Test Kingdom Hearts : Chain Of Memories (Gameboy Advance) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Sorti en novembre 2002, Kingdom Hearts était un RPG original, mêlant les personnages de Disney et ceux de Final Fantasy, qui s'était fait une réelle identité auprès des joueurs. Après la PS2, c'est cette fois sur GBA que nous retrouvons Sora et ses amis dans une aventure au fin fond de l'oubli. Alors, pari réussi ?

Avec une fin ouverte laissant transparaître une suite prévisible sur PS2, Kingdom Hearts avait laissé un souvenir impérissable à tous ceux qui s'y étaient aventurés. Mais en attendant la suite très attendue qui sévira sur la console de Sony, SquareEnix et Disney ont décidé de faire profiter les possesseurs de GBA de leur univers si particulier. Nous voilà donc transportés directement à la fin du premier volet, où Sora (le héros), Donald et Dingo sont à la recherche de leurs amis perdus. Nos trois compères suivent une longue route qui serpente les champs et les amène à un carrefour, lorsqu’apparaît un étrange individu. "Plus loin, se trouve ce que vous cherchez, mais pour l'obtenir, vous perdrez quelque chose d'essentiel." dit-il. En effet, nos trois voyageurs recherchent activement leurs amis : Riku, Kairi et le roi Mickey. Une fois l'homme mystérieux disparu, Sora se retrouve face à une gigantesque forteresse du nom de "Manoir Oblivion". Ainsi débute l'aventure qui a l'air, dès le départ, porteuse de lourdes conséquences pour nos héros.

Ce qu'il faut noter avant tout, c'est que ce début de jeu scénarisé est mis en scène par une cinématique réalisée avec le moteur du titre PS2. Et comme entrée en matière, inutile de dire qu'elle fait son petit effet ; du jamais vu sur GBA. Mais le jeu ne tombe pas dans la copie pure et dure puisqu'il propose un système de jeu original. Ce système, proche d'un Baten Kaitos par exemple, est composé de deux types de cartes : les cartes Lieu et les cartes Combat. Il existe aussi les cartes Monde qui permettront aux héros de choisir le prochain univers à explorer (parmi les traditionnels : Agrabah, Atlantica, Monstro, ville d'Halloween, le Pays Imaginaire, Traverse, la forêt des Rêves Bleus, etc.) mais leur usage est moins fréquent. Les cartes Lieu, tout d'abord, permettent de progresser de pièce en pièce jusqu'à arriver à certains évènements de l'histoire (boss, cinématiques…). Pour accéder à une nouvelle pièce, vous devrez utiliser un certain nombre de cartes Lieu afin d'ouvrir la porte. Chacune des cartes Lieu possède une capacité propre (ennemis étourdis, nombre d'ennemis amoindri ou décuplé, salle avec un coffre…). À vous de choisir en fonction des cartes gagnées (à chaque combat remporté), laquelle vous utiliserez pour passer le palier suivant. Le contenu des pièces (hormis celles des boss ou scènes scriptées) est donc en ce sens aléatoire.Les combats, parlons-en, avec le deuxième type de cartes. Les cartes Combat permettent aussi bien d'appeler un allié, que de lancer une attaque magique ou une attaque de clé (plusieurs types de clé sont disponibles avec une vitesse et une force différentes). Vous pourrez également vous soigner, augmenter temporairement vos statistiques et diminuer celles de vos adversaires. En fonction de vos PC (Points de Cartes) vous pourrez organiser, ajouter ou retirer des cartes d'un de vos jeux. Les PC sont une sorte de coût qui augmente proportionnellement à la valeur d'une carte. Plus une carte possède un chiffre élevé (de 0 à 9), plus celle-ci sera puissante et chère. Seul intrus, la carte au chiffre 0 qui permet d'annuler n'importe quel chiffre (même le 9). En règle générale, plus le chiffre est élevé et moins une carte a de chance de se faire contrer par l'adversaire (action baptisée "Card Break"). Je ne détaillerais pas plus les fonctions des cartes, mais sachez enfin que vous pourrez combiner des cartes pour des attaques plus puissantes, ou réduire les PC grâce aux salles Extra. Enfin, même si cela paraît un peu compliqué, une fois les premiers combats enchaînés (en plus du tutorial), on se met vite dans le bain.

Comme vous avez pu le lire, le système de combat est riche et comporte une multitude de subtilités à découvrir combat après combat. Mais alors, il n'y a que des combats dans ce Kingdom Hearts : Chain Of Memories ? Et bien oui, quasiment. Les phases de plate-forme et d'exploration sont limitées à de simples sauts pour dénicher des bonus dans les salles visitées. Mais cela se comprend aisément lorsqu'on se souvient sur quel support on se situe. En effet, le plus étonnant avec ce nouveau volet, c'est qu'on oublierait presque sur quelle console on joue : l'essence du titre GBA étant tellement proche de celui sur PS2. La plupart des personnages et mondes sont similaires. Les combats sont aussi intenses. L'humour est omniprésent et le thème général (l'amitié) toujours prépondérant. Et n'oublions pas les graphismes, d'une grande finesse, en 2D avec vue isométrique (donnant l'illusion de profondeur 3D). Avec Sword of Mana et Final Fantasy Tactics, il figure tout simplement parmi les plus beaux titres de la GBA ! L'ensemble est coloré, vivant et cohérent aux différents univers. Et avec les musiques et bruitages, le mariage est irréprochable. Du coup, le temps d'adaptation est grandement récompensé par l'aspect abouti du titre, mêlé à une intrigue prenante (pour peu que l'on connaisse l'histoire du premier volet).

Incroyable adaptation d'un jeu pourtant sorti sur une console bien différente, ce Kingdom Hearts : Chain of Memories ravira les amateurs d'Action-RPG, les fans de la série comme les férus de jeu de cartes (à la Baten Kaitos). SquareEnix et Disney n'ont pas lésiné sur les moyens pour nous pondre un opus suffisamment riche et original pour le placer parmi les meilleurs RPG du moment sur GBA. Moins accessible que son aîné (malgré les apparences et le support), il nous entraîne dans un scénario prenant où personnages de jeu vidéo et de dessin animé se réunissent allègrement. Qui l'aurait imaginé, il y a encore quelques années ? Un titre abouti et enchanteur, à conseiller à tous les joueurs en manque de RPG ou tout simplement, à ceux qui souhaiteraient exploiter au maximum leur GBA.