Call of Duty: Vanguard : nos impressions sur la bêta multijoueur

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Call of Duty: Vanguard : nos impressions sur la bêta multijoueur

Pierre Crochart

17 septembre 2021 à 15h52

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© Activision
© Activision

Aussi sûr qu'un repas de famille finira par être gênant, Activision sortira un nouveau Call of Duty annuellement. Et cette année, c'est retour aux sources pour les équipes du gars Kotick. Comme il l'avait déjà fait en 2017 avec le bien nommé WWII, Sledgehammer Games nous renvoie tout droit en 45 pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un théâtre d'opérations que les vieux grincheux comme nous connaissent par cœur, mais que la jeune génération n'a peut-être pas eu tant d'occasions d'expérimenter. Et l'occasion leur est justement offerte ce week-end au cours d'une bêta disponible sur tous les supports (actuellement fermée, elle sera ouverte du 18 au 20 septembre). Nous en avons profité pour aller tâter du M1 Garand et voir ce qui nous attend le 5 novembre prochain.

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Des nouveaux modes pour changer d'air

Pendant ce deuxième week-end de bêta, Activision ouvre un peu plus grand les portes du contenu de son prochain FPS. Plusieurs modes de jeux sont accessibles, et nous laissent entrevoir 4 des 20 cartes qui seront disponibles au lancement du jeu.

Outre les habituels Matchs à mort par équipe ou Domination, c'est surtout le nouveau mode Patrouille qui a retenu mon attention. Plutôt original, il twiste la formule du Quartier général pour le rendre… mobile. En clair, une petite zone apparaît sur la carte et commence à se déplacer en suivant un certain parcours. Le but est de rester le plus longtemps possible dans cette zone pour la revendiquer et engranger des points. L'inconvénient étant que l'équipe adverse sait exactement où vous trouver. Un mode plutôt dynamique donc, qui pousse les participants à se bouger les fesses pour rallier ce centre de gravité.

En mode Patrouille, il faut se déplacer en même temps que le point à capturer.
En mode Patrouille, il faut se déplacer en même temps que le point à capturer.

Autre ajout bienvenu : le mode Champion de la colline. Assez compliqué d'apparence, il mélange certains aspects des escarmouches 2v2 de Modern Warfare (2019) et de Call of Duty: Warzone. Se jouant en binôme, le but du jeu est d'être le dernier duo en vie à la fin des différents matchs.

Chaque groupe dispose de 12 vies (partagées), qui influent directement sur son classement (plus on a de vies restantes, mieux on est classé). Les parties se décomposent en 4 manches, précédées par un temps de préparation pendant lequel on peut s'acheter des armes, des atouts, des séries d'éliminations et j'en passe. Viennent ensuite les choses sérieuses, où l'on affronte successivement les binômes adverses sur des petits morceaux de map. Tuer un adversaire permet de récupérer de l'argent ; l'argent permet d'améliorer son arme, de s'acheter de l'armure et donc in fine de tuer plus d'adversaires et de gagner la partie. Un nouveau mode plutôt bien pensé, qui se joue vite et sans frustration, et qui favorise donc les duels plutôt que les immenses bordels auxquels Call of Duty nous a habitués par le passé.

Champion de la colline propose des affrontements en 2v2 incorporant des éléments de Battle Royale.
Champion de la colline propose des affrontements en 2v2 incorporant des éléments de Battle Royale.
Il est de nouveau possible de poser son arme sur des surfaces pour en améliorer la stabilité.
Il est de nouveau possible de poser son arme sur des surfaces pour en améliorer la stabilité.

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Des parties plus rythmées

Autre nouveauté majeure : les « rythmes de combat ». Actuellement, sur Call of Duty: Black Ops Cold War, les cartes se déclinent en différentes tailles selon le mode de jeu sélectionné. Dans Call of Duty: Vanguard, le fonctionnement est un peu différent.

Le fonctionnement des rythmes de combat.
Le fonctionnement des rythmes de combat.

En plus de la sélection des modes de jeux, on a la possibilité de filtrer les cartes en fonction de leur « rythme de combat ». En rythme « effréné », les cartes seront remplies à ras bord de joueurs (jusqu'à 48) afin de favoriser l'action rapide et ininterrompue. À l'inverse, le rythme « tactique » se cantonnera à du 6 contre 6 pour laisser plus de place à la stratégie. Enfin, « assaut » pondère les deux propositions pour offrir une expérience de jeu équilibrée jusqu'à 28 joueurs.

Une manière plutôt intelligente de satisfaire aussi bien les fans de l'école Black Ops que les adeptes du dernier Modern Warfare, souvent décrit comme étant plus mou.

JVFR
Call of Duty: Vanguard, c'est toujours ce gameplay très nerveux.

Ajoutons que Sledgehammer a, semble-t-il, trouvé la parade pour éviter que son jeu soit pourri par des campeurs invétérés. Désormais, les balles peuvent passer à travers la plupart des couverts. En clair, nous ne sommes plus à l'abri nulle part, et la meilleure solution n'est plus de se trouver un petit coin tranquille pour jeter sa ligne et attendre que les poissons mordent.

JVFR
Les campeurs seront moins à leur aise dans Vanguard.

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Comme à la maison

Call of Duty: Vanguard est confortable. Pour quiconque a déjà lancé un « kaloffe » ces dernières années, impossible de perdre ses repères. Mêmes menus, même lobby, mêmes ados braillards laissent leur micro ouvert pendant que le matchmaking fait son œuvre.

En plus, il a été confirmé que ce nouvel opus utilisait le même moteur que Call of Duty: Modern Warfare (2019), contrairement au dernier épisode qui reprenait celui de Black Ops 4. On retrouve donc un feeling radicalement différent dans les affrontements par rapport à Black Ops Cold War, qui se targuait de renouer avec le « gameplay signature » de la licence.

JVFR
Côté gameplay, Vanguard tient beaucoup plus de Modern Warfare que de Black Ops Cold War.

Pour le dire autrement, Vanguard donne l'impression d'être une sorte de DLC de Modern Warfare. Bien sûr les armes sont d'époque, et les cartes nous replongent dans les batailles de la Seconde Guerre mondiale. Mais tout cela n'est que du décorum ; il manque d'un petit supplément d'âme pour nous accrocher complètement. Et ce n'est malheureusement pas la possibilité de tirer à l'aveugle depuis un couvert, ou de passer à travers des morceaux de mur en courant qui suffiront à changer la donne.

D'autant qu'on se retrouve dans des situations grotesques avec ce retour en 1945. Toutes les armes peuvent être customisées avec 10 attachements qui, pour l'époque, sentent bon la science-fiction. Une incartade qui n'est pas exclusive à Vanguard (coucou Battlefield V), mais qui nous fait dire qu'un FPS aussi généreux en accessoires à débloquer s'accommode de moins en moins bien d'un conflit aussi lointain.

JVFR
Le fameux viseur holographique de 1945.

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Encore des problèmes de lisibilité

Évidemment, c'est une bêta. Loin de moi l'idée de me montrer trop exigeant envers Sledgehammer et ses partenaires Beenox et Raven. Mais certains détails sont particulièrement irritants dans Call of Duty: Vanguard.

Déjà, le jeu est grevé par d'importants problèmes de lisibilité. Le multijoueur fonctionnant sur un principe « d'opérateurs » plutôt que de factions, on se retrouve dans des situations délicates où les ennemis ressemblent à nos alliés, et vice-versa. Pour l'heure, le mixage audio est également à la ramasse, et on peine à entendre le moins pas quand bien même un adversaire serait en train de courir un sprint dans la pièce d'à côté. Largement remonté aux développeurs par la communauté, ce souci est d'ores et déjà en cours de résolution, assure Sledgehammer.

JVFR
Le lens flair est peut-être « un peu » exagéré ?

Sur certaines cartes en plein jour, un gigantesque lens flare apparaît dès lors qu'on fait face au soleil. Je parle là d'un machin qui peut occuper jusqu'à la moitié de votre écran et donc créer un angle mort fatal. Aussi sur la partie graphique, je dois bien dire que je m'attendais à quelque chose de plus propre même si, encore une fois, il s'agit d'une bêta.

Restera malgré tout ces griefs le frisson coupable de renouer avec ses amours d'enfance. Proust avait ses madeleines, moi j'ai mon MP40.

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Call of Duty: Vanguard, nos premières impressions

Impossible d'être dépaysé avec Vanguard. Surtout si, comme moi, vous avez passé votre lot de nuits blanches sur Medal of Honor : Débarquement Allié et Call of Duty 2 à la belle époque. Ici, Sledgehammer cherche toutefois à faire du neuf avec du vieux, mais il y a certains aspects sur lesquels ça coince.

S'il n'a jamais été dit au contrat que Call Of versait dans la rigueur historique, on ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire moqueur lorsqu'on voit un fusil de la Seconde Guerre mondiale plus pimpé qu'une voiture tuning. Un petit côté déluré qui ne me choquerait pas outre mesure si le jeu s'affairait également à proposer une expérience rajeunie.

C'est un fait : Call of Duty Vanguard est un Call of Duty pur jus. Ça tombe bien, c'est ce que les fans attendaient, pas vrai ? Certes. Mais il ne faudrait pas oublier qu'Activision n'a plus les coudées aussi franches que les années précédentes. Battlefield 2042, qui sortira deux semaines après Vanguard, signe le grand retour de la licence d'Electronic Arts après un hiatus de 3 ans. Et sa proposition paraît autrement plus ambitieuse que la copie de Sledgehammer Games que vous pourrez découvrir ce week-end.

Un académisme qui séduira les joueurs bien dans leurs charentaises, mais qui risque aussi de pousser les blasés vers la concurrence.

Call of Duty: Vanguard sortira le 5 novembre sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series X|S.

JVFR

Call of Duty: Vanguard

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