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Les Dossiers de la Rédaction : Resident Evil et le Survival Horror



Sortie le 26 Juin 2009 , Nintendo Wii Sortie le 12 Septembre 2002 , GameCube , GameCube Sortie le 04 Juillet 1998 , Playstation 1 Sortie le 07 Avril 1998 , Playstation 1 , Sortie 1997 sur Saturn
Publiée le 12/03/2009 à 21:03, par Virgile

Les Dossiers de la Rédaction : Resident Evil et le Survival Horror

Resident Evil 4 : l'horreur est humaine


Resident Evil 4
Bien qu'officiellement annoncé en 2001, Resident Evil 4 aura fait patienter son monde. Et pour cause, le développement du jeu ayant connu deux turn-over capitaux. Une première version est aperçue lors de Tokyo Game Show de 2002. On y découvre Leon S. Kennedy infiltrant les quartiers généraux d'Umbrella en Europe et contaminé par le virus Progenitor. Plus étrange encore, notre héros affronte de mystérieuses créatures, sorte de brume noire le traquant sans relâche. Un premier jet qui sera pourtant vite abandonné.

On prend les mêmes et on recommence, puisque l'E3 de l'année suivante sera l'occasion de découvrir une seconde ébauche offrant à nouveau le premier rôle à Leon et son blouson d'aviateur. Cette fois, l'ancien rookie devenu expert ès zombies se voit confronté à des créatures spectrales, des armures possédées et autres poupées de l'enfer dans un manoir lugubre sans que l'on sache très bien ce qui l'a conduit dans pareille maison des horreurs. Malgré l'enthousiasme des fans, Capcom tirera une croix sur ce projet et empruntera une nouvelle voie qui mènera Resident Evil 4 au jeu que nous connaissons aujourd'hui.

Ce qu'aurait pu être Resident Evil 4 ...

Resident Evil 4 : Ce qu'aurait pu être Resident Evil 4 ...


Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les bouleversements sont nombreux. À commencer par le contexte de ce quatrième volet. Les agissements d'Umbrella désormais de notoriété publique, la multinationale se voit enfin sanctionnée. Contrainte de cesser toute activité, elle finit par sombrer dans la faillite pour disparaître totalement. Nous retrouvons alors Leon, devenu agent spécial du gouvernement, envoyé en mission de sauvetage au fin fond de l'Europe. Le gaillard se voit en effet confiée une mission d'importance : retrouver la fille du Président enlevée par la mystérieuse secte des « Los Illuminados ». Arrivé sur les lieux de l'enquête - un village hispanophone qui ne nous sera jamais précisément localisé - Leon ne tarde pas à découvrir que les autochtones ont quelque chose qui cloche. Après enquête, il apparaît que les villageois sont les victimes d'un parasite décuplant leur force et leur agressivité. Évidemment, la secte tutélaire du village est impliquée et Leon devra mettre un terme aux ambitions diaboliques de son chef, Osmund Saddler, bien décidé à répandre les « Las Plagas » - les parasites - sur le globe.

« Resident Evil 4 coupe les ponts avec tous les acquis de ses prédécesseurs, en particulier en ce qui concerne son gameplay et son bestiaire. »


Resident Evil 4
C'en est donc fini d'Umbrella, cette multinationale tentaculaire, figure malfaisante de la série depuis ses débuts. Avec Resident Evil 4, Capcom décide de faire entrer la saga dans une ère nouvelle. Pour autant, certaines vieilles connaissances du joueur auront un rôle à jouer dans cette histoire : Albert Wesker, manifestement intéressé par « Las Plagas » et Ada Wong, toujours à la solde du grand blond gominé. Mais en dehors de ces deux protagonistes, Resident Evil 4 coupe les ponts avec tous les acquis de ses prédécesseurs, en particulier en ce qui concerne son gameplay et son bestiaire.

Umbrella démantelé, il fallait s'attendre à ne pas retrouver ses monstruosités à l'oeuvre dans ce quatrième volet. La principale menace se nomme donc « Las Plagas », des parasites façon Body Snatcher n'altérant qu'assez peu l'apparence physique de leurs hôtes. C'est d'ailleurs ce qui intriguera immédiatement Leon et le joueur. Jusqu'ici habitué à défourailler du monstre clairement identifié comme tel, ce dernier découvre alors d'étranges villageois dont l'humanité semble tout juste vacillante. Un regard durci par une mystérieuse fureur, une démarche lâche, un teint de peau maladif, mais rien ne laissant deviner la présence d'un parasite logé dans leurs entrailles. Le jeu s'amuse alors, du moins dans ses premiers instants, à malmener les certitudes du joueur : sont-ce des êtres humains au premier stade de leur transformation sous forme de zombie ? Ou s'agirait-il d'une communauté dégénérescente, rongée par une folie née de son isolement ? Pourquoi tant de haine ?! Qu'importe, leur agressivité ne nous laisse pas le temps de la réflexion, il s'agit avant tout d'une question de survie.

« Un Ganado - villageois possédé - se montre bien plus véloce et malin qu'un zombie »


Resident Evil 4 Wii Edition
Plus tard, nous finirons par découvrir l'existence de « Las Plagas », leur exhumation par la secte des « Los Illuminados » et les projets délirants d'Osmund Saddler visant à posséder le Président des États-Unis en se servant de sa fille. Leon fera d'ailleurs la connaissance des parasites sous leur véritable jour, de monstrueuses créatures s'extirpant de leur hôte après que celui-ci ait perdu la tête d'une balle bien placée. Contrairement aux organismes contaminés par les virus T et G, les « Las Plagas » ne provoquent pas de mutation chez leurs hôtes (sauf manipulation humaine comme c'est le cas pour les redoutables Regenerators). Pire encore, elles n'altèrent en rien leur mobilité et leurs réflexes.

Leon débute sa mission

Resident Evil 4 : Leon débute sa mission


Dès lors, un Ganado - villageois possédé - se montre bien plus véloce et malin qu'un zombie. Capable d'anticiper un tir en se déportant sur le côté, il constitue une cible beaucoup plus difficile à atteindre. Agissant de concert, les Ganados - et plus tard les Milita - sont capables de grimper aux échelles, voire de les relever si celles-ci ont été mises à bas par le joueur, de briser une fenêtre pour investir une maison dans laquelle se serait retranché le joueur ou encore de se servir de projectiles (haches, couteaux) et autres armes improvisées (fourche).

« Resident Evil 4 s'impose comme le premier volet égocentré de la saga »


Resident Evil 4
Pour faire face à pareille opposition, le joueur se trouve nettement plus aidé qu'auparavant. Resident Evil 4 marque en effet de profonds remaniements de gameplay pour la série. Il s'agit ainsi du premier titre à introduire une vue par-dessus l'épaule du personnage lorsque celui-ci braque son arme, depuis massivement adoptée par la plupart des Third Person Shooter. Un épisode qui remet d'ailleurs le personnage au centre de l'univers proposé. Alors qu'auparavant les protagonistes incarnés ne jouissaient d'aucune espèce de privilège sur les environnements et les créatures rencontrées, Resident Evil 4 s'impose comme le premier volet égocentré de la saga. La perspective adoptée par ses prédécesseurs - dans une moindre mesure dans Code : Veronica - inscrivait le personnage dans un univers dont il n'était qu'un élément perturbateur. Jamais celui-ci ne s'attirait les faveurs des caméras, toujours braquées selon un angle désintéressé de sa présence.

Resident Evil 4
Un parti pris qui s'explique par l'orientation action - presque Third Person Shooter - de cet opus. Tandis qu'auparavant l'exploration des lieux primait sur l'extermination des créatures les peuplant, Resident Evil 4 met le joueur face à des assaillants dont il devra impérativement se défaire s'il veut poursuivre sa progression. L'art de l'esquive autrefois si important dans l'approche Survival de la série tombe dans une inanité quasi totale. L'apparition d'ennemis se fait d'ailleurs au rythme de musiques contextuelles qui ne finissent par se taire qu'une fois la zone vidée de ses occupants, signifiant par là même au joueur de reprendre son exploration des lieux et son avancée. Un rythme beaucoup plus linéaire et musclé, heureusement ponctué de quelques scènes absolument mémorables.

« Ce qui en aura irrité certains et enjoué beaucoup d'autres, c'est cette trahison douce-amère faite au joueur et à ses attentes »


Resident Evil 4 Wii Edition
Résolument tourné vers le shoot, le jeu ne se montre donc pas avare en armes et munitions. Chaque victime peut désormais laisser derrière elle une boîte de cartouches, un item de soin ou quelques pièces qui trouveront leur utilité auprès d'un mystérieux receleur encapuchonné rencontré à différentes occasions. Celui-ci propose matériel et amélioration d'équipement à prix forcément déraisonnables. Néanmoins, il est toujours possible d'augmenter son pécule en se délestant de quelques petits trésors amassés de-ci de-là et donc de se sortir d'une mauvaise passe sans donner de sa personne. L'apparition du commerce en aura chiffonné quelques-uns en ceci qu'elle éloigne encore un peu plus ce quatrième volet de la dimension Survival qui fit le succès de la série.

Mais il s'agit là d'un choix cohérent avec l'ensemble des mécanismes concourant à faire de Resident Evil 4 l'excellent titre d'action qu'il est. Car au final, ce qui en aura irrité certains et enjoué beaucoup d'autres, c'est cette trahison douce-amère faite au joueur et à ses attentes. Chez tout amateur de la série, Resident Evil 4 a provoqué un mélange de frustration et de jubilation, de regret et d'enthousiasme. De sorte que, malgré la polémique autour de l'abandon d'éléments fondateurs de la série, Resident Evil 4 reste un épisode majeur de la série. Reste maintenant à savoir si son successeur en sera à la fois le continuateur et le digne héritier ...
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