Test La Momie : La Tombe De l'Empereur Dragon (Nintendo DS, PS2, Nintendo Wii) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Qu’on parle de chefs d’œuvres ou de navets, les films adaptés sur console avec brio ne sont pas légion. Ils ont même une fâcheuse tendance à se raréfier ces dernières années.


La Momie 3 : La Tombe de l'Empereur Dragon ne restera sans doute pas dans les mémoires comme le monument cinématographique de 2008, même avec Jet Li appelé en renfort. Le jeu reprend la trame du film mais sans le Chinois au casting : oubliez donc les arts martiaux. Il faudra se contenter des explorateurs O’Connell père et fils et de leurs armes à feu pour survivre dans ce jeu d’action-aventure à la troisième personne. Alex le fils et Rick le père partis conquérir des trésors d’Asie devront en découdre avec l’armée chinoise du Général Young, ayant pour leader l’Empereur Dragon ressuscité (alias la momie).


Le périple des aventuriers les mène dans la Chine ancienne. Il faudra parcourir les catacombes qui réservent quelques épisodes plus orientés vers la réflexion, avec peu d’ennemis à éliminer dans les premiers niveaux et donc des scènes d’action quasi inexistantes. Des pièges à éviter rappelant les aventures d’un archéologue célèbre viennent également ponctuer la progression du début du jeu.


Les premières missions laissent pourtant sur une impression de vide. Le level design donnant dans le minimalisme joue pour beaucoup dans cette impression. La principale découverte archéologique concerne un sarcophage à faire apparaître en réussissant un puzzle, mais Alex doit aussi trouver des « glyphes » (de l’eau, du feu, du bois…) éparpillés dans les catacombes. Les sommets enneigés des montagnes de l’Himalaya remplacent ensuite les souterrains, et attendent celui qui aura su défaire une première fois l’Empereur chinois en évitant ses maléfices.

La Momie 3 : La Tombe de l'Empereur Dragon offre des phases de pseudo-réflexion avec des idéogrammes chinois à « mémoriser ». Il s’agit en fait de les reproduire avec le stylet en guise de plume pour les conserver dans son carnet d’explorateur pour les « déchiffrer » plus tard. Comprenez les reproduire sur une tablette pour ouvrir une porte. Voilà qui s’appelle une perte de temps si vous possédez un tantinet de mémoire, les restituer de tête ne requiert pas un q.i de génie.
Des puzzles à reconstituer parsèment également les niveaux, il s’agit encore de reconstituer un idéogramme chinois cette fois avec des cubes, rien de difficile, juste rébarbatif. Pour compliquer la tâche il faudra parfois résoudre les énigmes avant la fin d’un chronomètre et donc aller de plateforme en plateforme sans perdre de temps. Rien d’insurmontable toutefois jusqu’ici.


Cette facilité des phases de réflexion contraste avec les phases d’action pure. Les ennemis attaquent en nombre, encerclant le personnage ce qui rend parfois la progression plus ardue. Selon qu’on incarne Alex muni de ses deux colts ou Rick avec son fusil à pompe, la difficulté se révèle inégale. L’usage des armes se fait au stylet, en pointant sur l’écran du bas la direction à arroser de balles et cela s’exécute relativement facilement avec les pistolets qui offrent une bonne cadence de tir et un temps de rechargement plus court.
En revanche l’utilisation du fusil à pompe fait maudire Rick O’Connell dès que les ennemis commencent à se rassembler. Tirer au coup par coup en visant chaque soldat avec le stylet devient vite ingérable et recharger devient synonyme de perte de santé à outrance. L’utilisation du shoot d’adrénaline accélère le rythme de tir pour pallier cette difficulté mais il en survient alors une autre, parvenir à toucher les cibles pour ne pas gaspiller ses cartouches.


Durant les phases chronométrées, rapidité et précision seront les maîtres mots pour arriver à vos fins avant la fin du délai imparti, des bonus de temps sont disséminés ci et là par les ennemis exterminés. Certaines missions en temps limité ne posent pas de problème, les franchissements de passerelles dans l’Himalaya s’enchaînent rapidement, le sauvetage de papa O’Connell ne pose pas de souci. Par contre, quand il s’agit de remplir plusieurs objectifs avec le même chrono, les bonus de temps s’avèrent presque inutiles. Il suffit de s’y reprendre à deux fois pour saisir une caisse et la déplacer pour dépasser le délai imparti et recommencer l’objectif à zéro.




C’est là un le problème récurrent du soft, les missions se succèdent mais sans gradation dans la difficulté, ce qui rend la progression inégale. Les imprécisions de la maniabilité abondent en ce sens, compliquant parfois la tâche de façon énervante. La Momie 3 : La Tombe de l'Empereur Dragon procure un sentiment de frustration, le soft aurait pu s’avérer bien meilleur sans ses grosses lacunes et ses lourdeurs dans le gameplay. La réalisation globale, pourtant foncièrement bonne, se trouve finalement ternie par des défauts de taille qui gâchent le plaisir.

La Momie 3 : La Tombe de l'Empereur Dragon souffre de maux majeurs. La partie réflexion possède un intérêt plus que limité, elle donne l’impression d'être présente pour la forme. L’aspect action du titre aurait pu sauver la mise s’il n’était pas plombé par des défauts de maniabilité qui ternissent le peu de fun apporté par ces scènes de fusillade. La répartition de la difficulté se révèle bancale. L’alternance entre Alex et Rick pendant les phases d’action laisse un sentiment mitigé. Les fusillades, qui constituent presque les meilleurs moments du jeu lorsqu’on contrôle le fils, deviennent vite un calvaire avec le père et annihilent tout le plaisir qu’on aurait pu y prendre.