Test James bond : quitte ou double (GameCube, PS2, Xbox, Gameboy Advance) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Il existe bien des façons de séduire une femme mais personne ne possède la carrure et le flegme nécessaire lui permettant de remplir un carnet d´adresses aussi rapidement que votre mère rédigerait une liste de courses. Ce diable d´agent 007 y parvient sans y penser. Après deux opus axés sur le fps, Electronic Arts décide de faire entrer la licence dans le monde merveilleux de l´infiltration et de la vue à la troisième personne.

Quelque part en Ouzbékistan, en plein milieu d'une base militaire entourée de dunes arides et d'oasis verdoyantes, une transaction assez louche va avoir lieu entre un groupuscule terroriste, qui vient de dérober un engin nucléaire soviétique datant de la Guerre Froide, et quelques mercenaires ayant déserté leur armée gouvernementale et désireux de réaliser un coup d'état. Vous pensez réellement que cela va se passer sans aucun rebondissement de dernière minute ? C'est sans compter sur votre agent préféré qui, emmitouflé dans des guenilles indignes de son rang, a réussi à se dissimuler au sein de cette réunion. Sous les ordres de M, il réussit à récupérer cette arme de destruction massive au nez et à la barbe de ses anciens propriétaires, non sans avoir auparavant joué à cache-cache avec ses nouveaux amis et disputé un match de tennis avec un avion militaire avec, comme arme, un lance roquette ! Satisfait du devoir accompli, Bond retourne en Ecosse où une nouvelle mission l'attend : il s'agit cette fois de retrouver la trace d'une scientifique russe, mystérieusement disparue alors qu'elle s'apprêtait à révéler le fruit de ses recherches : un robot extrêmement perfectionné capable de venir en aide aux populations du Tiers Monde. Après avoir fait ses courses chez Q et enfilé son plus beau smoking, notre bellâtre prend le premier avion direction l'Egypte, précisément dans un complexe scientifique où la belle inconnue a été vue pour la dernière fois.

La PS2 reste à ce jour la console bénéficiant du kit de développement le plus complexe. Cependant, la firme canadienne possède les moyens et les développeurs assez talentueux pour exploiter au maximum les entrailles de la bête. Ce nouvel opus marque un véritable tournant pour le monolithe noir qui se voit affublé d'un titre peaufiné et qui peut facilement concurrencer les deux autres larrons dans le domaine. Le moteur graphique employé est absolument grandiose et permet d'afficher des textures d'une qualité sans partage. Que ce soit au cœur d'une pyramide ou bien dans les ruines d'une cité inca, la plupart des décors ont bénéficié d'un grand soin et chaque élément possède une identité propre permettant de se distinguer de ses confrères. La modélisation de l'eau est de grande qualité et on reste pantois devant le travail admirable effectué sur les ombres et les lumières, cependant un cran en dessous de Splinter Cell. L'environnement est particulièrement vaste et propose plusieurs embranchements afin d'ôter toute présence de lassitude de la part du joueur. La distance d'affichage est assez impressionnante, notamment marquée par de sublimes fonds d'écrans dignes des plus belles œuvres de Renoir. Les possibilités d'interaction ont également été poussées, chaque objet et mur de béton pouvant devenir votre allié d'un soir. On décèle de légers bugs d'affichage ainsi qu'un minuscule effet d'aliasing mais qui ne gâche en aucun cas le travail mis devant nos mirettes. Votre joue gauche est bien rouge ? Et bien attendez vous à recevoir une nouvelle baffe côté droit. La modélisation des différents protagonistes est carrément bluffante de réalisme, immergeant le spectateur dans un univers proche de l'espion britannique. Concernant les personnages principaux, le casting est de taille hollywoodienne ! Pierce Brosnan, William Defoe, John Gleese ainsi que Richard Kiel, le célèbre "Requin",qui a popularisé l'appareil dentaire dans les cours de récré, sont au rendez vous, ces derniers étant doublés par leurs traducteurs officiels. Que serait un James Bond sans les James Bond Girls : le merveilleux top model allemand Heidi Klum et la voluptueuse Shannon Elisabeth ont été recrutées afin d'endosser le rôle de la femme fatale. Le plus impressionnant reste le soin apporté au visage, très proche du photo réalisme, notamment le travail effectué sur les expressions labiales. Chapeau bas ! Les scènes cinématiques sont bien évidemment de pures merveilles, la plupart d'entre elles utilisant le même moteur graphique afin d'atténuer la qualité de l'image. Evénement rarissime, attardons nous un moment sur les menus qui sont pour le moins assez attractifs. Un léger coup de fatigue ? Appuyer sur Start afin de bénéficier des soins de Miss Elisabeth qui, dans une tenue moulante assez légère, vous fera reprendre des forces en un clin d'œil !

Fini les phases de tir à la première personne ! Bienvenue dans le monde merveilleux de l'infiltration où la ruse et le silence remplacent progressivement votre pistolet. Le principe de base reste le même, c'est-à-dire une succession de missions où vous mettrez en avant vos dons de fantômes et votre adresse au volant de différents types de véhicules.La grande nouveauté reste le changement total de vision, mettant au grand jour un personnage modélisé de la tête au pied et faisant éloge d'un talent que ne renierait pas un certain Sam Fisher. Grâce à une prise en main rapide, vous pourrez à loisir vous coller contre les murs et surprendre votre ennemi par derrière afin de ne pas éveiller les soupçons de ses congénères. Une vision thermique permet de déceler vos ennemis dans les profondeurs de la nuit. La discrétion prend une part importante dans le pécule amassé en fin de mission, vous permettant de récolter différents bonus utilisables par la suite dans le mode multijoueur. On peut simplement regretter l'incapacité à se planquer derrière une caisse tout en étant accroupi et les petits temps de latence entre certaines manipulations.Les phases de tirs ont bénéficié des avantages de l'infiltration pour subir une véritable cure de jouvence. Le système de verrouillage est de loin l'un des plus perfectionné qui existe, grâce notamment à la possibilité de manipuler un viseur, très utile pour abattre les tireurs embusqués. A l'instar de Solid Snake, vous pouvez tuer un ennemi tout en étant à couvert. Les munitions ne sont pas infinies et vous devrez vous réapprovisionner sur les cadavres de vos victimes. Vos adversaires l'ont bien compris et font de même. Leur comportement face à vos attaques est vraiment bien retranscrit, vu la façon dont ils se cachent et s'abritent afin d'éviter les rafales de balles. Ils n'hésitent pas également à vous prendre à revers à la moindre occasion. Comme à l'accoutumée, Q a inventé de nouveaux prototypes très originaux dont vous êtes le seul à avoir l'exclusivité. On peut notamment apprécier le maniement d'une araignée de métal très pratique pour se faufiler dans des endroits exigus. Encore une autre dame dans l'escarcelle du beau James ! Les possesseurs des précédentes versions retrouvent avec délectation une odeur familière concernant les phases de voiture : c'est toujours aussi précis et l'utilisation des armes reste parfaite. A côté de ces bolides, on peut également chevaucher de sublimes motos qui, de manière hallucinante, sont aussi maniables et permettent de réaliser des cabrioles "à la Rémi Julienne", mais aussi un hélicoptère qui lui nécessite un petit temps d'adaptation mais très bref. Les phases de combat font également leur apparition et donnent une autre tournure à ce Bond nouvelle génération. Moins fantasque que Nick Kang de True Crime, il possède néanmoins un savoir-faire dans le domaine de la boxe anglaise et la savate. Vous ne vous servez que de vos poings mais ces derniers se révèlent efficaces, notamment lors des nombreuses prises disponibles qui envoient directement vos assaillants rejoindre les bras de Morphée. Vous pouvez également vous servir des murs et des différents objets environnants lorsque vous manquez de munitions.Nous voici arrivé devant la grosse lacune de ce titre, la gestion de la caméra qui, à mon humble avis, a quelque peu été sous traitée par les développeurs. On aurait souhaité la présence d'angles de vue automatiques dans des séquences de chute libre ou d'escalade : nous avons droit à une caméra manuelle qui ne se recadre pas lorsque des ennemis nous piègent par derrière. Même si on peut la gérer avec le stick droit de la manette, on est rapidement transformé en gruyère avant d'apercevoir le visage de notre adversaire.

Mon gros coup de cœur de ce début d´année. Electronic Art offre au monde entier un James Bond nouvelle génération de grande qualité qui, en cassant les liens qui le rattachait au FPS, fait une entrée remarquée dans le monde de l´infiltration et vient titiller maîtres Snake et Fisher. Dommage que ce titre possède une durée de vie assez courte et une gestion de la caméra perfectible.