Test Breed (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Un jeu qui traîne avant de sortir, ce n’est jamais bon signe. Cela signifie souvent que les développeurs se sont rendus compte de la nullité de leur produit par rapport à la concurrence ou qu’un défaut majeur est apparu lors des premiers tests en interne. Breed a été longuement attendu pour sortir, finalement, en avril 2004. Son principe avait pourtant de quoi faire rêver : un FPS futuriste dans lequel on dirige une escouade de soldats capable de piloter n’importe quel type de véhicule, aussi bien terrestre qu’aérien. Avouez que ça avait de la gueule. Vous l’aurez cependant compris au ton de cette introduction, le jeu est, au final, très décevant. Oh, il reste jouable et satisfera des joueurs peu exigeants, mais eut égard de l’attente et des espoirs placés en lui, c’est impardonnable.

Le scénario est on ne peut plus basique. La Terre est attaquée par des vilains extra-terrestres, les Breed. De retour d’une campagne – qui n’était qu’un leurre – à l’autre bout de la galaxie, les troupes de l’USC (les vôtres, donc) vont devoir récupérer le berceau de l’humanité. Si l’on résume un peu, cela donne : exterminer la racaille extra-terrestre. Point. Mais bon, c’est un FPS militaire. Peut-être le jeu est-il truffé d’objectifs donnant tout son sens au conflit. N’oublions pas non plus que le but des développeurs est sans doute de fournir une plate-forme intéressante aux joueurs en multi. Pourquoi dès lors s’encombrer d’un scénario en béton ? Peut-être parce qu’une vaste majorité des joueurs y tient. Mais ce n’est peut-être qu’un détail.

Comme tout FPS a ses particularités, malgré de très nombreuses similitudes, il est toujours bon de passer un peu de temps sur le didacticiel.Là, la panique vous saisira. En effet : l’écran est vert, les personnages étrangement luminescents et le grillage des décors apparaît nettement. Quant aux textures, autant dire qu’elles sont inexistantes. En fait, ce n’est pas un défaut graphique du jeu ou un bug, c’est seulement une façon de vous rappeler que vous êtes dans un simulateur. Ca s’explique peut-être de façon logique, mais c’est perturbant et on se doute qu’une civilisation capable de voyager dans l’espace aussi rapidement peut mettre au point des simulateurs polychromes. Après tout, ne joue-t-on pas déjà à notre époque avec des jeux en couleurs ?

Les mouvements sont assez faciles à apprendre, comme on pouvait s’en douter. Les subtilités proviennent dans Breed de la faculté à changer de personnage au sein de l’escouade afin de jouer le bon spécialiste au bon moment. En gros, vous aurez le choix entre un polyvalent (vous, initialement), un grunt (un soldat moyen), un tank (un gros balèze) et un sniper.Vous pouvez leur donner des ordres simples comme « suivez-moi » ou « regroupez-vous »… Mais l’intelligence artificielle qui leur a été accordée est si faible que vous n’en tirerez rien de bon. Contentez-vous de les faire avancer de couverture en couverture si vous souhaitez les maintenir en vie sans les jouer, parce que sur un champ de bataille, ils ne valent pas les balles qui les transperceront. En effet, lorsque vous ne les jouez pas, ils ratent systématiquement leurs cibles, se déplacent à découvert sans se soucier des tirs ennemis, se perdent dans le décor ou se cassent la figure… Pathétique. Les véhicules ne posent aucun problème majeur et constituent assurément le gros point fort du jeu. S’ils ne sont pas très variés, ils apportent tout de même un plus au genre FPS, même si ce n’est plus très original à notre époque. Les appareils volants sont un peu plus délicats à manier, mais cela reste très abordable et même très amusant. Bien entendu, en plus de ces appareils, vous allez pouvoir utiliser n’importe quelle batterie ou canon trouvé sur le champ de bataille.

On a parlé de l’IA, en tout cas de celle de vos hommes, une fois livrés à eux-mêmes. Celle des ennemis, en compensation, n’est guère meilleure. Comme tout bon alien qui se respecte, le Breed fonce tête baissée sur l’ennemi, ne tirant que très rarement. Et si une embuscade est tentée, par un sniper caché dans les hauteurs, par exemple, elle est facilement démontable parce que le tireur reste toujours à la même place et n’essaie même pas de se cacher. Quant aux missions, elles ne sont guère intéressantes. De petits objectifs sur de grandes cartes mais au level design plutôt basique. Les claustrophobes se féliciteront que, pour une fois, la plupart des objectifs se situent en extérieur. Cela s’explique aussi par le fait que peu de véhicules de guerre sont conçus pour se mouvoir en intérieur.

Graphiquement, Breed a deux visages. Durant une partie, c’est plutôt sympathique, les effets sont réussis et les animations des personnages ne sont pas inintéressantes. Mais on remarque aussi que ce n’est pas le top, notamment au niveau des reflets sur l’eau, assez vieux jeu. Le second visage, c’est lors des cinématiques. On ne sait pas trop pourquoi, mais ça ne le fait pas. Elles utilisent le moteur de jeu mais ne sont pas aussi soignées qu’elles le devraient. Ce qui enlève beaucoup de leur intérêt. Musicalement, des sonorités électroniques vous perturberont jusque sur le champ de bataille. Sans vouloir dire que les musiciens de l’équipe de développement ont fait du mauvais boulot, disons que leur travail n’est pas mis en valeur. Les bruitages sont quant à eux sans surprise et dans la moyenne de ce qui se fait sur PC.


En conclusion, Breed est un jeu relativement creux, exception faite – mais c’est une exception de taille – du grand plaisir offert par le pilotage des différents vaisseaux. On ne peut donc pas dire que ce soit un mauvais jeu, c’est juste un jeu beaucoup trop moyen pour concurrencer les très nombreux FPS de qualité…

Breed n'a finalement pour lui que son utilisation des véhicules. Amusant en multi, il est très vite lassant en solo.