Test Chaos Legion (PS2) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Après DBZ et les cheveux jaunes, Hulk et le bronzage vert et Devil May Cry et la tignasse argentée, Capcom décide de lancer la mode des cheveux sanguins. Mélange de Devil May Cry et Dynasty Warrior, Chaos Legion entraîne le joueur dans un univers post apocalyptique étrangement inspiré de Starship Trooper.

Dès le début de la partie, Capcom frappe fort en intégrant d'entrée une cinématique d'introduction de toute beauté. Ses petites sœurs vont être du même acabit : véritables chefs d'œuvres vidéoludiques, elles montrent à quel point le développeur nippon est l'un des maîtres dans le domaine. Un vrai régal à déguster avec du pop [logiciel:9853 Corn] devant son téléviseur.La modélisation des personnages est d'excellente facture et s'inspire grandement d'un certain Devil May Cry. Descendant direct au niveau du style et de la pose, Sieg possède une classe "dantesque" : sa crinière rouge, son épée mangeuse d'âmes et sa cape virevoltante font de lui le personnage charismatique du titre. Capcom a encore déniché un nouveau poseur. Les autres intermittents comme Victor Delacroix, le méchant de service, et une jeune fille armée de deux pistolets rugissants ne sont pas mal non plus et ont bénéficié d'un travail méticuleux et soigné. Les boss de fin de niveau sont assez imposants, dommage qu'ils soient victimes de bugs d'affichage lorsque qu'on les traverse à l'insu de leur plein gré. Les décors son en général assez peu détaillés et font pale figure face à un concurrent comme Rygar : les arènes sont identiques et n'offrent aucun détail susceptible d'attirer le regard du joueur. Les maisons en ruines et autres bâtiments lugubres disséminés un peu partout sont certes de bonne facture mais on aurait souhaité un peu plus de finesse et de consistance. La gestion des flammes et de la poussière lors des combats est également limitée pour que néophyte puisse y faire attention. Un clipping omniprésent empêche de voir les adversaires venir à notre rencontre. Notre ligne de vision, vous l'aurez compris, est infime et gène considérablement des phases de combat. Ces coquins de chez Capcom ont tenté de dissimuler cette faute technique sous un brouillard persistant qui donne l'effet de discerner des masses brumeuses. Mais le joueur lambda aura tout de suite remarqué ce défaut majeur. L'effet de scintillement, sponsorisé par Sony, est également présent.

Comme d'habitude avec Capcom, vous avez le choix dès le début entre le mode 50hz et 60hz. Je vous conseille vivement le second choix qui offre une sensation de vitesse accrue.Si vous suivez mon conseil, vous aurez la chance d'admirer une animation très fluide sans aucun ralentissement ni saccade. Les coups s'enchaînent sans problème, notamment grâce à une bonne ergonomie avec le pad PS2, offrant aux amateurs un apprentissage rapide et sans accrocs.La grosse claque reste le nombre hallucinant de monstres affichés sur l'écran. Très inspiré du fabuleux Starship Troopers, des hordes de bestioles déferlent par dizaines à vitesses variées afin de vous en faire voir de toutes les couleurs.L'intelligence artificielle est assez bonne dans l'ensemble. Bon point pour les monstres ailés qui évitent la plupart de vos enchaînements et vont vous chercher dans les coins à priori sécurisants : une sacrée chasse à la souris en perspective !

La bande son est dans l'ensemble d'excellente facture et vient renforcer le coté mystique du scénario. Mélange religieux et psychédélique, la musique est un véritable bonheur pour les esgourdes. Très dynamique lors des phases de combats, elle peut retomber dans le calme et le lyrisme à travers les scènes cinématiques. C'est un peu débile de dire ça mais le chant religieux du menu est fabuleux et vous plonge directement dans l'ambiance glauque voulue par le scénario.Les voix des différents protagonistes sont parfaites et donnent à chacun un charme irrésistible et un attrait certain. Merci monsieur Shakespeare !

Ne vous fiez pas aux apparences, ce beat them all n'en possède que l'image, les développeurs nous ont concocté pas mal de surprises qui redonnent un coup de fouet au genre. Armé de votre épée dévoreuse d'âmes, le but de la manœuvre est d'éradiquer la totalité des monstres qui se trouvent dans les arènes. Cette dernière absorbe la vie des ennemis vaincus et renforce votre barre de santé ou votre jauge de magie. Le 1er niveau sert de didacticiel et va vous apprendre à manipuler le justicier aux cheveux de sang. Les mondes suivants sont composés en général de deux ou trois arènes où la dernière renferme le boss de fin de niveau.La principale trouvaille se résume dans la façon de s'en débarrasser : il ne suffit pas de les charcuter à coups d'épée mais de trouver leur point faible afin de les tuer plus facilement. Les points sensibles sont généralement la tête pour les golems et la partie charnue pour les monstres protégés par une cuirasse. Même si le nombre de bestioles qui vous tombent sur le coin du nez est important, il existe un moyen de les faire disparaître : il suffit pour cela de retrouver le monstre ciblé par la console et de se déchaîner dessus, sa mort entraînant celle de ses congénères.Quelques notions de RPG ont été ajoutées afin de corser le contenu. Tous les combos que vous effectuez rapportent un certain nombre de points qui par la suite permettent l'évolution des caractéristiques de votre personnage : plus vos enchaînements ont du style, plus vous devenez puissant. Très limité au départ, votre panel de coups augmente et se diversifie : votre personnage gagne ainsi de nouveaux pouvoirs (paralyser votre adversaire), dont des enchaînements copiés sur Devil May Cry.Des objets primordiaux par la suite peuvent apparaître lorsque vous venez à bout de bestioles imposantes. Ces items développent votre force et votre défense afin de combattre des monstres de plus en plus coriaces. Reste enfin la gestion de la caméra qui va malheureusement changer pas mal de chose. Même si l'on peut la recadrer à tout moment, il est énervant d'avoir sans cesse des angles de vue catastrophiques lors des scènes de combat où il devient difficile d'analyser la position de son adversaire. Et ce n'est pas la carte sommaire qui va arranger les choses. Cela vous oblige donc à faire jouer vos instincts et votre déduction.

Ce qui différencie Chaos Legion des autres Beat them All est la possibilité de faire appel à différentes légions, horde de démons qui vont s'allier au héros.Lors du 1er niveau, vous posséder la plus puissante d'entre elles mais votre ancien compagnon d'arme trouve le moyen de vous la voler et de la casser en neuf parties qu'il va disséminer à travers les autres mondes.Lorsque vous battez un boss, vous gagnez de nouvelles légions qui possèdent chacune ses propres critères. Elles donnent également de nouveaux pouvoirs à Sieg qui peut d'un coup pulvériser un adversaire imposant. Vous ne pouvez utiliser que deux légions par niveau : choisissez les plus utiles car chacune de leurs attaques n'est efficace que sur une catégorie précise de monstres.

Très bonne surprise de Capcom qui avec Chaos Legion offre un très bon beat them all qui reste néanmoins très loin des pointures que sont Rygar et Devil May Cry. Avec des cinématiques grandioses, des personnages stylés, une animation sans faille et une jouabilité de bonne facture, le nouveau bébé de Capcom risque de faire des émules auprès des amateurs du genre. Quelques erreurs techniques et une piteuse gestion de la caméra pourront en réfuter quelques-uns.