Suite à 25 000 plaintes à travers l'Europe, le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) porte l'affaire du Joy-Con Drift devant la Commission Européenne.
Après une première tentative en décembre, de l'initiative d'une association de consommateurs européenne, de faire bouger les choses concernant l'affaire du Joy-Con Drift de la Nintendo Switch, le BEUC prend la situation en main. Fort de 45 groupes de consommateurs européens et suite à 25 000 plaintes à travers l'Europe, le Bureau décide de porter l'affaire à la connaissance de la Commission Européenne.
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Une affaire d'Etats
Pour ce faire, l'organisation a déposé une plainte officielle auprès de la Commission Européenne et des autorités de protection de consommateurs des Etats-Membres. La plainte invoque principalement une « obsolescence prématurée » et des « omissions trompeuses quant aux informations données aux clients ».
Le BEUC en appelle ainsi à une enquête à l'échelle européenne, notamment pour que Nintendo « s'occupe en urgence des ratés prématurés » de ses manettes. Selon les plaintes reçues par le BEUC, 88 % des cas de Joy-Con Drift apparaissent au cours des deux premières années d'utilisation.
Avec le soutien de la Commission Européenne et des autorités étatiques, le BEUC espère lancer une action européenne commune à l'encontre de Nintendo. L'objectif visé serait que le constructeur japonais change une fois pour toute le design des manettes pour corriger le problème de dérive des joysticks.
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« Il est temps que les entreprises stoppent l'obsolescence programmée »
La directrice générale du BEUC, Monique Goyens, a déclaré : « Les consommateurs s'attendent à ce que les produits qu'ils achètent soient efficaces pour une durée raisonnable, pas à devoir payer cher pour des réparations au bout d'un laps de temps si court. Il est temps que Nintendo et toutes les entreprises trouvent une solution contre l'obsolescence programmée ».
Monique Goyens dénonce plus globalement les produits révélant un défaut au bout de quelques mois ou années d'utilisation seulement. Cela génère selon elle des quantités déraisonnables de déchets électroniques entrant en contradiction avec le Pacte Vert pour l'Europe.
Elle estime que les fabricants devraient être obligés de fournir des informations avant l'achat quant à la durabilité de leurs produits. Ce faisant, cela aiderait selon elle les consommateurs à faire des choix plus éclairés et durables.
Petit à petit, Nintendo se trouve ainsi sur plusieurs fronts juridiques, notamment aux Etats-Unis, en Europe, et au Québec depuis la semaine dernière. Reste à savoir si toute cette pression permettra, à terme, une révision effective des Joy-Con de la Nintendo Switch.
Source : BEUC