Test Unreal 2 (Xbox) : 5/10 sur JeuxVideo.fr

Alors que le clair de lune illumine la vaste clairière tintée de brume, un homme attend son heure pour passer à l´action. Tapis entre la mousse et les quelques fougères qui masquent partiellement sa visière, il guette sa victime qui s´approche. Envoûté par on ne sait quel délicieux fumet, ce pigeon se dirige droit vers sa perte. Tel une araignée préparant sa toile et aiguisant ses papilles, Unreal II The [logiciel:50392 Awakening] débarque sur Xbox, décidé à réaliser une belle moisson de mouches : trop tard, vous êtes pris au piège !

Après une guerre impitoyable qui l'opposa aux Striders, la Terre redevient peu à peu un havre de paix et commence tardivement à panser ses plaies. On ne prend pas conscience que dans l'ombre, de hauts pontes de l'administration et les patrons des grosses industries ont pris le pouvoir et dirigent une politique inflationniste dans un effort de guerre démesuré envers des voisins aux apparences pacifistes.Loin de se soucier de ce traquenard, le capitaine John Dalton, ancien membre des forces spéciales militaires, accoste sur la planète bleue sur ordre de son supérieur hiérarchique. Devenu un mercenaire belliqueux et arrogant, il dirige une petite escouade de parias dont le but est de secourir les plus démunis contre de la monnaie sonnante et trébuchante. Le général en chef accueille de manière très chaleureuse une ancienne recrue qui lui causa bien des soucis par le passé : il lui demande d'aller enquêter sur l'une des bases militaires spécialisées dans la génétique car cette dernière ne donne plus signe de vie depuis des lustres. Dalton reste sceptique quand au choix de sa réponse mais la possibilité de retrouver son grade et ses galons en récompense lui suffit amplement (ses tentatives de retour en grâce ayant échoué à chaque fois). Après un bref passage au centre d'entraînement du coin, le voilà arrivé sur la planète en question, bien conscient des horreurs qui s'y sont déroulées : en effet, à chacun de ses pas, il ne trouve pas que des cadavres par dizaine, mais également une forme de vie totalement inconnue qui serait responsable de ce massacre. Mais qu'est-ce qui se trame ici ?

L'attrait principal de ce titre repose en grande partie sur un univers polymorphe et des environnements empruntés à divers canons pour le moins fameux de la science fiction. D'une planète enneigée aux innombrables îlots spatiaux colonisés par les militaires, vous déambulerez à travers des décors bien détaillés dans l'ensemble, même si une plus grande générosité dans la conception des textures aurait été appréciable. On constate également une certaine nonchalance architecturale offrant quelques moments de solitude : vous êtes seul et vous devrez vous débrouiller par vos propres moyens. Les développeurs ont apparemment focalisé leur attention sur la persistance des éléments extérieurs avec un certain talent. A côté d'une gestion des ombres et lumières intéressante, on reste sans voix face à la modélisation de l'orage sur l'une de vos aventures : ce n'est pas du calibre du prochain Resident Evil mais cela reste convaincant.Même si l'environnement reste attrayant, on ne peut décidément pas ignorer le manque d'investissement sur l'interaction avec le décor (on se limite à ouvrir des portes, actionner des leviers et converser avec des autochtones) et une absence flagrante de localisation des dégâts : comment apporter un peu de réalisme si une grenade à fragmentation ne laisse aucune trace visible sur la plancher des vaches après son passage ? Encore plus étonnant, des temps de chargement insupportables ponctuent vos pérégrinations à travers un niveau ; il en est de même avec les scènes cinématiques, enlevant toute signification à leur moelle épinière. Concernant la modélisation des personnages, on jongle entre le bon et le frustrant. En ce qui concerne les êtres humains, le travail effectué reste potable même si on aurait souhaité un soin plus attentif aux traits du visage, ces derniers manquant de réalisme et de civilité. On remarque également lors des conversations un certain décalage au niveau de la synchronisation labiale. La conception des vêtements et autres armures est cependant de tout premier ordre, mentions spéciales à Mister Dalton et son armure piquée au charismatique Jango Fett, à Aïda et son débardeur très enivrant mais aussi au conducteur du vaisseau, un clone de Philou ayant abusé d'une bonbonne d'Hélium. Tout droit sortis de nos pires cauchemars, les arachnides et autres bestioles génétiquement modifiées constituent la chair à canon de cet opus : de ce côté ci, la réalisation est acceptable, même si on a déjà vu mieux ; ces gugusses possèdent le comportement d'un légume cuit à la vapeur ! Apparaissant par dizaines, leur arrivée signifie souvent des saccades à répétitions et des ralentissements de mauvais augure. Utilisant le même moteur graphique, les scènes cinématiques sont dans l'ensemble assez décevantes, aussi bien par la présence de temps de chargements que par le manque de rythme imposé par des discussions inintéressantes et répétitives.

Le scénario se décompose en plusieurs missions où vous étrennerez vos talents de mercenaire aux quatre coins de l'Univers : sécuriser un centre de recherche scientifique, exterminer la vermine extraterrestre, secourir des troupes de marines... la plupart de vos objectifs sont variés et enrichissent vos compétences dans l'art du combat, évitant ainsi toute tendance à la monotonie. Avant chaque mission, vous aurez droit à un briefing qui mettra en évidence les principaux objectifs à atteindre et les armes dont vous disposerez dès le départ. L'ergonomie avec la manette Xbox est assez satisfaisante dans l'ensemble. Un grand merci aux développeurs d'avoir perfectionné la gestion des sauts qui, pour une fois, ne souffre d'aucune surcharge pondérale de la part du personnage. Celui-ci a, à première vue, pris quelques cours au sein du Bolchoï tant ses bonds sont dignes d'un ballet. Hormis un écran classique à tout bon fps qui se respecte, la disposition des jauges est assez originale : à côté des sempiternelles barres de santé et de résistance du bouclier, on note la présence d'indicateurs concernant les armes, le nombre de chargeurs ainsi que les munitions présentes dans le barillet. Cependant, on regrette un manque évident de souplesse en ce qui concerne l'utilisation du réticule : même si ce défaut est transparent lorsqu'il s'agit de monstres imposants, cela devient plus irritant quand nos ennemis sont aussi gros qu'une punaise ! Pourquoi ne pas avoir inclus la possibilité d'écraser ces moustiques avec nos sabots bioniques ? Vous pouvez interagir avec divers éléments du décor et des personnages non jouables, tout cela étant désigné par un halo vert pomme. Ce qui impressionne dans Unreal II, c'est la mise à disposition d'un arsenal surdimensionné et regorgeant de gadgets aussi farfelus qu'efficaces. A côté du pistolet doté des mêmes capacités que celui de l'Adjudant, on note la présence d'un lance-grenades avec plusieurs types de parfums (toxique, à fragmentation, inflammable, à impulsion électromagnétique...), un lance-flammes capable de rôtir une araignée en un claquement de doigts mais également une lance alienne dont les capacités seront développées par notre armurier. Tout cet équipement possède un tir principal et secondaire, la deuxième solution permettant souvent de se dépêtrer de situations épineuses (le fusil d'assaut permet de balancer une rafale de cartouches ayant la capacité de ricocher sur les murs !). Dès qu'un adversaire mord la poussière, vous pouvez lui voler son énergie et remonter votre niveau de santé. En marge de l'histoire principale, existent différentes possibilités dont un mode coopératif assez sympa et une option Xbox Live ma foi bien ennuyeuse puisque mêlant RTS et FPS de façon assez disproportionnée. Pour les plus curieux, il s'agit de l'affrontement de deux équipes de mercenaires, les rangers et les armuriers, qui se livrent un combat sans merci dans l'espoir d'obtenir les quatre artefacts symboles de la victoire. Vous disposerez pour cela de différents moyens, comme de nombreux véhicules et des bâtiments favorisant la gestion des ressources.

Même si Unreal II est dans l´ensemble un bon défouloir, on ne peut pas oublier une réalisation une demie teinte en dessous des capacités de la Xbox. Avec une jouabilité bien dosée et notamment un arsenal assez surpuissant, cet opus peut se permettre une brève apparition dans votre ludothèque. Si vous adorez griller des araignées au chalumeau et êtes attiré par un univers proche de Star Wars et Starship Troopers, le nouveau bébé d´Atari est fait pour vous.