Test EA Sports MMA (Xbox 360, PS3) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Sport de plus en plus populaire, le MMA attire dans son monde plein d’ecchymoses et autres fractures diverses de plus en plus de monde. Dans le principal mode de jeu, à savoir le mode carrière, nous incarnons un de ces petits nouveaux qui rêve d’atteindre des sommets encore inexplorés. Afin d’accroître l’immersion et de nous prendre totalement au jeu, le titre a la bonté de nous proposer un éditeur bien fourni servant à créer son propre combattant aux muscles saillants. Chaque détail du physique (incluant le visage) de votre héros pourra être modelé sur mesure, de même que son style de combat préféré. Enfin, Il sera possible de lui choisir un nom, un prénom, et même un surnom parmi une longue liste. S’il n’est pas possible d’entrer soi-même un nom, il faut noter toutes les propositions faites par le jeu sont doublées par les commentateurs. Et vu la liste des choix, on ne se plaindra pas.

Nous voici donc dans la peau d’un jeune combattant désireux d’en découdre avec les plus grands. Nous l’avons nommé Alex Raynolds, dit « Léviathan ». Ce jeune homme, du haut de son mètre 77 et de ses 86 kilos, né à Paris (chaque pays proposé offrant son lot de villes), a automatiquement été catalogué par le jeu dans la catégorie poids mi-lourds. Il entame donc sa carrière comme la plupart d’entre nous : au bas de l’échelle. Mais quel beau bas, puisque son club de MMA est dirigé par nul autre que Bas Rutten, grand nom du milieu, qui se fait dores et déjà une joie de l’entrainer, et au vu de ses premiers succès sur le ring, de lancer sa carrière. Tout commence par un didacticiel qui, bien qu’optionnel, se révèlera indispensable pour apprendre tout l’art (ou plutôt les arts) du combat. Vient alors le premier combat, et tout s’enchaine. Notre téléphone portable de marque Taïwanaise fidèlement reproduit croule sous les mails. Il est temps de s’inscrire dans une première ligue et de concourir pour le titre de champion, puis passer dans la cour des grands et recommencer. On reçoit des propositions de ligue, le nom et les caractéristiques de notre prochain adversaire, et il faut alors s’entrainer pour se préparer.

Personne n’irait au combat assuré de sa défaite, et par chance, notre Alex dispose de huit semaines pour s’entrainer de diverses façons entre chaque rencontre. Ces huit semaines seront en fait ramenées à autant de séances d’exercices variés qui boosteront une caractéristique précise. Sous la forme de mini-jeux, les entrainements permettent de mieux maitriser son loubard et d’accroître sa force. Au fur et à mesure de votre progression, vous pourrez débloquer de nouveaux exercices et même de nouvelles salles pour vous muscler avec d’autres célébrités du milieu, moyennant un peu d’argent parmi ce que vous aurez gagné au combat. Ces nouvelles stars seront aussi là pour vous apprendre de nouvelles techniques afin d’agrandir votre palette de coups, déjà bien complète dès le départ. De même, chaque salle permettra de développer un style de combat particulier, comme le judo, le ju-jitsu, la boxe, le catch, et bien d’autres. A vous de choisir judicieusement vos 8 exercices (qu’il sera possible de refaire) afin de vous préparer au mieux au combat qui arrive. Attention cependant, car une fois un déplacement vers une salle effectué, vous devrez y rester pour les 8 semaines, jusqu’à la fin de la rencontre.

Sur le plan de la maniabilité, MMA est d’une accessibilité presque sans failles. Sa prise en main se veut aussi rapide qu’agréable. Tout repose sur l’utilisation du stick droit pour donner les différents coups, tandis que le gauche s’occupera des déplacements. Un coup de stick dans la bonne direction provoquera un direct du droit ou du gauche, un petit pivot dans le bon sens donnera un crochet, etc. Tout est calculé pour que le joueur puisse placer aisément le coup qu’il souhaite avec le bras qu’il souhaite, chose essentielle pour contrer la garde adverse. Si la gâchette gauche est maintenue, le joystick délaissera les mains pour se concentrer sur les coups de pieds divers et variés. La gâchette droite servira à parer les coups, et pourra compter elle aussi sur notre joystick bien aimé pour étoffer sa palette de possibilités. Les boutons restants, à savoir ceux de la façade du pad, servent aux différentes prises et aux contres. Chacune de ses prises, qu’il s’agisse d’un takedown ou d’un clinch, vont entrainer une phase spéciale dans le combat dans laquelle il faudra soit essayer de rester dominant et rouer de coup l’adversaire, soit tenter d’échapper à l’emprise de l’assaillant. Evidement, il est en sus possible de retourner la situation ou bien de tenter une soumission à différents endroits du corps, afin de mettre fin au combat prématurément, grâce à la bonne association de touches.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que les combats peuvent s’achever de manière brève. Le jeu prend une tournure bien moins simulation pure et dure que son concurrent UFC (à ne pas confondre avec l’Université de Franche-Comté). Une jauge d’endurance globale sera affichée et se videra à chacun de vos coups ou de vos contres. Bien qu’elle se recharge seule, il faudra savoir gérer avec soin cette jauge pour ne pas se retrouver dans l’incapacité temporaire d’agir, et ce dans n’importe quelle circonstance. Lorsque l’on prend un coup, la jauge de la zone ciblée diminue, et une fois vide, les contrôles se veulent bien plus difficiles, bien que ces jauges se rechargent elles-aussi. Si par malheur la jauge de votre tête venait à être totalement vidée, vous auriez alors droit à un K.O. des plus réussit. Si vous tenez jusqu’à la fin de chaque round, ce sera aux juges de décider du vainqueur, en fonction de la qualité de la prestation.

Soufflons un peu et quittons le monde oppressant des combats professionnels. L’occasion de se frotter aux autres modes de jeux. Le problème dans MMA, c’est qu’ils sont bien peu nombreux. Le mode combat libre, permettant de se jeter directement dans le feu de l’action, n’a que peu de variété, si ce n’est les quelques détails dans les règles, notamment sur le nombre de round, leur temps, et les coups interdits. A cela il convient d’ajouter un mode en ligne permettant de se frotter aux joueurs customisés du monde entier et la possibilité de jouer à deux. On est heureux de pouvoir en découdre dans toutes les catégories de combattants, proposant en tout et pour tout près de 80 personnages, avec un grand nombre de célébrités. Par contre, pas de divas… J’entends encore Yse rager d’ici. En parlant de ces célébrités, elles sont plutôt bien rendues. Il faut dire que le jeu ne reprend pas que les mécanismes de Fight Night, il en reprend aussi le moteur graphique, ce qui lui assure de bonnes bases pour proposer un design léché. Les personnages sont détaillés et dégoulinants de sueur, et même si les coups manquent parfois un peu de pêche, les animations sont dans l’ensemble plus que convaincantes.

Malgré ses qualités certaines, le jeu n’est pas exempts de défauts. EA fait ici ses premiers pas dans la simulation de free-fight et il est à noter quelques bugs parfois dérangeants. Outre les membres qui se rentrent des fois dedans sans raison apparente, il arrivera à la caméra de n’en faire qu’à sa tête, allant une fois jusqu’à filmer le public en plein combat, sans possibilité de changement (bizarrement c’est à ce moment là que la victoire a été décrochée par votre serviteur). Le jeu souffre d’incroyables ralentissements dans les menus et un peu moins dans les cut-scenes. Ne vous inquiétez cependant pas, les combats sont fluides à souhaits. On notera enfin un grand nombre de temps de chargements qui ne semblent pas se presser pour s’achever. De quoi s’énerver et mieux appréhender le duel humide qui s’apprête à démarrer dira-t-on…

Simulation de free-fight accessible à souhait, EA Sports MMA est un très bon premier titre du genre pour Electronic Arts. Sa prise en main aussi rapide que pratique et sa réalisation honorable lui permettent de s’afficher à côté des grands jeux sur l’univers du free-fight. Il est dommage que ses quelques défauts viennent ternir le tableau, mais une chose est sure : il s’agit d’un premier opus réussit, qui, espérons, sera suivit d’un petit frère exempt de ces erreurs.