréable d’un strict point de vue artistique, avec un level design majestueux et des personnages joliment travaillés, mais le jeu conserve ce côté « vieillot » qui en fera loucher plus d’un, avec bien souvent des textures et autres modèles 3D qui piquent sérieusement les yeux.

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Par ailleurs, si (comme moi) vous aviez hâte de découvrir la jouabilité « classique » de ce Skyward Sword HD, alors il faudra rapidement briser certaines habitudes. En effet, Nintendo propose bel et bien « de toutes nouvelles commandes par boutons », pour jouer de manière traditionnelle, mais il faudra alors assimiler de nombreuses combinaisons de touche. Par exemple, pour gérer la caméra, vous pouvez utiliser la touche ZR, qui permettra de replacer la caméra derrière le héros (et de locker un ennemi/personnage), mais vous pourrez aussi utiliser le stick droit… à condition de presser simultanément la touche L.

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En effet, via une manette ou sur Nintendo Switch Lite, la maniabilité de l’épée s’effectue impérativement via le stick analogique droit. Cela permet de manier l’épée avec (plus ou moins de) précision certes, mais cela empêche également de gérer librement la caméra, sans avoir à maintenir une autre touche pour cela. Et ce n'est là qu'un problème d'ergonomie parmi tant d'autres…. Heureusement, il est possible de jouer à ce Skyward Sword d’une autre manière (sauf si vous jouez sur Nintendo Swich Lite évidemment…).

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À apprécier en mode joy-con ?

Assez pénible à jouer en mode « classique », Skyward Sword HD n’a pas délaissé le côté motion gaming qui était le sien en 2011. En effet, il est tout à fait possible ici d’opter pour une jouabilité façon Nintendo Wii, en tenant les joy-con de la Switch dans chaque main. Et force est d'admettre que l'ensemble parait tout de suite plus "naturel".

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Via la main droite, on dirige l’épée de notre héros, tandis que le joy-con tenu dans la main gauche permet notamment d’assurer les déplacements et de manier le bouclier. En optant pour ce mode de jouabilité, on s’évite donc de fastidieuses manipulations et la gym des doigts imposée par le mode « classique ». Par ailleurs, on a ici la possibilité de gérer la caméra librement via le stick analogique droit, ce qui change complètement la donne. Mais on se retrouve dans la même posture qu’en 2011, avec cette même question : « ai-je réellement envie de gesticuler dans tous les sens pour jouer à un Zelda ? »

Certes, les mouvements restent (relativement) précis dans l’ensemble et on parvient sans trop de souci à évoluer (et c’est même plutôt sympa par moments), mais il y a fort à parier que ceux qui ont boudé ce Zelda il y a dix ans pour cause d'incompatibilité avec le motion gaming, n’auront aucune envie de se farcir ce même gameplay en 2021.

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Les « néophytes », à savoir ceux qui n’ont pas connu le lancement de ce Skyward Sword sur Nintendo Wii, seront sans doute ravis de pouvoir profiter du gameplay qui a été pensé pour lui, tout en profitant d’une version optimisée visuellement. Les « anciens » (et les allergiques au motion gaming) opteront sans doute pour le mode de contrôle standard, mais il y a fort à parier que certains (re)lâchent le pad prématurément, la faute à de nombreuses manipulations pas toujours très « naturelles », ni pratiques, mis à part bien sûr si l’on dispose de huit doigts à chaque main.

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On conseille tout de même aux plus irréductibles du pad de tenter malgré tout l’aventure en mode « joy-con », car même si l’ensemble n’est pas hyper précis (et nécessite souvent de recalibrer le joy-con droit en pressant la touche « Y »), la jouabilité est agréablement surprenante, et on ne peut que constater à quel point ce Zelda a été pensé pour le motion gaming, avec en prime ici l'ajout de la caméra libre sur le stick droit.

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Une ébauche de Breath of the Wild et des améliorations de confort

Pour le reste, The Legend of Zelda: Skyward Sword HD reste évidemment identique à l'épisode lancé en 2011, avec ses qualités et ses faiblesses, sans oublier un démarrage un peu pénible et quelques quêtes lourdingues, notamment avant de pénétrer dans un donjon. À cela s'ajoute une conception "en deux temps", et il faudra faire preuve d'un minimum de patience avant de profiter réellement du côté épique de ce Zelda.

À noter que ceux qui n’ont absolument jamais touché à ce Skyward Sword, mais qui ont passé plusieurs dizaines d’heures de plaisir sur Breath of the Wild, seront sans doute à la fois surpris et ravis de constater à quel point cet opus de 2011 a servi de « brouillon » pour le Zelda qui a accompagné le lancement de la Nintendo Switch en mars 2017.

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On y retrouve notamment cette touche stylistique assez similaire, ce côté assez « ouvert », mais aussi (et surtout) la jauge d’endurance du héros, le crafting ou encore des armes et objets à faire évoluer, et qui peuvent être détruits.

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L’autre bonne nouvelle, c’est que Nintendo a joliment revu le personnage de Fay, ce personnage assez insupportable qui accompagnait notre héros dans le jeu de 2011. En 2021, Fay est toujours de la partie, mais cette espèce d’esprit robotique est aujourd’hui nettement moins présent, nettement moins bavard, nettement moins invasif. Ouf !

Une pression sur la croix directionnelle permet de faire appel à Fay, qui pourra prodiguer différents conseils, et notamment la prochaine destination. A cela s’ajoutent également d’autres optimisations de confort, comme la possibilité d’accélérer l’affichage des dialogues.

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En définitive, The Legend of Zelda Skyward Sword est un opus bourré de qualités, qui fut malheureusement boudé (la faute au motion gaming et une sortie trop tardive notamment) par de nombreux joueurs lors de sa sortie sur Wii. Sur Nintendo Switch, le jeu conserve évidemment toutes ses qualités d’origine, avec en prime un petit relooking HD toujours bienvenu malgré quelques textures vraiment immondes parfois.

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Malgré tout, le jeu peine encore et toujours à proposer une expérience de jeu convaincante si on ne joue pas en mode «commandes par mouvements», et force est d’admettre que c’est assez (voire très) frustrant pour qui pensait pouvoir enfin jouer "normalement" à cet opus si décrié.

The Legend of Zelda: Skyward Sword HD

8

Sur Nintendo Switch, The Legend of Zelda Skyward Sword s'offre une seconde chance, mais pêche par un gameplay "classique" bien trop complexe et un côté franchement vieillot visuellement parlant. Hormis quelques améliorations "de confort", le fond reste quand à lui inchangé, et l'on retrouve donc en 2021 ce Zelda aussi clivant qu'inventif, "mais sur Switch".

Les plus

  • La direction artistique
  • Bourré de bonnes idées
  • La bande-son
  • Les prémices de Breath of the Wild
  • Les diverses améliorations de confort, vraiment bienvenues
  • La durée de vie (25 heures environ)

Les moins

  • La jouabilité « classique », imprécise et complexe…
  • Quelques textures et modèles 3D qui piquent vraiment les yeux…
  • Les premières heures de jeu, assez lourdingues…
  • Quelques passages peu, voire pas, inspirés
  • Plus agréable, mais pas ultra précis non plus en mode « joy-con »
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The Legend of Zelda: Skyward Sword HD

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