Test The king of fighters extreme (N-gage) : 5/10 sur JeuxVideo.fr

SNK aurait-il attrapé le virus EA ? The King of Fighters est certes un monument de la baston vidéoludique, un titre qui célèbre en ce moment son dixième anniversaire, mais le voir débarquer sur toutes les consoles du marché étonne au plus grand point. Même une N-Gage en quête d'identité reçoit la visite de l'éditeur à travers un épisode exclusif à tous les niveaux : un mariage de longue durée ?

Nokia tente inlassablement de créer autour de son téléphone-console portable grille-pain décapsuleur un vaste choix de titres tous aussi alléchants les uns que les autres et, il faut bien l'avouer, les réussites arrivent à peine à se compter sur les doigts d'une main. Dans un dernier élan de générosité, SNK décide de secourir ce géant de la téléphonie mobile en développant une énième version de sa simulation de combat en culotte courte. Après une brève apparition des logos de la compagnie, vous voici débarqué dans un menu haut en couleur où l'embarras du choix se pose devant vos yeux : à côté des sempiternels modes Contre La Montre et Survie, le didacticiel vous permettra dès le début de jauger vos réflexes avant de vous lancer à travers les chapitres englobant l'histoire principale (un scénario des plus simplistes divulguant une nouvelle tentative pour conquérir le monde). N'oublions point la possibilité de combattre un autre adepte de l'écurie SNK par l'intermédiaire d'un mode Multijoueur en bluetooth (connexion sans fil). De nouveaux combattants et minijeux plus secondaires attendront chacune de vos victoires.Eprouvant les pires difficultés à se laisser dompter avec vélocité, la concurrente de la GBA a, semble-t-il, plié devant le talent des développeurs : l'essence même de la saga a été préservée dans ses moindres molécules, même si quelques accrocs subsistent çà et là. Si les décors ont bénéficié d'un soin assez convenable, on regrette une absence totale de mouvements dans les éléments qui en ressortent : un quartier nippon vide de toute populace ou un amas de débris archéologiques sans aucune saveur, voici quelques exemples de sites où vos talents de guerrier vont devoir s'exprimer.Cette galette trébuche également sur la seconde marche vers la reconnaissance en raison d'un surdosage d'effets spéciaux, initialement profitables sur des consoles de salon. Ne vous inquiétez pas, cette débauche existe bel et bien, et effectuer des mouvements psychédéliques reste jouissif au plus au point ; même si tout ceci contribue malheureusement à ralentir inexorablement la cadence des combats où de légères saccades et ralentissements sont à signaler. Je ne parle même pas de la présence plus que controversée de temps de chargement entre chaque affrontement. La modélisation des personnages éblouit de toute son envergure une copie technique pour le moment bien inégale : Terry et tous ses comparses n'ont subi aucun dommage, une vingtaine de personnages des plus prestigieux qui ont bercé nos après-midi extra scolaires dans le café le plus proche. Si la classe devait avoir un représentant, SNK et son équipe de génies sortiraient du lot sans aucun problème.

Beaucoup moins accessible que son homologue et grand rival de chez Capcom, The King of Fighters s'évertue à mettre en avant un style propre et indépendant : une véritable école de baston vidéoludique où un nombre varié de combinaisons attend vos pouces. Une transposition sur N-Gage pouvait poser quelques problèmes en raison d'une croix de direction assez rigide et de touches du clavier assez rapprochées : les développeurs ont réussi par bien des égards à contourner tout ceci pour le plus grand bonheur des possesseurs de la machine susnommée.Des coups de poing et de pied différents selon la distance où vous vous trouvez, une multitude de prises au corps à corps et, bien évidemment, un combo ultime propre à chaque protagoniste présent sur cette mouture (un mouvement accessible avec une jauge de technicité au maximum) : vous avez le droit, mes chers, de prédéfinir le style que vous voulez emprunter, un fin stratège adepte de la pichenette en douce ou le barbare de service fonçant dans le tas sans coup férir. À deux ou à trois, vous devez au préalable composer une équipe de joyeux lurons avant chaque combat, avec la définition de leur rang d'accès sur la surface ; vous pourrez également faire appel à leur service en cas d'une baisse de régime de votre part.

Sans être le mythe que l'on souhaitait voir débarquer, The king of fighters extreme s'impose d'amblé comme la référence du genre sur la N-Gage, qui tient ici un titre certes trop gourmand au niveau technique mais offrant, par l'intermédiaire d'une prise en main complète et variée, un plaisir jusque-là inégalé.