La ACE Team n’en est pas à son coup d’essai, question conception d’univers barré et character design aussi inspiré que malaisant. Mais il faut bien avouer que The Eternal Cylinder place la barre à une nouvelle hauteur.
C’est la dernière coqueluche de tous les bons truffiers du jeu indépendant. Fraîchement disponible par le biais d'une bêta (fermée), The Eternal Cylinder s’avance tel l’antagoniste qu’il met en scène. Un véritable rouleau compresseur, aussi inéluctable que terrifiant.
Un jeu de survie lite aux influences variées, mais qui joue sur une corde extrêmement sensible pour qui se pâme devant Subnautica ou Outer Wilds : il nous tient en haleine grâce à un univers cohérent et une histoire complètement folle.
Publicité
Publicité
À plates coutures
Une planète inconnue, aux couleurs vives et à la végétation issue de la plus belle planète procédurale de No Man’s Sky. L’endroit pourrait nous paraître accueillant, si ne voyait pas, par-dessus notre épaule, un titanesque cylindre qui, à peine remarqué, entame sa course destructrice.
Cet immense rouleau à pâtisserie tout droit sorti d’un rêve humide de platiste donne son nom au jeu dont il est question aujourd’hui. The Eternal Cylinder ; le cylindre éternel. Sa raison d’être ? On l’ignore encore. Mais la voix du narrateur qui susurre à l’oreille de notre petit avatar nous intime de nous en éloigner au plus vite.
Inutile de vous faire un dessin ; le langage vidéoludique est plutôt clair sur le sujet. Quand un gigantesque machin se lance à notre poursuite sur une musique angoissante, on trace sa route sans demander son reste.
C’est la pierre angulaire du gameplay de The Eternal Cylinder. La fuite en avant. Mais il ne faudrait pas résumer le dernier ACE Team à un infinite runner joliment verni. Nous sommes avant tout dans un jeu de survie.
Publicité
Publicité
Cure de Trebhums
De toutes les créatures (hostiles ou non) qui peuplent ce drôle d’univers, les Trebhums semblent les plus à même de remettre le puzzle en ordre et d’enrayer le cycle éternel de destruction du cylindre.
Ces drôles de bestioles, que l’on présentera de façon anatomiquement irréprochable comme des « petites boules avec des pattes et une trompe plantée sur le visage », seront vos avatars durant l’aventure.
L’utilisation du pluriel vous inquiète ? Vous avez raison. Puisqu’il s’agit de pérenniser l’espèce, The Eternal Cylinder vous fait parcourir le monde à la recherche de vos semblables. On peut ainsi se promener avec un, deux, trois, quatre ou potentiellement davantage de Trebhums. À la manière d’une troupe de Pikmins, chacun peut recevoir des capacités différentes qui facilitent votre progression.
Pour ce faire, il vous suffit d’aspirer de la nourriture avec votre trompe et de consommer certaines plantes ou graines. On peut par exemple récupérer une paire de jambes autorisant des sauts plus hauts, ou bouchonner la trompe de son Trebhum pour le rendre insensible aux nuages toxiques. Il s’agira de toujours avoir dans son inventaire (malheureusement trop juste) le consommable qui vous permettra d’affronter la situation suivante.
Publicité
Publicité
Le cycle de la vie
The Eternal Cylinder n’est pas un jeu difficile, et encore moins punitif. S’il faut effectivement gérer son endurance, sa faim, sa soif et la température de son corps, on est loin des expériences hardcore qui vous obligent à farmer des composants.
Au pire, en cas de décès, on trouvera facilement d’autres trebhums (les pauvres sont interchangeables), ou on pourra les ramener à la vie contre quelques composants.
En réalité, le jeu se découpe pour le moment en « niveaux » assez bien délimités. Pour stopper la course du cylindre, il faut rallier au plus vite l’une des tours érigées à l’horizon pour activer le mécanisme de verrouillage. Vous avez ensuite tout le loisir d’explorer la zone — en vous gardant bien de trop vous approcher de certaines bestioles qui ne feraient qu’une bouchée de vos Trebhums. Pas guerriers pour un sou, vos compagnons d’infortune ne peuvent en effet que cracher de l’eau avec leur trompe pour se défendre…
L’exploration, elle, peut avoir un intérêt. D’abord, ce sera l’occasion de croiser le chemin d’Anciens. Des sages, réfugiés dans des temples (et donc condamnés à être écrasés au prochain « cycle ») qui partagent leur sagesse et font progresser l’histoire.
On trouvera aussi des sanctuaires permettant d’améliorer quelques compétences — mais cet aspect du jeu semble encore marginal en l’état.
Dès que vous êtes prêts à avancer dans la zone suivante, il vous suffit de franchir l’espèce de voile bleuté à l’horizon… Et de vous préparer à courir. Ou plutôt, à rouler.
À la manière d’une Samus Aran, les Trebhums peuvent se rouler en boule pour avancer plus rapidement. Indispensable pour espérer atteindre la prochaine tour sans finir écrasé. Problème : chaque mètre parcouru grignote votre jauge d’endurance et vous demandera donc de bien rythmer votre fuite.
Mais, on le rappelle, cette fuite en avant n’est pas vaine. Facétieux, le narrateur de cette drôle d’épopée vous souffle les objectifs à atteindre pour faire avancer le schmilblick. Jusqu’au moment, décisif, où notre petite troupe de Trebhums trouvera le moyen d’aller voir ce qui se trouve de l’autre côté du cylindre.
Bref : un jeu vraiment étrange, qui captive autant qu’il dérange grâce à son univers mystérieux et ses personnages à l’esthétique tantôt absurde, tantôt glaçante.
L’intérêt de The Eternal Cylinder se jouera essentiellement sur sa capacité à se renouveler au fil des heures. Ou, à défaut, à savoir se terminer avant de lasser les joueurs. Sortie prévue cette année sur PC via Epic Games Store, et plus tard sur consoles PlayStation et Xbox.
Preview réalisée via un code fourni par l’éditeur.