Test Ultimate Mortal Kombat (Nintendo DS) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Ultimate Mortal Kombat est généreux, puisqu’il nous offre deux jeux pour le prix d’un. D’un côté nous avons droit à Ultimate Mortal Kombat, sorti en arcade en 1995, qui n’est autre qu’une évolution de Mortal Kombat 3. A ceci s’adjoint, Puzzle Kombat, un clone de Columns, avec quelques subtilités.

Commençons par le gros morceau, à savoir le mode baston pur et dur. On retrouve ici la plupart des « grands » du casting original, tels que Sub Zero, Scorpion ou Kung Lao. Au total, ce sont 22 personnages qui sont ainsi jouables, dont trois à débloquer. Un choix tout à fait correct donc, d’autant plus que chaque combattant a ses spécificités, malgré quelques coups en commun. Le choix est cependant beaucoup plus maigre du côté des modes de jeu, puisqu’en solo, on se contentera d’affronter les adversaires un à un, en choisissant dès le départ le mode de difficulté. Autant le dire tout de suite : l’échauffement des doigts et la patience sont de rigueur, tant les défaites s’enchaînent, même en mode « novice ». Effusion de sang et difficulté extrême ont toujours été le leitmotiv de la série et ce n’est pas cet épisode DS qui le contredira.

Heureusement, quelques innovations dues au support améliorent un peu les choses, notamment l’écran du dessus qui affiche en permanence les coups spéciaux du personnage choisi. Très pratique, cet affichage permet rapidement d’assimiler les subtilités de chaque combattant, d’autant plus que le nombre d’attaque à connaître est souvent faible. Malgré tout, les moins persévérants risquent de vite se lasser en solo et buteront immanquablement sur le niveau « endurance », où il faudra tenter l’exploit de battre deux adversaires d’affilé… deux fois de suite. Sans parler des boss de fin, complètement « abusés », avec qui l’espérance de survie oscillera entre 20 et 30 secondes.


Après avoir sué sang et eau sur le mode « baston en solo », le mode « Puzzle Kombat » semble presque reposant. Point de coups spéciaux ou de matraquages de boutons à connaître. Il faudra ici se contenter d’aligner les pièces de même couleur et tout faire péter au moyen du symbole « poing », ce qui permettra d’envoyer tonnes de malus à l’adversaire. Un coup particulier est présent, prenant la forme d’une jauge se remplissant petit à petit. Un fois celle-ci pleine, on peut provoquer différents effets, en fonction du héros choisi : gel de la pile de l’adversaire, réarrangement des couleurs, etc…

Force est de constater que ce mode est prenant, mais vite lassant. La faute, encore une fois, à un seul et unique mode, où le joueur se contentera d’affronter le casting Mortal Kombat, dans un ordre prédéterminé. De plus, les matchs sont la plupart du temps beaucoup trop longs, deux victoires étant nécessaires pour passer à l’adversaire suivant. On se demande alors pour quelle raison les développeurs n’ont pas intégré un mode « quick play », le propre d’un puzzle game étant avant tout d’être rapide à jouer.

Ajoutez à cela un habillage fort peu sexy, à base de décors grisâtres et de combattants caricaturés (un peu à la manière de Puzzle Fighter, mais en 3D), s’affrontant de manière bien molle sur l’écran du dessus, et vous obtenez un puzzle game trop vite ennuyeux pour être intéressant. Dommage, car le concept de base est accrocheur et si l’habillage était plus soigné, le plaisir serait tout autre.


S’il y a une chose qui marque la série des Mortal Kombat, en dehors de son extrême violence, c’est son esthétique kitsch, limite ringarde, toute droit sorti des années 80. En mode Ultimate Mortal Kombat, les acteurs digitalisés sont toujours de rigueur et le résultat est souvent d’assez mauvais goût. Non pas que la technique soit défaillante (au contraire, elle est plutôt réussie), mais la plupart des combattants ont un petit look « 80’s » lorgnant vers le jaune fluo/bandana, qui peut ne pas plaire. Bien sûr, les fans de la première heure seront ravis de retrouver les héros de leur jeunesse, mais les nouveaux venus risquent de sourire à la vue de ces acteurs qui semblent tout droit sortir d’un vieux film de Jean-Claude Vandamme. Encore une fois, tout ceci est affaire de goût, mais face aux ténors actuels de la baston (2D ou 3D), l’esthétique de Mortal Kombat prend un coup de vieux.

Un mot sur le mode deux joueurs désormais, qui est, lui, moins décevant que le solo. Midway a eu la bonne idée d’offrir un mode Online, ce qui est une première pour un Mortal Kombat. En réseau local, deux joueurs peuvent s’affronter avec une seule cartouche, mais de ce côté, la déception est de mise, puisqu’on aura alors le choix qu’entre quatre adversaires. Il faudra se fendre d’une cartouche par joueur si l’on souhaite profiter de la totalité des combattants, dommage.


Mortal Kombat a toujours eu de nombreux partisans, mais aussi de nombreux détracteurs et ce n’est pas cet épisode DS qui changera la donne. Si l’on apprécie de retrouver l’univers gore et grand guignol de la licence, on regrette amèrement le peu de contenu disponible pour la partie solo du titre. La difficulté d’un autre âge offrira aux joueurs patients un challenge intéressant, mais lassera vite les nouveaux venus, malgré une réalisation réussie et une maniabilité très souple. Le mode deux joueurs peut s’avérer beaucoup plus intéressant, à la condition de posséder une cartouche par joueur ou une connexion wifi à portée. Pour sa première apparition sur la portable de Nintendo, Mortal Kombat s’en sort donc de justesse en assurant le minimum, ce qui contentera les fans, mais seulement eux.