Test Serious Sam : Next Encounter (GameCube, PS2) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

En ce doux mois de mai, à l´heure où les fleurs se donnent une nouvelle vie et les arbres arborent des habits d´apparat, où les marmottes décident de pointer le bout de leur museau, on se dit que le printemps s´annonce. Mais le bonheur ne dure jamais longtemps et un petit grain de sable assez belliqueux a décidé d´enrayer ce magnifique rouage saisonnier : Sam est enfin de retour.

La jeunesse actuelle n'est vraiment plus ce qu'elle était ! Les parents de notre époque n'arrivent plus à se faire respecter de leur rejeton qui profite de chaque instant pour causer moult soucis et dérangement. Quand on demande à un gosse de ne pas toucher à un téléporteur pendant notre absence, ce dernier s'empresse illico de braver l'interdit. Ca me rappelle quelques souvenirs lorsque, étant un jeune adolescent infesté de boutons, je dissimulais sous mon oreiller... et puis non ce n'est pas le moment ! Revenons cependant à nos moutons. Après avoir échappé à la vigilance de son patriarche, le jeune garçon se téléporta dans le passé afin de semer des brèches dans les entrailles de notre histoire, déversant à diverses époques des hordes de monstres plus hideux les uns que les autres. Bien entendu, la seule personne capable de stopper cette montée de violence se révèle être Sam "Serious" Stone, un cousin éloigné de notre espion en collants, un gros balourd nourri aux hormones dont le seul ami est un magnum 357. Appelé en renfort par un conglomérat scientifique, il est de suite envoyé à travers l'espace-temps afin de contrecarrer les projets d'un chérubin haut comme trois pommes.

Je sais bien que les grandes vacances sont à portée de narines et que la présence du soleil et de demoiselles en mini-jupes apporte quelque égarement chez la gente masculine. On se demande ce qui a put arriver aux développeurs de Climax pour qu'ils nous servent un met aussi fade. On peut cependant reconnaître un bon travail sur la profondeur des environnements, des décors assez vastes permettant une liberté de mouvement en tous points acceptable. Notre étonnement est d'autant plus important lorsque l'on s'attarde sur la modélisation architecturale : même si le panel de couleurs employées est digne d'un tableau de Manet, la qualité des textures laisse franchement à désirer, bugs d'affichage et clipping inacceptable venant apporter leur grain de sel.Que ce soit dans la Rome Antique, la Chine sous la dynastie Ming ou bien au cœur de la cité engloutie de l'Atlantide, on ne peut qu'être déçu par des environnements aussi dépouillés, notamment avec des possibilités d'interaction aussi sommaires. On a la sensation étrange d'être des pantins désarticulés dont les actions sont régies par la seule volonté des développeurs. Et moi qui, avec ma tronçonneuse "Iseki", voulais rafraîchir les pattes de ce bon vieux Jupiter ! Ne vous attendez pas à un sursaut d'orgueil en ce qui concerne les personnages. Excepté Sam et ses gros biceps ainsi qu'un malabar très porté sur une boisson alcoolisée très prisée à Strasbourg (un ami de Philou sans aucun doute !), la plupart des intervenants sont modélisés de façon grossière. De vrais playmobiles pixellisés avec un quotient intellectuel à peine plus élevé que celui d'un poulpe lobotomisé. Leur comportement se résume à un seul objectif : foncer sur tout ce qui bouge ! Alors que la plupart des "Quake-Like" font un pas un avant, celui-ci fait par dessus tout deux pas en arrière.Réalisées avec le même moteur graphique, les scènes cinématiques sont hélas toutes aussi médiocres que ce fruit pourri par les exigences du milieu. On se pose également des questions quant à la présence plus que douteuse d'un effet "bullet time" lorsque l'on réussi à résoudre la plupart des énigmes sur un niveau.

Là où les fps nouvelle génération imposent de la réflexion et des neurones en béton armé, Serious sam ne vous demandera qu'une seule chose : déposer votre cerveau dans un bocal rempli de formol. Ce titre fait ainsi la part belle aux bourrins et autres bouchers en herbe. Chaque niveau est divisé en plusieurs cartes où sont disséminées plusieurs sortes d'items et trousses de soins. Pour franchir le niveau, il vous faudra réduire en poussière tous les monstres et autres zombies dont les intentions sont plus que douteuses, certains kamikazes cachant sous leurs ectoplasmes quelques bâtons de dynamite.Apparaissant telles des nuées de sauterelles prêtes à dévaster un champ de maïs, vos adversaires vous tombent sur la cruche généralement par groupe de dix. Chaque monstre vaincu vous rapporte un certain nombre de points ; plus vous abattez de troupeaux, plus les combos accumulés augmentent votre pécule, une bonne adresse au fusil à pompe vous octroyant par moments des passages de folie où vos gains sont multipliés par deux. Lorsque vous achevez une étape, un tableau des scores est là pour résumer vos exploits, médaille et ego surdimensionné étant vos seules récompenses.Même si l'ergonomie avec la manette est bien gérée dans l'ensemble, on peut regretter un manque de souplesse de notre ami bodybuildé, dont les excès de sucreries finissent par se payer sur le terrain. La gestion des sauts est ainsi catastrophique et les déplacements sont beaucoup trop mous pour éviter les rafales de missiles et les rayons lasers disséminés par nos ennemis d'un jour. La visée manque également de consistance et part en vrille à de nombreuses reprises. Le système de verrouillage est de piètre qualité, Climax préférant inclure des automatismes peu efficaces, un cercle de couleur qui vire au rouge quand un ennemi rend les armes.La principale nouveauté de ce second opus réside dans la possibilité de manipuler des véhicules tous-terrains, du gros buggy au sous-marin de poche. Les développeurs ont visiblement sous-estimé ce fort potentiel en intégrant à ces bolides des moteurs aussi puissants qu'un escargot de Bourgogne. Ces engins manquent singulièrement de punch et n'apportent qu'une puissance de feu supplémentaire.Ce qui ne déroge pas à la règle, c'est en revanche le nombre hallucinant d'armes mises à disposition de notre ami le boucher. Des deux pistolets "à la John Woo" au classique fusil à pompe, les plus impressionnantes restent le lance-missiles, la sulfateuse et un lance-flammes capable de transformer quiconque en chair à saucisse ! Un titre qui risque de plaire à Gorges "Double Buse" Bush.Si vous n'accrochez pas à l'histoire principale, vous pourrez peut être vous amuser avec les options Multijoueur, dont un mode coopératif assez défoulant et améliorant légèrement notre conception du mode Solo. Le reste n'est qu'une pâle copie de la version PC, avec les sempiternelles Match à Mort, Capture le Drapeau et Bombe Mistigri. Vous ne supportez plus Sam et sa gueule d'ange ? Aucun problème, un casting de seconde zone assez hilarant venant sauver votre recherche de nouveauté : le frère aîné d'une célèbre guerrière toute vêtue de métal (c'est Big N qui va pas apprécier !), un clown tout droit sorti d'un roman de Stephen King ou encore un bébé trop porté sur le Nuttela font partie de cette fine équipe, dont l'absence dans le mode Solo se fait cruellement ressentir.

Il existe des titres qui s´adaptent parfaitement aux machines qui les font tourner. Serious Sam Next Encounter fait malheureusement partie des exceptions qui contournent la règle. Là où Doom 3 et Painkiller innovent dans leur domaine, ce titre fait du surplace, les développeurs n´apportent que peu de nouveautés et ne corrigent aucun défaut de la version PC. Le joueur actuel n´est plus dupe et passera facilement son chemin.