Test Euro 2004 (PS2, Xbox) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

La lumière du jour, voilà un signe du destin qui me donnerait encore plus de confiance. Ce couloir sombre qui résonne comme mon cœur martèle, mon torse devient de plus en plus insoutenable. L´air se fait de plus en plus rare et je tente désespérément de garder ma concentration intacte : le jour de la rédemption est arrivé et nous n´avons pas le droit de décevoir une fois de plus nos supporters.

Comme son nom l'indique, ce titre vous offre l'opportunité de participer au championnat d'Europe des Nations qui aura lieu cette année au Portugal : parmi la myriade de pays mise à notre disposition, choisissez celui qui aura le suprême honneur d'inscrire son nom au palmarès. Il vous faudra cependant passer différents tours de qualifications et vaincre tous vos adversaires jusqu'à la finale. Afin d'aiguiser plus soigneusement vos ambitions, vous pourrez disputer plusieurs matchs amicaux afin de choisir une équipe type. A côté de cette principale attraction, d'autres modes assez singuliers attendent votre venue. Vous pourrez ainsi paramétrer vos matchs selon les critères mis à disposition (aller/retour, possibilité de modeler par avance le déroulement d'une partie, confection d'une équipe de rêve...) et ainsi tester vos forces avant le vrai challenge. Une option Entraînement permet aux novices de s'initier aux règles imposées par cette saga. On regrette en revanche la disparition du mode Online et des possibilités de management offertes par le dernier opus de LFP Manager.

Electronic Arts a toujours mis les petits plats dans les grands et ce nouveau FIFA ne déroge pas à la règle, un spectacle bourré d'effets pyrotechniques et de feux de bengale. Armés de la licence UEFA si convoitée par le voisin Konami, les développeurs peuvent ainsi reproduire avec exactitude la plupart des stades qui accueilleront les phases finales, ainsi que de nombreux lieux de réjouissance footballistiques européens, de San Siro à Santiago Bernabeu en passant par le Parc des Princes (et Gerland alors ?). Pour ne pas avoir foulé le sol portugais, je ne puis affirmer que ces enceintes polygonées sont effectivement identiques aux originales, mais on peut déjà lever le pouce en avant, tant le travail effectué sur l'habillage est de grande qualité. Les décors ont bénéficié d'un moteur graphique bourré à la testostérone qui permet d'afficher des textures bien léchées offrant une sensation de réalisme de bon aloi. A l'instar de PES, le public est ici fidèlement représenté et montre une présence et une énergie de tous les instants, malgré des conditions atmosphériques de premier ordre. La grosse claque infligée par cet opus provient essentiellement de l'ambiance conviviale instaurée par les développeurs : c'est bien simple, il ne manque plus que le pack de bières et les sandwiches merguez pour s'y croire vraiment. Ne vous attendez pas à quelques sifflets de ça de là mais carrément à des chants langoureux et des hymnes endiablés, dont certains donneront des frissons aux grands amoureux du ballon rond. Des encouragements lors des contre-attaques ou bien des huées sur un tacle bien ardu, le public vidéoludiques pèse à plus d'un titre sur les rebondissements au cours d'une rencontre. Les commentaires sont également du même niveau et les petits gars de chez KCET devraient en prendre de la graine à ce niveau : Christophe Josse (journaliste de France Télévision) et Alain Roche (ancien joueur du PSG et Bordeaux) donnent vraiment l'impression de vivre le match en notre compagnie et la plupart de leurs interventions sont pertinentes et en équation avec les situations mises sous nos mirettes.En ce qui concerne la modélisation des joueurs, on constate une légère avancée par rapport à Fifa 2004 qui déjà avait mis la barre assez haut. Un gros travail a été effectué sur les visages qui relèvent tous du photo réalisme. On pourra ainsi reconnaître sans problème les phénomènes du ballon rond que sont Zidane, Ronaldo et consorts. Ce qui ravise mon jugement va sans doute en choquer plus d'un, c'est la vue d'un léger effet de scintillement qui, tel une crème antiride, donne la bizarre impression de contempler des êtres humains camouflés derrière un masque à la "Fantômas". De plus, leurs regards manquent de conviction et semblent dénués de toute humanité, de vrais zombis en shorts et crampons vissés ! Même si le gabarit respecte parfaitement la réalité, les maillots tirent plus leur inspiration d'un sac de pommes de terres que d'un réel morceau de tissu floqué du coq gaulois ! Anecdote à ne pas mettre aux oubliettes, aucune scène d'introduction n'ouvre les hostilités de cet opus, nous laissant avec des temps de chargement assez lourds et bien austères. Une fois nos yeux braqués sur l'arène, on constate que les développeurs ont focalisé leur attention sur l'idée qu'un match de football se doit d'être un spectacle avant l'heure : chaque coup de pied arrêté, faute sifflée et but inscrit a droit à sa petite séquence d'animation qui donne un peu plus de piment à la rencontre ; dommage que les remplacements soient symbolisés par des scènes coupées qui ralentissent irrémédiablement le rythme. Du bon boulot en perspective.

Là où Pro Evolution Soccer a instauré des règles basées sur la simulation, FIFA lorgne plutôt du côté de l'arcade et vise sensiblement les joueurs qui ne veulent pas se prendre la tête. La dernière galette du roi EA a cependant légèrement changé la donne puisque de petites nouveautés très utiles tendent à approcher cette production du côté du maître en la matière.Depuis un certain temps, on constate avec une certaine émotion la disparition totale de la possibilité de traverser le terrain sans qu'aucun défenseur ne nous barre la route, pour marquer dans des buts gardés par une passoire ambulante. Maintenant il vous faudra user de tactique et mettre en place un jeu de passes des plus ambitieux afin de tromper la vigilance d'une défense plus accrocheuse et qui n'hésitera pas à vous prendre au piège du hors-jeu. Les gardiens ont également gagné en maturité : les frappes de cinquante mètres dans la lucarne sont de l'histoire ancienne et il vous faudra obligatoirement vous frayer un chemin dans la surface de réparation si vous voulez décanter la situation.Avec une prise en main assez instinctive, cet Euro 2004 met surtout en évidence le jeu de passes, différents styles afin de désarçonner une défense assez tenace et mettre vos attaquants dans les bonnes dispositions. La gestion des têtes est également du même acabit et catapulter le ballon au fond des filets avec votre crâne sera vite un jeu d'enfant. Les coups pieds arrêtés sont gérés de manières efficaces, les corners demandant de démarquer le joueur que vous aurez préalablement choisi. Cependant, malgré tous ces beaux bijoux, il manque l'essentiel à ce titre pour figurer parmi les plus grands, à savoir donner aux joueurs l'impression de manier un ballon et non une balle de tennis. Ce constat provient naturellement d'une physique de la balle plus que douteuse : les contrôles de balles sont plus qu'hésitants, le morceau de cuir échappant la plupart du temps à nos crampons. Autre point qui penche à sa défaveur, la sensation d'assister à une rencontre d'escargots tellement les phases de jeu sont lentes et rébarbatives. Le rythme est ici réduit en de simples confettis [NRDC : Ryu et ses expressions...] et ce n'est le fameux mode Off The Ball Control, par ailleurs toujours aussi incompréhensible, qui va masquer cette grosse lacune indélébile. Inclure de nouveaux gestes techniques est toujours une bonne idée mais les regrouper entièrement sous la tutelle d'un seul bouton de la manette est gage de maladresse et de crises de nerfs garanties. Les possibilités défensives manquent réellement de finition, aussi un tacle propre étant aussi efficace qu'un appuyé. Le carton jaune n'est néanmoins pas loin d'être brandi !

Avec un aussi bel engouement, la saga FIFA continue son chemin vers la rédemption. Malgré des graphismes toujours aussi somptueux et une ambiance plus que réaliste, UEFA Euro 2004 est encore loin de venir titiller les platebandes de PES, notamment en raison d´une absence totale de la moelle épinière du titre de Konami, une sensation évidente ballon au pied et une fluidité mieux élaborée.