Dossier Wii U : notre avis sur la console, ses périphériques et son interface

Dès la sortie de la Wii, beaucoup ont reproché à Nintendo son manque d'ambition au niveau puissance, la console apparaissant comme nettement inférieure aux PS3 et Xbox 360. Après avoir évoqué que la Haute-Définition n'intéressait pas le plus grand monde - afin de justifier les limitations techniques de la Wii, cantonnée à du 576p - la firme s'est enfin décidée à y passer en proposant un matériel nettement plus performant que le précédent.

Pour autant, Nintendo et ses partenaires (IBM et AMD) restent assez flous sur les caractéristiques des processeurs de la bête. Certains bidouilleurs parlent d’un processeur (proche du Power PC 750 d’IBM) à trois cœurs cadencé à une fréquence de 1,24 GHz, mais rien d'officiel et dans l’absolu, la puissance numéraire n’est pas suffisante pour comparer différentes architectures. On sait par contre de source sûre que le GPU (dont la fréquence est estimée à 550 MHz) est capable de soulager le CPU de quelques calculs, en plus de s'occuper de la partie graphique. La firme nippone a aussi précisé que la Wii U embarque 2 Go de RAM ; une quantité assez confortable / honnête. Notons tout de même que la moitié est allouée aux jeux alors que l'autre est réquisitionnée pour le multi-tâches.

En somme, la Wii U semble disposer d'une puissance suffisante pour faire tourner les jeux de la génération actuelle et pour les afficher simultanément sur l'écran de TV et le GamePad (ex : sur COD : Black Ops 2). Et si ses performances théoriques n'enthousiasmeront pas les joueurs Xbox 360, PS3 et PC, ces dernières marquent malgré tout une nette différence par rapport à la Wii.

En pratique, les premiers jeux que nous avons essayés demeurent propres mais pas incroyables non plus pour la rétine. Sur les titres multiplateformes (les meilleurs outils de comparaison), on note que les opus Wii U sont au mieux à niveau des originaux (Mass Effect 3, Trine 2) et au pire un peu - voire très nettement - en deçà (Assassin's Creed 3, Darksiders 2, FIFA 13). Outre des textures un brin moins fines ou nettes, les versions Wii U pêchent surtout au niveau de la fluidité et du crénelage (notamment au niveau des ombres). Et si un manque d'optimisation des développeurs - par encore à l'aise avec la console - ne peut être totalement exclu, ces constatations coïncident avec la faible consommation électrique précédemment évoquée.

De même, si les graphismes ne font pas tout et paraissent déjà suffisants pour ne pas être une insulte à nos écrans HD, on peut tout de même se questionner sur l'avenir de la machine. En effet, la prochaine génération des constructeurs concurrents arrivera bientôt (à horizon 2013-2014 vraisemblablement) avec des caractéristiques techniques supérieures aux modèles actuels... donc par conséquent supérieures à la Wii U, qui semble à peine égaler des PS3/Xbox 360 datant pourtant d'au moins 5 ans. La machine de Nintendo risque ainsi de prendre un coup de vieux prématurément, dès l'arrivée des nouveaux supports de Sony et Microsoft.

Comme d'habitude, des mises à jour lui permettront néanmoins de résister un peu mieux à l'épreuve du temps en étoffant ses possibilités et en corrigeant quelques soucis techniques (comme les temps d'attente hallucinants dans les menus, espérons). Une - longue et lourde - première mise à niveau du firmware a d'ailleurs débarqué au lancement de la Wii U afin d'implémenter les fonctions multimédias et sociales que nous allons détailler plus bas.

Précisons également que la Wii U supporte - enfin - les résolutions HD jusqu'au 1080p et qu'il faudra passer obligatoirement dans les options si l'on passe d'un câble analogique à un numérique (YUV ou RCA vers HDMI ou l'inverse). Côté son, Nintendo reste dans le passé en ne nous proposant (comme sur Wii) que du Stéréo et du Surround, là où tous les autres proposent depuis quelques années du 5.1, si appréciable dans les jeux d'action, de voitures ou les survival horror.

Et si la Wii U ne fera indéniablement pas office de “station multimédia” (vu qu'elle est de surcroît incapable de lire les vidéos sur disque dur externe, réseau local, DVD / Blu-Ray ou même les CD-audio), elle se permet tout de même une petite folie : la gestion de la TV. Telle une télécommande, le GamePad pourra en effet éteindre ou allumer le téléviseur mais aussi modifier le volume ou les chaînes. Et ce, grâce à son capteur infrarouge embarqué ainsi qu'à une rubrique dédiée dans l'interface. En plus d'être simple d'accès et rapide d'exécution, le système nous a paru tout à fait fonctionnel puisque doté d'une base de données exhaustive de constructeurs. Il suffit de donner le nom du fabricant et de tester la connexion après avoir redémarré la TV... assez bluffant. L'avenir nous dira si tous les joueurs auront autant de chance que nous à faire reconnaître leur périphérique.

En parlant de périphériques, disons qu'il est appréciable de pouvoir réutiliser ceux achetés pour la Wii, même si ces derniers ne fonctionneront pas pour tous les jeux (les manettes classiques ne marchent qu'avec les titres Wii, également compatibles). Dans le cas contraire, l’addition va être plutôt salée si l'on veut jouer en multi. Pour pouvoir s'amuser à tous les mini-jeux de Nintendo Land par exemple, il faudra s'offrir une à quatre Wiimotes Plus (aucune n'étant malheureusement incluse avec la console ou le jeu), coûtant environ 50 euros pièce en version officielle.

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Reconnaissons par contre qu'avec tous les périphériques reconnus, la console offre de très nombreux moyens d'interaction (capteur de mouvement, gyroscope, surface tactile, double écran, microphone, capteur photo, NFC (technologie d'échanges de données à une distance de quelques centimètres), sticks et boutons, sans oublier la détection du poids et du centre de gravité de la Wii Balance Board. Ce qui constitue in fine un large éventail de possibilités de gameplay, le plus important disponible à l'heure actuelle.