Test Stubbs The Zombie (Xbox) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Depuis l’arrivée des Alone In The Dark et de Resident Evil, force est de constater que les zombies sont devenus assez communs pour nous autres joueurs. Vous êtes lassé de toujours devoir dégommer du mort-vivant, ou vous rêvez tout simplement d’incarner une de ses créatures ? C’est chose faite avec Stubbs The Zombie, développé par Aspyr, studio formé par d'anciens développeurs de Halo. En entrant dans la peau d’Edward Stubblefield dit « Stubbs », nous allons dès à présent passer de l’autre côté du tombeau.



Un zombie normal… enfin, pas vraiment. Après la petite référence à Coluche, qui illustre déjà le ton humoristique et décalé du jeu, passons aux présentations. Edward Stubblefield est mort dans un champ en Pennsylvanie en 1933, période de la Grande Dépression (crise économique mondiale qui suivit le crash boursier de 1929), je le rappelle. Comble du mauvais sort, il a été sauvagement assassiné. Quelques années plus tard, en 1959, un industriel milliardaire nommé Andrew Monday a remodelé la bourgade de Punchbowl en une véritable ville futuriste. C’est dans ce lieu que « Stubbs », devenu zombie, se réveille. Deux raisons immédiates l’entraînent à faire du grabuge dans ce petit monde : il n’est pas content et il a faim de cervelles fraîches ! Avouons que ce sont des motifs tout à fait louables.



Dans la peau de Stubbs, vous devrez ainsi vous venger sur tous les humains qui croiseront votre chemin et en faire des alliés potentiels pour semer la zizanie. Nous voilà dans un jeu d’action-aventure avec vue à la troisième personne. D’emblée le titre propose une phase d’apprentissage, pour nous permettre d’assimiler au mieux les diverses possibilités de Stubbs. On comprend dès lors que Stubbs the Zombie tourne plus vers la parodie que vers l’horreur pure. Avec son grain « vieux film » sur l’image et ses musiques d’époque, le titre nous emmène tout droit dans les fameuses années « sixties ». Graphiquement, l’ensemble est cohérent, original et bien réalisé. Aucune saccade n’est à déplorer, et pourtant la profondeur de champ est grande (pas d’effet de brouillard). Cependant l’ensemble n’est pas non plus exceptionnel : les textures sont relativement pauvres, la modélisation des personnages et véhicules est assez simple et les différents effets visuels (ombres et lumières, explosion, sang) sont juste moyens. Enfin on note un crénelage (aliasing) omniprésent.

Néanmoins, comme évoqué précédemment, l’animation est fluide. Ce qui n’est déjà pas si mal étant donné le nombre de personnages à l’écran (alliés zombies, ennemis ou simples passants) et l’étendue des cartes. Le rendu est propre mais pas des plus performants. Il est vrai que la Xbox nous avaient habitués à mieux, notamment avec Far Cry Instincts ou Halo 2. Normal, puisque Stubbs the Zombie utilise le moteur graphique de Halo… premier du nom. L’impression de jouer à Halo se retrouve dans le rendu graphique, les menus similaires, le cheminement des niveaux mais aussi dans l’aspect coopération avec les alliés. En effet, une fois que Stubbs « croquera » le cerveau d’un personnage humain (que ce soit un policier ennemi ou un vulgaire et inoffensif touriste), ce dernier deviendra un zombie, et donc un allié. La gestion et l’accroissement de votre troupe de zombies seront essentiels pour vaincre les différents groupes adverses.

A vous de siffler, bousculer ou mettre vos alliés en première ligne pour nettoyer le terrain ! Mais ne croyez pas que vos camarades sont de vulgaires pantins. Ils n’hésiteront pas à prendre les devants pour partir en éclaireurs, « contaminer » à leur tour d’autres vivants en les transformant en zombies alliés. Un bon point, hérité du grand Halo. Le système de sauvegarde automatique est ici également d’actualité. Les chargements arrivent seulement au début de chaque niveau. Ils sont assez longs, mais en contrepartie, aucun temps de chargement ne coupe l’action dans la zone en question. Comme dans Halo. Toujours au niveau des ressemblances, on note quelques véhicules jouables dont la « purin-mobile » ou le tracteur « écraseur d’hommes » dont la maniabilité rappelle le titre de Bungie.

Ce n’est pas parce qu’il peut s’appuyer sur des véhicules et des alliés assez efficaces, que notre ami Stubbs ne peut pas se défendre. Certes, une touche pour se battre à mains nues et taper avec un bras arraché à un ennemi (X) et une touche pour dévorer le cerveau (Y), cela fait peu. Mais notre héros a plus d’un tour dans son sac et pourra ainsi par exemple se soulager de quelques gaz nauséabonds (B). Beaucoup plus intéressant, il aura le pouvoir de lancer son foie (lequel provoque une explosion du plus bel effet), lancer sa main en exploration ou jouer au bowling avec sa tête. Les passages avec la main sont franchement les plus jouissifs. Avec une vue qui zoome au plus près de votre mimine et un joli effet visuel, vous devrez atteindre un humain sans défense, que vous pourrez ensuite posséder telle une marionnette. Si vous prenez le contrôle d’un policier, vous aurez le loisir d’utiliser son arme. Une idée sympa qui permet d’alterner avec les phases de combat à mains nues.

Les petites originalités énoncées permettent finalement d’aborder les combats de multiples façons, ce qui confère un côté stratégique agréable. Par exemple, pendant l’aventure, vous serez retenu dans une prison. Pour vous libérer, vous devrez passer dans un conduit d’aération. Ensuite, vous prendrez possession d’un prisonnier et ouvrirez les cellules des autres bagnards pour faire jeu égal avec les forces de sécurité. Une fois la bataille finie, vous débloquerez l’entrée de la salle où Stubbs est enfermé, et le tour sera joué ! Si l’on y ajoute beaucoup d’humour et une bonne dose de parodie, on arrive aux défis de danse. Le principe est simple : tel le fiévreux John Travolta, vous devrez effectuer des successions de mouvements à des moments précis. Se déroulant en plusieurs rounds, ces défis se compliquent sérieusement car la vitesse s’accroît au début de chaque round. Si vous n’êtes pas un danseur dans l’âme, vous pourrez passer cette épreuve, chose assez rare pour être notée.

N’oublions pas pour finir la bande-son de bonne qualité en harmonie avec l’ambiance. Citons en vrac des titres comme le mythique « Mr. Sandman » d’Oranger. Personnellement, j’apprécie. Ce que j’apprécie moins par contre, c’est le fait que toutes les voix sont en anglais et que toutes ne sont pas traduites ou sous-titrées. Plein de finesses humoristiques passeront donc à la trappe pour les non-anglophones. Néanmoins, pas de panique pour les réfractaires à la langue de Shakespeare : les menus et les principales instructions sont traduites et compréhensible. Niveau durée de vie, le titre propose une aventure d’environ six à huit heures de jeu. C’est assez peu pour un titre d’aventure, néanmoins il faut signaler que quatre niveaux de difficulté sont disponibles ainsi qu’un mode deux joueurs en coopération (avec écran partagé) comme dans… Halo. C’est bien, y en au moins un qui suit !




Titre littéralement décalé par le sujet et le point de vue qu’il traite, Stubbs the Zombie remplit pleinement son rôle de bonne surprise. Et il va plus loin avec de très bonnes idées (la main qui possède, le lancer de foie explosif, la coopération avec les zombies, les véhicules atypiques comme la purin-mobile…). De même, le titre de Aspyr est inattaquable techniquement, non pas parce qu’il est magnifique, mais simplement parce qu’il est fluide, propre graphiquement et suffisamment bien construit pour assurer du plaisir. Cependant, certains pourront regretter le manque d’aptitude au combat du héros et la relative répétitivité des combats. Mais ne pas au moins s’essayer à ce bon titre, inventif et décalé, serait une erreur.



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