Test Turning Point : Fall Of Liberty (Xbox 360, PS3) : 2/10 sur JeuxVideo.fr

Et si Winston Churchill, le plus célèbre des Premiers Ministres anglais, était mort avant le début de la Seconde Guerre Mondiale ? Que se serait-il passé ? Et bien les Allemands auraient envahi les Etats-Unis, renversé le gouvernement américain et placé un fasciste bon teint au pouvoir. C’est ce que nous fait comprendre en tout cas Turning Point : Fall of Liberty dans son introduction qui n’introduit rien. Ni le héros, ni le contexte, ni les enjeux de cette invasion ne sont présentés d’une quelconque manière et c’est bien dommage car ce genre de what if aurait pu immerger un peu plus un joueur avide d’ambiance inédite. On débutera donc cette malheureuse aventure dans la peau de Dan Carson, simple ouvrier du bâtiment, qui assiste impuissant au gigantesque raid aérien que lancent les allemands sur New York. En bon patriote qu’il est, il n’hésitera pas à briser la nuque d’un malheureux parachutiste germanophone pour prendre son arme et réaliser par la même occasion son premier fait d’arme dans la résistance américaine.

Ce Turning Point débutait pourtant sous de bons auspices. L’invasion allemande de New York est superbement retranscrite, avec ses raids aériens crédibles, les tours de Manhattan qui s’effondrent et des parachutistes allemands qui parsèment le ciel de la côte Est américaine. Ajoutez une musique grandiloquente là dessus et on aurait pu crier au AAA. Cette première bonne impression est hélas immédiatement gâché par la mollesse du soft et le manque d’intensité des combats. Dès la première pétoire dans les mains, c’est le drame. Sans épauler son arme, le rayon de dispersion des balles est immense et oblige à vider la moitié d’un chargeur pour faire mordre la poussière à un Allemand apathique. Ce dernier au moment de mourir adoptera alors non seulement une position ridicule, mais aura également l’outrecuidance de s’enfoncer parfois dans le sol ou de s’encastrer dans un mur. Outre ces bugs à répétition (on y revient en détail quelques paragraphes plus bas), il faut bien avouer que les sensations procurées par le FPS de Spark Unlimited sont bien mornes. Les déplacements du héros sont tellement lents qu’on se demande si c’est bien un ouvrier musculeux qu’on contrôle ou un vieillard arthritique de 70 ans. Il semble que le passage de l’autre côté de l’Atlantique ait également affecté les capacités de ces pauvres Teutons, puisque ces derniers mettent souvent plusieurs secondes avant de vous tirer dessus. On s’ennuie ferme dès le premier niveau, et ni l’arsenal (banal au possible, avec des mitrailleuses d’époques et peu d’armes modernes), ni le système de combat au corps à corps ne viennent relever le tout.

Car, oui, sous ses aspects de FPS ultra-classique, Turning Point introduit une minuscule nouveauté : la possibilité de tuer ses ennemis en un coup au corps à corps. Mais pas d’un coup de crosse façon Call of Duty, non, de manière classe, avec une mini-cinématique ingame où l’on voit Carson casser virilement la gueule à l’Allemand. Sympathique idée sur le papier, mais ces finish-moves manquent cruellement de variété et n’exploitent presque jamais les environnements. On aurait aimé pouvoir taper la tête des ennemis contre une table ou les balancer dans le vide quand on se bat sur des hauteurs… Il est également possible de se servir des ennemis comme bouclier humain mais, une fois encore, c’est un élément de gameplay anecdotique pour ne pas dire inutile.

Plus que la mollesse du titre, c’est le manque d’originalité et le level-design, linéaire au possible qui rend Turning Point si fade. Si on acceptait sans broncher les couloirs bourrés de script d’un Call of Duty, c’était justement parce que l’ambiance et le rythme étaient omniprésents. Les niveaux de Turning Point ne présentent aucune originalité ni ne dégage d’ambiance particulière. On avance dans un couloir, on tue une paire d’Allemands, on passe par une séquence d’escalade, on revient dans un couloir et ainsi de suite. Associé à des combats mollassons et à une technique faiblarde on commence doucement à toucher le fond.

Techniquement enfin, il serait exagéré de dire que Turning Point est moche. Il est simplement d’une laideur peu commune. C’est d’ailleurs avec consternation que j’ai appris que le jeu utilisait L’Unreal Engine 3 comme moteur graphique. Les décors sont cubiques, les explosions sont pathétiques et les effets spéciaux digne d’une PS2 sur la fin (et ce n’est pas un compliment). Ajoutez à cela des bugs à foison et l’on obtient peut-être le titre le plus raté techniquement de ce début d’année sur la machine de Microsoft. On ne parle même pas du multijoueurs, dont les serveurs sont aussi déserts que sur la version PC. Reste que la musique et les bruitages se révèlent honorables, mais à 70 € la galette, vous conviendrez que c’est un peu cher pour quelques pistes audio.

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Buggué, visuellement daté et d’une mollesse incroyable, Turning Point : Fall of Liberty est l’archétype du FPS à fuir de toute urgence.