La console Super Nintendo

Dates de sorties: 21 novembre 1990(Japon)/13 août 1991(U.S.A.)/11 avril 1992(Europe)
Format: cartouche



En 1988 sort au japon la Mega Drive. Une nouvelle console 16 bit capable de faire tourner les derniers jeux arcades estampillés de la marque Sega. Même si la sortie de la Gameboy en 1989 est un succès pour Nintendo, les ventes de la Mega Drive deviennent gênantes et il est grand temps de passer à l'offensive.

En 1990 au Japon, une nouvelle console voit le jour: la Super Famicom ! Elle a du mal à se vendre au début car la NES est encore bien vivante, implantée dans beaucoup de foyers et des jeux comme Super Mario Bros 3 se vendent encore à des millions d'exemplaires. Pourtant les jeux accompagnant sa sortie restent même à l'heure actuelle des légendes ! Remontez dans le temps et imaginez l'effet que produit F-Zero avec son incroyable mode 7 parfaitement maîtrisé et même si Super Mario World n'est pas vraiment une réussite graphique (disons que comparé à SMB3, la différence ne saute pas aux yeux), c'est l'occasion de voir apparaître Yoshi et d'introduire quelques effets de zoom, notamment sur le dernier boss du jeu: Bowser.

La console sortira en Europe en 1992 sous le nom de Super Nintendo avec pour avantage une meilleure line up qu'à l'étranger puisque six jeux seront disponibles:

• Super Mario world
  
• F-Zero
  
• Pilotwings
  
• Super R-type
  
• Super tennis
  
• Super soccer

Pour le lancement japonais seul Super Mario world et F-Zero sont disponibles et aux U.S.A. Pilotwings est intégré à la line up.



Il est intéressant de constater que tous ces jeux utilisent le fameux mode 7. Il s'agit bien là d'une démonstration technique basée sur un mode que la Megadrive ne peut reproduire. Malgré des jeux de qualité, la console peine à trouver son public. Cependant, l'arrivée d'un jeu va faire basculer les choses: Street fighter II ! Ce jeu sera tellement important en terme de vente pour la firme au plombier moustachu que le jeu sera vendu en bundle avec deux manettes (je le signale car ce n'est plus le cas de nos jours) pour les fêtes de fin d'années. C'est le phénomène Street fighter II qui fera véritablement décoller les ventes de la console. On peut constater que pour une fois, ce n'est pas un jeu Nintendo qui sert à promouvoir la console. Le seul exemple de ce type sera plus tard Rogue Leader : Rogue Squadron 2 sur GameCube. Et encore, l'impact sera loin d'égaler le jeux devenu mythe de Capcom pourtant vendu au prix exorbitant de 600 Francs (+ de 90€) !


La console:

La console a un aspect beaucoup plus jouet que sa concurrente directe, la Mega Drive, dû à ces couleurs (je ne parlerais pas de la Neo Geo tant la console est confidentielle). Si le gris domine, les couleurs du logo la rendent plus... joyeuse? La console possède un interrupteur "power", un bouton "reset" et un bouton beaucoup plus original qui permet d'éjecter la cartouche de jeu de son slot. En dessous se trouve une sortie pour une éventuelle extension qui fera couler beaucoup d'encre et qui marquera l'histoire du jeu vidéo par l'introduction d'un nouveau concurrent pour la génération suivante. Sur le plan technique la console est plus puissante que la Megadrive et permet d'introduire des effets particulièrement spectaculaires à l'image du mode 7 de F-Zero ou des effets de zoom utilisés à outrance comme les projections de TMNT 4: turtles in time. D'ailleurs les jeux dits "multiplate-formes" seront généralement plus jolis sur la SNES. En effet, elle permet d'afficher beaucoup plus de couleurs simultanément à l'écran et seuls certains jeux développés spécialement pour sa concurrente seront plus aboutis (Aladdin, Earthworm Jim, etc...).

Le mode 7, le mode 7, toujours le mode 7 mais qu'est ce que le mode 7 au juste ?

Il s'agit en vérité d'un des effets spéciaux les plus spectaculaire que la SNES peut afficher. Pour vulgariser une explication technique que personne ne comprendra, disons qu'il s'agit d'une texture 2D composée de plusieurs pixels que l'on peut manipuler dans tous les sens. Cette texture peut effectuer des rotations vers la gauche ou la droite, vers l'avant ou l'arrière ou même carrément être zoomée d'un sens ou de l'autre. Il permet en plus de créer un effet de perspective. Ca n'a l'air de rien aujourd'hui mais à l'époque la 3D n'est pas encore appliquée aux jeux et ce mode simule à merveille une texture posée au sol, chose idéale pour un jeu de course. Pour comparer avec ce qui se faisait avant dans ce type de jeu, les circuits n'étaient qu'un défilement de portions qui n'apparaissaient qu'au dernier moment (clipping). Avec le mode 7, nous voyons l'intégralité du circuit puisque la texture au sol est simulée en une seule partie!
Nous le retrouverons dans bien d'autres types de jeux (Super Probotector/action, Secret of mana/RPG, etc.). Pour résumer en une phrase on peut dire que le mode 7, ça ressemble à de la 3D, ça a le goût de la 3D mais ce n'est pas de la 3D ! L'effet reste malgré son âge assez intéressant et impressionnant.




La console verra le jour sous deux formes et trois noms différents dans le monde. Au Japon elle s'appellera Super Famicom, aux U.S.A Super Nintendo Entertainment System (SNES, c'est aussi l'abréviation utilisée aujourd'hui par la majorité des joueurs) et Super Nintendo en Europe. Les versions japonaises et européennes seront semblables d'aspect malgré un zonage pour lire les jeux. La version américaine diffère complètement (même la forme des cartouches) et il est très surprenant que même les couleurs du logo change en prenant un ton violet/mauve plutôt que les couleurs que nous connaissons à l'heure actuelle. D'ailleurs ces fameuses couleurs semblent tellement ancrées dans l'esprit des joueurs qu'il est très étonnant de les voir figurer sur des consoles tel que la Dreamcast ou les Xbox même des années après. C'est un peu comme si Adidas décidait de mettre une virgule sur ses chaussures. Assez étrange quand on y réfléchit.




La manette:

Une fois n'est pas coutume Nintendo va imposer son style. Si on ne peut pas parler de véritable révolution, on peut, sans prendre de risque, dire que Nintendo va introduire deux boutons indispensables ! Les fameuses touche L et R (Left et Right). Elle vont permettent d'exploiter des jeux comme Street fighter II à la perfection. De plus leur position sur la tranche en haut de la manette est particulièrement bien adaptée à certains types de jeux car cette elle permet de se servir de trois doigts simultanément pour des boutons d'actions quand la Megadrive ne permet que de se servir du pouce. A cela s'ajoutent deux nouveaux boutons X et Y au dessus de A et B qui pour le coup se présenteront désormais en croix plutôt que horizontalement sur la même ligne comme pour la NES. De plus la manette est très ergonomique et reste pour certains joueurs LA manette ultime. Sinon le reste est classique, une croix multidirectionnelle, un bouton start et select. Un concept simple et efficace qui aura su traverser le temps, en effet, il n'est pas rare de voir en vente sur PC des manettes similaires à celle-ci.




Super scope:

Le remplaçant du Zapper de la NES. Pour le coup Nintendo a fait fort en proposant, non pas un pistolet mais carrément un bazooka ! Finalement très peu exploité, faute de grands jeux, il reste un objet insolite par son aspect futuriste. A noter qu'il fait une apparition dans SSBM comme item pour envoyer valser son adversaire soit en envoyant de petits tirs, soit en concentrant un plus gros tir.




Souris:

Vendue en bundle avec le jeu Mario paint, elle aussi fait figure d'objet insolite. Seul une poignée de jeux sont compatibles avec celle ci. Le pack comprenait aussi un tapis en plastique gris d'assez mauvaise qualité, il faut l'avouer. Bien entendu, il s'agit d'une souris filaire à boule.




Super Gameboy:

Il s'agit d'un convertisseur de jeu Gameboy (1ère génération) afin de pouvoir en profiter sur un écran de TV. Le convertisseur était capable de transformer les niveaux de gris de la Gameboy en différentes couleurs et un peu plus tard certains jeux incorporaient directement des instructions pour afficher spécialement certaines couleurs et même de nouveaux sons!




Super advantage:

Sous ce nom qui veut tout et rien dire se cache un stick arcade de grande qualité permettant de retrouver la sensation de jouer sur une véritable borne d'arcade (hum Street Fighter II+ ce stick !). Il incorporait en plus des réglages de tirs automatiques qui plus est paramétrables en vitesse par des petit switchs, dont j'avoue avoir honteusement abusé lors de contre kamehameha endiablés dans DBZ.



Il est aussi sorti des objets qui n'ont jamais vu le jour en France comme bien souvent à cette époque.


Satellaview:

Un des projets les plus ambitieux de Nintendo sorti en avril 1995, même si ce fût un échec. Il s'agissait d'un accessoire se branchant sous la SNES. Alors à quoi sert-il ? A télécharger du contenu supplémentaire pour les jeux ! Pour cela il fallait être équipé d'une parabole et acheter des cartouches spéciales. Le service de téléchargement passait donc par une chaîne nommée St Giga. Si l'idée est de nos jours tout à fait banal il faut se remettre dans le contexte de l'époque. En 1995, Internet ne faisait que commencer aux USA et nous étions loin de savoir comment tout ça allait se développer. L'idée était vraiment révolutionnaire mais le projet fût commercialisé trop tôt ou trop tard, dur de juger. Trop tôt car les gens étaient-ils vraiment prêts à utiliser un tel service? Trop tard car la commercialisation fut lancé peu de temps avant la sortie de la génération 32/64 bits. Ca reste une bonne tentative dont on connaît maintenant le dénouement, toutes les consoles nouvelles générations incorporent l'équivalant de ce système.




Play Station:

Le projet le plus controversé de Nintendo aux multiples rebondissements. Il existe un tel mystère autour de ce support qu'il est difficile d'affirmer avec précision comment les choses se sont véritablement déroulées. Nintendo voulant proposer une extension Cd-rom comme Sega et son Mega-CD, fait appel à deux grosses sociétés, Philips et Sony. Seuls ces deux sociétés maîtrisaient un format spécial de compression/décompression sur un type de CD-ROM. Cependant après relecture du terme qui uni les deux géants japonais, Nintendo s'aperçoit qu'en collaborant de la sorte, Sony deviendrait propriétaire des jeux sortant sur ce format. Chose intolérable qui mettra fin au projet. Sony n'abandonnera pourtant pas l'idée général du concept, le modifiera en greffant un processeur 32 bit et en supprimant la connexion Super Famicom. Le nom Play Station étant déjà déposé par Nintendo, Sony le contournera juste en supprimant l'espace entre les deux mots pour devenir la Playstation.
Une des autres raisons évoquées est que le port d'extension de la SNES en 8 bits fut jugé trop lent. Il est très dur de savoir ce qui s'est réellement passé.


La fiche technique:

• Processeur : 16 bits 65C816 cadencé à 3,58, 2,68, ou 1,79 MHz (réglable)
  
• RAM de travail : 128 Kio
  
• PPU (Picture Processing Unit) 16 bits
  
• RAM vidéo : 128 Kio au total, 64 Kio pour les plans de décor et 64 Kio pour les sprites
  
• Nombre de couleurs : de 256 à 4096 à l'écran parmi 32768 selon le mode graphique
  
• Résolution : 256 × 224 à 512 × 448 pixels
  
• 5 plans de scrolling
  
• Nombre de sprites : 128 (32 par ligne de balayage maximum), taille de 8 × 8 à 128 × 128 pixels
  
• Effets câblés : scrollings toutes directions, zoom et rotation des sprites, plans multiples ; gestion des sprites, compression de tiles, déformation graphique
  
• Modes graphiques : 8 modes de 0 à 7 comprenant chacun un type d'affichage, un nombre de couleurs et une résolution spécifique. Ces modes graphiques sont utilisés par les programmeurs pour faciliter le développement d'un jeu. Le mode le plus connu est le 7 (zoom et scaling).
  
• Processeurs audio : Sony SPC700 8 bits, S-SMP 16 bits 32 kHz, S-DSP 16 bits 32 kHz, 2a03 (65c816).
  
• Son : 16 bits, 16 voies, compression ADPCM.
  
• S-SMP : synthétiseur musical,
  
• 8 voies sonore ADPCM 16 bits à 32 kHz,
  
• polyphonie de 8 notes simultanément par voie.
  
• S-DSP : processeur sonore d'environnement
  
• 3 voies ADPCM 16 bits à 32 kHz
  
• 2A03 : processeur "PSG" 5 voies
  
• 2 voix de forme d'onde "square"
  
• 1 voix de forme d'onde "triangle"
  
• 1 voix FM (delta PCM)
  
• Effets acoustiques : chorus, réverbération, vibrato.
  
• RAM Audio : 64 Kio + possibilité d'utiliser la cartouche
  
• Stockage : cartouches ROM de 256 Kio à 6 Mio, avec système de sauvegarde pour certaines.
  
• Deux ports manettes
  
• Un port d'extension
  
• Possibilité d'ajouter des processeurs additionnels aux cartouches (les plus célèbres étant les Super FX 1 et 2, que l'on a pu voir dans Star Fox (en 3D) et Stunt Race FX).

Les jeux:

Par où commencer pour une telle console? Par le commencement peut-être!

Les tous premiers jeux sont comme vous l'avez lu plus haut Super Mario World et F-Zero. Le premier est un jeu de plate-forme tout ce qu'il y a de plus classique chez Nintendo, proposant un jeu simple d'accès, à la jouabilité parfaite qui va être l'occasion pour Nintendo d'introduire un nouveau personnage, qui aura le droit à l'une des perles de la plate-forme : Yoshi avec Super Mario world 2: Yoshi's island (sorti également sur Nintendo DS).
F-Zero quant à lui est un jeu de course futuriste qui même aujourd'hui reste impressionnant. Il utilise le mode 7, il est beau, rapide, et possède une bande son inoubliable.
Par la suite de nombreux jeux verront le jour avec en vrac : Super Mario Kart, Street fighter II & cie et j'en passe. Il existe des centaines de jeux incontournables et il me faudrait dix pages pour vous en parler.




Mais certains sortent du (déjà très bon) lot comme par exemple Starwing. Il s'agit du premier jeu en 3D à sortir sur une console de salon. Je vous ai expliqué quelques lignes plus haut, en parlant du mode 7, que la console était incapable de faire tourner de la 3D. Alors comment un jeu comme Starwing a-t-il pu fonctionner?
Pour contourner l'incapacité de la console à effectuer ce genre de calcul, une puce spécialement dédiée à cette tâche sera greffée directement dans la cartouche. C'est en fait un coprocesseur qui travaillera avec le processeur principal de la SNES. Le Super FX était né !
Une variation verra le jour quelques années plus tard : le Super FX2. Il permettra de faire tourner des jeux beaucoup plus gourmands comme Doom ou sera très habilement utilisé dans Super Mario World 2 : Yoshi's island en mélangeant un monde en 2D et quelques objets modélisés en 3D.




Un autre grand jeu, et non des moindres, est [url"http://www.jeuxvideo.fr/forum/oldies/donkey-kong-country-super-nintendo-id335132-page1.html"]Donkey Kong Country.
C'est une véritable claque que prend le joueur ! A sa sortie, les consoles 32 bits sont déjà sur le marché et la SNES commence à devenir trop faible et pourtant elle va proposer un jeu digne (pour ne pas dire plus beau) que ce que proposent les 32 bits! Tout les objets visibles ont été modélisés en 3D pour être retravaillé en 2D dans le jeu ce qui donne des graphismes révolutionnaires à l'écran. De plus le jeu s'adresse à tous les joueurs car facile d'accès et propose un challenge intéressant pour les joueurs les plus acharnés.




L'autre gros atout de la SNES est d'avoir démocratisé un genre de jeu qui jusque là ne traversait pas les frontières du Japon : le RPG. Certains seront les suites de jeux sortis sur NES, d'autres seront des premières créations qui engendreront des suites sur la plupart des consoles sorties à ce jour.

Parmi les RPG les plus connus on peut citer: Secret of mana , Secret of evermore, Chrono trigger, Seiken dentestsu 3 (Secret of mana 3 sorti qu'au Japon), The legend of Zelda: a link to the past, Arcana, Bahamut lagoon, Breath of fire 1,2 et 3, Dragon quest (de nombreux épisodes jusqu'au 6), Final fantasy (de nombreux épisodes jusqu'au 6), Mystic quest, Tales of phantasia, Mario RPG, Dragon ball RPG, Y'S 3 ou encore Demon's crest

On pourrait en citer encore beaucoup tant le genre RPG a été dignement représenté (Soul blazer, Enigma, etc.). Ce fut l'émergence des studios Square Soft, Enix ou Capcom. Encore aujourd'hui des jeux comme Final Fantasy ou Dragon Quest se vendent par millions d'exemplaires dans le monde, alors qu'ils ont débuté (ou réellement percé) sur Super Nintendo.




Cette console a été le tremplin des RPG et démocratisé un style de jeu connu uniquement au Japon à l'époque. La Mega Drive n'a jamais réussi à rivaliser sur ce terrain là, malgré de très bons titres comme Phantasy Star ou Soleil.
Ces jeux ont énormément contribué au succès de la console et aujourd'hui encore, les fans de RPG recherchent à prix d'or des titres originaux comme Final fantasy VI ou Dragon Quest tant ils sont envoûtants. Si aujourd'hui ces jeux sortent en masse (et en francais!) en Europe, c'est bien grâce à la SNES.





Conclusion:

Si son lancement ne fut pas l'un des plus exceptionnel, la SNES aura su s'imposer dans le temps en proposant des jeux de grande qualité aussi bien par le gameplay que par le côté technologique. Elle est dans le coeur des joueurs la plus grande console de jeu. Elle se sera écoulée à 49 millions d'exemplaires dans le monde et sa production sera arrêtée en 2000 après 10 ans de bons et loyaux services. C'est avec plaisir qu'on se replonge dans ces jeux qui ont, pour beaucoup marqué, notre enfance ou adolescence et je conclurai que s'il y a une console à posséder si l'on est fan de oldies, et bien c'est celle-ci. C'est l'incontournable!

• Le nombre hallucinant de hits!
  
• La manette parfaite
  
• La fiabilité de la console

• Le prix des jeux à l'époque allant jusqu'à 600 Francs
  
• Les boites des jeux en carton
  
• Les perles disponibles uniquement en import et jamais traduites

Merci à Slaine pour le chapitre concernant les RPG ainsi qu'à Inès pour ses relectures et nombreuses fautes corrigées.
Edité le 05/05/2008 à 09:51