Test Deus Ex 2 : Invisible War (Xbox) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Si tu possèdes des pouvoirs extraordinaires qui te différencient de tes petits camarades de classe (soulever les jupes des filles en clignant des yeux, contrôler à distance les mouvements de la craie et de l´éponge,…), devient le nouvel élève de la "W. S Academy", la nouvelle école réservée pour les petits génies en herbe ! Warren Spector, le maître de cérémonie, et toute l´équipe d´Eidos t´accueillent à bras ouverts et vont essayer de faire évoluer ton don pour le mettre au service de la justice.

Tels les [logiciel:204544 Sliders], des voyageurs du temps tirés d'une série culte diffusée sur M6, téléportons nous dans une dimension parallèle où le terrorisme est devenu monnaie courante. Point de Bush et de Ben Laden pour se chamailler mais cette fois ci plusieurs factions qui se disputent la domination politique de ce nouveau monde, modelé par les technologies toutes droites sorties du cerveau de H.G Wells et Philippe K Dick. L'O.M.S, la nouvelle image de l'armée territoriale, a fait une alliance avec les laboratoires Tarsus afin de dominer les grandes villes qui sont restées debout après la dernière grande crise économique. La religion est désormais synonyme de trahison puisque ce mode de pensée et de vie a signé un pacte avec les pré-supposés terroristes, factions de fanatiques qui croient dur comme fer aux boniments d'un gourou, une personne possédant des documents nécessaires pour faire tomber le gouvernement.Comme tout bon truand, le terroriste s'attaque toujours aux civils pour leur montrer ses revendications. C'est Chicago, deuxième centre important du pays après Seattle, qui devient la cible de ces dégénérés qui ne trouvent pas mieux comme moyen que de faire exploser un bâtiment entier et ôter la vie à bon nombre de ses occupants, pour la plupart des chercheurs de Tarsus qui ont pu sauver à temps une précieuse relique aux aspects énigmatiques. Quelques jours plus tard, vous vous retrouvez dans la peau d'une personne dont les vêtements donnent son signalement : un étudiant fraîchement diplômé de l'Académie Tarsus. N'arrivant pas à trouver le sommeil et en proie à des rêves étranges, vous êtes subitement réveillé par une explosion assourdissante provenant de votre étage. Est-ce un nouvel attentat ou seulement votre imagination ? Dépêchez vous de le savoir ! Votre vie en dépend.

Pour une première expérience sur les consoles nouvelle génération, l'équipe de Warren Spector se doit de nous offrir un divertissement digne des merveilles PC qui ont fait leur renommée. Graphiquement, on alterne ici le bon et le moins bon. Le moteur graphique employé est de bonne qualité et met en avant des textures assez fines qui embellissent l'ensemble des décors mis sous nos mirettes. Le travail sur les ombres portées et les lumières est tout bonnement remarquable et profite à merveille des capacités de la Xbox.L'environnement est assez bien étoffé et fourmille de détails croustillants. La marque de fabrique du premier opus est également au rendez-vous, puisque les possibilités d'interaction sont élevées et nous permettent d'avoir une totale maîtrise de nos mouvements. Chaque objet modifie son aspect en fonction de notre comportement et de ceux de nos adversaires. On regrette cependant quelques accidents de parcours, comme des légers bugs disséminés çà et là, ainsi que des saccades lors des phases de tirs. En ce qui concerne la modélisation des personnages, c'est une toute autre histoire. La plupart des protagonistes manquent totalement de charisme et de tonus lors des séquences dite "émouvantes". On ne décèle aucune expression sur leur visage, à croire que notre héros a subi un véritable lavage de cerveau (des yeux fixes, limites vitreux, un grain de peau quelconque sans marque de fatigue,…). Aucun réalisme ne se dégage des habits portés, de véritables sacs poubelles collés sur le thorax. Les développeurs auraient du intégrer plus de panneaux dans la cité indiquant "Ville Fantôme". Chaque pièce visitée ne recèle jamais plus d'une dizaine de badauds qui restent à leur place plantés comme des piquets en attendant qu'on aille gentiment leur faire causette. Cette première faille dans leur comportement va vite se transformer en trou béant lorsque ces derniers se retrouvent avec une arme entre leurs mains, les balles catapultées de leurs barillets vous perçant plus les tympans que votre estomac. A coté des prochaines grosses productions dans le domaine, ce titre montre déjà des faiblesses plus qu'irréversibles.Exceptée une entrée en matière de grande classe, la plupart des scènes cinématiques ne concernent que des séquences de dialogues vite barbants. Aucune passion ne s'en dégage et on se demande quand le personnage principal montre ne serait-ce un brin d'émotion. Le Point N Click a fait fureur sur PC mais ne risque pas de s'imposer sur console.

Tout ce qui a fait le succès du premier opus se retrouve entièrement dans la prise en main de ce second volet, à savoir un savoureux mélange entre des phases de tirs très subtiles et de la réflexion digne d'un ouvrage de Kant. La grande force des titres de Warren Spector consiste à pouvoir diriger la destinée du personnage comme bon vous semble. Toutes les décisions que vous prendrez auront un impact plus que primordial sur le scénario et le dénouement final. Comme Tommy Vercetti, Alex D devra résoudre plusieurs missions et contrats auprès des différents clans qui gèrent la ville, moyennant quelques écus. Vous pourrez ainsi en apprendre beaucoup sur le drame qui se prépare, mais aussi des renseignements sur votre origine et votre place au milieu de ce conflit. Ce qui est très agréable dans ce Deus Ex, c'est la possibilité de choisir ses amis et ses ennemis, de devenir la nouvelle terreur du quartier ou bien une lavette de première ordre. Vous pouvez également totalement sortir du scénario et vous amuser à d'autres distractions (prendre une douche, acheter des friandises,…). Les amateurs de Chenmue apprécieront.La principale priorité de cette version reste néanmoins le FPS et ici, pas de problème, vous avez à votre disposition une pléthore de gadgets assez délirants qui mérite toute votre attention. La prise en main s'applique comme à l'accoutumée ces derniers temps, le stick gauche gère le déplacement tandis que son homologue de droite dirige le viseur et le positionnement de la caméra. A côté des sempiternels armes à feu du style pistolets, mitraillettes et fusils à pompe, on pourra également se défendre avec la panoplie du parfait gendarme (tonfa, matraque électrique,…). Mac Gyver apporte sa contribution avec des outils permettant de crocheter les serrures les plus coriaces. Tout au long de votre périple, vous rencontrerez deux types d'opposants, le genre organique et mécanique qui se différencie dans l'approche du combat, à savoir des armes efficaces sur les uns et inoffensifs sur les autres. La couleur de votre curseur vous évitera de faire certaines boulettes en isolant amis et ennemis.Le monde qui vous entoure peut vous aider à vous en sortir en cas de besoin. Vous pouvez en effet utiliser tous les éléments du décor à des fins plus que douteuses afin de neutraliser vos ennemis lorsque les temps sont durs. Tous les éléments qui ont un lien étroit avec le scénario seront automatiquement stockés dans un inventaire assez dépouillé où vous pourrez consulter vos notes et les missions en cours. Une fonction du même acabit est disponible en ce qui concerne la gestion de vos pouvoirs. L'absence d'une carte sur notre écran de contrôle, sa position plus que douteuse dans un recoin de l'inventaire rend impossible tout repère aux alentours. Comme vous l'apprendrez sur le tard, vous possédez à moitié une morphologie biomécanique, vous conférant des pouvoirs anormaux qui peuvent se développer grâce à votre concours. De nombreux items, qui s'octroient sur le marché noir ou en retour d'un service bien rendu, vous permettront d'acquérir de nouvelles compétences très utiles dans certaines situations, comme par exemple le développement de la masse musculaire et osseuse de votre métabolisme, le don de devenir invisible ou de se régénérer complètement. Tout cela n'est pas éternel et il faudra utiliser votre jauge de magie avec parcimonie.

Même si tout ce qui faisait le charme du premier opus est présent, on en attendait davantage de ce nouveau Deus Ex qui arrive à égaler son illustre aîné sans pour autant le dépasser. La faute est essentiellement due à quelques erreurs de parcours, une pilule qui aura à mon sens du mal à passer chez les amateurs du genre sur console. Un titre dédié aux fans de la saga.