Test Dirt 5 : l'arcade sans (trop de) sensation

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Test Dirt 5 : l'arcade sans (trop de) sensation

Nerces

11 octobre 2021 à 14h12

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Révélé pas plus tard qu’en mai dernier à l’occasion de l’événement Inside Xbox, Dirt 5 nous arrive quelques semaines plus tard sans vraiment nous avoir laissé le temps d’en découvrir davantage. Une grosse année après la sortie de Dirt Rally 2.0, on se demande un peu pourquoi Codemasters est si pressé de nous redonner le volant.

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Dirt 5
  • Jouer en écran partagé
  • Une vaste carrière, bien remplie
  • Des effets météo plutôt sympas
  • Véhicules et épreuves à gogo
  • Bande-son très... discutable
  • Carrière par trop répétitive
  • Playgrounds un peu léger
  • Difficulté très en retrait

Fans de courses automobiles et indécrottables amateurs de rallye, vous rêviez qu’un jour, un studio tente de redonner ses lettres de noblesse au genre. Vous caressiez le fol espoir que des développeurs rendent hommage à l’antique Richard Burns Rally et imaginiez que, peut-être, Codemasters serait l’équipe de la situation. Après tout, il est vrai que Dirt Rally 2.0 proposait des sensations de conduite intéressantes.

Alors clarifions tout de suite les choses : Dirt 5 n’est en rien un successeur à Dirt Rally 2.0. Il opère un changement complet d’orientation pour se tourner vers de l’arcade pur jus avec des voitures qui driftent dans tous les sens, des dégâts sans aucune importance et un côté diablement « tendance » très festif. Bon, il n’est donc pas question d’une simulation, mais est-ce une raison pour jeter bébé avec l’eau du bain ?

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Dérapages pas si contrôlés ?

Premier lancement, premier coup d’œil et… première surprise. Nous parlions d’un côté « tendance » très festif en introduction, cela transparaît d’emblée. L’ensemble de l’interface est vif, « agité » même avec une musique rythmée… pas forcément du goût de chacun. Une impression qui se poursuit avec la première épreuve. L’environnement est très coloré avec un fort contraste et des effets graphiques qui, à défaut d’être subtils, ont le mérite de venir taquiner nos rétines. Comme souvent, on débute avec le mode « carrière » dont l’objectif est de nous faire découvrir le contenu mis au point par le studio.

Histoire de ne pas faire très original, la carrière en question est bien sûr celle d’un petit nouveau qui doit tenter de s’affirmer au milieu des meilleurs pilotes de la planète. Sans doute pour limiter le budget, il n’est toutefois pas question de scénariser tout cela. Il n’y a donc aucune cinématique pour illustrer la progression du joueur, aucune rencontre avec les autres pilotes. En réalité, les éléments « extérieurs » se résument à quelques interventions audios de voix bien connues des joueurs, Troy Baker (Death Stranding) et Nolan North (Uncharted).

L'environnement chinois est sans doute le plus esthétique © Nerces pour Clubic
L'environnement chinois est sans doute le plus esthétique © Nerces pour Clubic

Vous me direz, si c’est pour se retrouver avec une histoire à coucher dehors, une tête de premier de la classe pour le héros et de bien artificielles tensions entre les personnages autant se contenter d’interventions audios… et vous aurez raison. D’autant que la progression de cette carrière est intéressante avec un petit côté « années 90 » qui n’est pas désagréable : on remporte une épreuve qui en débloque une autre et ainsi de suite jusqu’à atteindre un nouveau chapitre et recommencer tant que la carrière n’est pas bouclée.

Comme d’autres avant lui, Codemasters affine un peu cette progression en attribuant des « timbres » pour chaque épreuve remportée. Dès lors qu’un certain nombre de timbres est obtenu, le chapitre suivant se débloque de sorte qu’il n’est pas nécessaire de tout réussir pour progresser. Compte tenu de la quantité et de la variété des épreuves proposées, ce n’est clairement pas une mauvaise idée : dans le lot, vous aurez certainement des épreuves qui vous tenteront moins, des événements dans lesquels vous êtes moins à l’aise.

La vue intérieure est plus « grisante »... toutes proportions gardées © Nerces pour Clubic
La vue intérieure est plus « grisante »... toutes proportions gardées © Nerces pour Clubic

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« Tu sais c'qui t'dit le châssis ? »

La variété est effectivement l’un des atouts de Dirt 5, mais faisons un peu le point sur ce que l’on peut découvrir au travers de ce mode carrière. Les choses se partagent d’abord entre une bonne douzaine de catégories de véhicules. On peut ainsi conduire des voitures emblématiques du rallye des années 80 ou 90, des formula off road ou ce que Codemasters baptise des cross raid et des rock bouncers. On peut encore citer les sprint cars et les pre-runners. Si certaines épreuves sont réservées / interdites à certains véhicules, la plupart du temps, les choses sont très ouvertes.

On peut alors participer à neuf types de compétitions. Le classique Time trial qui d’un point A à un point B impose de faire le meilleur temps. Le Gymkhana nous place dans une arène et demande de faire un maximum de points en sautant, en driftant et en activant autant de « portes » que possible. Path finder implique de faire avec une topographie on ne peut plus délicate quand Ice breaker nous invite à traverser de véritables patinoires. On peut aussi citer l’Ultra cross, le Rally raid, le Landrush ou le Stampede qui seront autant de moyens de varier encore les plaisirs.

Quelques jolis effets météo... © Nerces pour Clubic
Quelques jolis effets météo... © Nerces pour Clubic

À ces combinaisons s’ajoutent également les éléments dynamiques – comme la météo ou l’heure du jour – pour apporter de la variété, mais aussi et surtout, les décors disponibles. À ce petit jeu, Codemasters est « malin ». En effet, en début de carrière, on a l’impression que l’on va assister à une orgie d’environnements avec changement à chaque épreuve. En réalité, les choses se tassent rapidement et on dénombre finalement dix paysages, dix pays différents depuis le Népal jusqu’à l’Afrique du Sud en passant par la Chine, le Brésil, l’Italie, la Grèce, le Maroc ou la Norvège.

Chaque pays n’accueille qu’un seul véritable tracé et c’est donc à ce niveau que l’on est un peu déçus même si les développeurs sont assez habiles pour apporter de petites touches – l’heure du jour et la météo donc – pour « faire croire » que le parcours est différent. Ces voitures, ces épreuves et ces environnements concourent à la variété d’une carrière à travers laquelle on progresse avec un certain plaisir, même si les ficelles sont un peu grosses : je ne sais pas pour vous, mais ça fait longtemps que débloquer des éléments cosmétiques à n’en plus finir n’a qu’un impact très limité sur ma motivation.

JVFR
... mais des aurores boréales un rien exagérées © Nerces pour Clubic

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Boue ? Y’a baisse

À côté de la carrière, Codemasters propose des choses encore assez classiques comme les courses en ligne et des épreuves « libres » qui permettent de choisir entre les différents environnements, les multiples épreuves et les divers engins pour des petits défis que l’on peut d’ailleurs se lancer en écran partagé. Merci Codemasters. Côté contenu cependant, l’autre gros morceau – au moins sur le papier – c’est le Playgrounds. Il s’agit d’un éditeur de circuits qui manque hélas d’ergonomie en particulier pour des joueurs PC habitués à manipuler une souris. De plus, il se limite ensuite à deux épreuves : le passage de portes et le gymkhana.

Le concept est intéressant, mais souffre de lacunes trop criantes pour nous motiver : l’ergonomie est en berne donc et il n’y aucun fantôme pour matérialiser le temps des meilleurs comme cela existe sur le modèle du genre, Trackmania. Pour ne rien arranger, sur la piste, ce n’est pas non plus folichon et cela manque du côté extrême de ce même Trackmania. De manière plus générale, il est d’ailleurs temps d’évoquer les problèmes que rencontre Dirt 5 sur la piste. En effet, si nous avons déjà évoqué son côté arcade, il faut préciser qu’il manque de certaines sensations pour remplir son contrat.

JVFR
Le chemin est encore long : niveau 32 sur... 100 ! © Nerces pour Clubic

À défaut d’être réaliste, un jeu typé arcade se doit d’offrir des sensations grisantes, une nervosité sans pareil et un sentiment d’excitation. Autant d’ingrédients qui vont et viennent au gré des circuits, des véhicules et des épreuves de Dirt 5. Certaines courses, plus tendues, procurent une vraie satisfaction au moment de franchir la ligne d’arrivée, mais dans la majorité des cas, les voitures se conduisent sans la moindre subtilité, on enclenche le drift comme on promène le chien et on prend la corde sans la moindre difficulté. Difficulté, c’est bien le principal problème du jeu.

Sur les premiers chapitres de la carrière, on réussit les épreuves d’entrée, sans fournir d'effort. Par la suite, les choses se corsent un chouia, juste le temps de découvrir le tracé, d’apprécier certaines courbes… et je suis loin d’être un aigle au volant. Enfin, la technique souffre de défauts qui ne favorisent pas notre implication. De prime abord, c’est joli, ça bouge bien et les modélisations sont réussies. Dans les faits, il ne faut pas trop s’approcher au risque de voir des jointures douteuses ou des roues qui ne touchent jamais le sol. Notons aussi une IA trop agressive, des collisions étranges et de (rares) accroches dans l’animation, comme des sautes qui ne seraient pas liées à une fluidité par ailleurs parfaite.

JVFR
« 500 connards sur la ligne de départ... » © Nerces pour Clubic

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Dirt 5 : l’avis de Clubic

En définitive, que retenir de ce Dirt 5 ? Mettons de côté le fait qu’il ne s’agisse plus du tout d’une simulation de rallye et acceptons cette orientation nouvelle prise par Codemasters. Hélas, là où le bât blesse, c’est que tout cela n’a finalement rien de nouveau. Des jeux comme ce Dirt 5, les amateurs de courses nerveuses, de sensations « arcade » en ont déjà fait de nombreux… et souvent de bien plus réussis.

Il y a moyen de passer un bon moment au volant de ces dizaines de bolides et on peut se fait plaisir à travers ces décors chatoyants… Mais attention donc à ne pas être trop exigeant. Attention à ne pas vouloir un défi qui prenne aux tripes, à ne pas souhaiter un peu de nervosité au moment de prendre le volant. Dirt 5 n’est pas le plus doué pour reproduire ces sensations grisantes qui font le sel d’un Wipeout pour citer une référence de vieux.

À la manière de ce que nous constations sur Project Cars 3, on profite donc de moments parfois sympas, d’une impression de vitesse bien rendue, mais aussi d’une difficulté très faible où il suffit d’un peu de sérieux pour remporter, une à une, les épreuves. Alors, non, Dirt 5 n’est pas une catastrophe, mais Codemasters s’est montré bien paresseux.

Test réalisé à partir d’un code fourni par l’éditeur.

Dirt 5

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Pas forcément désagréable, mais loin d'être une réussite, ce Dirt 5 est un petit jeu de course qui permet de passer le temps… en espérant voir Codemasters proposer quelque chose de plus ambitieux pour les fans d'arcade comme pour les « simers ». Tristounet tout ça.

Les plus

  • Jouer en écran partagé
  • Une vaste carrière, bien remplie
  • Des effets météo plutôt sympas
  • Véhicules et épreuves à gogo

Les moins

  • Bande-son très... discutable
  • Carrière par trop répétitive
  • Playgrounds un peu léger
  • Difficulté très en retrait
  • Collision complètement loupées
  • Sensations peu présentes

Commentaires via Clubic

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