Dying Light 2 : une enquête étrille le P.-D.G. de Techland, décrit comme tyrannique et déraisonnable

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Dying Light 2 : une enquête étrille le P.-D.G. de Techland, décrit comme tyrannique et déraisonnable

Pierre Crochart

12 octobre 2021 à 13h59

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© Techland
© Techland

On entend peu parler de Dying Light 2 pour de bonnes raisons. Après l’annonce de son report, la mise à pied du scénariste Chris Avellone pour cause de harcèlement sexuel et enfin la démission de son remplaçant, une nouvelle enquête donne à voir les coulisses du studio polonais Techland sous une lumière crue.

Selon les sources internes du site The Gamer, les employés de Techland sont systématiquement réprimandés par Pawel Marchewka, le P.-D.G. de l’entreprise. Un homme est décrit comme déraisonnable, indécis, autocratique, voire tyrannique. 

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Un management jupitérien

L’enquête de The Gamer fait tristement écho à celle du site polonais Polskigamedev.pl, publiée il y a un peu moins d’un an. Au cœur du problème : cette cellule dirigeante où trône Pawel Marchewka. Le patron de Techland est présenté par ses employés comme despotique. Constamment en train de remettre en question leur travail — quand il ne change pas tout simplement d’avis sur tout un pan du développement sur un coup de tête.

« C’est de la merde », « c’est naze, change-moi ça », « c’est moche », « ce personnage a l’air gay ». Voici un petit échantillon des retours constructifs et péremptoires que Pawel Marchewka lâcherait régulièrement à ses équipes lorsqu’il vient mettre le nez dans les affaires de Dying Light 2. Des mots qui pourraient n’être que des maladresses, s’ils ne s’inscrivaient pas dans un contexte dépeint comme impropre au moindre échange d’idées.

« La culture de l’entreprise vous apprend que vous n’arriverez jamais à faire valider la moindre idée, explique une source à The Gamer. C’est même une blague au sein de Techland, que rien n’est jamais gravé dans le marbre et pas même le nom du jeu. Vous pouvez être amenés à retravailler quelque chose qui avait été validé un mois plus tôt juste parce que le P.-D.G. a vu quelque chose sur Internet. Après quoi on vous dit que vous travaillez trop lentement que vous n’avez aucun talent pour livrer votre travail en temps et en heure ».

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« L’œil de Sauron »

Illustrant mieux le joug créatif dont jouit le chef d’entreprise, l’enquête de The Gamer nous apprend que Pawel Marchewka est discrètement appelé « l’œil de Sauron » en interne. Pire, les employées et employés de Techland reçoivent parfois des directives contradictoires de la part de leur patron et d'Adrian « Pyza » Ciszewski, le directeur créatif de Dying Light 2, également pointé du doigt pour être une véritable girouette. 

« Pyza » qui, justement, en avait pris pour son grade dans l’article de Polskigamedev, et qui s’était fendu d’un communiqué tentant de clarifier la « politique de création par l’itération » de Techland. « La philosophie de design par l’itération que Pyza a présentée dans l’article [de Polskigamedev] n’est qu’un ramassis de conneries, corrige une source de The Gamer. Ce qui se passe à Techland est juste un chaos total, pas de l’itération. Il y a un tas d’exemples où les décisions d’un réalisateur sont jetées à la poubelle et remplacées par Pyza et Marchewka pour des raisons à la con, du genre ils ont vu ça dans un autre jeu et nous devrions subitement faire pareil ».

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« On ignore à quoi ressemblera Dying Light 2 »

Exhaustif et complet, l’article de The Gamer s’attarde aussi à illustrer le manque de confiance que l’entreprise accorde à ses employés. Marchewka préférant souvent faire appel à des « experts » tiers plutôt que d’écouter ses salariés. Notez qu’il n’écouterait pas davantage leurs recommandations. In fine, le plus important pour le chef d’entreprise étant d’avoir le dernier mot sur le moindre aspect de Dying Light 2.

On pourrait aussi s’attarder sur le fait que la responsable des ressources humaines n’est autre qu’Aleksandra Marchewka, l’épouse de Pawel. Bien que ce dernier assure qu’il n’y a aucun conflit d’intérêts et qu’il entretient une relation purement professionnelle avec son épouse au bureau, il est évident que ce statut n’encourage pas les employées et employés à venir rapporter les problèmes de management. D’autant que Techland souffrirait d’un turn over important. Ces deux derniers mois, pas moins de 20 personnes auraient quitté l’entreprise d’après les sources de The Gamer. Cela représente 5 % de la masse salariale du studio qui emploie environ 400 personnes.

Interrogé par le journaliste de The Gamer, Pawel Marchewka dit prendre le bien-être de ses salariés au sérieux, et attendre de tout le monde qu’il montre l’exemple. « Pour accompagner cette démarche, ajoute-t-il, nous allons démarrer une série de sessions d’entraînement [cette année], notamment avec des personnes externes à l’entreprise ». Dying Light 2, lui, n’a toujours pas de date de sortie. Et certains des employés de Techland d’avouer « n’avoir aucune idée de ce à quoi ressemblera le jeu au final, ni même ce que racontera son histoire. Elle a tellement changé. Les gens continuent de démissionner, d’autres se font virer ».

Source : The Gamer

Dying Light 2

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