Trois ans après un Battlefield V plutôt convaincant (excepté sa fidélité historique) et huit ans après un Battlefield 4 basé sur la guerre moderne (avec un Battlefield 1 entre les deux… ne cherchez pas), DICE marque son grand retour avec Battlefield 2042. Un retour d'autant plus percutant dans une guerre semi-futuriste puisque ce titre exclusivement multijoueur s'annonce comme le plus ambitieux de la série. Avant l'ouverture pour certains de la bêta ouverte aujourd'hui, quelques rares élus dont votre humble soldat ont pu s'y essayer. Un retour réussi ? Voici quelques éléments de réponse.
Trois heures durant, des centaines de créateurs de contenus et journalistes spécialisés ont pu découvrir en avant-première sur PC le contenu de la bêta ouverte. À savoir la seule et massive map Orbital, ainsi que quatre Sans-Patries, la nouvelle approche de DICE pour les sacro-saintes classes de Battlefield. L'occasion de mettre à l'épreuve les mécaniques du jeu et ses serveurs avant que vous aussi puissiez rejoindre ce conflit dans un futur pas si lointain et imaginaire.
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Une nouvelle « claque graphique à la Battlefield » ?
Premier réflexe venu de l'habitude sur un FPS, et notamment un Battlefield, un passage par des options très complètes s'imposait avant de se jeter dans l'action. Histoire de se familiariser avec des contrôles plutôt bien répartis sur clavier/souris, régler sa sensibilité et ses paramètres graphiques. Pour le bien de cette preview, j'ai choisi de pousser tous les curseurs graphiques au maximum (pour défigurer le jeu par la suite en augmentant le FOV… les vrais comprendront).
En résulte un fort beau théâtre de guerre, notamment grâce à ses divers effets visuels, mais qui manquait cependant de cet élément « claque graphique à la Battlefield » comme DICE en a pourtant le secret. De plus, malgré une configuration plutôt solide taillée pour le 1 440p, il n'était pas rare de souffrir de quelques chutes de framerate, notamment sous le feu littéral de l'action. Bien entendu, les joueuses et joueurs ne jurant que par les performances feront tout pour atteindre un taux d'ips satisfaisant et donc quelques concessions sur l'aspect visuel en fonction de leurs besoins.
Mention spéciale toutefois à la bande-son du jeu, qui fait littéralement vibrer, tout comme le sound design dans son ensemble. Lorsque les balles et les explosions fusent autour de soi, l'immersion est totale et on se croirait vraiment sur un vaste champ de bataille.
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Sans-Patries, mais qui conservent une certaine classe
Une fois ce passage obligatoire terminé, il est d'ailleurs temps de se lancer. Pour cette preview comme pour la bêta ouverte, seul le mode Conquête sur Orbital était disponible. Une fois installés sur un serveur, les habitués de Battlefield seront un peu décontenancés par ce nouvel opus. En effet, en lieu et place des habituelles classes de soldats anonymes, Battlefield 2042 propose d'incarner des spécialistes appelés Sans-Patries et ancrés dans une nouvelle histoire de DICE.
Un choix plutôt original pour la franchise et pour un titre exclusivement multijoueur, mais la différence est-elle si radicale ? Quatre spécialistes étaient disponibles, contre neuf à la sortie du jeu le 19 novembre. Chacun dispose d'un outil et d'une compétence passive propre à lui, comme par exemple Webster Mackay, qui ne se sépare jamais de son fidèle grappin et s'avère plus rapide que ses camarades. En réalité, chaque spécialiste présenté reprend grossièrement les archétypes des anciens Battlefield : Assaut, Médecin, Ingénieur et Sniper. Mais chacun a une petite touche en plus qui le démarque des autres.
Outre son spécialiste, il convient également de choisir son équipement avant de rejoindre le plancher des vaches. Là encore, Battlefield 2042 se démarque de ses aînés. Tous les spécialistes peuvent équiper dans une certaine mesure l'ensemble des armes et équipements du jeu. Un spécialiste préposé Sniper n'est ainsi pas seulement cantonné aux fusils à lunette, et un médecin peut s'équiper d'une trousse de munitions. Un choix qui peut surprendre et choquer les vétérans de la franchise, car semble aller justement à l'encontre de l'aspect « spécialiste » de cette nouvelle mouture.
D'un autre côté, cela permet à tout un chacun de faire face à différentes menaces sans avoir à changer de classe et donc ralentir sa progression sur cette dernière. En effet, l'expérience de classe est désormais déportée vers l'expérience de spécialiste. Chacun pourra donc trouver son
« main » et l'incarner sans devoir « se suicider » pour éliminer une menace autrement difficile à affronter.
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Destruction climatique
Après avoir sélectionné son spécialiste et son paquetage, il est enfin temps de rejoindre le champ de bataille. Sur PC comme sur consoles next-gen, les maps accueilleront 128 joueurs (contre 64 sur consoles ancienne génération). Pour accueillir tout ce beau monde, le théâtre d'opérations se montre forcément plus grand, sans pour autant laisser trop de vide.
C'était notamment le cas sur Orbital, la seule et unique map disponible, en mode Conquête. Ce mode a d'ailleurs connu un changement pour accommoder un compte de soldats doublé par rapport aux épisodes précédents. Au lieu de capturer une zone pour faire baisser le nombre de tickets adverses (désormais au nombre assez imposant de 1 500), il faut capturer différents secteurs comportant deux zones chacune. Une belle manière de rassembler les soldats et de ne pas les faire crapahuter dans un no man's land pendant plusieurs minutes. Même si, Battlefield oblige, il y aura forcément quelques moments à vide, comme en témoigne cette première vidéo de gameplay enregistrée par mes soins (on ne juge pas le niveau exécrable, je vous prie).
Celle-ci illustre d'ailleurs plutôt bien une mécanique qui fait son grand retour dans Battlefield : Levolution. Introduite véritablement dans Battlefield: Bad Company et notamment reprise de manière spectaculaire dans Battlefield 4, celle-ci apporte ici un énorme degré d'immersion. L'on peut ainsi vraiment constater des dégâts engendrés par le combat en voyant des trous d'obus au sol ou des bâtiments éventrés, et s'en servir comme couvert. Outre une grande partie du décor destructible, le climat sur la map change, et avec lui l'ambiance du champ de bataille.
Un violent orage pouvait ainsi faire son apparition et brouiller l'ATH de chaque soldat. Malheureusement, la fameuse tornade présentée dans le trailer du jeu n'a pas daigné faire son apparition. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, puisque cela signifie que chaque bataille sera différente. Il se peut tout à fait que le temps soit au beau fixe tout au long du combat, ou qu'une catastrophe naturelle vienne s'inviter. Malheureusement également, le chaos de la guerre m'a fait rater le décollage et l'explosion de la fusée présente sur Orbital, pourtant largement mise en avant par DICE. La faute sans doute à une session de jeu trop courte.
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Les outils de la guerre moderne
Outre les spécialistes et la mécanique de Levolution, Battlefield 2042 introduit deux nouveaux outils bien pratiques. D'une part, un menu pour changer les accessoires de son arme à la volée, comme un certain Crysis, qui accentue encore le côté polyvalent de chaque spécialiste. D'autre part, un menu permettant de faire venir par parachute un véhicule ou un… chien-robot, qui s'avère assez redoutable. Des éléments bienvenus qui viennent grandement dynamiser le gameplay mais que mon inexpérience quant à ces nouveautés m'a fait souvent oublier, par force d'habitude sur les anciens opus de la franchise.
En parlant des armes et des véhicules, ceux-ci se montrent globalement plutôt agréables à manier. Les armes de diverses catégories disposent d'une dispersion et d'un recul plus ou moins prononcés, demandant une certaine maîtrise à moyenne et longue portée. Les véhicules sont toujours aussi menaçants, mais mon passé de pur soldat d'infanterie ne m'a pas encouragé à en piloter beaucoup. J'ai donc lorsque l'occasion s'y prêtait préféré me placer au poste de tireur, et l'expérience s'est ici montrée un peu moins satisfaisante.
En hélicoptère notamment, il était pratiquement impossible de tirer droit tant le pilote ne parvenait pas à maintenir une assiette stable. Au poste de gunner sur un tank, ma tourelle semblait quant à elle atteinte d'une maladie de Parkinson indépendante de ma volonté.
Il ne s'agissait malheureusement pas du seul inconvénient rencontré durant cette preview. Certains soldats adverses avaient la fâcheuse tendance de littéralement spawner devant mes yeux, ou rester debout même après avoir été abattus. Mon soldat avait également tendance à être victime de tremblements près d'un couvert, rendant la visée hasardeuse. Des problèmes sans doute inhérents à une bêta et au fait que les serveurs hébergeaient 128 joueurs simultanément, mais qui on l'espère seront corrigés d'ici à la sortie du jeu.
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Battlefield 2042 : nos premières impressions
Fidèle à la licence depuis Battlefield 2 en 2005, j'ai pris plaisir à retrouver les champs de bataille si propres à DICE. J'y ai vu tout ce qui me fait aimer Battlefield, et de nouveaux éléments qui viennent rafraîchir l'expérience, même s'ils demanderont un certain temps d'adaptation.
Si visuellement la claque n'est pas aussi forte que dans les anciens opus, l'immersion est toujours bien présente, et d'autant plus chaotique avec 128 joueurs au compteur. Mais tout ceci ne vient pas dénaturer ces « only in Battlefield moments » que les fans aiment autant que les développeurs. Une expérience globale prometteuse donc, qui le sera d'autant plus avec un groupe d'amis.
Restent encore toutefois quelques soucis venant gâcher l'expérience, comme des bugs d'animation ou un maniement des armes, notamment sur les véhicules, hasardeux. Mais cela ne me fera certainement pas bouder mon plaisir et m'empêcher de retourner sur la bêta ouverte avant la sortie du jeu.
Battlefield 2042 sortira le 19 novembre sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series X|S. Il supportera la cross-progression sur toutes les plateformes et le cross-play entre PC, PS5 et Xbox Series d'un côté, et PS4 et Xbox One de l'autre. L'achat de l'Édition Standard numérique sur consoles nouvelle génération permettra en attendant d'en obtenir une de jouer sur l'ancienne génération, afin à terme de profiter de la meilleure version console.