Test FIFA Street 3 (Nintendo DS) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

En 2006, nombreux sont ceux qui avaient été frustrés par FIFA Street 2 sur DS, la faute à un gameplay approximatif conférant au titre un goût d’inachevé. Deux ans plus tard pourtant, EA s’est décidé à renouveler l’expérience en proposant son jeu de street-foot sur la console portable de Nintendo, tout en privant sa licence d’une mouture PSP qui, elle, avait porté ses fruits par le passé. Mais mettons de côté cette interrogation pour se pencher sur le jeu.

Si vous avez découvert FIFA Street 3 sur console Next-Gen, vous ne serez pas surpris en découvrant la base de données de l’opus DS. 18 nations disposent d’une équipe nationale, de la France au Brésil en passant par le Portugal et l’Italie. Tous les grands noms du foot sont donc réunis mis à part quelques stars comme Messi ou Drogba qui brillent par leur absence. Au delà des équipes nationales, il est possible de prendre les commandes de gangs de joueurs regroupés selon des critères physiques ou nominatifs. Ainsi, les Trapus accueillent des joueurs tels que Gattuso, Rooney ou Ronaldo, les Passeurs rassemblent des prodiges comme Pirlo, Kaka ou Simao tandis que les C représentent certains footballeurs dont le nom commence par la lettre C (Crouch, Coupet, Cannavaro). Intéressante, cette fonctionnalité permet de prendre en main des équipes hybrides et pouvant correspondre à chaque type de joueur, qu’ils adoptent une mentalité offensive ou défensive, qu’ils soient de fins techniciens ou des brutes épaisses.

Avant de se lancer dans les matchs traditionnels, tournons-nous quelques instant sur le mode de jeu « Jonglages ». Comme son nom l’indique, il s’agit d’une fonctionnalité permettant de s’exercer à l’art délicat des jongles. En tenant la DS à la verticale, vous devez faire preuve de réactivité et de vitesse d’exécution pour cliquer avec le stylet dans des carrés se superposant. Digne d’un mini-jeu oeuvrant dans un soft d’entraînement cérébral, cette activité ne présente que peu d’intérêt et fait davantage figure de gadget qu’autre chose.

Reste le mode de jeu essentiel : le Street Challenge. En choisissant au préalable votre joueur préféré, vous avez la possibilité de bâtir une équipe autour de votre idole et de partir à la conquête des playground mondiaux. Plus pertinente que sur les consoles Next-Gen, où de simples défis s’enchaînent, vous devez ici débuter avec une équipe de bras cassés (personnellement j’ai été contraint de jouer avec un gardien chinois et l’ancien du PSG Jean-Hugues Ateba…) et tenter ensuite de remporter les défis proposés. Les récompenses glanées permettent d’améliorer qualitativement l’escouade, en y ajoutant des talents tels qu’Anelka, Ribery ou Cristiano Ronaldo.

Cela dit, le gameplay est-il suffisamment pertinent pour avoir envie d’aller au terme de cette session de challenge ? Pas sûr. Deux manières d’appréhender le soft sont disponibles. La première offre l’opportunité de jouer de façon classique, grâce aux boutons de la console. Dans un souci de prise en main, EA a tenté de réduire le nombre de touches requises pour effectuer des dribbles chaloupés. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce pari est raté, tant la maniabilité des tricks est laborieuse et les matchs mollassons. En appuyant sur la touche R et en dirigeant votre joueur à l’aide des flèches directionnelles, vous pouvez entamer une série de dribbles. Malheureusement, cela s’avère trop brouillon pour permettre un véritable contrôle sur l’action. Il n’est donc pas rare d’effectuer une suite de tricks et de ne plus jamais parvenir à la reproduire à l’identique par la suite.

L’autre gameplay proposé est encore plus absurde puisqu’il consiste en une série des figures à dessiner sur « l’écran tacile » (sic) et de réaliser ainsi tricks, passes et tirs au but. Le résultat est un capharnaüm incompréhensible auquel il est difficile d’accorder plus de quelques minutes d’intérêt. Si jamais vous vous essayez à quelques parties en WiFi, on ne saurait d’ailleurs que trop vous conseiller la jouabilité traditionnelle, pas folichonne mais moins consternante que stylet en main.

Avant d’ôter définitivement les crampons, évoquons brièvement l’aspect graphique du titre qui, sans être un élément primordial, ne fait que desservir un ensemble déjà décevant. Les joueurs sont méconnaissables, la faute à une caméra volontairement éloignée et à une absence totale de détails visuels. Les terrains de jeux, quant à eux, sont calqués sur les environnements Next-Gen pour un résultat honnête sans être admirable. Bref, que ce soit du côté du gameplay ou du côté graphique, les points positifs sont rares concernant cette déclinaison de FIFA Street 3 sur DS.

Si les interrogations persistaient concernant la pertinence d’un FIFA Street 3 DS, elles sont désormais plus que jamais à l’ordre du jour. Gameplay bâclé, réalisation datée, autant de griefs qui sont inévitablement portés à l’encontre du titre d’EA. Pourquoi le jeu n’a pas plutôt été décliné sur la PSP, console a fait ses preuves par le passé et qui semblait plus à même d’accueillir un tel soft ? Une question qui n’a assurément pas fini d’être posée.