Test F1 2021 : Codemasters et EA trouvent-ils la bonne formule ?

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Test F1 2021 : Codemasters et EA trouvent-ils la bonne formule ?

Nerces

21 juillet 2021 à 08h55

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© Nerces
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Après un championnat de Formule 1 pour le moins compliqué – pandémie de Covid-19 oblige – les choses sont à peu près « rentrées dans l’ordre » dans le paddock cette année... et c’est plutôt dans le monde du jeu vidéo qu’il y a eu « du mouvement ». En effet, toujours en charge de la licence officielle, le Britannique Codemasters n’est plus indépendant et roule maintenant pour une écurie autrement plus musclée, Electronic Arts. Fallait-il pour autant s’attendre à une révolution du côté de ce F1 2021 ?

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F1 2021
  • Saison 2021 au grand complet
  • Variété des styles de jeu, du niveau de réalisme
  • Réalisation technique très correcte
  • D'innombrables modes de jeu en solo (Braking Point, Mon Écurie, Carrière, grand-prix, contre-là-montre...)
  • Mode deux joueurs à enrichir
  • Scénario téléphoné du Braking Point
  • Agressivité de l'IA à peaufiner
  • CGI qui accusent le coup

Sur le papier, les choses sont placées sous le signe des optimisations et sur l’introduction d’un mode scénarisé baptisé Braking Point – ou Point de Rupture en français, mais le jeu de mots à disparu – qui doit permettre une approche sensiblement différente de la Formule 1. Pour le reste, Codemasters n’as pas semblé bénéficier de moyens particuliers afin d’offrir une refonte plus complète de son jeu phare. Le moteur graphique reste l’EGO Engine 4.0 et si des versions PlayStation 5 / Xbox Series X|S sont bel et bien au menu, il n’est vraiment pas question de nous en mettre plein les mirettes… en tout cas, pas vraiment davantage que l’an passé.

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Aileron Peredhel

De prime abord, F1 2021 ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur qui, lui-même, était déjà très proche de F1 2019 et ainsi de suite. Il faut dire qu’à la manière de ce que peut faire EA Sports sur FIFA, Codemasters y va chaque année par petites touches successives… et on comprend tout de suite mieux le rachat par Electronic Arts ! Au premier lancement du jeu, on découvre donc des modes familiers comme ces épreuves en championnat, en grand prix ou en contre-la-montre avec, à chaque fois, de multiples options de personnalisation et, en particulier, la présence des monoplaces de la saison actuelle ou de la précédente.

Comme l’an passé, F1 2021 mélange habilement solo et multijoueur au travers de ses nombreux modes de jeu. En solo, on peut évidemment opter, au choix, pour les modes Pilote ou Mon Écurie. Le premier nous invite à prendre une monoplace pour devenir le nouveau numéro un tandis que Mon Écurie propose une expérience de jeu plus complète. Comme son nom l’indique, il permet effectivement de prendre le contrôle d’une écurie dans sa globalité : cela va de la gestion des contrats de sponsoring jusqu’aux options de recherche et développement en passant par le choix du co-pilote, sachant que nous sommes toujours le principal pilote de l’écurie. Forcément.

Côté contenu, sur l’un ou l’autre de ces modes, il n’y a pas grand-chose à redire, mais pas grand-chose non plus à ajouter par rapport à ce que nous retrouvions l’an passé. C’est bien sûr un ressenti tout ce qu’il y a de plus personnel, mais le mode Pilote me semble toujours un peu fade par rapport à l’ambition de Mon Écurie. Reste que les objectifs sont sensiblement différents d’un mode à l’autre. Toutefois, il y a quand même un point qui déçoit un petit peu, bien que nous comprenions la décision de Codemasters : en effet, si le studio a introduit un mode carrière à deux joueurs, celui-ci ne permet pas de jouer à Mon Écurie.

Gestion à gogo, le mode Mon Écurie est toujours agréable à jouer © Nerces
Gestion à gogo, le mode Mon Écurie est toujours agréable à jouer © Nerces

Il s’agit ici de revoir un peu les perspectives du mode Pilote en ajoutant le piquant d’un second joueur, en ligne. Ce dernier peut alors être notre rival – ce fameux concept introduit il y a déjà bien longtemps à la franchise F1 – ou alors le second pilote de la même écurie. Cette dernière option apporte quelques éléments de jeu qui ne sont pas inintéressants. On peut effectivement envisager ses stratégies de course à deux et surtout les mettre en application sur la piste. On ne va pas dire que ça bouleverse notre perception de F1 2021, mais c’est incontestablement une nouveauté intéressante… même si nous l’aurions bien aimé aussi en local.

Codemasters a toujours été fan des options de jeu multi sur une seule machine, mais F1 2021 ne permet donc pas de mener Carrière à deux, sur le même poste. Le jeu en écran partagé est bien au programme, il reste d’ailleurs tout à fait praticable sans que la vitesse d’animation ait à en pâtir, mais il se limite aux « petites » épreuves, des défis au coup par coup en quelque sorte. Idée pour l’année prochaine M. Codemasters : profiter de la puissance de nos PC modernes et des consoles de nouvelle génération pour étendre encore les options de jeu en écran partagé. Offrir peut-être un mode Carrière par exemple, mais aussi proposer – comme au bon vieux temps de la PC Engine – davantage de joueurs en simultané, trois ou quatre par exemple.

Le mode écran partagé à deux joueurs est, bien sûr, toujours au menu © Nerces
Le mode écran partagé à deux joueurs est, bien sûr, toujours au menu © Nerces

Pour en revenir aux deux modes solos, il n’y a pas grand-chose à reprocher à Codemasters. Nous l’avons dit, le mode Mon Écurie a notre préférence de part l’incidence plus importante de toutes nos décisions sur le devenir de l’équipe. Négocier les contrats de sponsoring en fonction des bonus à la signature, mais aussi des bonus à long terme permet de se donner des objectifs tout en offrant de quoi, justement, les atteindre. On investit dans la R&D sur les points jugés les plus sensibles et on répond aux questions des journalistes entre (presque) chaque course afin de mettre un peu la pression ou de louer le travail des ingénieurs, bonus à la clé.

Reste que tout ceci n’a rien de vraiment neuf et pour trouver de la nouveauté, c’est vers le mode Braking Point qu’il faut se tourner. L’idée est ici de reprendre le système de la Carrière, mais en la scénarisant davantage. Une technique que l’on pourrait rapprocher du mode solo de certains FPS. On y incarne un certain Aiden Jackson, jeune pilote qui vient de débouler dans l’écurie Racing Point pour sa première saison en Formule 1. Il y rejoint le boss de l’équipe bien sûr – Brian Doyle – mais aussi et surtout Casper Ackermann, un pilote chevronné qui tient à son statut de numéro un et avec lequel tout ne sera pas forcément rose.

On dirait bien que Leclerc est sur le point de me dépasser... © Nerces
On dirait bien que Leclerc est sur le point de me dépasser... © Nerces

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Madeleine de Prost

Les développeurs ont souhaité découper leur scénario en seize chapitres sur deux saisons avec ce que cela suppose de tensions et de rebondissements. On en profite pour vivre le basculement de l’écurie Racing Point vers Aston Martin et ce qui semble être le crépuscule de la carrière de Casper Ackermann. Chaque chapitre est l’occasion d’une petite introduction cinématique, de quelques échanges dans le paddock et d’une portion de course avant une espèce de débriefing. Chaque course ne se joue donc pas en intégralité – à quelques exceptions près – et l’objectif est plutôt de nous mettre en face d’une situation précise avec un but donné.

En fonction des cas, il sera par exemple question de profiter de l’intervention de la voiture de sécurité pour gagner quelques places ou de tenir une fin de course alors que notre boîte de vitesse est défectueuse. D’autres situations impliquent l’arrivée de la pluie, le gain du meilleur temps au tour, des changements de pneumatiques ou la lutte avec un rival donné. Dans ce mode, Codemasters a pris soin de nous mettre au milieu du paddock que nous voyons à la télévision avec ses vraies écuries, ses vrais pilotes… à l’exception de trois donc puisque ni Aiden Jackson, ni Casper Ackermann, ni Devon Butler n’existent réellement. Ce dernier constitue d’ailleurs le « grand méchant » de l’histoire.

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En vrai, ces types ne se supportent pas et, au milieu, la tête à claques de service ! © Nerces

Hélas, on tombe effectivement très vite dans les stéréotypes propres aux mauvais films liés aux sports mécaniques. Les relations entre les personnages enchaînent les clichés et la synchronisation labiale loupée ainsi que le jeu d’acteur assez ridicule n’aident pas à rendre la chose plus immersive. On ne peut pas dire que l’on passe un mauvais moment dans ce Braking Point et l’idée de proposer des défis spécifiques à chaque course est intéressante. De plus, en étalant la chose sur deux saisons, mais en se limitant à seize chapitres, les développeurs évitent les redites.

Ils n’évitent en revanche pas les incohérences, le manque de logique de certaines situations. C’est notamment le cas lorsque l’on discute avec le fameux Devon Butler juste après avoir remporté la course, donc en terminant devant les Hamilton, Verstappen et autres Bottas. L'imbécile parvient encore à nous prendre de haut sans même prendre la peine de souligner notre victoire en mettant, au moins, ça sur le compte de la chance ?! Non, les dialogues ne semblent pas devoir changer en fonction des performances réalisées… ou alors seulement à la marge. Et nous ne parlerons pas des interventions « voix off » de commentateurs complètement à la rue.

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Le principaux des « rivaux » (cf. le macaron rouge) est toujours de mise © Nerces

Heureusement, ce mode Braking Point n'est finalement qu'une espèce de supplément et son introduction au jeu ne se fait sur le dos d’aucune autre rubrique. La chose doit plutôt être perçue comme une friandise supplémentaire à un menu déjà fort copieux. Une friandise qui se digère en une grosse poignée d’heures en fonction du niveau de difficulté retenue car, bien sûr, F1 2021 fait encore la part belle à l’ajustement du défi de conduite. Dans le cas de Braking Point, il s’agit de choisir entre facile, moyen et difficile avec, en plus, trois styles de conduite : décontracté, standard et expert. Le premier choix est plutôt lié au talent des autres pilotes alors que le second se focalise sur le niveau d’aides.

Bien sûr, cette distinction est un peu schématique et on retiendra surtout le très large panel d’options afin d’ajuster les choses à son niveau de jeu et sa volonté de progresser dans la maîtrise des monoplaces. Parmi les innombrables aides en jeu que l’on peut activer / désactiver, on retiendra notamment la présence de la trajectoire idéale ou des aides à l’utilisation des ERS / DRS. Pour débuter sereinement, il est également possible de compter sur l’assistance au freinage, une aide à la direction ou un anti-patinage. Bien sûr, Codemasters propose toujours sa triple option de boîte manuelle, de rapport suggéré ou de boîte automatique.

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Dommage que les cinématiques soient à ce point « datées » © Nerces

Ce très large panel d’options est tout à l’honneur de Codemasters qui parvient ainsi à une espèce de quadrature du cercle en proposant un jeu que l’on peut apprécier en étant un fan de courses typées arcade où on se soucie peu des dégâts ou des transferts de force, mais également en étant un amateur de simulation pure et dure. Les options de réalisme sont par ailleurs toujours de mise avec ces aides aux départs de course, cette gestion plus ou moins punitive des sorties de piste et l’inévitable flashback qui autorise le « rembobinage » de la course sur une dizaine de secondes afin de reprendre au meilleur moment et, par exemple, éviter un dépassement douteux. Oui, ça sent le vécu.

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Curie dans l’écurie

Pour être tout à fait honnêtes, nous n’avons pas ressenti la moindre évolution côté conduite entre F1 2020 et cette mouture 2021. L’arrivée des trois styles de conduite évoqués précédemment est de nature à rendre les choses plus aisément paramétrables, mais cela n’a évidemment aucune incidence sur le gameplay proprement dit. Il faut dire qu’à ce niveau, F1 2020 avait déjà placé la barre très haut et on profite donc toujours de l’excellence Codemasters dans ce domaine avec ce très juste équilibre entre pilotage rigoureux et attitude plus décontractée, cette impression de toujours jouer très juste peu importe les orientations choisies.

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Pour qui apprécie mettre les mains dans le cambouis, il y a de quoi faire © Nerces

Ainsi, le débutant qui se lance toutes options d’aides activées prendra sans doute autant de plaisir à manœuvrer sa monoplace que l’habitué de la franchise qui a traîné ses guêtres depuis plus de dix ans dans l’univers de Codemasters. Sur la piste, les sensations sont assez remarquables avec, notamment, un excellent ressenti pour tout ce qui touche aux vibrations ou à la nature du sol. Les pertes d’adhérences sur chaque accélération, le léger décrochage au moindre dénivelé, tout est parfaitement rendu… et surtout parfaitement transmis au joueur qui prend un plaisir fou à maîtriser de mieux en mieux sa voiture.

Les plus expérimentés des pilotes y trouveront peut-être à redire, mais de notre côté, c’est toujours un plaisir de nous plonger dans la simulation de Codemasters, et ce, années après années. F1 2021 confirme tout le bien que l’on pense de la franchise même si les nouveautés purement gameplay sont pour ainsi dire nulles. Ainsi, parce qu’il nous faut bien émettre quelques critiques, on regrette toujours autant le comportement d’une intelligence artificielle certes capable de nous tenir tête, mais qui reflète nullement l’attitude des vrais pilotes et qui manque aussi d’une certaine cohérence sur la durée.

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Des gouttes qui ne trompent pas, il est temps de rentrer aux stands pour changer de gommes © Nerces

À ce niveau, il aurait été intéressant que les développeurs puissent élaborer de vrais profils ici pour Hamilton, là pour Verstappen et qu’à l’approche de telle ou telle monoplace on fasse un peu plus attention au nom de son pilote. Là, on traite toutes les remontées et tous les dépassements de la même manière. On perd un peu en saveur. Cela dit, dès lors que l’on monte le niveau de difficulté, l’intelligence artificielle de ces pilotes sait nous opposer un défi intéressant et ne se laisse pas forcément déborder à la moindre manœuvre un peu audacieuse. Cette absence d’innovation sur un pan plus technique du jeu est peut-être le principal reproche que l’on puisse faire à F1 2021.

Codemasters a insisté sur la présence – très attendue – des dégâts sur d’autres parties de la monoplace sur les seuls ailerons et trains avant / arrière. Dans les faits, on peut effectivement remarquer des changements graphiques à d’autres niveaux de la voiture, mais nous n’avons pas nécessairement remarqué d’incidence sur le pilotage. Une remarque qu’il faudra toutefois confirmer après la sortie du jeu. F1 2021 se pose par ailleurs sur le même moteur – l’EGO Engine 4.0 – que son prédécesseur et il faut avouer que nous avons toutes les peines du monde à lui trouver meilleure allure ce qui, du reste, n’est pas forcément un défaut.

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L'un des nombreux objectifs du mode de jeu Braking Point © Nerces

F1 2020 était déjà très réussi graphiquement parlant, mais il est certain que ce n’est pas sur cette mouture 2021 que l’on pourra juger du travail next gen accompli par Codemasters. F1 2021 n’est certes pas le plus beau jeu du monde, mais il fait très correctement le travail et on notera tout de même quelques améliorations dans le rendu des monoplaces ou dans certains effets météo. Tout cela bien sûr sans que la vitesse d’animation ne soit jamais prise en défaut, et ce, que l’on joue en solo sur la totalité de l’écran ou que l’on opte pour le mode écran partagé. Notez cependant que ce test réalisé sur PC ne saurait préjuger du comportement sur consoles.

Puisque nous parlons du cas particulier du PC, il faut une fois encore souligner que si le jeu est jouable au clavier, ce n’est clairement pas une option à retenir. Codemasters se distingue une fois encore par la partition très juste qu’il joue du côté des volants : la liste des matériels pris en charge est impressionnante que ce soit sur PC ou sur consoles. Pour vérifier le comportement du jeu, nous avons alterné entre manette Xbox 360, manette Xbox One X et kit volant Thrustmaster TMX. Vous vous en doutez, jouer au volant apporte un confort et un réalisme supplémentaire, mais à aucun moment nous n'avons eu l'impression d'un jeu « au rabais » à la manette.

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F1 2021 manque d'un peu de nouveautés, mais il reste une valeur sûre © Nerces

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F1 2021 : l’avis de JVFR

Années après années, la franchise F1 signée Codemasters est devenue une référence dans le domaine de la simulation automobile. Référence de part la présence de la licence officielle bien sûr, mais aussi par la richesse de son contenu, ses options de gameplay ou la profondeur de l’expérience conducteur. F1 2021 ne ternit pas le moins du monde la réputation du studio britannique qui profitera peut-être de moyens supplémentaires suite au rachat par Electronic Arts.

Sur cette version 2021, il était sans doute trop tard pour voir un quelconque impact du géant américain et nous restons sur une évolution finalement très sage d’une formule que nous voyons progresser à chaque version. F1 2021 est sans aucun doute le plus complet et le plus intéressant des titres de la franchise, mais il ne marque pas la révolution next gen que certains attendaient peut-être. Il manque aussi d’un peu de folie alors que le mode Braking Point n’apporte finalement pas grand-chose faisant même ressortir les défauts – de mise en scène, de CGI – de la franchise de manière plus criante encore.

F1 2021

8

Si la nouveauté n'est pas franchement le maître-mot de cet opus, F1 2021 est dans la lignée de ses prédécesseurs. Il apporte un peu de sang-neuf avec ce mode Braking Point pas forcément convaincant, mais capitalise surtout sur les qualités de ses ancêtres qu'il met à jour, enrichit, complète.

Les plus

  • Saison 2021 au grand complet
  • Variété des styles de jeu, du niveau de réalisme
  • Réalisation technique très correcte
  • D'innombrables modes de jeu en solo (Braking Point, Mon Écurie, Carrière, grand-prix, contre-là-montre...)
  • Carrière à deux joueurs sympathique
  • Du piquant de jouer en écran partagé

Les moins

  • Mode deux joueurs à enrichir
  • Scénario téléphoné du Braking Point
  • Agressivité de l'IA à peaufiner
  • CGI qui accusent le coup

Test réalisé à partir d’un code PC fourni par l’éditeur.

JVFR

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