D'après Phil Spencer, Xbox investit massivement dans de nouvelles licences "risquées"

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D'après Phil Spencer, Xbox investit massivement dans de nouvelles licences "risquées"

Pierre Crochart

13 juillet 2021 à 13h53

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© Microsoft
© Microsoft

On a beaucoup opposé la Xbox et la PlayStation à la lumière de leurs exclusivités respectives. Un petit jeu auquel, disons-le, la filiale de Microsoft a perdu des plumes au cours de la précédente génération de consoles. Mais, d’après Phil Spencer, la donne pourrait bien changer dans les années qui viennent.

L’homme à la tête des 23 entités qui composent l’écurie Xbox Game Studios s’est livré au quotidien britannique The Guardian. L’occasion pour lui de préciser certains axes de développement de la marque Xbox, notamment en ce qui concerne les jeux solo à très gros budget.

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Des investissements records en faveur de jeux « risqués »

Il serait de mauvaise foi de dire que Microsoft ne possède aucune licence forte à son actif. Age of Empires, Halo, Forza, Gears of War, Sea of Thieves sont autant de contre-exemples qui prouvent bien que les jeux estampillés Xbox pèsent un certain poids dans le paysage vidéoludique actuel. Mais, contrairement aux titres qui viennent immédiatement en tête lorsque l’on pense « PlayStation », aucun n’est foncièrement tourné vers le solo.

Une image qui colle à la peau de Xbox, mais que son grand manitou Phil Spencer va tenter de gommer dans les prochaines années. Au Guardian, le P.-D.G. se fait l’écho des investissements massifs entrepris par Microsoft pour développer des licences fortes, qu’il qualifie de « risquées ». Pourquoi ce terme ? Tout simplement car un jeu solo, contrairement à tous les titres listés ci-dessus, ne peut pas compter sur une particule multijoueur (ou Game as a Service) pour continuer à générer de l’argent une fois sa période de sortie échue.

« Je pense que nous sommes probablement en train de construire plus [de licences solos] qu’à n’importe quel moment de l’histoire de Xbox » écrit un Phil Spencer lucide sur les retombées positives d’un tel pari. « Les détenteurs des plateformes, qu’il s’agisse de services par abonnement, de constructeurs de consoles ou des gérants de magasins numériques, investissent activement dans de nouvelles choses plus risquées. Car, si ça fonctionne, on crée de la valeur en intégrant des joueurs dans notre écosystème. »

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Nouveaux territoires, nouveaux studios, nouvelles histoires

Rejoint dans son échange avec The Guardian par Matt Booty, le président des Xbox Game Studios, les deux hommes ne laissent aucun doute planer sur leur volonté de renforcer la présence de Xbox dans des parties du monde où le jeu vidéo n’est pas encore une évidence. On pense notamment à l’Inde, à l’Amérique du Sud ou à l’Afrique. Autant de nouveaux territoires que Microsoft veut séduire… mais pas n’importe comment.

Le journaliste du quotidien anglais rapporte que Spencer comme Booty sont d'accord sur une chose : s’ils doivent importer la marque Xbox dans ces parties du monde, ils vont devoir raconter de nouvelles histoires. Et pour ce faire, de nouveaux studios devront être montés.

Interrogé sur le probable rachat de studios dans ces parties du monde, Phil Spencer répond sans équivoque : « Je serais vraiment surpris que nous ne le faisions pas. Juste de savoir qu’il y a tous ces talents qui sont disponibles et que les outils de développement sont de plus en plus accessibles… Je serais étonné si, dans les trois à cinq ans qui viennent, vous ne voyez pas apparaître un certain nombre de studios dans des endroits qui ne sont pas traditionnellement des places fortes du développement de jeux vidéo. »

Matt Booty abonde dans ce sens et ajoute pour évacuer tout possible doute que ces nouveaux studios auraient de grandes responsabilités et que leur rôle ne serait certainement pas réduit à de la sous-traitance pour de grandes structures américaines, comme c’est encore trop souvent le cas aujourd’hui. L’idée est de créer « des équipes qui peuvent construire la meilleure version d’un jeu triple A pour leur propre marché ».

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De l’eau dans le GaaS

On comprend dès lors que le futur de Xbox ne se fera pas uniquement par le rayonnement de son Game Pass (23 millions d’abonnés d’après le dernier décompte en avril) ni par la popularité de jeux-services comme Sea of Thieves, mais bien par la création de licences originales que la marque espère aussi facilement identifiables que le sont The Last of Us, God of War, Ratchet & Clank et d’autres dans le camp adverse.

Dans les cartons de l’éditeur, on peut déjà garder un œil attentif sur Psychonauts 2 (il arrivera plus tard sur PS4 et PS5), Senua’s Saga : Hellblade 2, Avowed, The Outer Worlds 2 ou encore Perfect Dark et Fable. Sans même parler de Starfield ou du futur The Elder Scrolls VI, qu’il faut désormais considérer comme des exclusivités Xbox.

Cette attitude contraste pour le moins avec celle de Sony, qu’un article de Bloomberg daté d’avril dernier dépeint comme une entreprise frileuse et réticente à prendre des risques en matière de nouveautés.

Microsoft parviendra-t-il à s’imposer de manière aussi fracassante sur les expériences solos que son concurrent direct ? L’espoir est permis. D’autant qu’il est maintenant admis que les exclusivités Xbox sont disponibles dès leur sortie sur le Game Pass et que celui-ci est accessible aussi bien sur console sur le Cloud.

Source : The Guardian

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