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Les Dossiers de la Rédaction : Resident Evil et le Survival Horror



Sortie le 26 Juin 2009 , Nintendo Wii Sortie le 12 Septembre 2002 , GameCube , GameCube Sortie le 04 Juillet 1998 , Playstation 1 Sortie le 07 Avril 1998 , Playstation 1 , Sortie 1997 sur Saturn
Publiée le 12/03/2009 à 21:03, par Virgile

Les Dossiers de la Rédaction : Resident Evil et le Survival Horror

Resident Evil 0 et Rebirth : la GameCube à l'honneur !


Avant de nous lancer dans une analyse détaillée de Resident Evil 4, nous ne pouvions faire l'impasse sur deux volets totalement exclusifs à la GameCube de Nintendo : les épisodes 0 et Rebirth. Alors que la série était jusqu'à présent étroitement liée aux supports de Sony (malgré l'arrivée de Code Veronica sur Dreamcast, par la suite porté sur PlayStation 2) Capcom s'apprête à rompre cette filiation avec une nouvelle détonante : la saga Resident Evil deviendrait une exclusivité pour les consoles Nintendo. Shinji Mikami aura rudement bataillé auprès des exécutifs de la firme pour valider cette orientation polémique. Pourquoi se priver de la toute puissante PlayStation 2 et s'enfermer sur un support en petite forme, la Nintendo GameCube ?

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Mikami obtiendra gain de cause en annonçant trois opus exclusifs à la GameCube : les volets 0 et Rebirth cités plus haut mais aussi Resident Evil 4. Si les deux premiers constituent une sorte de bonus, l'épisode le plus prisé est bien évidemment le fameux RE4. Alors que Sony rage de se voir ainsi chipé son précieux sésame, Mikami en rajoute une couche promettant qu'il se « couperait la tête si Resident Evil 4 sortait sur PlayStation 2 ». Ses supérieurs lui donneront tort, mais il s'agit d'une autre histoire.

Resident Evil : Rebirth, plus qu'un remake, un hommage


Resident Evil
Après avoir embrasé la communauté des fans avec un trailer époustouflant, Capcom se décide enfin à lancer Resident Evil : Rebirth sur le marché, peu de temps avant l'épisode 0. La GameCube de Nintendo accueille donc LE Resident Evil que tout le monde lui envie à l'époque, un pur moment de fan-service magistralement réalisé et voué au succès.

Car Resident Evil : Rebirth (ou « REbirth » pour les flemmards) est un coup marketing à la fois bien vu et bien fichu. Retapé de fond en comble, des personnages aux décors en passant par la bande-son, le premier volet se voit sublimé dans les moindres détails. Plutôt que de passer à la 3D en temps réel, les développeurs ont eu la sagesse de mettre le paquet sur les décors pré-calculés offrant ainsi des environnements parmi les plus beaux jamais vus sur console. Aujourd'hui encore, REbirth est un ravissement de tous les instants et n'accuse que de rares faiblesses visuelles. Qu'il s'agisse de l'intérieur du manoir, de ses sous-sols ou encore des bâtiments annexes, le soin extrême apporté à chaque écran force l'admiration même sept ans après. On dénombre ainsi beaucoup plus d'éléments animés qu'auparavant (flammes de chandelles vacillantes, particules en suspension, bouches d'aération en rotation, etc.) entraînant de somptueux effets de lumières projetées.

Vidéo #3 - Introduction (Gamecube)

Resident Evil : Vidéo #1 - Introduction


Les protagonistes ont eux aussi connu un sérieux ravalement de façade. Bien entendu, le nombre de polygones n'est plus le même, chaque modèle gagnant en détails et en finesse. Désormais, gilet pare-balle, holster, couteau et montre ne se résument plus à de pauvres bitmaps baveux plaqués sur le personnage. Jill, Chris, Barry ou encore Wesker prennent du relief et s'imposent alors comme les modèles 3D les plus réussis de l'époque. La GameCube montre ainsi ce qu'elle a sous le capot et fait taire toutes les mauvaises langues.

« En bref et pour résumer, REbirth est ce que tout remake de grand classique se doit de proposer »


Resident Evil
Resident Evil : Rebirth introduit également une sombre histoire totalement inédite : celle de Lisa Trevor, fille de Georges Trevor (l'architecte du manoir Spencer), enlevée par Ozwell E. Spencer puis utilisée comme sujet test durant les recherches sur le virus Progenitor, premier virus découvert par Umbrella. Son histoire tragique nous est révélée par des notes dispersées ici et là, et trouvera une douloureuse conclusion. Un apport indéniable à l'histoire du premier volet se mariant parfaitement avec la trame originale.

Enfin, Rebirth renouvelle la plupart des énigmes de l'opus originel, étoffe le manoir de quelques nouveaux lieux et introduit quelques ajouts de gameplay, telles les armes de corps à corps permettant de rompre l'étreinte d'un zombie voire de le cramer sur place. En parlant d'immolation, il faut désormais veiller à nettoyer par le feu les couloirs jalonnés des carcasses de vos victimes putréfiées. Un cadavre pourra en effet revenir d'entre les morts - une fois de plus - mais cette fois doté d'une vélocité presque athlétique ! Ces fameux Crimson Head en ont surpris plus d'un à l'époque et les vieux briscards de la série en gardent encore d'incontrôlables palpitations cardiaques.

Vidéo #4 - La découverte du manoir (Gamecube)

Resident Evil : Vidéo #2 - La découverte du manoir


En bref et pour résumer, REbirth est ce que tout remake de grand classique se doit de proposer : une fidélité religieuse à l'œuvre originale étoffée de quelques nouveautés dans la filiation la plus parfaite à cette dernière, le tout sublimé par une réalisation dont on reparlera encore dans dix ans. Un hommage éclatant à ce chef d'œuvre du jeu vidéo qu'est Resident Evil et qui, s'il n'a évidemment pas ramené les joueurs six années en arrière, leur a permis de caresser à nouveau l'intensité de cette expérience inoubliable.

Resident Evil 0 : une prequel décevante


Resident Evil 0
Soucieux d'exploiter la nostalgie naissante des fans pour les débuts de la saga, Capcom sort Resident Evil 0 quelques mois plus tard. Le titre se veut une prequel au premier Resident Evil, apportant quelques précisions sur les coulisses de ce dernier. Nous retrouvons donc l'équipe Bravo des S.T.A.R.S. la nuit du 23 juin 1998, aux abords de Raccoon City. Le crash de l'hélicoptère ne fait heureusement aucune victime. Remise de ce fâcheux accident, l'équipe ne tarde pas à découvrir un véhicule de la Police Militaire et ses occupants, tous morts. Un document leur apprend que le convoi transportait Billy Coen, ancien Marine condamné à mort par la cour martiale. Face à ce danger imprévu, l'équipe se divise en deux groupes. Rebecca Chambers part donc à la recherche du prisonnier et fini par retrouver sa trace dans un train, étrangement immobilisé au beau milieu de la forêt. Un train qui se révèlera infesté de zombies après sa contamination au virus T par James Marcus, ancien chercheur d'Umbrella en quête de vengeance...

Vidéo #1 - Premières minutes de jeu

Resident Evil 0 : Vidéo #1 - Premières minutes de jeu


Resident Evil 0 est souvent considéré comme le maillon faible de la série principale. Capcom joue ici clairement la carte du fan-service en donnant au fan de Resident Evil l'occasion de revenir aux origines du drame. Pourtant, il y avait là de quoi faire ! Le personnage de Rebecca Chambers, à peine effleuré par le premier volet, aurait pu gagner en épaisseur grâce au binôme qu'elle forme avec Billy. Ce dernier, mystérieux taulard injustement incarcéré, ne l'aide malheureusement pas à se forger un caractère, lui-même étant d'une platitude assez désespérante. Avec son look de bellâtre rebelle mais pas trop, son pauvre tatouage tribal de kéké et ses airs faussement mystérieux, Billy est à n'en pas douter le pire protagoniste jamais apparu dans un Resident Evil.

« Au final, le seul environnement réellement surprenant de cet épisode 0 est le train dans lequel démarre l'aventure »


Il en va de même pour James Marcus, l'un des fondateurs d'Umbrella, à l'origine du virus T, trahi par Spencer et laissé pour mort. Sauvé par sa création, sortes de sangsues nourries au virus T, l'inquiétant Marcus se change alors en une espèce de sorcier aux pouvoirs considérables. Un ennemi complètement en décalage avec les obsessions de la série. Ses velléités à l'égard d'Umbrella ne parviennent jamais à intéresser le joueur et manquent cruellement d'envergure. C'est pourquoi James Marcus, à l'instar de Billy, est un personnage que l'on a tôt fait d'oublier. Dépourvu de charisme, le chercheur souffre de surcroît d'un look passablement raté et passe son temps à ricaner à l'évocation de sa vengeance prochaine...

Resident Evil 0
Du point de vue de l'ambiance, Resident Evil 0 tente de renouer avec les inspirations gothiques du premier opus. C'est ainsi que Rebecca et Billy passeront une bonne partie de l'aventure à sillonner les couloirs du centre de recherches d'Umbrella. Il s'agit tout bêtement d'un manoir fortement apparenté à la bâtisse explorée par Jill et Chris dans le premier volet. Pourtant, cette pâle copie ne dégage pas le charme lugubre de son modèle et affiche son statut de redite à chaque couloir. Au final, le seul environnement réellement surprenant de cet épisode 0 est le train dans lequel démarre l'aventure. Pour le reste, on oscille entre resucées à peine dissimulées et recyclage de lieux déjà explorés par ailleurs (l'usine tirée de Resident Evil 2). On retiendra malgré tout l'indéniable réussite esthétique de l'ensemble, dans la droite lignée du travail colossal réalisé sur Resident Evil : Rebirth.

« On retiendra ainsi son gameplay tout en coopération, préfigurant d'ailleurs le gimmick de Resident Evil 5 »


Resident Evil 0
Y'a-t-il, en définitive, quelque chose à sauver dans ce Resident Evil 0 ? Évidemment. Le titre de Capcom est tout de même loin d'être désastreux. On retiendra ainsi son gameplay tout en coopération, préfigurant d'ailleurs le gimmick de Resident Evil 5. Le joueur peut en effet changer de personnage à sa guise, chacun disposant de caractéristiques propres. Rebecca est ainsi capable de réaliser des mélanges d'herbes (talent partagé par tous les autres personnages de la série ... hormis Billy) et de se faufiler dans certains passages étroits. Quant à Billy, sa constitution de bagnard endurci lui confère une meilleure résistance aux agressions et lui permet de soulever certains éléments de décor trop lourds pour sa frêle partenaire. En sus, il dispose d'un zippo et c'est la classe.

Resident Evil 0
Entièrement architecturé autour de la coopération entre les deux personnages, Resident Evil 0 multiplie les énigmes impliquant les échanges de bons procédés. Un personnage peut également céder certains éléments de son équipement à son acolyte : munitions, soins, items clefs etc. S'il aurait mérité d'être un peu mieux exploité - et Resident Evil 5 pourrait en être l'évolution - le gameplay coopératif de Resident Evil 0 donne tout de même lieu à quelques petits casse-têtes intéressants en plus d'offrir une progression fréquemment alternée. Enfin, les fans de la première heure auront regretté la disparition des coffres, les obligeant à abandonner un objet au sol et à multiplier les allers retours pour en disposer à nouveau ...

Au final, Resident Evil 0 accuse un certain nombre de faiblesses difficilement excusables. Il s'agit là d'un épisode certes agréable, mais dénué de la puissance immersive des précédents opus. Vacillant entre un retour aux sources qui tourne à la redite et un gameplay insuffisamment exploité, cette prequel échoue à se forger une véritable identité. Reste un titre somme toute plaisant dans les grandes lignes, que l'on parcourra pour ses quelques apports à la mythologie Resident Evil.
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