Test Seven samurai 20xx (PS2) : 4/10 sur JeuxVideo.fr

Ma mère me disait souvent : "mange tes sushi sinon un samouraï du futur viendra te pourfendre et t´empaler sur l´autel de la honte." Et bien mes amis, ce jour est arrivé. Des guerriers japonais ont envahi la console de Sony pour mon plus grand malheur. Maman tu avais raison. Pardon maman. J´ai peur...

Inspiré de l'œuvre monumentale du cinéaste nippon Akira Kurosawa, Seven Samouraï a pour ambition de nous faire revivre les films de samouraï, mais avec une certaine originalité puisque l'histoire se situe dans l'avenir. La trame reprend celle du film culte Les Sept Samouraï. Vous êtes Natoe, un jeune guerrier surdoué qui a pour mission de recruter des combattants afin de protéger un village. Il faudra donc vous frayer un chemin parmi des hordes d'humanoïdes, loups-garous et autres méchants. Ces derniers ont été créés par Moebius lui-même (auteur entre autres de Blueberry). On nous promet également des rixes ultra dynamiques, la possibilité d'acquérir des techniques... Cela semble bien se présenter.Commençons tout d'abord par les combats qui sont la base, le cœur du scénario. Les ennemis attaquant en masse, il n'est pas rare de se retrouver au milieu d'une vingtaine d'entre eux. Le bouton carré sert à porter les coups qui varient en fonction de l'inclinaison du stick gauche, le triangle sert à se défendre et la croix à sauter ou à esquiver. On ne se rend pas bien compte de ce que l'on fait car on est vite tenté de bourriner pour se sortir d'une situation difficile. La stratégie et le style sont donc à ranger au placard. Il est clair que c'est défoulant mais sans plus. Les techniques acquises tout au long de l'aventure ne rendent pas les combats plus spectaculaires ni moins ennuyeux vu qu'on ne peut les différencier clairement. On aurait par contre aimé avoir de nouvelles armes ou des costumes interchangeables pour personnaliser Natoe. L'animation, quant à elle, a de la peine à suivre puisque de nombreux ralentissements surgissent lorsque trop d'ennemis apparaissent à l'écran. De plus l'ensemble est assez répétitif : on avance, on tue, on avance, on tue... C'est lassant au bout du compte. Seules les phases de RPG tentent de casser la morosité ambiante. Hélas, les possibilités offertes sont très restreintes car on ne peut qu'interroger les passants. Les discussions ne sont pas permises, on se demande bien à quoi ça sert. L'eau coule mais la rivière reste invisible.

Même si les personnages ont été dessinés par Moebius, les graphismes ne rendent pas hommage à son talent. Certes ce n'est pas catastrophique, mais c'est loin d'être grandiose. Les décors, quant à eux, sont pauvres et ne varient guère. Les cinématiques relèvent par contre le niveau ; en effet, en plus d'être agréables à l'œil, elles ont une véritable force narrative et nous empêchent d'éteindre la console. Elles sont le véritable reflet des films de Kurosawa.L'ambiance sonore réalisée par Ryuchi Sakamoto (compositeur de la bande originale du film Le Dernier Empereur) retranscrit bien l'univers de cette époque et accentue l'anachronisme voulu par les développeurs. C'est dommage, tout semblait réuni : un grand dessinateur, un grand compositeur. Mais au final, l'ensemble est peu homogène.Maintenant il nous faut parler du gros point noir : la durée de vie limitée. Seven Samouraï se termine en deux soirées. Ceci s'explique premièrement par sa grande facilité (seul le niveau normal est accessible au début), et deuxièmement par le faible nombre de niveaux. Ca fait mal quand on met de l'argent dans un titre qui se finit en moins de sept heures (référence aux Sept Samouraï ?). De plus, le rythme de l'action est souvent cassé par de très nombreux chargements. Comptez en à peu près un toutes les cinq minutes. Et ça, c'est très, très énervant.

C´est bien dommage, car jamais Seven Samouraï 20XX ne m´a envoûté. Sa réalisation maladroite, sa durée de vie minime et ses nombreux ralentissements en font un titre dénué d´intérêt. Par conséquent, ce soft est à réserver aux fans d´ambiance nipponne et aux adeptes du bourrinage en tous genres. Il me reste à conclure par cette phrase mythique tirée du film Matrix : "on n´est pas le meilleur quand on le croit, mais quand on le sait".