Test Castlevania : Harmony Of Despair (Xbox 360, PS3) : 5/10 sur JeuxVideo.fr

Depuis sa renaissance avec Symphony of The Night sur PSone et Saturn, la série des Castlevania a accumulé nombre de nouveaux protagonistes en sus de l'illustre famille Belmont. Avec un casting aussi prestigieux, il fallait bien qu'un jour ou l'autre Konami se décide à réunir tout ou partie de ce beau monde en un seul et même jeu. C'est désormais chose faite avec Harmony of Despair, un Castlevania qui n'en est pas vraiment un ...



Décidément très malin, limite roublard, Konami a profité de l'opération Summer of Arcade de Microsoft pour proposer son Castlevania HD sur le Live. Du coup, ceux qui pensaient découvrir un épisode inédit de la saga ont du grincer des dents en découvrant le titre. En effet, Harmony of Despair s'apparente plus à un Castlevania All-Stars qu'à un véritable nouvel opus. Réunissant un casting de rêve (Alucard, Soma Cruz, Shanoa, Jonathan Morris, Charlotte Aulin auxquels pourront s'ajouter Julius Belmont et Maria Renard pour quelques deniers supplémentaires), Harmony of Despair est une espèce de mode Time Attack sacrément costaud et résolument orienté multijoueurs. Jusqu'à six joueurs peuvent ainsi s'embarquer dans une course contre la montre particulièrement éprouvante dans l'un des six mondes que propose le titre.

Le level-design va en se complexifiant et, si les deux ou trois premiers mondes peuvent encore être parcourus en solo, la moitié du challenge accompli il faudra sérieusement songer à rejoindre d'autres joueurs pour en voir le bout. Car non seulement les donjons deviennent de gigantesques labyrinthes mais, comme si cela ne suffisait pas, les monstres les peuplant et à plus forte raison les boss gagnent vite en puissance. Rejoindre ses pairs dans une partie en ligne a d'autres avantages, comme celui de ramasser un paquet d'argent et de nouveaux items, chaque coffre ouvert dispensant son contenu - aléatoire - à l'ensemble des joueurs. Pour grimper en puissance il ne faudra donc pas hésiter à s'incruster dans un maximum de parties pour glaner nouveaux pouvoirs et équipements. Les six mondes étant bouclés assez rapidement, le challenge consistera donc à en connaître les moindres recoins pour y débusquer tous les bonus cachés et mémoriser le chemin le plus court jusqu'au boss. Cela veut donc dire arpenter encore et encore les niveaux pour optimiser ses parcours.





Chaque personnage disposant d'armes et de pouvoirs qui lui sont propres, les plus enragés pourront se faire plaisir en faisant évoluer l'ensemble du casting jusqu'au maximum de ses capacités. Cependant, il faudra s'armer de patience car la progression de chaque protagoniste est d'une lenteur assez décourageante. Souvent, on a beau cavaler des heures durant, rien d'intéressant ne se présente, qu'il s'agisse d'un meilleur équipement ou, plus rare encore, d'un nouveau pouvoir. La témérité est donc une vertu cardinale dans ce Harmony of Despair. Pour ne rien arranger, le jeu en ligne accuse encore de sacrées lacunes. Nombreuses sont les parties à ne jamais vouloir se lancer et chaque échec à la connexion nous renvoie systématiquement au menu principal. Frustrant. Sans compter que les parties entre joueurs de l'hexagone sont extrêmement rares (un conseil : incrustez vous chez les japonais, de loin les joueurs les plus fair play que nous ayons rencontré sur ce titre). L'idéal consiste donc à se réunir entre potes pour des runs dans les meilleures conditions possibles. Mais allez donc trouver cinq autres fans de Castlevania accrocs à ce genre de challenge si particulier ...

Harmony of Despair est donc un jeu de niche puisqu'il s'adresse uniquement à une certaine catégorie de fans de Castlevania. Ceux-là seuls seront à même d'en apprécier le challenge terriblement corsé et de lui pardonner son aspect patchwork un rien bordélique. En effet, Konami ne s'est pas vraiment foulé pour donner une cohérence visuelle à son titre. Qu'il s'agisse des sprites extraits tels quels de leurs titres d'origine ou des éléments de décors imbriqués en une espèce de fresque baroque pour ne pas dire totalement foutraque, tout ou presque est recyclé des derniers épisodes sortis depuis Symphony Of The Night. Le titre demeure superbe et enchantera tout fan de la saga qui se respecte, mais tout de même cela reste un peu facile. On saluera enfin l'excellente bande-son dont les quelques thèmes s'inscrivent dans la plus grande tradition de la série.



Proposé au tarif de 1200 Points Microsoft et figurant dans l'opération Summer of Arcade, Castlevania : Harmony of Dispair a, de prime abord, tout d'une petite arnaque. Il eut été beaucoup plus judicieux de proposer ce titre à un tarif nettement moins élevé et, surtout, de l'identifier plus clairement comme le jeu ultra ciblé qu'il est en définitive. Reste que, dans les limites un peu frustes du sous-genre dans lequel il s'inscrit, Castlevania HD est un bon petit trip hardcore qui ne manquera pas de séduire les amateurs de runs enfiévrés. D'autant que sa dimension multijoueurs lui confère un potentiel addictif indéniable. A vous de déterminer si vous faites partie de la toute petite niche de joueurs à laquelle il se destine ...