Une jeune fille avec un sourire crispé, les doigts serrant délicatement des clés de voiture. Pas de doute possible, nous sommes en présence d’un nouvelle application portant sur le Code de la Route. Fidèle à sa réputation éducative, la Nintendo DS offre ici un outil à la pédagogie indéniable. On peut toutefois se demander si le degré zéro du jeu vidéo n’est pas atteint avec un titre pareil sur une console a priori ludique.
Voici l'un des rares jeux où il faut impérativement s'arrêter au feu rouge.
En préambule, je tiens à préciser que j’ai obtenu mon code dès la première tentative. Au cas où les lignes qui vont suivre seraient assimilées à de l’aigreur ou de la rancune. Absolument pas. C’est même avec une certaine assurance que j’ai inséré la cartouche de Code de la Route Edition 2008 dans la DS. Dès l’avatar créé, cinq modes de jeu sont disponibles : Code de la Route (entraînement ou examen), ASSR 1 et 2, Panneaux, Mini-Jeux et Multijoueur. Toujours confiant en suivant les instructions de vilains petits personnages qui font office de tuteurs je suis entré directement dans le vif du sujet, à savoir le Code de la Route. Quarante questions sont posées, comportant des interrogations simples où il faut répondre par oui ou par non, mais aussi des QCM piégeuses où il faut se montrer attentif à tous les éléments visuels (rétroviseurs, panneaux éloignés, etc). Une simple pression du stylet suffit à valider sa ou ses réponse(s) dans le temps imparti. Il faut noter qu’une loupe peut être activée pour visualiser plus précisément les éléments flous ou lointains. Sobriété est donc le maître-mot de ce défilement de photographies mettant en situation les différents véhicules pouvant arpenter les routes hexagonales. Bref, quarante questions et autant de réflexions intenses plus tard, le verdict tombe. Recalé ! Douze erreurs ? Impossible ! Recommençons… Recalé ! Encore douze erreurs ? Fichtre, il y a forcément un bug. Ce jeu est sûrement un outil créé par des activistes environnementaux visant à décourager les candidats au permis de conduire et de les inciter à faire du vélo. Et ce n’est pas le corrigé instructif mais arrogant du questionnaire qui va me faire changer d’avis.
E - Je m'insère n'importe comment et provoque un carambolage monstre
Oublions ces lamentables échecs et survolons maintenant les autres modes de jeu. L’ASSR (Attestation Scolaire de Sécurité Scolaire) est la version cyclo du Code de la Route. Le fonctionnement est identique au programme automobile avec un défilement de questions, vingt au total, portant sur les panneaux de signalisation, les marquages au sol, le respect des priorités, etc. Le mode « Panneaux » est un outil de révision où chaque sigle, chaque dessin, est expliqué de manière claire et instructive. De son côté, la section « Mini-jeux » propose cinq divertissements, deux disponibles d’emblée et trois à débloquer. Pour cela, rien de plus simple, il suffit de réaliser des sans-faute aux exercices proposés. Rapidité et mémorisation seront des qualités indispensables pour réussir ces tests dont l’aspect ludique, il faut bien l’avouer, tutoie le néant absolu.
Bref, avec environ 6 000 questions et une garantie « admis ou remboursé sous 365 jours », Code de la Route Edition 2008 est un véritable outil éducatif. Très utile pour les candidats au permis de conduire n’ayant pas le temps de se rendre à l’auto-école pour réviser et s’entraîner, elle n’a en revanche aucune vertu ludique. Un nombre plus important de mini-jeux n’aurait donc pas été de refus. L’interface, austère et glaciale, ne mérite pas non plus qu’on s’y penche outre mesure tant elle est réduite au minimum syndicale, prouvant une fois encore que l’étiquette de « jeu » ne sied pas du tout à cette application. Pour finir, sachez que la même version de ce soft est disponible sur PC pour moins de 15 euros, soit la moitié de ce que vous devrez débourser pour l’obtenir sur DS. De là à dire que Nintendo se fout de nous, il y un pas que nous ne franchirons pas. Encore que…
Soyons naïvement optimistes en souhaitant que Code de la Route Edition 2008 permette à ses acquéreurs de réussir leurs examens et de ne pas être des dangers de mort ambulants. Si cela peut diminuer le nombre d’accidents de la route… Du point de vue purement ludique en revanche, il n’y a rien à tirer de cette application que l’on espérait moins froide et surtout plus agréable.
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