Edité pour la première fois sur papier en 1989 Shadowrun proposait un mélange de cyber punk et d’Heroic Fantasy plutôt séduisant. Plus connu sous sa forme papier, le titre a tout de même trouvé sa place en 1992 sur la Super Nintendo et la Mega Drive, mais seuls les fans s’en souviennent. Quinze ans plus tard toujours dans les mains de Fasa le voilà sur la Xbox 360. A première vu ce n’est plus tout à fait la même chose, on retrouve les nains, elfes, humains et autres trolls dans un univers futuriste peuplé d’insécurité et de mercenaires, les Shadowruners, mais le jeu de rôle papier est devenu un FPS, uniquement en multijoueur qui plus est. Les seuls moments d’intimité que vous aurez, seront dans les tutoriaux (six chapitres) ou avec les bots en local. Pour approfondir le contexte : Nous sommes au brésil à Santos, la multi national RNA (les soit disant gentils) s’occupe de la sécurité des bonnes gens et souhaite contrôler l’utilisation de la magie, chose qui inquiète quelques terroristes magiques, les Lineage, peu importe la cause mais le conflit est amorcé.
Vous êtes un habitué des FPS, les techniques et les Head Shot n’ont aucun secret pour vous ? Passez tout de même par les longs mais nécessaires tutoriaux. Non seulement chaque race a des talents « naturelles » particuliers, par exemple : dés qu’on frappe un troll, des piques lui poussent sur le corps, mais sept pouvoirs magiques et six capacités sont à votre disposition, ce qui fait beaucoup de chose à apprivoiser en même temps. Pour notre plus grand plaisir, la voix rauque du bon ricain content de vous martyriser nous accompagne et nous enseigne les rudiments du combat. On apprend que l’elfe est plus rapide mais plus faible, que le nain draine l’essence (le mana) des êtres vivants et des objets magiques, que l’homme est le plus équilibré et que le troll est lent mais particulièrement résistant. Rien de nouveau, si ce n’est qu’on peut leurs ajouter trois pouvoirs (sur les treize) en plus de l’arme. On y trouve de tout, un planeur, la rafale ou encore une vision améliorée. On découvre également les premières maps et l’unique mode de jeu, Capture The Flag, en l’occurrence ici Capture The Artefact. L’objectif reste toujours le même, protéger ou s’emparer d’un stupide sceptre.
Quoi ?! Tu n’as pas de compte Gold ?! Shadowrun a été conçu pour jouer sur le live. Bien que les bots soient vraiment charmants, pour un joueur débutant, ils deviennent vite prévisibles. Puis se frotter à de « vrais » joueurs de chair et de sang démange. Un mois est offert pour la version pc, pas pour la Xbox. Il faudra donc débourser, en plus du jeu, quelques 7.99 euros par mois pour profiter du seul intérêt d’un FPS multi sur 360, le Live.
La recherche de partis est rapide, un seul mode de jeu ça facilite les choses. Il est bien évidemment possible de marquer sa préférence quant au lieu, douze cartes aux choix dont trois justes réduits, et aux types de jeux. Ô joie, trois formes de Capture The Flag sont disponible, soit l’Extraction, chacune des équipes doit ramasser l’artefact avant l’autre et le ramener dans sa zone, le Raid où le RNA doivent protéger l’artefact et les Lineage s’en emparer pour le ramener dans leur zone, et enfin l’Usure, où l’artefact est complètement inutile, puisque c’est une sorte de DeathMatch, agrémenté de sort résurrection les manches sont parties pour durer.
Détail relativement horripilant, si vous vouliez passer du bon temps chez vous avec vos amis sur votre console, oubliez ! Seule la liaison multi-console peut être utilisée. Notons que les PC dotés de Vista peuvent être mêlés aux consoles tant sur le Live qu’en local. Il eut été à craindre un véritable massacre, mais pour éviter le découragement général, Microsoft s’est débrouillé pour désavantager la souris sur la manette. Pardonnez nous, amis PCistes, mais pour une fois que la console dépasse l’ordinateur, on ne va pas s’en plaindre. Les tirs sont éparpillés et leur vision les entrave sérieusement.
Si le Live est le passage obligé, le véritable attrait de Shadowrun reste les pouvoirs et les techniques spéciales. Comme pour Counter Srike, on les achète en début de partie, le joueur gagne de l’argent en tuant les adversaires et à chaque nouvelle manche il peut s’approvisionner en armes modernes (mitraillette, fusil, fusil à pompe, sniper) et en pouvoirs anciens. Il est possible d’en acheter autant que votre bourse le permet mais on ne peut en utiliser que trois en même temps. Au joueur de faire des mélanges et de se familiariser avec ses propres combinaisons, jusqu'à trouver la plus efficace. Ces aptitudes se divisent en deux parties. Il y a les compétences magiques qui dépendent de l’essence, ce qui n’est pas sans rappeler les pouvoirs des mages et autres sorciers : invoquer une créature magique, devenir immatériel, ou ressusciter ses amis blessés. Au total sept pouvoirs différents mais particulièrement attrayants. Pour ce qui des capacités techniques, elles améliorent la polyvalence et l’efficacité, par exemple, le générateur anti-magie qui absorbe l’essence et la magie présent dans son périmètre ou le reflexe câblé rendant celui qui l’utilise plus rapide. Il faudra faire attention car à chaque utilisation le joueur se blessera. A chaque avantage ses inconvénients, afin de conserver un certain équilibre et éviter l’anti-jeu. Le choix des armes est assez pauvre, compensé par une jolie vitrine de talents, grâce auxquels les parties deviennent plus passionnantes. S’il y a un samouraï dans le jeu de rôle, il ne reste que son sabre sur la 360, plus puissant qu’il n’y parait les coups font mal, effectués en traitre par surprise, il en deviendra fatal. Même si certaines cartes favorisent le mode « », des tactiques peuvent êtres mises en place et le terrain exploité au maximum.
Visuellement, l’équipe de Fasa n’a pas lésiné sur les détails, les personnages sont plutôt réussis et les cartes bien réalisées, peu d’aliasing, des textures peaufinées, on peut observer les gestes des personnages en train de lancer les sorts ou voir les planeurs se déployer. Les développeurs ont aussi eu la main lourde sur les giclés d’hémoglobines, pas vraiment exceptionnelles mais toujours amusant à remarquer. De bonnes choses qui nous font dire flûte et reflûte !! Les cartes sont particulièrement vides et les personnages manquent de charisme. L’elfe est blond et fluet, l’homme plus costaud et le nain trapu, mais la différence n’est pas vraiment travaillée, seul le troll sort du lot. Les cartes sont très grandes peut être un peu trop et peuvent contenir jusqu'à 16 joueurs. Il aurait pu y avoir une diversité dans le déroulement des parties, mais comme le but est toujours le même, attraper l’artefact et l’emmener à la même zone qui ne change jamais, on se retrouve à suivre encore et toujours le même chemin. Plus gênant, bien qu’un mode DeathMatch existe, dans les parties de type Raid ou Extraction il arrive que l’objet convoité ne soit plus si important, on voit alors les joueurs s’entre tuer de leur propre chef. Mais comme il y aura toujours un plouc pour ne pas faire comme tout le monde et vouloir piquer le sceptre, on ne peut que crier au scandale. Pour finir sur les joueurs, posséder le casque/micro n’apporte rien de nouveau mais évite l’ennui et permet de franches rigolades, sauf bien sûr si vos coéquipiers ne parlent pas un mot de votre langue.
Lorsqu’on commence le jeu, l’enthousiasme grandit petit à petit, les tutoriaux sont bourrés d’humour et les possibilités de jeu nous paraissent multiples. Puis on s’aperçoit qu’il n’y a qu’un mode, le fameux Capture The Artefact. Chaque partie voit inlassablement se répéter le même train-train, au point de connaitre par cœur le chemin à prendre pour chaque map. Malgré un prix (exagéré) de 50 euros, faire combattre des créatures d’Héroïc Fantasy à coup de pouvoirs magiques et autres gros calibres reste relativement génial. Dommage tout de même, au final il vaudrait mieux attendre que le jeu sorte en budget.
Publicité
