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Publiée le 30/12/2013 à 17:12, par Maxence

2005 - 2013 : Maxence et sa génération

Chaque jour, un membre de la Rédac' se confie sur la génération qui s'achève.

Courrier des Lecteurs - Maxence
Après des années à sélectionner chirurgicalement les quelques trésors que mes maigres finances d’étudiant me permettent d’acquérir (et à passer 50 heures par semaine minimum sur Counter Strike), me voilà lancé dans le grand bain en 2007 : suite à mon arrivée à la Rédaction de Jeuxvideo.fr en septembre (en stage d’abord, puis en contrat six mois plus tard), ma consommation de jeux vidéo devient boulimique, limite effrayante. Réfractaire à la HD, il aura suffi d’un Assassin’s Creed pour me pousser à investir dans une Playstation 3 rutilante qui ne me quittera pas pendant six ans. Banco, personne n’a la console à titre personnel à la Rédaction, je peux donc récupérer tous les blu-ray qui traînent. J’enchaîne alors les jeux ; les bons, les mauvais, les moyens. C’est qu’on ne se fait pas une culture sur Youtube.

Tu vas payerRetour au sommaire
Il faut bien ça pour se rendre compte que les jeux de course m’ennuient s’ils ne proposent pas de gros missiles, que les mondes ouverts m’intéressent le temps d’appréhender l’inconséquence de leur espace de jeu (exception notable pour Red Dead, passionnant de bout en bout), que les RPG sont tout bonnement intestables et que les MMO, et ben c’est super chiant en plus de mettre en scène des univers d’une pauvreté esthétique souvent affligeante. En gros, cette génération m’a permis de me forger un bagage critique conséquent compte tenu de l’avalanche permanente de titres reçus à la Rédaction. Exit l’heroic fantasy, refuge bas du front pour nombre de productions pour lesquelles je ne suis que mépris. Ras le bol des personnages androgynes mollassons des Final Fantasy, marre des simu de foot toujours plus réalistes, toujours moins amusantes.

Je me recentre sur mes valeurs sures. L’horreur, la guerre, la violence. Hotline Miami sera mon Manhunt de la génération. The Last of Us mon Resident Evil. Dead Space, Mirror’s Edge, BioShock, la preuve qu’un bon jeu est la conjugaison équilibrée de deux idées : une idée de design et une idée de gameplay, pas nécessairement plus. Au fil du temps, la course à la beauté m’embarrasse, et c’est donc logiquement que je m’en remets aux productions indépendantes qui pullulent à partir de 2010. Par ses manières de se financer (crowdfunding, early-access, Pôle Emploi + pâtes au beurre…) comme par son impétuosité créative, le jeu indé renverse un modèle qui se faisait gentiment les crocs sur des joueurs exsangues.

Prince Of Persia : Épilogue
Rock Band 3
Fin du jeu, morceaux supplémentaires, DLC : ACHÈTE !

Bienvenue aux DLC, aux pass en ligne et autres abonnements saisonniers qui engraissent le capital, qui parallèlement licencie et ferme les studios à la moindre occasion. Les risques sont toujours plus calculés, les licences annualisées (Call of Duty, Assassin’s Creed, Guitar Hero…) ad nauseum, les contenus morcelés et facturés au prix fort. Le jeu vidéo est un jeton, et chaque titre produit est un coin flip truqué au profit de son versant industriel. Nintendo se plante en beauté avec la Wii, et pourtant la machine cartonne : un paradoxe à l’image de cette génération, qui accumule les records financiers mais fait la girouette au moindre changement de vent.

Qu'on ait vingt ans qu'on soit grand-pèreRetour au sommaire
Le casual gaming, le motion gaming, le free to play : chacun emboite le pas de l’autre, persuadé d’avoir finement analysé un public pour qui la vérité est définitivement ailleurs. C’est finalement logique qu’un jeu de niche somme toute hardcore, Minecraft, sorte du lot (33 millions d’unités vendues) et fasse rêver les éditeurs, qui n’auraient pour autant jamais pris le risque de financer un tel projet. Dans le même temps et malgré pas mal de pépites, le jeu vidéo japonais entre en phase de protectionnisme après avoir tenté d’attirer les dollars occidentaux. Monde de merde, malgré Deadly Premonition, No More Heroes ou Dark Souls.

Le job de journaliste spécialisé en jeux vidéo n’est d’ailleurs pas de tout repos. On y croise quelques belles pépées, mais aussi pas mal de tromblons mal fagotés sur lesquels on peste, on rage ou on jure. Croyez-moi, une bonne dose de courage est nécessaire pour se frapper un Terminator Renaissance, un Koh Lanta sur Wii ou un Combat de Géant Dinosaures 3D affligeant. Ok, ça donne parfois des articles rigolos, mais je paie à ces moments ma ligne de conduite immuable depuis six ans : je finis tous les titres que je teste. Même Ride To Hell le pire jeu de la génération. Même Legendary et ses mécaniques périmées qu’on a cernées en trente minutes. Il ne faudrait pas l’oublier : sur les centaines de jeux qui sortent chaque année, les deux tiers sont tout juste moyens.

Terminator Renaissance
Legendary
Ride to Hell : Retribution
« Je n'écrirai rien sur ce jeu c'est une merde ! »

Alors on squatte Street Fighter 4 pendant trois ans, on en fait des caisses sur les meilleurs titres tellement les mauvais nous agacent (la DualShock cassée à la Rédac, c’est moi…), on cherche l’étincelle dans des productions à gros budgets en quête de réalisme – une optique que poursuit la génération qui arrive – pour au final revenir aux fondamentaux : les collègues qui viennent pour un Samurai Gunn entre midi et deux. La gravité d’un Papers, Please et ses graphismes Amiga, la grande difficulté d’un XCOM, l’écriture imparable d’un Walking Dead. Même si mon jeu de la génération, The Last of Us, reste dans l’air du temps technique, il propose lui aussi une certaine rugosité qui rappelle les jeux d’hier. Ca y est, je suis passé dans le camp des vieux cons.

Mes jeux de la génération : The Last of Us, Hotline Miami, Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots, Street Fighter 4, Deadly Premonition, Silent Hill Downpour/Shattered Memories, Battlefield 3 (multi), Portal 2, Red Dead Redemption, Mark of the Ninja, Left 4 Dead 2, Journey, Rez HD, Antichamber, Amnesia, le premier Assassin's Creed...
Mes déceptions de la génération : Resident Evil 5 & 6, BioShock 2 & Infinite, Duke Nukem Forever, Dead Space 3, Gears of War, Half Life 3, The Last Guardian.

Génération 2005 - 2013 : Maxence



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