Test de Persona 5 Strikers : les fantômes frappent fort !

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Test de Persona 5 Strikers : les fantômes frappent fort !

Thibaut Popelier

12 octobre 2021 à 14h00

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Un an après sa sortie au Japon, Persona 5 Strikers nous gratifie enfin de son arrivée en Europe. À la fois suite au niveau de son scénario et spin-off à la saga dans son gameplay, ce titre un peu à part fait trépigner d'impatience les fans français des Voleurs Fantômes. Il est donc temps de retrouver Joker et sa fine équipe pour un road trip savoureux à travers le pays du Soleil-Levant.

Avant de commencer, il est important de rappeler que les événements de Persona 5 Strikers se déroulent quelques mois après ceux du Persona 5 sorti en 2017 sur notre territoire. En effet, la version Royal, et son scénario plus complet, n'est pas prise en compte. Ainsi, il est inutile de s'étonner de l'absence de personnages issus de cet opus proposé en 2020 par Atlus. Aussi, le studio Omega Force, spécialiste dans les productions estampillées Warriors (Dynasty, Samurai, Hyrule...), est venu prêter main forte sur ce projet puisque nous ne sommes plus face à un J-RPG à l'ancienne mais bien à un Action-RPG. Mais nous y reviendrons plus tard...

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Un nouveau cœur parfaitement volé

L'aventure de Persona 5 Strikers débute plusieurs mois après la fin des péripétie du véritable cinquième épisode de la licence. Le protagoniste (ou Joker), accompagné de Morgana (un chat doué de parole), retourne à Tokyo au beau milieu de l'été pour retrouver toute la troupe. Ryuji, Ann, Yusuke, Makoto, Futaba et Haru font leur grand retour. Bien évidemment, les vacances estivales ne seront pas de tout repos. L'archipel nippon est secoué par des scandales directement liés au monde parallèle (le fameux Metaverse) dans lequel nos héros se sont aventurés dans Persona 5. Mais cette fois, exit les Palais et place aux Prisons. Les Voleurs Fantômes, toujours traqués par les forces de l'ordre, vont devoir élucider les mystères qui hantent ces lieux torturés et remplis d'Ombres, c'est-à-dire les principaux ennemis du jeu, qui tenteront de leur barrer la route.

La troupe (presque) au complet
La troupe (presque) au complet

À travers ce petit résumé, nous avons volontairement mis de côté les petites surprises qui jalonnent un récit qui n'a rien à envier à celui des opus plus « traditionnels » de la franchise. Impossible de ne pas se laisser emporter par cette histoire pleine de rebondissements et de moments de bravoure. Pour couronner le tout, les personnages font preuve d'un charisme et d'une sensibilité rarement vus dans un jeu vidéo. Car si l'action est bien omniprésente au sein des Prisons, Persona 5 Strikers prend son temps pour développer son intrigue. Et prévenons tout de suite, le titre est extrêmement bavard. Les séquences plus calmes sont propices à de longs dialogues à l'intérêt variable (et ça parle souvent de bouffe!). Ainsi, nous apprécions vraiment le fait que le jeu est intégralement sous-titré en français dès sa sortie dans notre pays.

Malgré leur apparente décontraction, les Voleurs Fantômes ne sont pas là pour se la couler douce
Malgré leur apparente décontraction, les Voleurs Fantômes ne sont pas là pour se la couler douce

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Des voleurs pas pressés

Mais là où Persona 5 (et surtout Royal) pouvait sembler vraiment interminable avec ses plus de 100 heures de durée de vie, Strikers délivre une expérience plus digeste. Ici, il faut compter environ une quarantaine d'heures avant de voir le générique de fin défiler. Un bon point qui ne devrait pas décourager les nouveaux venus. Autre changement radical, le joueur n'a plus de deadline à respecter pour boucler les donjons (c'est-à-dire les Prisons). Le temps n'est plus notre ennemi puisque le jeu ne propose pas de routines quotidiennes comme aller en cours, participer à des mini-jeux, réviser ou encore passer du temps avec nos amis. Et ce dernier point est assez regrettable car les liens avec nos équipiers sont imagés par une simple jauge qui se remplit au fil des combats remportés et des objectifs accomplis. Une fois pleine, cette barre octroie des points qui peuvent être dépensés pour booster durablement les performances de notre bande et déverrouiller des capacités.

Avant d'explorer une nouvelle prison, une petite enquête s'impose dans la réalité
Avant d'explorer une nouvelle prison, une petite enquête s'impose dans la réalité

Oui, ce Persona 5 Strikers se fait globalement en ligne droite. Il existe bien des (re)quêtes secondaires sous la forme de petites missions à terminer ça et là, mais elles sont pour le moins anecdotiques et vite répétitives. Cependant, ce dirigisme n'est pas désagréable et s'accorde parfaitement avec le rythme du jeu. Tout y est plus dynamique, ce qui n'enlève rien aux scènes poignantes comme la licence d'Atlus sait si bien les écrire. Et contrairement à ses péripéties en milieu scolaire, Joker part maintenant en road trip sur les routes japonaises. C'est une carte postale grandeur nature qui défile sous nos yeux, mais nous évoquerons cette dimension plus bas dans ce test.

L'ambiance de la série est respectée à la lettre
L'ambiance de la série est respectée à la lettre

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Persona ne fait plus dans la dentelle

Il faut l'admettre, ce qui pouvait faire peur avec ce Persona 5 Strikers, c'est son virage assumé vers une action débridée en combat. Le tour par tour n'est plus d'actualité et laisse sa place à des affrontements à la troisième personne en temps réel. Fort heureusement, le jeu ne s'est pas contenté de copier bêtement la formule usée jusqu'à la moelle par les Warriors-like. Dans ce soft, le joueur ne ne contrôle plus uniquement Joker puisqu'il est possible (et fortement recommandé) de switcher constamment entre nos compagnons. Chacun a son arme de prédilection, avec un coup puissant et un coup faible, et une Persona unique qui lui confère des pouvoirs en rapport avec les éléments (feu, foudre, vent, glace, psy, nucléaire, bénis...). En pressant R1, l'action se fige et une fenêtre nous invite à lancer une technique. Il est primordial de lancer un pouvoir qui exploitera la faiblesse des adversaires pour parvenir à enchaîner facilement les combos et les attaques spéciales. La réactivité est donc de mise car un boss puissant peut aisément mettre chaos un membre de notre bataillon en quelques coups à peine. Pour ne pas froisser les novices ou les joueurs vétérans, trois modes de difficultés se tiennent à leur disposition. Un simple passage par l'onglet des paramètres permet de l'ajuster à volonté

JVFR
Voilà à quoi peuvent ressembler les combats

Ainsi, l’essence même de la saga reste irrémédiablement imprégnée dans le gameplay. Des petits détails comme pouvoir se cacher avant d'attaquer une ombre par derrière pour obtenir un avantage au début du combat ou la fusion des Persona dans la « Chambre de velours » renvoient au Persona 5 originel. Des innovations intelligentes sont également à souligner. C'est le cas de l'utilisation d'éléments du décors, comme des voitures à exploser, des caisses à faire tomber ou des armes sur des tourelles, pour infliger de lourds dégâts. Appréhender l'environnement qui nous entoure est déterminant pour empocher la victoire. Mais, comme les personnages aimeront le rappeler, le succès passera aussi par une bonne préparation. Pour cela, l'achat d'objets en ville est une étape obligatoire et Joker peut aussi s'improviser cuisinier en concoctant des petits plats délicieux utilisables dans les Prisons pour regagner des PV et/ou PC.

JVFR
Ça va exploser !

Globalement, le système de combat fait preuve d'une grande nervosité. Tout a été fait pour stimuler le joueur en permanence sans parfois lui donner le temps de souffler. Au fil des heures de jeu, les ombres sont de plus en plus nombreuses à l'écran et les défaire délivre un réel sentiment de satisfaction. Hélas, la prise en main n'est pas forcément évidente et il faut bien se faire la main plusieurs heures durant avant de s'habituer au gameplay et en maîtriser les mécaniques. Au départ, les affrontements peuvent sembler confus mais avec un peu de persévérance, on finit par dérouiller tous les monstres sur notre passage.

JVFR
Un peu de discrétion ne fait pas de mal

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Voyage voyage...

Comme nous l'avons déjà mentionné, les Voleurs Fantômes vont voir du pays lors de leur épopée. À bord d'un van cosy, la bande par en vadrouille dans plusieurs villes du Japon telles que Kyoto, Osaka ou encore l'île paradisiaque d'Okinawa. Chaque destination baigne dans une ambiance unique. La thématique du road trip apporte un charme indéniable et nos héros sont tout aussi émerveillés que nous face aux panoramas enchanteurs qui se multiplient. Celles et ceux qui ont eu la chance de visiter l'archipel seront sans doute heureux d'arpenter ces lieux sous un nouveau prisme. Le tout avec des musiques exceptionnelles puisque la bande originale reprend les superbes morceaux de Persona 5 en y ajoutant un éventail de nouvelles compositions absolument délicieuses !

JVFR
Chaque Prison a un style visuel unique

Le seul écueil majeur à signaler est ce moteur vieillissant qui n'a pas beaucoup évolué depuis l'opus de 2017 (sorti en 2016 au Japon). Les textures sont vieillottes et un aliasing prononcé peut légèrement piquer les yeux. De plus, lors de notre test sur PS5 (qui fait tourner la version PS4 Pro via la rétrocompatibilité), nous avons constaté qu'il n'était pas possible de switcher à volonté entre le mode favorisant les performances (à 60fps) et celui mettant les graphismes à l'honneur. Pire encore, le jeu demande de lancer une nouvelle partie pour que la modification puisse s'opérer. Une obligation très étonnante que nous ne pouvons expliquer à l'heure actuelle. Un patch pourrait corriger ce défaut. Heureusement, les cinématiques inspirées des meilleurs animes japonais relèvent le niveau avec leur coup de crayon précis et des couleurs magnifiques.

JVFR

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Persona 5 Strikers : l'avis de Clubic

Persona 5 Strikers est un vrai Persona et un digne héritier du déjà légendaire cinquième épisode. Les personnages, la narration, l'humour, la bande originale et les thèmes abordés portent fièrement ce spin-off d'une grande richesse. Comment bouder notre plaisir lorsqu'il s'agit de passer quelques dizaines d'heures de plus dans un monde si attachant ?! Et tout cela fonctionne même avec un gameplay grandement remanié qui fait la part belle à des combats ultra nerveux et jouissifs.

Nous ne pouvons reprocher à ce Strikers que ses graphismes datés, sa prise en main délicate au départ et ses quêtes annexes moins marquantes. Mais la copie finale est harmonieuse pour un jeu qui s'impose déjà comme l'un des meilleurs sortis en ce début d'année 2021. Amoureux de la saga Persona, de RPG, d'anime ou d'action, ce jeu s'adresse à vous !

Test effectué sur PS5 (version PS4 Pro via la rétrocompatibilité) à partir d'un code fourni par l'éditeur

Persona 5 Strikers

9

Persona 5 Strikers est un bonheur du début à la fin ! Passé l'apprentissage du système de combat, le titre dévoile ensuite toute sa saveur. Un road trip tout simplement inoubliable grâce à son histoire travaillée, à ses personnages touchants et à sa générosité en matière de contenu. Le must de ce début d'année !

Les plus

  • Le casting de personnages charismatiques
  • Un scénario passionnant
  • Une bande originale aux morceaux extraordinaires
  • La durée de vie parfaite pour un titre de cet acabit
  • Des donjons variés avec un style visuel unique à chaque fois
  • Un superbe voyage à travers le Japon
  • Intégralement sous-titré en français
  • Des combats en temps réel bien nerveux...

Les moins

  • ... mais parfois un peu confus
  • Les graphismes de Persona 5 commencent à vieillir
  • Quêtes annexes vite redondantes
  • L'impossibilité de switcher à tout moment entre les modes "graphismes et "performances"
JVFR

Persona 5 Strikers

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